
SCI (Société Civile Immobilière) : notre guide 2025
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
La société civile d'attribution, dite SCIA, est une forme de société civile très utile pour financer des projets immobiliers d’envergure. Les coûts d’achat du bien peuvent ainsi être mutualisés et, une fois la propriété acquise par les associés, le bien pourra être partagé.
En quoi consiste la SCI d’attribution ? Faut-il investir un capital social minimum ? Comment fonctionne la gouvernance de la société civile d’attribution ? Quel est son régime fiscal ? Avant de procéder à la création d'une SCI, suivez notre guide pour tout savoir sur la SCI d’attribution.
Mini-Sommaire
Une SCI est une société civile immobilière, c’est-à-dire une société qui a pour objet l’acquisition et la gestion de biens immobiliers. L’objectif d’une SCI est donc de se constituer un patrimoine immobilier et de la gérer, tout en s’associant avec au moins une autre personne.
📝 À noter : la société civile s’oppose aux sociétés commerciales comme la SARL ou la SAS par exemple.
Une SCI d’attribution a pour objet la construction ou l’achat de biens immobiliers, dans le but d’en partager la propriété entre les différents associés. Par exemple, chacun reçoit un appartement.
La répartition du bien immobilier peut être réalisée :
La SCI d'attribution sert d’intermédiaire et permet à plusieurs personnes de s’associer afin d’acheter un bien immobilier qu’elles auraient eu des difficultés à acquérir indépendamment.
Il faut au moins 2 associés pour créer une société d'attribution. En effet, il n'est pas possible de créer une SCI unipersonnelle. Il n’existe pas de nombre d’associés maximum.
Les associés de la SCI d’attribution peuvent être des personnes physiques et/ou des personnes morales, y compris des enfants mineurs représentés par leurs parents.
En principe, aucun capital social minimum n’est exigé par la loi pour créer une SCI. Ainsi, il est possible de créer une société civile d’attribution avec 1 € de capital social.
En revanche, au regard de l’objet de la SCI d’attribution, constituer un capital social relativement élevé est d’une grande importance. En effet, le capital social doit être au minimum égal au prix du bien immobilier que les associés comptent construire ou acheter (et potentiellement rénover). De ce fait, le montant du capital social d’une SCI d’attribution est généralement très élevé.
Les associés sont libres de réaliser des apports en numéraire (sommes d’argent), des apports en nature (biens mobiliers ou immobiliers) ou encore des apports en industrie (savoir-faire, compétences). Toutefois, les apports en industrie en SCI d'attribution sont généralement peu conseillés, car ils ne participent pas à la formation du capital social.
🛠️ En pratique : le capital d’une société civile d'attribution est très souvent variable. Cela signifie que le capital est encadré par un montant plancher et un montant plafond et qu’il peut varier entre les deux. L’avantage principal du capital variable est qu’il permet de faire entrer ou sortir facilement un nouvel associé, sans avoir à remplir de lourdes formalités. Pour plus d’informations, rendez-vous sur notre fiche détaillant l'intérêt de créer une SCI à capital variable.
En contrepartie de leurs apports, les associés de la SCI d’attribution reçoivent un nombre de parts sociales qui correspond à la valeur de la partie du bien immobilier reçue une fois les travaux achevés. Cette répartition doit impérativement être définie dans les statuts de la SCI d'attribution.
☝️ Bon à savoir : il faut également joindre un état descriptif de division aux statuts de la SCI d’attribution, afin de décrire précisément de quelle façon les parties du bien immobilier seront réparties entre les associés.
Contrairement à la grande majorité des formes de sociétés (SARL, SAS, etc), la responsabilité des associés d’une société civile d’attribution est illimitée. Concrètement, si la société est dans l'incapacité de régler ses dettes, les biens personnels des associés pourront être saisis par ses créanciers. Toutefois, cette responsabilité est proportionnelle, c’est-à-dire que les associés ne peuvent être poursuivis en paiement que pour la quote-part qu’ils détiennent au sein du capital social.
Par exemple, si un associé détient 30 % du capital de la SCI d'attribution, les créanciers sociaux ne peuvent engager leur responsabilité que pour 30 % des sommes dues, et ce, peu importe le montant que cela représente.
La responsabilité des associés de SCI d'attribution possède également deux autres caractéristiques qui représentent certaines limites :
Pour créer une société civile d’attribution, il convient de suivre les étapes habituelles de création d’une société, à savoir :
À l’issue des démarches de création de la société civile d’attribution, un extrait Kbis vous est envoyé mentionnant notamment le numéro Siren de la société.
☝️ Bon à savoir : il est possible de transformer une SCI en SCI d’attribution. Pour cela, il faut procéder à une modification des statuts, notamment en modifiant l’objet social pour qu’il prévoie spécifiquement la construction ou l’achat de biens immobiliers, dans le but d’en partager la propriété entre les différents associés. Ensuite, il faut publier un avis de modification et déposer un dossier sur le site de l’INPI.
Pour comprendre le fonctionnement d’une société civile d’attribution, il faut distinguer le rôle des associés, de celui du gérant.
Les associés de la SCI d’attribution contribuent à la gestion de la société en prenant part aux décisions lors des assemblées générales (AG). En plus de l’approbation des comptes annuels, une décision collective est nécessaire pour décider, entre autres, de :
Chaque associé détient un droit de vote proportionnel à sa quote-part définie dans les statuts de la SCI d'attribution. Néanmoins, il est possible d’en décider autrement en rédigeant un règlement intérieur et de prévoir, par exemple, que chaque associé équivaut à une voix (1 associé = 1 voix).
Les associés de la SCI d’attribution doivent obligatoirement nommer un ou plusieurs gérants, qu’ils soient associés ou non.
📝 À noter : le gérant ne doit pas être frappé par une interdiction de gérer ou d’une peine de prison pour banqueroute, vol, usage de faux, etc.
Le gérant est le représentant légal de la SCI d'attribution et, à ce titre, il est habilité à réaliser des actes de gestion quotidienne de la société. Il représente la société à l’égard des tiers. Ses pouvoirs peuvent être restreints ou étendus par les statuts ou par un éventuel règlement intérieur.
La fiscalité de la SCI d’attribution fonctionne de la même façon que la fiscalité de la SCI. En effet, la société civile d’attribution est considérée comme une société fiscalement “transparente”. Par conséquent, ce sont les associés qui sont imposés à l’impôt sur le revenu (IR) au titre de la quote-part des bénéfices qui correspond à la quote-part qu’ils détiennent dans le capital social, en fonction de leur tranche respective d’imposition, et non la société. Pour l’administration fiscale, chaque associé est considéré comme propriétaire de son lot.
☝️ Bon à savoir : si le résultat de la société civile d’attribution est négatif, les associés peuvent déclarer la quote-part du déficit qui correspond à leur part dans le capital social, afin de réduire l’assiette de calcul de leur impôt sur le revenu.
En outre, concernant la taxe foncière, ce n’est pas la société civile qui en est redevable. Chaque associé doit s’acquitter de la taxe foncière au prorata des parts qu’il détient au capital social.
En principe, une SCI d’attribution a vocation à durer jusqu’à l’achat et le partage en lots du bien immobilier entre les associés. De ce fait, le jour de l’acte de partage, qui intervient généralement après l’achat ou une fois la construction achevée, la société civile d'attribution est dissoute.
Après la dissolution, les anciens associés se retrouvent en situation de copropriété et chaque copropriétaire est entièrement libre de gérer comme il l’entend ses parties privatives.
Toutefois, si les associés ont peu de visibilité sur la durée nécessaire à la mise en œuvre de leur projet, il peuvent prévoir une durée de vie de la SCI d’attribution d’un maximum de 99 ans et inscrire dans les statuts la signature de l’acte de partage comme élément déclencheur d’une dissolution anticipée.
Dans tous les cas, la dissolution d’une société civile d’attribution nécessite de respecter la procédure de dissolution-liquidation classique d’une société. Ainsi, un liquidateur est désigné pour réaliser l’ensemble des formalités de clôture de la SCI d’attribution, et notamment le partage entre les associés des parties privatives et des parties communes.
Pour financer une société civile d’attribution, les associés peuvent utiliser leurs fonds personnels. Si cela est insuffisant, ils peuvent solliciter un emprunt bancaire. Dans ce cas, deux possibilités s’offrent à eux :
On distingue généralement 5 types de SCI :
Pour créer une SCI d’attribution, il est nécessaire d’obtenir en premier lieu son immatriculation. Les étapes sont exactement les mêmes que pour une SCI classique.
Il faut :
Principales sources législatives et réglementaires :
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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