Impôt sur le revenu : mode d’emploi 2024
Prélèvement à la source : quelles sont les sanctions possibles ?
Héloïse Fougeray
Diplômée d'un Master II en Droit de la Propriété Intellectuelle aux Universités partenaires Paris I Panthéon-Sorbonne et Paris-Saclay.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.
Depuis son entrée en vigueur le 1er janvier 2019, l’impact du prélèvement à la source pour les entrepreneurs ne se limite souvent pas aux acomptes prélevés directement par l’administration sur le compte personnel de ces derniers. En effet, dès lors que les dirigeants d’entreprise emploient des salariés, ils doivent réaliser eux-mêmes la retenue correspondant au prélèvement à la source sur le salaire versé à leurs employés. Cette réforme a donc mis en place un certain nombre de nouvelles obligations pour les dirigeants créateurs d’entreprise.
Quels sont les risques encourus par les entreprises qui n’ont pas encore mis en place le prélèvement à la source sur le salaire de leurs employés ? Quels sont les risques en cas d’erreur sur le montant prélevé ou encore en cas de divulgation du taux d’un salarié ? On vous explique !
Mini-Sommaire
Quelles sanctions en cas d’absence ou d’erreur dans la retenue ?
Le dirigeant d’entreprise doit, tous les mois, faire une déclaration à l’administration fiscale pour récapituler le montant prélevé sur le revenu de chaque salarié. Cette déclaration est faite par l'intermédiaire de la DSN, la déclaration sociale nominative. Selon les manquements commis concernant l’application du prélèvement à la source, les entreprises s’exposent à différentes sanctions détaillées dans le tableau récapitulatif ci-dessous :
Les infractions relatives à la retenue à la source entraînent l’application d’une amende qui ne peut être inférieure à 250€ par déclaration.
Rendez-vous sur notre fiche sur les obligations des employeurs relatives au prélèvement à la source pour en savoir plus à ce sujet.
Bonne nouvelle pour les TPE : année de tolérance en 2019 !
Pour aider les petites entreprises à mettre en place le prélèvement à la source, Gérald Darmanin, ministre des Comptes publics, a affirmé que 2019 serait "une année d'accompagnement et de transition, pas de sanction". Ainsi, les petites entreprises, c'est-à-dire celles comprenant moins de 20 salariés, devraient échapper aux sanctions afférentes au prélèvement à la source, sauf en cas de "fraude avérée".
Un dispositif spécial a même été prévu pour aider les TPE à se mettre en conformité avec cette réforme. Ces entreprises pourront ainsi utiliser le dispositif “Titre Emploi Service Entreprise (TESE) qui est déjà en place pour les cotisations URSSAF. Grâce à la plateforme letese.urssaf.fr, l’URSSAF pourra effectuer la déclaration et le reversement du prélèvement à la source pour le compte des TPE.
Concrètement, le centre TESE procédera au calcul du prélèvement à la source, puis le montant net du salaire à verser aux salariés des TPE sera directement communiqué aux dirigeants d’entreprise. L’entreprise sera ensuite prélevée par l’URSSAF du montant de la retenue à la source en même temps que ses charges sociales.
Quelles sanctions en cas de divulgation du taux de prélèvement par le dirigeant ?
En principe, le salarié communique toutes les informations nécessaires au calcul du prélèvement à la source uniquement à l’administration fiscale. Le taux de prélèvement à la source de chaque contribuable est soumis au secret professionnel, afin de garantir la confidentialité de ces données.
Par conséquent, un employeur qui divulguerait intentionnellement le taux de prélèvement à la source de l'un de ses salariés pourra être sanctionné à hauteur de 15.000€ d’amende et de 1 an d’emprisonnement pour violation du secret professionnel.
En plus de cette sanction, la protection des données personnelles est également susceptible de s’appliquer et d’entraîner des sanctions en cas de manquement au RGPD.
Si en tant que dirigeant d'entreprise vous avez des doutes relatifs à l'application concrète du prélèvement à la source n'hésitez pas à souscrire à l'Assistance Legalstart pour obtenir les informations dont vous avez besoin et vous éviter des sanctions inutiles.
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Héloïse Fougeray
Diplômée d'un Master II en Droit de la Propriété Intellectuelle aux Universités partenaires Paris I Panthéon-Sorbonne et Paris-Saclay.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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