
SASU et micro-entreprise : avantages, inconvénients et choix du statut
Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
Une SELAFA (Société d’Exercice Libéral à Forme Anonyme) est une adaptation de la Société Anonyme (SA) à destination des professions libérales réglementées. Cette forme juridique leur permet de monter une grande société. Définition, caractéristiques, intérêt, régime social et fiscal, Legalstart fait le point sur la SELAFA.
Mini-Sommaire
Par définition, une SELAFA est une Société d’Exercice Libéral à Forme Anonyme. Il s’agit d’une forme de Société Anonyme (SA) spécifique aux activités libérales réglementées. Elle reprend les caractéristiques principales de cette dernière, tout en adaptant certaines règles à la pratique d’un exercice libéral. C'est une forme juridique qui permet de monter une grande structure et de faire appel à des investissements extérieurs.
La SELAFA fait partie de la famille des SEL (Société d’Exercice Libéral). Elles permettent aux professionnels exerçant une activité réglementée de monter une société de capitaux avec des pairs. De fait, les sociétés disposent à la fois d’un objet civil et d’une forme commerciale.
☝️ Bon à savoir : les activités libérales soumises à un statut réglementaire ou législatif regroupent les professions de santé, les professions juridiques et judiciaires, ainsi que certaines professions techniques (notamment les experts-comptables ou les architectes).
Comme pour toutes les SEL, les professionnels désirant monter une SELAFA doivent obligatoirement être inscrits à l’ordre professionnel relatif à leur objet social, ou bien recevoir l’agrément des autorités compétentes. Ils pourront ensuite pratiquer leur profession en commun. Il est toutefois possible de monter une SELAFA pluriprofessionnelle, à condition de bénéficier d’un décret pris en Conseil d’État.
Une SELAFA fonctionne comme une Société Anonyme, à l’exception de certaines dérogations destinées à adapter cette forme juridique à l’exercice d’une profession libérale réglementée. Certaines spécificités concernent à la fois les associés, leur responsabilité et le capital social de la société.
Normalement, une société anonyme compte 7 associés minimum. Cependant, dans le cadre d’une SELAFA, cette règle est assouplie. Il faut alors au moins 3 associés pour monter une telle structure. Ces derniers doivent disposer de la majorité des droits de vote. Le reste peut être détenu par un professionnel interne ou externe, ou bien par une personne physique qui a pratiqué la même activité. Cette possibilité n’est accordée pour ces derniers que pour une durée maximum de 10 ans.
La direction peut adopter deux formes :
D’ailleurs, à l’inverse d’une société anonyme, les membres du conseil de surveillance ou les administrateurs ont la possibilité de cumuler un contrat de travail avec leur mandat social.
En règle générale, le dirigeant doit exercer son activité au sein de la société. Cependant, des dérogations sont possibles depuis la loi Macron. Le dirigeant peut pratiquer sa profession en dehors de la structure, à condition de disposer de plus de la moitié des parts. Toutefois, cette dérogation ne s’applique pas au secteur de la santé.
☝️ Bon à savoir : cette règle de l’exercice au sein de l’entreprise concerne aussi les membres du directoire, les directeurs généraux et au moins les ⅔ des membres du conseil d’administration ou du conseil de surveillance.
Enfin, il convient de savoir que la transmission des parts est encadrée par les statuts de la société. En pratique, la cession est accordée à la majorité des ⅔ des actionnaires exerçant leur activité au sein de l’entreprise, ou bien à la majorité des membres du conseil d’administration ou de surveillance pratiquant leur profession au sein de la société.
Au sein d’une SELAFA, la responsabilité des associés est limitée au montant de leur apport. Cependant, ils sont indéfiniment responsables sur leurs biens propres des actes professionnels qu’ils exécutent au sein de la société.
Dans une société d’exercice libéral à forme anonyme, le capital social est de 37.000 euros minimum. Les associés doivent fournir la moitié de ce montant lors de la création de la société, puis la moitié restante dans un délai de 5 ans. Pour information, le capital peut être composé d’apports en espèce ou en nature. Les apports en industrie sont, quant à eux, interdits.
📝 À noter : à l’inverse d’une société anonyme, le capital social n’est ouvert en SELAFA qu’aux personnes pratiquant la profession notée dans l’objet social. Il peut s’agir de professionnels en exercice, ou ayant exercé ce métier.
Comme toute forme juridique, la création d’une SELAFA comprend à la fois des avantages et des inconvénients.
Plusieurs avantages sont à considérer :
Deux inconvénients majeurs sont à relever lors de la création d’une SELAFA :
Comme la SELAFA adopte une forme commerciale, elle est soumise à l’impôt sur les sociétés (IS). Le calcul du montant de ce dernier, ainsi que celui des cotisations sociales, se fonde sur les bénéfices non commerciaux (BNC) de la société.
☝️ Bon à savoir : au sein des SEL, seule la SELARL unipersonnelle est soumise à l’impôt sur les revenus (IR). À compter du 1ᵉʳ janvier 2025, si elle opte pour l'IR, les rémunérations de ses associés seront imposées dans la catégorie des bénéfices non commerciaux (BNC), et non plus dans celle des traitements et salaires. Elle a cependant la possibilité de préférer l’IS.
Les dirigeants de SELAFA dépendent du régime social des assimilés salariés.
Par définition, une Société d’Exercice libéral (ou SEL) est une société de capitaux, créée par des professionnels libéraux exerçant une activité réglementée. De fait, elle comprend un objet social, mais adopte une forme commerciale.
Une SELAFA (Société d'Exercice Libéral à Forme Anonyme) fait partie de la famille des SEL (Sociétés d’Exercice Libéral). Il s’agit d’une forme de société de capitaux spécifique, à destination des professions libérales réglementées.
Il existe plusieurs formes de SEL (Sociétés d’Exercice Libéral) : les SELAS (Société d'Exercice Libéral par Actions Simplifiée) ou SELASU (société d'exercice libéral par actions simplifiée unipersonnelle) pour leur forme unipersonnelle, les SELARL (Société d'Exercice Libéral à Responsabilité Limitée), les SELCA (Société d'Exercice Libéral en Commandite par Actions), et les SELAFA (Société d'Exercice Libéral à Forme Anonyme)
Principales sources législatives et réglementaires :
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Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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