
Le statut de SAS : définition et caractéristiques
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Lors de la création d'une SAS, les associés participent à la constitution du capital social. Les associés d’une SAS ne travaillent pas nécessairement au sein de l’entreprise qu’ils créent.
Mais, un associé peut-il devenir salarié de la SAS s’il le souhaite ? Quelles sont les conditions à respecter pour être associé et salarié d’une SAS ? Quelle est la rémunération de l’associé salarié de SAS ? Faisons un point complet sur l’associé salarié de SAS et les conséquences de ce cumul de statuts.
Mini Sommaire
La loi, et notamment le Code du travail, n’interdit pas à un associé de devenir salarié de sa propre SAS.
Toutefois, en pratique cela peut poser certains problèmes d’être à la fois associé et salarié de sa SAS.
C’est pourquoi la jurisprudence a pu être amenée à se positionner sur certaines situations, et donc à limiter les cas où l’associé de la SAS ne peut pas avoir de contrat de travail au sein de son entreprise.
☝️ Bon à savoir : SAS : associé ou actionnaire ? La SAS est une société de capitaux dont les titres sociaux sont des actions.C’est pour cela que l’on parle en principe d’actionnaires en SAS et non d’associés pour désigner les personnes détenant des titres.
Parmi les cas où le statut d’associé et de salarié en SAS est possible, celui de l’associé minoritaire ou égalitaire non dirigeant est certainement celui qui pose le moins de problème. Ce cumul de statuts est aussi envisageable pour l’associé majoritaire non dirigeant et l’associé minoritaire ou égalitaire dirigeant.
L’associé minoritaire d’une SAS salarié, est un associé qui détient moins de 50 % des actions.
☝️ Bon à savoir : en SAS, le nombre d’associés minimum est de 2 en principe. Mais il est possible de créer une SAS seul en créant une SASU, c’est-à-dire une SAS unipersonnelle. Il s’agit alors d’une SAS à associé unique.
L’associé d’une SAS est dit égalitaire quand il détient 50 % du capital social.
☝️ Bon à savoir : pour déterminer si un associé de SAS est minoritaire, égalitaire ou majoritaire, il faut tenir compte du nombre d’actions qu’il détient lui-même, mais aussi des actions détenues par son ou sa conjoint·e, par son ou sa partenaire de PACS et/ou ses enfants mineurs.
Ici, l’associé minoritaire ou égalitaire a également été nommé Président de la SAS.
Ce qui rend délicat le cumul du statut d’associé et de salarié, c’est l’existence du mandat social. En effet, pour qu’un président de SAS ait un contrat de travail, il faut qu’il exerce des fonctions différentes que celles découlant de son statut de dirigeant et qu’il n’existe pas de lien de subordination pour la réalisation de ces tâches supplémentaires. Ce qui, en pratique, est assez délicat à prouver.
Le cas du dirigeant salarié de SAS qui s’avère être un associé minoritaire ou égalitaire reste donc envisageable, mais doit faire l’objet d’une grande prudence.
☝️ Bon à savoir : en SAS, la responsabilité des associés est limitée au montant de leurs apports. Ainsi, en cas de défaillance de paiement de la société, les créanciers sociaux ne peuvent pas poursuivre les associés en paiement pour un montant supérieur à celui apporté au capital social.
L’associé majoritaire est l’associé qui détient 50 % des actions de la société + 1.
Pour que l’associé majoritaire puisse être salarié de la SAS, il faut être en mesure de prouver qu’il n’est pas président de la SAS, et qu’en termes de hiérarchie, il est bien en dessous du dirigeant. En somme, il doit s’agir d’un employé comme les autres qui s’abstient d’intervenir dans la gérance de la société.
☝️ Bon à savoir : le contrat de travail du président de SAS doit être justifié par la réalisation de tâches bien distinctes de celles induites par ses fonctions de dirigeant. Être gérant salarié d’une SAS n’est pas automatique.
Dans certains cas, l’associé de SAS non salarié est la règle absolue. Ainsi, il n’est pas possible d’être salarié de votre propre SAS si :
En effet, il ne peut pas exister de lien de subordination dans ces cas de figure.
Pour devenir associé salarié d’une SAS, il faut respecter les conditions pour être associé d’une part, et pour cumuler les deux statuts, d’autre part.
En SAS, l’associé peut être une personne physique ou une personne morale. Ce qui compte, c’est que l’associé ait la capacité juridique. D’autre part, la qualité d’associé est conditionnée à la participation au capital qui se matérialise par un apport en numéraire, en nature ou en industrie.
En outre, pour être associé et salarié de la SAS, il faut que les conditions suivantes soient réunies :
☝️ Bon à savoir : le lien de subordination se caractérise par le pouvoir de direction exercé par l’employeur sur l’employé. Ainsi, l’employeur peut donner des ordres, contrôler la bonne exécution des tâches par l’employé et sanctionner la mauvaise exécution, le cas échéant.
Le respect de ces conditions pour être associé salarié d’une SAS est librement apprécié par les juges lorsque l’affaire est portée devant le tribunal.
En ce qui concerne l’associé salarié d’une SAS, sa rémunération peut être composée de 2 éléments :
Tout d’abord, dès lors que l’associé de la SAS est également salarié, c’est-à-dire qu’il a signé un contrat de travail avec la société, il doit impérativement percevoir un salaire. Son salaire en tant qu’employé est librement fixé par l’employeur. Toutefois, il doit respecter les règles relatives au salaire minimum de croissance, le SMIC. Soit 1.766,92€ bruts par mois pour un contrat de travail de 35 heures.
De plus, le montant du salaire de l’associé salarié doit être conforme aux règles instaurées par la convention collective ou l’accord de branche, le cas échéant.
La stratégie de rémunération des associés (on parle de distribution de dividendes de SAS) dépend de chaque société et du profil des associés. Elle a aussi un impact considérable sur la fiscalité de la SAS.
Dans les SAS de grande taille, les associés investissent généralement dans le but de toucher des dividendes et n’ont pas de réel intérêt dans la gestion de la société. Face à ce type d’associés, il est dans l’intérêt de la direction de prévoir une rémunération des associés de la SAS pour les récompenser de leur investissement financier.
Dans les SAS de plus petites tailles, les associés ont à cœur les intérêts de la société. Ils vont souvent favoriser le réinvestissement des bénéfices dans de nouveaux projets et dans le développement de la société.
La rémunération des associés de SAS dépend donc de la décision des associés et de la santé financière de la société. Pour autant, la distribution de dividendes ne dépend pas uniquement de la stratégie de l’entreprise et est soumise à certaines conditions :
La rémunération des associés de SAS dépend directement des résultats de cette dernière.
☝️ Bon à savoir : le président de SAS n’est pas obligatoirement rémunéré pour son mandat social. Il appartient aux associés de décider de le rémunérer ou non, et de fixer librement le montant, le cas échéant. Cependant, le président de SAS salarié doit recevoir un salaire pour les tâches réalisées au titre de son contrat de travail en plus de son mandat social.
Oui, il est possible d’être salarié de sa propre SAS dans certains cas. Cette possibilité concerne principalement l’actionnaire minoritaire de la SAS, ou l’actionnaire égalitaire. L’associé majoritaire ne peut être salarié que s’il n’est pas le président de la SAS. Cependant, il n’est pas possible d’être salarié de sa propre SASU. De plus, plusieurs conditions doivent être respectées.
Ce cas est à distinguer de celui du dirigeant salarié de la SAS.
Pour être salarié de sa propre SAS, il faut réunir les conditions pour être actionnaire de la société par actions simplifiée, et avoir un contrat de travail portant sur des tâches techniques distinctes des fonctions d’associé ou de dirigeant de la société. Il faut également percevoir une rémunération distincte et pouvoir justifier d’un lien de subordination. Par ailleurs, certains associés ne peuvent pas devenir salariés de la SAS, notamment l’associé majoritaire qui est aussi président de la SAS.
Pour devenir associé salarié d’une SAS, il faut :
Toutefois, dans certains cas, le cumul du statut de salarié de la SAS et d’associé de la SAS n’est pas possible.
Toute personne physique qualifiée et en âge de travailler peut travailler dans une SAS. Toutefois, en ce qui concerne les associés de la SAS, ils ne peuvent devenir salariés de leur propre société que sous certaines conditions.
Principales sources législatives et réglementaires :
Note du document :
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Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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