
Capital minimum d’une SAS : principe et bonnes pratiques
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Vous vous apprêtez à créer une SAS (société par actions simplifiées) ? Il est très important de bien organiser sa gouvernance. Il faut donc comprendre la répartition entre les organes de direction de SAS. Si la désignation d’un directeur général (DG) n’est pas obligatoire au regard de la loi, elle facilite l’organisation et la répartition du pouvoir. Il peut exercer des fonctions de représentation ou de direction, aux côtés du Président de la SAS.
Fonctions, nomination, rémunération ou encore fiscalité : Legalstart vous éclaire sur le métier de directeur général de SAS.
Mini-Sommaire
Le directeur général (DG) est un codirigeant de la SAS, aux côtés du président. Il représente la société auprès des tiers.
📝 À noter : en tant que représentant de la SAS vis-à-vis des tiers, le DG engage sa responsabilité civile, pénale et fiscale dès qu’il agit au-delà des pouvoirs qui lui sont confiés (faute de gestion, non-respect des règles et textes en vigueur).
Sa désignation permet de répartir les pouvoirs de direction. Ses fonctions sont, en pratique, souvent proches de celles du président, et elles découlent nécessairement des pouvoirs attribués à ce dernier.
L’étendue des fonctions du directeur général est définie par les associés de la SAS. Ses pouvoirs peuvent être identiques à ceux du président ou restreints. De plus, la subordination à ce dernier n’est pas systématique.
⚠️ Attention : le lien de subordination avec la société est toutefois obligatoire dans le cadre d’un contrat de travail avec la SAS en plus du mandat de directeur général. Dans ce cas, il doit occuper des fonctions bien distinctes et recevoir une rémunération spécifique pour chacun de ces statuts.
Les associés peuvent prévoir les limites des pouvoirs confiés au DG de différentes manières :
Par ailleurs, le directeur général doit nécessairement obtenir l’accord des associés pour certaines décisions :
☝️ Bon à savoir : il est possible de nommer un conseil de surveillance de SAS pour contrôler les organes de direction. Il s’agit d’une pratique courante lorsque le développement de la structure devient conséquent.
Si la nomination d’un président est imposée par la loi, ce n’est pas le cas du directeur général. Il n’est donc pas obligatoire de nommer un directeur général dans une SAS.
Sa présence relève de la seule volonté des associés qui souhaitent ainsi répartir les pouvoirs entre plusieurs personnes.
Oui, il est possible de nommer plusieurs directeurs généraux, dont les pouvoirs sont définis par les associés. Le président pourra ainsi être assisté dans sa mission, pour diriger de manière la plus efficiente possible la société dont il a la charge. Il est possible de confier aux directeurs généraux des rôles spécifiques, comme les ressources humaines ou le marketing.
Ils peuvent être assistés dans leurs fonctions par des directeurs généraux délégués (DGD). Leur désignation doit être spécifiée dans les statuts de l’entreprise. Ils peuvent avoir un pouvoir de représentation auprès des tiers de l’entreprise.
Le président et le directeur général peuvent être tous deux des personnes morales ou physiques. Ils ne sont pas nécessairement associés de la SAS. Leurs fonctions sont généralement proches. Néanmoins, leurs postes diffèrent en plusieurs points.
Une SAS doit obligatoirement avoir un seul président. Il est le représentant légal de la société. Celle-ci peut nommer en plus, et selon ses besoins, un ou plusieurs directeurs généraux. Le président possède, par ailleurs, les pleins pouvoirs en ce qui concerne la direction interne de la société, et sa représentation auprès de personnes extérieures. Une partie de ses fonctions peut, cependant, être confiée à un directeur général, pour améliorer la gouvernance de la société en répartissant les pouvoirs.
Toutefois, les fonctions accordées à un DG découlent nécessairement de celles du président. D’ailleurs, selon les statuts, les décisions de ce dernier peuvent être soumises ou non à l’accord préalable du président.
Une personne physique ou une personne morale peut exercer cette fonction. Le directeur général peut être un associé de la SAS ou non.
Ce sont les associés qui déterminent les conditions d’accès à ce poste.
🛠️ En pratique : il est fréquent que les associés de SAS à l'origine de la création de la société se répartissent les fonctions de direction entre le poste de président et celui ou ceux de DG, voire de DGD. Toutefois, il ne peut pas y avoir de président directeur général (PDG) en SAS, car les deux fonctions sont obligatoirement distinctes.
Le directeur général de la SAS peut cumuler son mandat social avec un poste salarié, uniquement s’il occupe des fonctions techniques bien distinctes de son rôle de direction et de représentation.
Un lien de subordination doit exister pour qu’un contrat de travail puisse être établi.
Il doit également percevoir une rémunération distincte, c’est-à-dire un salaire en tant que salarié et une rémunération pour ses fonctions de dirigeant.
📝 À noter : en cas de révocation d’un directeur général de SAS salarié de ses fonctions de dirigeant, celui-ci reste employé par la société s’il a également un contrat de travail. Si cette dernière désire mettre fin à son contrat de travail, elle doit engager une procédure de licenciement.
Les fonctions de directeur général de SAS sont cruciales. Il est donc primordial de bien réfléchir aux règles qui régissent sa nomination.
Ce sont les statuts qui définissent les conditions dans lesquelles le directeur général est institué.
Ils doivent ainsi indiquer :
📝 À noter : le directeur général peut être une personne morale. Mais les fonctions de directeur général et de président de SAS ne peuvent pas être occupées par la même personne.
Le directeur général d’une SAS peut être nommé dès la constitution de la société ou au cours de la vie de l’entreprise, notamment si la structure se développe.
S’il est nommé au moment de la création de la SAS, cela doit être indiqué dans un document placé en annexe des statuts, et son nom doit figurer dans le formulaire M0.
La nomination d’un directeur général en cours de vie sociale n’implique pas nécessairement la modification des statuts. Par conséquent, l’accord de l’Assemblée générale n’est en principe pas obligatoire, sauf si les statuts l’exigent expressément.
En revanche, son nom figure sur le Kbis de la société, si les statuts indiquent qu’il a un pouvoir de représentation. Tout changement dans l’identité ou l’adresse personnelle du DG de la SAS suppose donc une mise à jour du Kbis, au même titre que le Président.
La décision de nomination d’un directeur général doit alors être publiée dans un journal d’annonces légales et doit faire l’objet d’une formalité au registre du commerce et des sociétés (RCS).
☝️ Bon à savoir : les formalités de nomination de directeur général peuvent à présent se faire directement en ligne.
Le directeur général, tout comme le président de la SAS, a un mandat social. Il agit au nom et pour le compte de la société. Ce seul titre ne lui confère pas le droit à une rémunération. Cette dernière dépend de la volonté des associés.
Le plus souvent, il perçoit des dividendes au moment de la répartition du résultat lors de l’approbation des comptes.
Ce sont les statuts qui définissent s’il touche ou non une rémunération. Lorsque c’est le cas, ils doivent indiquer :
Le directeur général n’est pas soumis aux règles régissant le salaire minimum des salariés. De plus, il n’a pas de bulletin de salaire.
Les associés peuvent contrôler cette rémunération au moment de l’approbation des comptes.
Si le directeur général de la SAS est rémunéré, ses traitements sont assimilés à des salaires et relèvent du régime de l’impôt sur le revenu classique.
S’il perçoit des dividendes, ces derniers doivent être déclarés lors de sa déclaration annuelle de revenus. Un prélèvement forfaitaire unique (PFU) (dit “flat tax”) est alors applicable.
⚠️ Attention : le directeur général ne cotise pas pour l’assurance-chômage, même lorsqu’il est rémunéré. Par conséquent, il ne peut pas percevoir les allocations chômage.
Lorsqu’il est rémunéré, le directeur général est affilié au régime général de la Sécurité sociale en tant qu'assimilé-salarié, et non à la Sécurité sociale des Indépendants (ex RSI).
Il est alors soumis aux règles et aux caractéristiques qui encadrent le fonctionnement des charges sociales en SAS.
À l’inverse, un directeur général de SAS sans rémunération n’est pas rattaché à un régime social au titre de son mandat.
☝️ Bon à savoir : un directeur général de SAS peut toucher l’ACRE (Aide à la création ou la reprise d’entreprise) en sa qualité de dirigeant, sous réserve qu’il remplisse les conditions d’attribution.
Le risque d’un litige peut survenir notamment dans les cadres suivants :
Il est donc impératif de rédiger des statuts clairs, qui identifient précisément le rôle et les responsabilités du président et du directeur général.
Le risque de litige doit également être encadré lors de la rédaction de ces statuts. Ce document doit inclure des clauses qui encadrent la gestion de conflit, notamment celles qui concernent la prise de décision et la médiation et la conciliation.
La révocation du directeur général est possible, à condition de suivre les modalités spécifiées dans les statuts.
Plusieurs raisons peuvent interrompre le mandat social d’un directeur général de SAS :
Le DG doit alors suivre les modalités prévues à cet effet par les statuts (liberté, préavis, notification aux actionnaires, etc.). La démission prend effet dès lors qu’elle a été notifiée à la société.
Les modalités de révocation sont spécifiées par les statuts. Ils doivent prévoir les modalités et les conditions de mise en œuvre de la procédure de révocation.
Les statuts peuvent prévoir :
Tout comme pour la nomination d’un directeur général, la cessation de ses fonctions doit faire l’objet d’une formalité de changement de dirigeant auprès du RCS.
⚠️ Attention : une révocation jugée abusive peut donner lieu au versement de dommages-intérêts. Cette décision ne doit donc pas atteindre la réputation et l’honneur de la personne, ni être prise sans tenir compte de son droit de contradiction.
Le directeur général peut être salarié. Le contrat de travail du directeur général de SAS salarié doit concerner un poste avec des fonctions nettement séparées de celles qu’il exerce en sa qualité de dirigeant.
Non, un directeur général de SAS ne cotise pas à l’assurance-chômage, même s’il est rémunéré dans le cadre de ses fonctions. Il ne peut donc pas toucher le chômage.
La nomination d’un directeur général permet de répartir les pouvoirs d’une société entre plusieurs personnes. Il peut prendre des responsabilités spécifiques au sein de l’entreprise, comme les ressources humaines.
Principale source législative :
Note du document :
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Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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