
Comment créer une SASU en 2025 ? Les étapes à suivre
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Se lancer en tant qu'entrepreneur implique de choisir le bon statut juridique, et deux options populaires sont la SASU et la micro-entreprise. Que vous soyez en phase de création d'activité ou que vous envisagiez un changement de statut pour accompagner la croissance de votre entreprise, chaque forme présente ses avantages et inconvénients.
Découvrez les spécificités de la SASU et de la micro-entreprise pour faire un choix éclairé. Quelles sont les conditions de constitution entre les deux ? Quel mode de fonctionnement pour la SASU et la micro-entreprise ? Quel régime fiscal et quel régime social des deux statuts juridiques ? Quelles sont les obligations comptables de la SASU ou de la micro-entreprise ? Peut-on cumuler les statuts de SASU et de micro-entreprise ? Legalstart vous aide à y voir plus clair.
Mini-Sommaire
Une SASU, ou société par actions simplifiée unipersonnelle, est une structure juridique permettant à une personne seule d’exercer une activité sous forme de société.
☝️ Bon à savoir : elle est une variante de la SAS (société par actions simplifiée), mais à associé unique.
En tant que société, la SASU possède une personnalité juridique propre, ce qui signifie qu’elle est juridiquement distincte de son créateur.
Cela lui confère des droits et des obligations autonomes, et permet à l’associé unique de limiter sa responsabilité aux apports réalisés dans le capital de la société.
La micro-entreprise est une forme juridique permettant à une personne de créer et gérer seule une activité professionnelle en tant qu’entrepreneur individuel, souvent appelée auto-entrepreneur.
Contrairement aux sociétés, la micro-entreprise ne possède pas de personnalité juridique distincte : l’entrepreneur et son entreprise sont donc considérés comme une seule entité juridique. Cela signifie que la responsabilité de l’entrepreneur n’est pas limitée aux apports, mais s’étend à ses biens personnels.
📝 À noter : cette forme d’entreprise est simple à créer et à gérer, notamment pour ceux qui souhaitent tester une activité avec des démarches administratives allégées. Cependant, toutes les activités ne peuvent pas être exercées sous ce statut, et des plafonds de chiffre d’affaires s’appliquent selon l’activité exercée.
Pour constituer une SASU, certaines conditions doivent être respectées :
Pour créer une micro-entreprise, l’entrepreneur doit remplir plusieurs conditions, qui concernent à la fois sa situation personnelle et le type d’activité qu'il souhaite exercer.
Conditions personnelles de l’entrepreneur :
Conditions relatives à l’activité :
⚠️ Attention : pour certaines activités réglementées, l'entrepreneur doit justifier d’une expérience ou d’un diplôme spécifique.
La société par actions simplifiée unipersonnelle est une société qui permet à une seule personne d'exercer une activité professionnelle tout en profitant des avantages de la structure sociétaire.
Son fonctionnement repose sur une grande flexibilité, car l'associé unique dispose d'une liberté importante dans la rédaction des statuts. Ce qui lui permet d'adapter l'organisation de l'entreprise à ses besoins spécifiques.
Cette liberté s'accompagne de la responsabilité limitée de l'associé unique, qui n'est engagé financièrement que dans la limite de ses apports, sauf en cas de faute de gestion.
De plus, une SASU peut évoluer facilement vers une SAS (avec plusieurs associés) si l'associé unique souhaite faire entrer d’autres investisseurs ou partenaires.
Le fonctionnement de la micro-entreprise est caractérisé par sa simplicité et sa légèreté administrative. La création de la micro-entreprise est facile et gratuite, se faisant en ligne avec un simple formulaire. Une fois la déclaration effectuée, l’entrepreneur reçoit rapidement son numéro SIREN, ce qui lui permet de démarrer son activité.
Sur le plan comptable, les obligations sont limitées : il suffit de tenir un registre des recettes et des dépenses. De plus, les cotisations sociales sont calculées uniquement sur le chiffre d'affaires encaissé, ce qui signifie qu'en l'absence de revenus, aucune cotisation n'est due.
🛠️ En pratique : l’auto-entrepreneur doit déclarer le chiffre d’affaires même lorsqu'il est nul.
Un compte bancaire dédié est obligatoire pour l'activité, et certaines activités sont interdites sous ce régime, comme celles relevant des bénéfices agricoles ou de la TVA immobilière. Par ailleurs, les professions libérales rattachées à des caisses de retraite spécifiques et les artistes rémunérés par droits d’auteur ne peuvent pas non plus opter pour la micro-entreprise.
Par défaut, la SASU est soumise à l'impôt sur les sociétés (IS). Cela signifie que les bénéfices réalisés par l’entreprise sont imposés au nom de la société.
Deux taux sont applicables :
Une alternative existe toutefois : la SASU peut opter pour l'impôt sur le revenu (IR) durant les cinq premières années d’activité. Dans ce cas, les bénéfices sont imposés directement entre les mains de l’associé unique selon le barème progressif de l’IR.
Par ailleurs, les frais professionnels engagés pour la SASU, comme les dépenses de téléphone, d’Internet, ou de déplacements, sont déductibles, ce qui réduit le montant imposable.
Les dividendes, si distribués, sont également soumis à l’IR pour l’associé unique.
En micro-entreprise, le régime fiscal est l'impôt sur le revenu (IR).
L’entrepreneur peut choisir entre deux options :
Ce versement est un prélèvement en temps réel à un taux fixe (1 % à 2,2 % selon l’activité), calculé directement sur le chiffre d'affaires encaissé.
📝 À noter : cette option est accessible sous certaines conditions de revenu fiscal. Contrairement à la SASU, la micro-entreprise ne permet pas de déduire les frais et charges professionnels, ce qui peut limiter l’optimisation fiscale.
Le président de la SASU est affilié au régime général de la sécurité sociale en tant qu’assimilé salarié, à condition qu’il perçoive une rémunération.
Cela lui garantit une couverture sociale proche de celle des salariés, comprenant notamment :
⚠️ Attention : il n'a pas droit à l’assurance chômage, car il est considéré comme mandataire social.
Si le président ne se verse pas de salaire, il n’a aucune couverture sociale, et aucune cotisation n'est due.
Les cotisations sociales représentent environ 75 % de la rémunération brute du président.
L’auto-entrepreneur relève du régime micro-social simplifié, avec des cotisations sociales calculées directement sur le chiffre d’affaires encaissé.
Les taux appliqués varient selon l’activité :
🔎 Zoom : les taux appliqués pour les prestations de services évoluent. Ils seront ainsi de :
Ce régime lui offre une couverture sociale de base, incluant :
En cas de chiffre d'affaires nul, l'auto-entrepreneur ne paie aucune cotisation sociale, mais il conserve l’obligation de déclarer son chiffre d’affaires.
La création d'une SASU est structurée en plusieurs étapes formelles :
L’associé unique doit choisir le nom de la société et décider de l’adresse du siège social.
Les statuts doivent être rédigés avec soin, car ils définissent les règles de fonctionnement de l’entreprise. Si des apports en nature sont faits, un commissaire aux apports peut être nécessaire.
Les fonds correspondant au capital social doivent être déposés sur un compte bloqué.
☝️ Bon à savoir : aucun montant minimum n'est exigé, mais le montant du capital peut refléter la solidité de la société.
La nomination du président de la SASU est nécessaire et peut être l’associé unique ou une autre personne.
Un avis de création de la SASU doit être publié dans un journal d'annonces légales du département où se situe le siège social.
Enfin, la SASU doit être immatriculée au Registre national des entreprises (RNE).
⚠️ Attention : cette étape est payante et peut inclure des frais supplémentaires (publication et honoraires de professionnels si nécessaires).
Une fois ces formalités accomplies, l’INSEE attribue un numéro SIREN à la SASU, ce qui lui permet de démarrer officiellement son activité.
La création d'une micro-entreprise est beaucoup plus simple et rapide, se résumant à une déclaration en ligne :
L’entrepreneur déclare le début de son activité via un formulaire en ligne sur le portail du guichet unique.
Pour compléter sa déclaration, l’entrepreneur doit fournir une copie de son justificatif d’identité et un justificatif de domicile récent.
Le guichet unique transmet ensuite automatiquement le dossier aux organismes compétents, tels que :
La création d’une micro-entreprise est gratuite, à l’exception de certaines formalités spécifiques pour les agents commerciaux.
Une fois le dossier validé, l’entrepreneur reçoit un numéro SIREN de l’INSEE, officialisant ainsi le lancement de son activité.
La SASU est soumise à des obligations comptables strictes, similaires à celles des autres sociétés. Voici les principales obligations :
🛠️ En pratique : bien qu’il ne soit pas obligatoire, le recours à un expert-comptable est recommandé pour garantir la conformité des documents comptables.
Les obligations comptables de la micro-entreprise sont allégées et très simples :
📌 À retenir : contrairement à la SASU, la micro-entreprise n’a pas besoin de présenter de bilan ni de compte de résultat, et elle peut se passer d'un expert-comptable.
Pour faciliter la comparaison, voici un tableau comparatif entre SASU et auto-entrepreneur :
Critère |
SASU |
Micro-entreprise |
Nombre d’associés |
1 (associé unique) |
1 (entrepreneur individuel) |
Montant du capital social |
1 € minimum (souplesse de l'apport) |
Aucun capital social requis |
Rédaction des statuts |
Obligatoire avec grande liberté statutaire |
Non requis |
Responsabilité de l’associé |
Limitée aux apports (sauf faute de gestion) |
Illimitée, mais protection automatique de la résidence principale |
Régime social du dirigeant |
Assimilé salarié (protection sociale sans assurance chômage) |
Travailleur non salarié (protection sociale minimale) |
Régime fiscal |
Impôt sur les sociétés (IS) par défaut ; option pour l’impôt sur le revenu (IR) possible pendant 5 ans |
Impôt sur le revenu (IR) avec possibilité de versement libératoire |
Chiffre d’affaires plafonné |
Non |
Oui (77.700 € pour prestations de services/libérales, 188.700 € pour ventes) |
Déduction des charges |
Oui, possibilité de déduire les charges et les frais professionnels |
Non, aucune déduction possible des frais et charges |
TVA |
TVA récupérable |
Pas de TVA à facturer (si sous le seuil) |
Comptabilité |
Obligations complètes (bilan, compte de résultat, dépôt annuel) |
Obligations simplifiées (livre de recettes et, si applicable, registre des achats) |
Activités interdites |
Certaines professions réglementées (débit de tabac, assurances, etc.) |
Certaines activités agricoles, artistiques, et certaines professions libérales |
Évolution |
Facilement transformable en SAS avec plusieurs associés |
Structure rigide, non évolutive |
Vous pouvez découvrir la meilleure solution pour vous grâce à un simulateur SASU ou micro-entreprise.
Oui, il est possible de cumuler les statuts de SASU et de micro-entreprise, à condition que les deux structures soient totalement indépendantes l'une de l'autre.
Cela signifie que chaque entreprise doit avoir une activité distincte, sans aucun lien entre elles.
Par exemple, un entrepreneur pourrait gérer une SASU pour une activité de conseil aux entreprises et, en parallèle, avoir une micro-entreprise pour une activité artistique ou artisanale.
⚠️ Attention : pour avoir une SASU et une micro-entreprise en cumul, il est essentiel que les deux activités soient bien séparées. Tant au niveau de leur gestion que de leur objet social, afin de respecter les exigences légales.
Passer de micro-entreprise à SASU permet de lever la limite de chiffre d’affaires et de bénéficier d’une meilleure protection sociale pour le dirigeant. La SASU offre également la possibilité de déduire les charges et de récupérer la TVA, ce qui peut être avantageux pour une activité en croissance.
Le principal désavantage de la SASU réside dans ses formalités administratives et comptables plus lourdes, ce qui rend sa gestion plus complexe et coûteuse que celle d’une micro-entreprise.
Non, un micro-entrepreneur ne peut pas bénéficier de l’assurance chômage, car il est considéré comme travailleur non salarié. En revanche, il peut percevoir le chômage s'il cumule ce statut avec une activité salariée préalable, sous certaines conditions.
Principales sources législatives et réglementaires :
Note du document :
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Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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