Skip to content
Se connecter
Fiches pratiques Gérer ses salariés Rupture contrat de travail Suspension du contrat de travail : quelles conséquences ?

Suspension du contrat de travail : quelles conséquences ?

Léna Cazenave - Image

Léna Cazenave

Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille. 


Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.

Le contrat de travail peut être suspendu par l’employeur ou le salarié pour diverses raisons. Cette procédure met en pause les obligations du salarié et de l’employeur, sans pour autant entraîner la rupture du contrat de travail. Pendant cette période, le salarié conserve certains droits et obligations. Tour d’horizon sur la suspension du contrat de travail.

Mini-Sommaire

Qu’est-ce qu’une suspension de contrat de travail ?

La suspension du contrat de travail est une interruption temporaire des obligations du salarié et de l’employeur. Elle n’entraîne pas la rupture définitive du contrat de travail, seulement une cessation temporaire des obligations contractuelles qui lient le salarié et l’employeur.

En effet, pendant cette période, le salarié cesse son activité et ne perçoit pas de rémunération de son employeur. Toutefois, à son retour, le salarié retrouve son poste, ou un emploi équivalent correspondant à ses compétences.

Le salarié conserve également certains droits et devoirs pendant cette période de suspension de contrat de travail.

❓ Question fréquente : quelle est la durée maximale d’une suspension de contrat de travail ? La durée de la suspension du contrat de travail dépend du motif de la suspension. À titre d’exemple, la durée varie de 6 à 11 mois en cas de congé sabbatique.

Dans quels cas peut-il y avoir une suspension de contrat de travail ?

Les motifs possibles de suspension de contrat de travail sont multiples. Cette cessation temporaire des obligations contractuelles peut être du fait du salarié ou de l’employeur.

La suspension de contrat de travail par l’employeur

La suspension de contrat de travail par l’employeur peut être motivée par :

  • une mesure de mise à pied conservatoire ou disciplinaire ;
  • un recours au chômage partiel ;
  • une fermeture temporaire de l’entreprise en cas de grève ;
  • une force majeure.

La suspension de contrat de travail du fait du salarié

La suspension du contrat de travail peut également intervenir du fait du salarié. C’est le cas notamment lors :

  • d’un congé maladie ;
  • d’un congé maternité, de paternité ou d’adoption ;
  • d’un congé parental d’éducation ;
  • d’une absence pour maladie professionnelle ou accident du travail ;
  • un congé pour enfant malade ;
  • un congé individuel de formation ;
  • un congé sabbatique ;
  • un congé pour création ou reprise d’entreprise.

Quelles sont les conséquences d’une suspension de contrat de travail ?

Lors de la suspension du contrat de travail, le salarié fait toujours partie des effectifs de l’entreprise. Toutefois, il ne perçoit plus de rémunération, sauf dans certaines situations où des indemnités peuvent lui être versées. C’est le cas en cas de congé maladie, congé maternité, chômage partiel, etc.

Ainsi, pour le salarié, les conséquences d’une suspension de contrat de travail sont les suivantes :

  • interruption du travail (il cesse temporairement d’exécuter ses missions) ;
  • absence de rémunération ;
  • maintien de certains droits ;
  • droit à la démission ;
  • possibilité de licenciement.

Du côté de l’employeur, la suspension du contrat de travail entraîne :

  • la cessation de l’obligation de rémunération (sauf si la loi ou la convention collective prévoit un maintien de salaire) ;
  • une obligation de réintégration du salarié à son retour ;
  • un impact sur l’organisation de l’entreprise (nécessité de remplacer temporairement le salarié).

Quels sont les droits et obligations du salarié pendant la suspension de contrat de travail ?

Même si le contrat de travail est suspendu, le salarié continue d’avoir des droits au titre de son contrat de travail. Il est également tenu au respect de ses obligations de loyauté, de confidentialité, de discrétion, de non-concurrence et d’exclusivité pendant toute la période de suspension du contrat de travail.

Le droit au versement d’indemnités

La suspension du contrat de travail peut donner droit à des indemnités dans certaines situations. C’est le cas lorsqu’elle résulte d’un :

  • congé maladie ;
  • congé de maternité, de paternité ou d’adoption ;
  • congé parental d’éducation ;
  • accident du travail ou d’une maladie professionnelle ;
  • chômage partiel ;
  • stage de reclassement ;
  • congé pris dans le cadre d’une formation professionnelle.

En revanche, aucune indemnisation n’est prévue pour des congés liés à un choix personnel. C’est le cas lorsque le salarié demande un congé sabbatique, un congé pour création d’entreprise, un congé pour enfant malade (sauf si la convention collective prévoit un versement).

De même, si le salarié fait l’objet d’une mise à pied disciplinaire ou conservatoire, aucune indemnisation n’est prévue.

Le droit à la formation

Lors d’une suspension du contrat de travail, le salarié peut accéder à des actions de formations dans certaines situations. C’est notamment le cas lors d’un arrêt maladie (avec l’accord de son médecin traitant) ou pendant une période de chômage partiel.

La prise en compte de cette période de suspension dans le calcul des congés payés

Dans certains cas, la période de suspension du contrat de travail est considérée comme du temps de travail effectif. À ce titre, cette période d’absence temporaire peut être incluse dans le calcul des congés payés. Cela concerne notamment :

  • le congé maternité ;
  • le congé de paternité et d’accueil de l’enfant ;
  • le congé d’adoption ;
  • le congé de formation ;
  • le congé lié à un compte épargne temps (CET) ;
  • les congés pour événements familiaux ;
  • l’arrêt de travail suite à un accident du travail, de trajet ou d’une maladie professionnelle ;
  • la journée défense et citoyenneté.

Les droits à l’ancienneté

Généralement, la période d’inactivité liée à une suspension du contrat de travail n’est pas prise en compte dans le calcul de l’ancienneté du salarié. Ainsi, ne sont pas comptabilisées dans le calcul de l’ancienneté les périodes liées à :

  • des arrêts maladie maladie d'origine non professionnelle ;
  • une absence pour accident de trajet ;
  • un congé sabbatique.

Certains motifs de suspension de contrat de travail n’affectent toutefois pas l’ancienneté du salarié. Sont prises en compte dans le calcul de l’ancienneté les absences dues :

  • à un accident du travail ou une maladie professionnelle ;
  • à un congé parental d’éducation (pour moitié pour la détermination des droits à l’ancienneté) ;
  • un congé de paternité ;
  • à un congé maternité.

Le droit à l’intéressement

Si un accord d’intéressement existe dans l’entreprise, le salarié conserve ses droits à l'intéressement pendant toute la période de suspension du contrat de travail.

Un retour dans l’entreprise dans les mêmes conditions qu’avant la suspension de contrat

À l’issue de la suspension de son contrat de travail, le salarié doit retrouver son poste (ou un emploi équivalent), avec une rémunération au moins identique. Cependant, selon les circonstances, la suspension peut aboutir à :

  • une réintégration ;
  • une modification du contrat avec accord des parties (passage à temps partiel, par exemple) ;
  • un licenciement ou une démission.

📝 À noter : une visite médicale de reprise de travail est obligatoire après 30 jours d’arrêt pour maladie professionnelle, accident du travail ou congé maternité.

Peut-on licencier un salarié pendant une suspension de contrat de travail ?

Le salarié ne peut pas être licencié pendant la suspension de son contrat de travail, sauf pour l’un des motifs suivants :

  • faute lourde ou grave ;
  • impossibilité de maintenir son emploi pour un motif indépendant de la suspension.

Dans certains cas, la suspension peut conduire à une rupture du contrat de travail. Ainsi, le salarié peut faire l’objet d’un licenciement économique après une période de chômage partiel si son maintien dans l’entreprise est impossible. De même, une procédure de licenciement pour inaptitude physique peut être déclenchée après un arrêt maladie.

⚠️ Attention : toute rupture du contrat non conforme aux règles protectrices est nulle et peut donner lieu à une réintégration du salarié dans l’entreprise. Le licenciement doit être légitime et sérieux.

Le salarié peut-il démissionner pendant une suspension de contrat de travail ?

Le salarié conserve son droit à démission pendant la durée de suspension du contrat de travail. En principe, il doit effectuer un préavis, sauf si l’employeur l’en dispense, ou si la démission intervient :

  • pendant une grossesse ;
  • pour élever un enfant ;
  • à la fin d’un congé pour création d’entreprise.

Lorsque la démission intervient pour élever un enfant, la salariée peut démissionner sans préavis à la fin du congé maternité ou d’adoption. Elle peut également démissionner dans les 2 mois suivants la naissance de l’enfant ou de l’arrivée de l’enfant dans le foyer. Elle doit informer l’employeur 15 jours avant la date envisagée de rupture du contrat de travail.

Dans le cadre d’une démission à l’issue d’un congé pour création d’entreprise, le salarié doit prévenir son employeur au moins 3 mois avant la date de fin de son congé.

FAQ

Peut-on travailler pendant une suspension de contrat de travail ?

Un salarié dont le contrat de travail est suspendu pour maladie, maternité, accident du travail, etc., ne peut pas travailler pendant la période de suspension. Si le contrat est suspendu dans le cadre d’une activité partielle, le salarié peut travailler chez un autre employeur s’il :

  • respecte son obligation de loyauté ;
  • n’a pas de clause d’exclusivité dans son contrat de travail ;
  • informe son employeur de son activité chez un autre employeur.

Quelle différence entre suspension et rupture du contrat de travail ?

La différence entre une suspension et une rupture du contrat de travail réside dans sa temporalité. Dans le cadre d’une suspension, le contrat est suspendu temporairement, et le salarié reprend son poste à l’issue de cette période. Lors d’une rupture du contrat de travail, la relation contractuelle cesse définitivement.

Quel est le délai de prévenance pour une suspension de contrat ?

Le délai de prévenance pour une suspension de contrat dépend de la nature de la suspension. En cas d’arrêt maladie, le salarié doit informer son employeur dans les 48 heures. Pour un congé sabbatique, le salarié doit informer l’employeur de son souhait au moins 3 mois avant la date de départ envisagée.

Principales sources législatives et réglementaires :

Abonnez-vous à la newsletter mensuelle de tous les entrepreneurs

Note du document :

5,0 - 9 vote(s)

Besoin d'en savoir plus ?

Faites-vous accompagner dans la rupture du contrat de travail