
SASU et micro-entreprise : avantages, inconvénients et choix du statut
Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
Le terme solopreneur désigne une personne qui gère seule son entreprise. Contrairement à l'entrepreneur classique, le solopreneur ne compte pas sur des employés. Il endosse toutes les responsabilités : la gestion, la production, et la vente. Cette indépendance offre une grande liberté, mais implique aussi des défis particuliers.
Pourquoi se lancer comme solopreneur en 2025, dans quelles activités et comment y parvenir dans les meilleures conditions ? Legalstart vous livre les aspects essentiels du solopreneuriat pour vous aider à percer et réussir dans cette voie.
Mini-Sommaire
Vous avez probablement déjà entendu le terme « solopreneur » ? Cette notion, qui se répand en 2025, n’a pas de définition juridique précise. On peut dire qu’un solopreneur est un entrepreneur qui crée et gère son entreprise seul. Il ne recrute pas d'employés et assume seul toutes les tâches de l'entreprise. Il n’a aucun associé et ne délègue souvent aucune tâche.
☝️ Bon à savoir : par exception, il peut s’accorder les services d’un freelance ou d’un assistant virtuel pour l’aider en cas de charge de travail accrue.
Ce modèle d'affaires se distingue par une grande autonomie et une flexibilité accrue. En effet, le solopreneur prend toutes les décisions stratégiques et opérationnelles pour développer sa société. Il gère à la fois la comptabilité, la communication, la gestion et le service client, en plus de la partie technique de son métier.
On le retrouve généralement dans divers secteurs tels que le conseil, la création de contenu ou encore le e-commerce.
Solopreneur vs entrepreneur : est-ce la même chose ? Bien que souvent utilisés de manière interchangeable, ces termes présentent des distinctions notables.
Si un solopreneur est bien un entrepreneur, il bénéficie tout d’abord d’une plus grande autonomie et d'une plus grande flexibilité que l’entrepreneur. La raison pour laquelle il crée son entreprise est souvent de pouvoir vivre de sa passion et de profiter d’une plus grande liberté dans son travail. L’entrepreneur, lui, vise souvent une croissance rapide et une expansion de son entreprise tandis que le solopreneur privilégie souvent la stabilité et la maîtrise de ses activités.
La structure de l’entreprise est également différente : le solopreneur travaille seul, tandis que l'entrepreneur peut avoir des employés ou des associés. Ce dernier peut créer une société avec une structure plus complexe, incluant différents départements. Le solopreneur, lui, gère tout de manière simplifiée, y compris sa communication. Tout repose sur son temps et ses compétences et il lui arrive souvent de gérer plusieurs projets en même temps. Il doit donc faire preuve d’une importante adaptabilité et maîtriser son organisation.
Il est également essentiel de souligner que les charges financières ne sont pas les mêmes. L’entrepreneur doit faire des investissements conséquents, mais aussi payer des salaires, un impôt sur les sociétés ainsi que d'autres frais tels qu’un loyer, des prêts, etc. Le solopreneur bénéficie de charges d’exploitation limitées et peut profiter de tous les bénéfices qu’il dégage.
Enfin, le développement du business d’un solopreneur est souvent plus limité que le développement d’une grande entreprise. Peut-être devra t-il s’entourer et changer de structure s’il veut faire grandir son projet.
📝 À noter : solopreneur et freelance sont a contrario des notions plutôt proches. Le freelance est toutefois plutôt considéré comme exécutant, là où le solopreneur est davantage vu comme un chef d’entreprise.
Se lancer comme solopreneur est souvent le choix fait lors du démarrage d’une nouvelle activité. Le solopreneuriat offre en effet plusieurs avantages :
Toutefois, il est important d’avoir en tête les défis qui vont également s’imposer à vous : charge de travail importante, responsabilité totale et besoin constant de se former.
Un solopreneur peut s'engager dans diverses activités, en fonction de son expertise, de son expérience ou de sa formation. Voici quelques exemples :
Le choix du statut juridique est essentiel pour démarrer son activité en tant que solopreneur. Selon votre choix, le régime fiscal, les charges ou la responsabilité juridique seront différents.
Vous êtes plutôt EI ou EURL ? EURL ou SASU ? SASU ou EI ? C'est à vous de choisir.
L’entreprise individuelle peut prendre 2 formes : une forme d’entreprise classique, au régime réel, ou celle de la micro-entreprise (ou auto-entreprise).
Créer une EI en tant que solopreneur est une bonne option lorsqu’on démarre. En effet, les démarches de création et de gestion de l’entreprise individuelle sont simplifiées. L’inscription est facile, rapide, sans besoin de capital social ou de rédiger des statuts.
En outre, le solopreneur en EI bénéficie de la séparation de son patrimoine personnel et professionnel. Sa responsabilité en cas de dettes est donc limitée à la sphère professionnelle, excepté pour les dettes sociales et fiscales.
Le régime fiscal est également avantageux : les charges sont calculées sur le chiffre d’affaires et le solopreneur est soumis à l’impôt sur le revenu (avec option possible à l’IS).
Toutefois, en EI, la protection sociale est celle des travailleurs non salariés. Il faut aussi avoir conscience des obligations comptables, plus importantes qu’en micro-entreprise : la tenue d’une comptabilité complète est obligatoire.
Enfin, la limitation du CA diffère selon le type d’activité et le régime réel de l’EI :
La micro-entreprise bénéficie des mêmes caractéristiques que l’entreprise individuelle au régime réel pour le solopreneur.
Quelques différences toutefois :
Pour créer une entreprise individuelle, il faut se rendre sur le site du Guichet Unique. Il suffit d'effectuer une demande d’immatriculation, puis d’ouvrir un compte bancaire dédié à votre activité.
L’EURL ou entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée est la version solopreneur de la SARL. Elle est plus complexe que l’EI, car sa création nécessite la rédaction de statuts. Toutefois, le capital social est libre.
La responsabilité financière du gérant de l’EURL (le solopreneur) est limitée à hauteur de ses apports, et les patrimoines personnels et professionnels sont également séparés.
Le solopreneur en EURL a le choix entre IR et IS concernant sa fiscalité, et peut aussi opter pour le régime fiscal de la micro-entreprise en respectant les plafonds de chiffre d’affaires. Sa comptabilité doit être complète, régulière et ses comptes déposés au greffe chaque année.
Question protection sociale, le régime du gérant d’EURL est celui du travailleur non-salarié, moins protecteur que le régime général.
Enfin, l’un des avantages de l’EURL est de pouvoir facilement transformer sa société en SARL, si le solopreneur souhaite se développer.
Vous souhaitez créer une EURL en tant que solpreneur ? Alors vous devrez effectuer les démarches suivantes :
La SASU est un statut avantageux mais plus complexe à mettre en œuvre, qui se caractérise par :
Il est possible de faire entrer facilement de nouveaux associés et de passer de solopreneur en SASU à entrepreneur en SAS de manière simplifiée.
Tout comme l’EURL, les démarches de création d’une SASU sont plus lourdes qu’en EI :
Pour réussir en tant que solopreneur, il est important d’être autonome et rigoureux. Vous devez pouvoir gérer seul toutes les facettes de votre entreprise : comptabilité, administratif, marketing, relation client. Il est donc important de prioriser vos tâches et de vous organiser pour ne négliger aucun aspect de votre business.
Pensez donc à établir un plan d'action clair, fixez-vous des objectifs précis et des étapes pour les atteindre. Adoptez également des outils numériques pour optimiser votre gestion (CRM, logiciels de comptabilité, plateformes de gestion de projets).
Vous pouvez vous astreindre à utiliser des techniques comme la méthode Pomodoro pour maximiser votre productivité. Vous pouvez aussi autonomiser certaines tâches, afin de gagner du temps pour vous consacrer à l’opérationnel et au développement de votre entreprise.
Enfin, n’oubliez pas que votre réussite professionnelle passe par votre équilibre personnel. Essayez de fixer des limites claires entre votre travail et votre vie personnelle. Prenez des pauses régulières et réservez-vous du temps pour vous détendre.
Investissez dans votre développement professionnel pour pouvoir être compétitif ! Il est important de ne pas vous consacrer qu’à votre cœur de métier. Le solopreneur gère tous les aspects du business. Pensez donc à suivre des formations diversifiées pour améliorer vos compétences dans des domaines annexes (marketing, comptabilité, mindset, etc.). Vous pouvez aussi lire des livres business, suivre des podcasts ou les réseaux sociaux d’entrepreneurs inspirants.
Que ce soit pour trouver des clients, du soutien ou vous tenir informé, il est important de créer et entretenir son réseau professionnel. Pour cela, vous pouvez participer à des événements locaux, rejoindre des groupes ou un réseau social en ligne et collaborer avec d'autres professionnels.
Il est important de bien s’entourer, et de choisir des partenaires et des clients en adéquation avec sa vision, ses valeurs pour développer sereinement son entreprise.
Pour trouver des clients, générer du chiffre d’affaires et faire perdurer votre activité, il est nécessaire d’adopter une bonne stratégie marketing. Vous pourrez ainsi choisir un ou plusieurs canaux de communication pour attirer de la clientèle :
Pour fixer vos tarifs, plusieurs critères sont à prendre en compte. Commencez par évaluer vos différentes charges, puis étudiez le marché et les tarifs pratiqués par vos concurrents. Déterminez votre valeur ajoutée en fonction de votre expertise, le temps passé puis déterminez un prix en conséquence. N’oubliez pas de décompter les congés que vous envisagez de prendre. Vous pouvez calculer votre TJM (tarif journalier mensuel) à partir de ces différentes données.
Pour trouver des clients, plusieurs méthodes peuvent vous être utiles. Vous pouvez développer une stratégie de communication efficace, utiliser les réseaux sociaux pour promouvoir vos services et créer du lien. Vous pouvez également créer un site web et l’optimiser pour le référencement naturel. Participez aussi à des événements de networking et demandez des recommandations à vos clients actuels.
Pour devenir solopreneur, commencez par définir votre activité et vos objectifs. Choisissez ensuite le statut juridique le plus adapté à votre situation et effectuez les démarches administratives nécessaires pour créer votre entreprise. Vous devrez ensuite mettre en place un plan d’action et travailler sur votre communication et votre prospection pour attirer vos premiers clients.
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Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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