Coût de création d’une SARL : combien ça coûte en 2024 ?
Quels sont les avantages et les inconvénients d’une SARL ?
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.
Vous vous demandez comment créer une SARL ? Avant de se lancer dans la création d'une SARL, il faut être conscient des avantages et des inconvénients que présente cette forme sociale. La SARL est l’un des statuts les plus choisis par les entrepreneurs, notamment par les entreprises familiales.
Quels sont les avantages et inconvénients d’une SARL ? On vous dresse un bilan des principaux avantages et inconvénients à connaître avant de choisir de créer une SARL plutôt qu’une autre société.
Mini-Sommaire
☝️ Bon à savoir : le statut de SARL n’est pas ouvert aux professions juridiques, judiciaires ou de santé, à l'exception des pharmaciens.
Pour faire savoir si la SARL est un statut adapté à votre projet d’entreprise, il est important de connaître les avantages et les inconvénients d’une société à responsabilité limitée.
Quels sont les avantages d’une SARL ?
Avant même de se demander comment créer une SARL, il est essentiel de savoir que la SARL a de nombreux avantages, ce qui explique sa cote de popularité plutôt élevée.
Voici les principaux avantages d’une SARL :
- l’absence de capital social minimum pour créer une SARL ;
- la responsabilité limitée des associés ;
- la possibilité de créer une SARL unipersonnelle ;
- un cadre légal sécurisant ;
- un régime fiscal avantageux ;
- le régime social du gérant majoritaire ;
- le statut de conjoint collaborateur possible en SARL ;
- la sarl de famille pour les projets familiaux ;
- la nomination d’un commissaire aux comptes n’est pas obligatoire ;
- la procédure d’agrément pour garder le contrôle de la société.
Avantage n°1 : l’absence de capital social minimum pour créer une SARL
Le premier avantage d’une SARL est l’absence de capital social minimum en pratique. En effet, pour créer une SARL, un capital social d’1 euro suffit.
Cela signifie que la création d’une SARL ne nécessite pas forcément un gros investissement de la part des associés.
Toutefois, il est recommandé de prévoir un capital social plus conséquent pour une SARL. Cela permet de financer les premiers mois d’activité, mais aussi d’inspirer confiance aux investisseurs comme les établissements bancaires.
C’est pourquoi, il est courant de voir des SARL avec un capital social de 1 000 euros par exemple.
Avantage n°2 : la responsabilité limitée des associés
Autre avantage non négligeable de la SARL : la responsabilité des associés est limitée au montant de leurs apports.
Concrètement, cela signifie que si la société ne parvient plus à honorer ses dettes auprès de ses créanciers, ces derniers peuvent demander le paiement aux associés. Cependant, chaque associé est responsable uniquement du montant qu’il a apporté au capital social de la SARL.
Ainsi, un associé qui a apporté 1 000 euros ne peut pas être poursuivi en paiement pour une somme plus conséquente.
Par conséquent, la création d’une SARL permet de séparer le patrimoine des associés de celui de la société, mais elle permet également de protéger le patrimoine personnel des associés de SARL.
Avantage n°3 : la possibilité de créer une SARL unipersonnelle
Si vous souhaitez entreprendre seul et bénéficier des avantages de la SARL, sachez que vous avez la possibilité de créer une EURL.
L’EURL est une SARL à associé unique.
Ce statut permet donc de bénéficier des avantages de la SARL tout en créant une entreprise seul.
Il est possible de transformer une EURL en SARL sans avoir à fermer la société initiale, il suffit de prévoir cette possibilité dans les statuts. Toutefois, en EURL, l’associé demeure le seul investisseur. En cas de développement important de l’activité, le passage à la SARL ou à une autre forme sociale sera souvent inévitable pour apporter de nouveaux fonds à la société.
Avantage n°4 : un cadre légal sécurisant
Le Code de commerce encadre strictement le fonctionnement d’une SARL en prévoyant les règles de gestion. Ces dernières devant être reprises dans les statuts, il y a peu de risques de désaccord entre les associés et/ou le gérant. Pour vous donner une idée des clauses à prévoir, n’hésitez pas à vous servir de notre modèle de statuts de SARL.
C’est notamment ce qui différencie la SARL d’une SAS.
Cela permet de guider les entrepreneurs qui se lancent pour la première fois dans la création d’entreprise.
Par exemple, les règles de majorité pour le vote en assemblée générale sont fixées par la loi.
Ce statut présente donc l’avantage d’un cadre juridique clair et sécurisant, qui garantit une certaine stabilité dans la gestion de la société.
📝 À noter : vous exercez une profession libérale ? Renseignez-vous sur la SELARL : ce statut juridique proche de la SARL est réservé aux professionnels libéraux (professions juridiques, professions médicales, architectes, etc.).
Avantage n°5 : un régime fiscal avantageux
Concernant la société à responsabilité, les avantages et les inconvénients à connaître comprennent également toute la dimension fiscale.
En effet, la SARL offre des avantages fiscaux multiples.
D’une part, la SARL est, par défaut, soumise à l’impôt sur les sociétés (IS). Cependant, si cela représente un avantage pour la SARL, elle peut profiter d’une option pour bénéficier de l’impôt sur le revenu. La durée de cette option est de 5 ans. Pour en bénéficier, la SARL doit respecter quelques critères :
- la SARL doit avoir un chiffre d’affaires inférieur à 10.000.000 € ;
- il ne doit pas y avoir plus de 50 salariés dans la société ;
- la société doit être détenue à au moins 50% par des personnes physiques ;
- l’activité de la SARL doit être commerciale, agricole, artisanale, industrielle ou libérale ;
- l’immatriculation de la SARL doit avoir été effectuée il y a moins de 5 ans.
D’autre part, la SARL à l’IS peut bénéficier du taux réduit de 15 % (au lieu de 25 %) pour les 42 500 premiers euros de bénéfices si elle remplit les conditions suivantes :
- avoir un chiffre d'affaires hors taxe inférieur à 10 millions d'euros;
- avoir son capital entièrement libéré et détenu à au moins 75 % par des personnes physiques (ou par une société appliquant ce critère).
Avantage n°6 : le régime social du minoritaire ou égalitaire
Dans le cadre d’une SARL, les charges sociales sont souvent moins élevées.
De plus, le statut social du gérant de la SARL diffère en fonction de sa qualité de simple gérant, de gérant associé minoritaire, majoritaire ou encore égalitaire.
Ainsi, le gérant minoritaire, c’est-à-dire le gérant qui est aussi un associé qui détient moins de 50 % des parts sociales, dépend du régime général de la Sécurité sociale. À ce titre, il bénéficie de la même couverture sociale que les salariés. La seule différence tient au fait qu’il ne cotise pas et ne peut pas prétendre à l’assurance-chômage. Il en va de même du gérant égalitaire.
Cela vaut que le gérant soit rémunéré ou non pour ses fonctions de mandataire social.
☝️ Bon à savoir : si le gérant de la SARL n’est pas l’un des associés, il est affilié au régime des assimilés-salariés s’il est rémunéré pour ses fonctions. À défaut de rémunération, il ne bénéficie d’aucune couverture sociale.
En cas d’hésitation entre une SARL ou une SAS, c’est souvent ce critère qui est retenu, car le régime social du Président de SAS est différent : il est rattaché au régime des assimilés salariés et profite quasiment de la même protection sociale que les salariés.
Pour vous aider à distinguer les avantages et les inconvénients d’une SARL et d’une SAS, voici un tableau récapitulatif de leurs principales caractéristiques :
Caractéristiques |
SARL |
SAS |
Nombre d’associés |
2 à 100 et possibilité de créer une EURL, une SARL à associé unique |
Minimum 2 et pas de maximum |
Capital social minimum |
1 euro |
1 euro |
Responsabilité des associés |
Limitée au montant de leurs apports |
Limitée au montant de leurs apports |
Liberté statutaire |
Restreinte, les règles de fonctionnement de la SARL sont encadrées par la loi |
Importante, les associés peuvent fixer eux-mêmes les règles de fonctionnement |
Régime social du gérant |
- Aucun si non rémunéré, et ne paie aucune cotisation si associé minoritaire ou égalitaire - Gérant associé minoritaire rémunéré : régime général de la Sécurité Sociale en tant qu’assimilé salarié - Gérant associé majoritaire rémunéré : travailleur non-salarié |
- Aucun si non rémunéré, mais paye tout de même des cotisations sociales - Gérant associé : régime général de la Sécurité Sociale en tant qu’assimilé salarié |
Fiscalité |
IS avec option possible pour l’IR pour les 5 premières années |
IS avec option possible pour l’IR pour les 5 premières années |
Pour avoir plus d’informations concernant le montant des charges sociales à payer, vous pouvez utiliser notre simulateur de charges sociales :
Avantage n° 7 : le statut de conjoint collaborateur possible en SARL
Contrairement à la SAS, la SARL offre le bénéfice du statut de conjoint collaborateur. Le conjoint peut participer à l’activité de la SARL et bénéficier d’une protection sociale même s’il n’est pas rémunéré.
Cela est d’autant plus intéressant que seules cotisations pour la retraite de base, la retraite complémentaire et l’invalidité-décès sont dues. Cependant, le conjoint collaborateur ne bénéficie pas de l’assurance-chômage.
Avantage n°8 : la SARL de famille pour les projets familiaux
Il existe une forme particulière de la SARL, à savoir la SARL de famille.
Sa particularité tient au fait que tous les associés sont membres de la même famille, que ce soit par lien de filiation (enfants, parents, grands-parents, etc.) ou par alliance (pacs ou mariage).
L’avantage de cette SARL familiale est la possibilité d’opter pour l’impôt sur le revenu, pour une durée illimitée. De fait, les associés sont imposés directement sur leur part de capital.
De plus, notez que lors de la cession de parts sociales par l’un des associés, la plus-value n’est pas imposée (seulement si les associés ont opté pour l’impôt sur le revenu).
Dès lors, la création d’une SARL qui plus est d’une SARL de famille est particulièrement adaptée si vous souhaitez entreprendre avec les membres de votre famille.
Avantage n°9 : la nomination d’un commissaire aux comptes n’est pas obligatoire
En principe, les associés de la SARL n’ont pas l’obligation de désigner un commissaire aux comptes pour contrôler la gestion financière de la société.
Il existe une exception à ce principe au moment de la réalisation des apports pour constituer la société. Ainsi, si des apports en nature sont prévus et que leur valeur dépasse 30 000 euros ou s’ils représentent plus de la moitié du capital social, alors la nomination d’un commissaire aux comptes est nécessaire. On parlera alors du commissaire aux apports. Mais il n’est nommé que pour accomplir cette tâche. Il n’intervient pas dans le reste de la vie de l’entreprise.
Avantage n°10 : la procédure d’agrément pour garder le contrôle de la société
Enfin, les fondateurs de la SARL sont en mesure de garder la maîtrise de leur société.
En effet, les transmissions de parts sociales sont soumises à une procédure d’agrément.
Concrètement, tous les associés doivent donner leur accord pour qu’un nouvel associé puisse entrer au capital de la SARL. Néanmoins, ces règles sont plus souples en cas de transmission entre membres d’une même famille.
Quels sont les inconvénients d’une SARL ?
Afin d’être parfaitement exhaustif concernant les avantages et les inconvénients d’une SARL, il convient d’aborder les limites de cette forme juridique.
Ainsi, les principaux inconvénients d’une SARL sont :
- la limitation du nombre d’associés en SARL ;
- un cadre parfois contraignant ;
- le régime social du gérant majoritaire ;
- la difficulté de faire entrer de nouveaux associés au capital ;
- les dividendes sont assujettis aux cotisations sociales.
Inconvénient n°1 : la limitation du nombre d’associés en SARL
Le premier inconvénient en SARL, c’est qu’il existe un nombre d’associés maximum. La loi prévoit que le nombre d’associés en SARL ne peut pas excéder 100 personnes.
Si ce chiffre peut paraître conséquent, il peut rapidement être atteint en cas de fort développement de l’entreprise. Cette limite peut donc être contraignante et empêcher l'entrée de nouveaux associés, et donc de nouveaux capitaux, dans la société.
Inconvénient n°2 : un cadre parfois contraignant
Comme indiqué précédemment, les règles de fonctionnement d’une SARL sont strictement encadrées par la loi. De ce fait, les associés ont peu de liberté pour définir les règles de gestion de leur société comme ils l’entendent.
Par exemple, en SARL, chaque associé possède un nombre de voix égal au nombre de ses parts sociales et il est impossible d’y déroger en prévoyant une règle différente au sein des statuts. Le déroulement des assemblées générales obéit également à un formalisme strict défini par la loi.
La stabilité de fonctionnement est donc source de rigidité dans la gestion de la SARL.
Inconvénient n°3 : le régime social du gérant majoritaire
Parmi les avantages de la SARL, nous avons cité le régime social du gérant minoritaire ou égalitaire. Mais les choses sont différentes pour le gérant majoritaire.
Ainsi, le gérant majoritaire, c’est-à-dire celui qui détient plus de 50% du capital social de la SARL, est rattaché au régime de la Sécurité sociale des indépendants (ex-RSI) en tant que travailleur non-salarié (TNS). Dès lors, le montant des cotisations sociales à régler est moins important, mais la couverture sociale associée est aussi plus faible.
Le gérant majoritaire a toutefois, la possibilité de souscrire de lui-même une assurance ou une mutuelle complémentaire pour se protéger des risques non couverts par le régime des indépendants.
Inconvénient n°4 : la difficulté de faire entrer de nouveaux associés au capital
Il est relativement difficile de faire entrer de nouveaux associés de SARL dans le capital social de la SARL du fait de la procédure d’agrément qui est relativement stricte.
Par conséquent, la SARL est une société assez fermée, qui privilégie la bonne entente entre les associés. L’obligation d’instaurer un dialogue permanent entre les membres de la société peut être vue à la fois comme un inconvénient et un avantage en SARL.
En effet, pour que la société se porte bien, il est nécessaire de trouver des consensus. C’est un processus plus compliqué dans le cadre d’une SAS, dans laquelle les associés peuvent rester anonymes et où le dialogue n’est dès lors pas une priorité.
De plus, la procédure d’augmentation de capital d’une SARL est également soumise à un formalisme contraignant. Cela est d’autant plus vrai que les règles de majorités applicables sont fixées par la loi :
- si la société a été créée avant le 4 août 2005 : la décision d’augmentation de capital doit être prise à la majorité des associés détenant les ¾ des parts sociales ;
- si la société a été créée après le 4 août 2005 : la décision d’augmentation de capital doit être prise à la majorité des associés détenant les 2/3 des parts sociales.
Inconvénient n°5 : les dividendes sont assujettis aux cotisations sociales
Le dernier inconvénient à noter dans le cadre d’une SARL concerne l’imposition des dividendes.
Pour rappel, les dividendes correspondent aux sommes distribuées aux associés en contrepartie de leur participation au capital social au moment de la clôture de l’exercice comptable. Le montant des dividendes à distribuer est voté lors de l’assemblée générale annuelle de la SARL.
Par principe, les dividendes sont imposés selon le prélèvement forfaitaire unique (PFU) aussi appelé flat tax à hauteur de 30 %.
Si en SAS, c’est la seule imposition appliquée, ce n’est pas le cas pour les dividendes de SARL. Ces derniers sont également soumis aux cotisations sociales pour la partie qui excède 10 % de la somme du capital social, des primes d’émission et des apports versés en compte courant.
Par conséquent, la distribution de dividendes aux associés de SARL peut être relativement coûteuse.
Tableau des avantages et des inconvénients d’une SARL
Avantages de la SARL |
Inconvénients de la SARL |
- L’absence de capital social minimum pour créer une SARL - La responsabilité limitée des associés - La possibilité de créer une SARL unipersonnelle - Un cadre légal sécurisant - Un régime fiscal avantageux - Le régime social du gérant majoritaire - Le statut de conjoint collaborateur possible en SARL - La sarl de famille pour les projets familiaux - La nomination d’un commissaire aux comptes n’est pas obligatoire - La procédure d’agrément pour garder le contrôle de la société. |
- La limitation du nombre d’associés en SARL - Un cadre parfois contraignant - Le régime social du gérant majoritaire - La difficulté de faire entrer de nouveaux associés au capital - Les dividendes sont assujettis aux cotisations sociales. |
FAQ
Pourquoi créer une SARL ?
Créer une SARL offre de nombreux avantages comme un capital social minimum de 1 €, la responsabilité limitée des associés ou encore la possibilité d’opter pour l’impôt sur le revenu pour les 5 premiers exercices comptables sous certaines conditions. De plus, la SARL offre un cadre sécurisant et permet de maîtriser l’entrée de nouveaux associés au capital grâce à la procédure d’agrément. La SARL est particulièrement adaptée aux projets familiaux avec le statut du conjoint collaborateur ou encore la SARL de famille.
Quels sont les inconvénients du statut de SARL ?
L’inconvénient de la SARL, c’est que le cadre légal qui peut être vu comme sécurisant peut aussi être contraignant. Les associés ne sont pas libres d’organiser le fonctionnement de la société comme ils le souhaitent. De plus, la procédure d’agrément est obligatoire ce qui rend difficile l’entrée de nouveaux associés. Par ailleurs, le régime social du gérant majoritaire est peu protecteur. Enfin, les dividendes en SARL sont soumis aux cotisations sociales.
Quelles sont les caractéristiques d’une SARL ?
Les principales caractéristiques d’une SARL sont :
- un capital social de 1 € minimum ;
- un nombre d’associés compris entre 2 et 100 ;
- la responsabilité limitée des associés ;
- la nature commerciale de la société.
Principales sources législatives et réglementaires :
- article L223-1 - Code de Commerce
- article L223-2 - Code de Commerce
- article L223-14 - Code de commerce
Note du document :
4,5 - 67 vote(s)
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
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