Rupture conventionnelle d'un contrat de travail
Notification du licenciement : comment faire ?
Héloïse Fougeray
Diplômée d'un Master II en Droit de la Propriété Intellectuelle aux Universités partenaires Paris I Panthéon-Sorbonne et Paris-Saclay.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.
La rupture d’un contrat de travail par l’employeur implique de respecter des démarches précises et obligatoires. Ainsi, le code du travail prévoit que l'employeur ne peut pas licencier un salarié sans respecter la procédure de licenciement et notamment sans en informer le salarié par écrit.
On vous explique à quoi sert la notification du licenciement et les différentes procédures de notification du licenciement.
Mini-Sommaire
En quoi consiste la notification du licenciement ?
La notification du licenciement à un salarié fait partie de la procédure de licenciement et constitue une étape obligatoire. Elle doit faire suite à un entretien préalable de licenciement qui a pour but de permettre au salarié de se justifier sur les faits qui lui sont reprochés.
Après l’entretien préalable, une fois la décision de licencier prise, l’employeur est dans l’obligation d’envoyer une lettre de licenciement pour en informer son salarié, sous respect de certains délais.
En effet, la notification du licenciement doit être réalisée par le biais d’une lettre de licenciement qui peut être remise au salarié par différents moyens :
- Classiquement, elle est envoyée par lettre recommandée avec accusé de réception (LRAR).
- Elle peut également être remise au salarié en main propre en contrepartie d’une décharge.
La lettre de licenciement est d’une grande importance en cas de contestation du licenciement par le salarié en justice. En effet, elle délimite le périmètre d’un éventuel contentieux car seuls les motifs du licenciement figurant dans cette lettre pourront être invoqués par l’employeur devant les juges de prud'hommes. Cela peut engendrer deux conséquences principales :
- En cas de motivation insuffisante de la lettre de licenciement : si le salarié n’a pas demandé de précisions sur les motifs du licenciement, il pourra obtenir une indemnité qui ne peut excéder un mois de salaire.
- En cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse : si le salarié a demandé des précisions sur les motifs par lettre recommandée et que l’employeur n’y a pas répondu dans les délais, le juge devra apprécier s’il en résulte une insuffisance de motivation, qui équivaut à une absence de motifs du licenciement. Le cas échéant, le juge pourra prononcer une proposition de réintégration ou une indemnité de licenciement.
Bon à savoir : le salarié a 15 jours à compter de la date de réception de la lettre de licenciement pour demander des précisions sur les motifs du licenciement par lettre recommandée.
La procédure de notification selon les différentes formes de licenciement
Il existe deux formes de licenciement principales : le licenciement pour motif personnel et le licenciement pour motif économique.
La procédure de notification du licenciement pour motif personnel
L’entretien préalable
L'employeur doit impérativement envoyer une lettre de convocation à l’entretien préalable au salarié qu’il envisage de licencier. La convocation du salarié doit être réalisée par lettre recommandée avec accusé de réception ou par lettre remise en main propre en échange d’une décharge.
La lettre de convocation doit notamment comporter les mentions obligatoires suivantes :
- L’objet de l’entretien préalable (le licenciement envisagé) ;
- La date, l’heure et lieu de la convocation à l’entretien ;
- Informer le salarié de son droit d’être assisté pendant l’entretien par une personne faisant partie du personnel de l’entreprise, par un représentant du personnel ou un conseiller du salarié (la liste des conseillers doit être fournie par l’employeur à défaut de représentant du personnel).
L’entretien préalable doit avoir lieu au plus tard 5 jours ouvrables après réception de la lettre recommandée ou de la remise en main propre de la lettre de convocation. Lors de l’entretien, l’employeur doit indiquer les motifs du licenciement envisagé. A ce stade de la procédure de licenciement, l’employeur doit recueillir les explications du salarié et la décision de le licencier ne doit être encore qu’une éventualité.
Le salarié a le droit de ne pas se présenter à l’entretien préalable. Toutefois, en cas d’absence, la procédure de licenciement pourra être poursuivie par l’employeur. Par conséquent, ce dernier pourra prendre la décision définitive de licencier le salarié et procéder à la notification du licenciement via une lettre de licenciement.
La lettre de licenciement
Une fois la décision prise par l’employeur, ce dernier doit obligatoirement effectuer la notification du licenciement au salarié par lettre recommandée avec accusé de réception. Le délai d’envoi de la lettre de licenciement pour motif personnel est de 2 jours ouvrables maximum à compter de la date de l’entretien préalable. Il est possible de s'inspirer d'un modèle de lettre de licenciement pour motif personnel.
Pour être valable, la lettre de licenciement doit obligatoirement contenir certaines mentions obligatoires, notamment :
- La date de l’entretien préalable ;
- Un énoncé clair des motifs du licenciement (par exemple, licenciement pour inaptitude ou licenciement pour faute grave ou lourde) ;
- La durée du préavis à réaliser par le salarié avant de quitter son poste (ou la dispense de préavis) ;
- La signature de l’employeur ou d’une personne habilitée à prononcer le licenciement.
Le début du délai du préavis débute à compter de la date de réception de la lettre de licenciement.
La procédure de notification du licenciement pour motif économique
En cas de licenciement pour motif économique d’au moins deux personnes, il est en principe obligatoire de consulter les représentants du personnel ou le CSE (comité social et économique).
La lettre de convocation à l’entretien préalable du salarié doit respecter les mêmes règles que celles énoncées précédemment pour le licenciement pour motif personnel. Cependant, une différence existe : la lettre de convocation doit obligatoirement indiquer au salarié qu’il a la possibilité de bénéficier d'un CSP - contrat de sécurisation professionnelle.
Dans le respect d’un délai minimum de 7 jours ouvrables après l'entretien préalable, l'employeur doit envoyer la lettre de licenciement au salarié. En cas de licenciement individuel d’un cadre, ce délai est de 15 jours ouvrables.
La lettre de licenciement doit impérativement indiquer les mentions obligatoires suivantes :
- Motif économique du licenciement ;
- Possibilité de bénéficier d'un contrat de sécurisation professionnelle (CSP) pour une entreprise de moins de 1000 salariés ou d'un congé de reclassement pour une entreprise de plus de 1000 salariés ;
- Si tel est le cas, l'impossibilité de reclassement ;
- Bénéfice d’une priorité de réembauche pendant un an à compter de la rupture du contrat ;
- Délai de prescription pour contester la régularité ou la validité du licenciement : 12 mois à partir de sa notification.
Sachez que la procédure de licenciement n’est pas l’unique façon de mettre un terme à une relation de travail. Il est également possible de rompre un contrat de travail d’un commun accord grâce à la procédure de rupture conventionnelle.
Rédacteur : Héloïse Fougeray, diplômée d'un Master II en Droit de la Propriété Intellectuelle aux Universités partenaires Paris I Panthéon-Sorbonne et Paris-Saclay. Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.
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Héloïse Fougeray
Diplômée d'un Master II en Droit de la Propriété Intellectuelle aux Universités partenaires Paris I Panthéon-Sorbonne et Paris-Saclay.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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