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Fiches pratiques Gérer ses salariés Rupture contrat de travail Calcul d’une rupture conventionnelle : que faut-il inclure ?

Calcul d’une rupture conventionnelle : que faut-il inclure ?

Léna Cazenave - Image

Léna Cazenave

Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille. 


Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.

La procédure de rupture conventionnelle est l’unique façon de rompre un CDI à l’amiable pour le salarié ou l’employeur. Une fois que les deux parties sont tombées d’accord sur les conditions de fin de contrat, le salarié est en droit de percevoir une indemnité de rupture conventionnelle. Vous souhaitez savoir à combien s’élève cette prime de fin de contrat ? Legalstart vous détaille le calcul du montant d’une rupture conventionnelle, et répond à vos interrogations au sujet des charges patronales, des congés payés, des cotisations sociales et de l’imposition.

Mini-Sommaire

Qu’est-ce qu’une rupture conventionnelle ?

Une rupture conventionnelle est un accord à l’amiable établi entre un employeur et son salarié pour mettre fin à un contrat en CDI. Une compensation financière est alors délivrée à l’employé, sans condition d’ancienneté. Cette indemnité est obligatoire.

☝️ Bon à savoir : l’employeur doit remplir une demande d'homologation d'une rupture conventionnelle d'un contrat de travail à durée indéterminée (Cerfa n°14598*01

Calcul rupture conventionnelle : quelle indemnité de rupture du contrat de travail ?

Le montant de l’indemnité varie selon le secteur d’activité du salarié (dans le privé ou le public) et son ancienneté.

Informations générales au sujet du calcul de la rupture conventionnelle

Le cadre du calcul du montant de la rupture conventionnelle dépend des facteurs suivants :

  • le secteur dans lequel exerce le salarié (privé ou public) ;
  • sa rémunération ;
  • son ancienneté au sein de l’entreprise. Elle est calculée jusqu’à la date de rupture effective du contrat (la fin du préavis), même si le salarié ne va pas jusqu’au bout de ce délai.

📝 À noter : la formule à appliquer peut différer selon les dispositions contractuelles en vigueur. Dans cette situation, il convient alors d’appliquer le montant le plus favorable pour le salarié.

Le montant de la rupture conventionnelle est négocié entre l’employé et le chef d’entreprise. Il est ensuite inscrit dans la convention de rupture. En dépit des variations possibles, il ne peut pas être inférieur à l’indemnité légale de licenciement.

💡 Astuce : il est possible de s’appuyer sur des simulateurs disponibles en ligne pour calculer le montant de l’indemnité de rupture conventionnelle.

Calcul du montant minimum de la rupture conventionnelle dans le privé

Le montant de la prime de rupture conventionnelle s’effectue à partir du salaire de référence du salarié. Celui-ci s’obtient selon la formule la plus avantageuse parmi les deux suivantes :

  • Soit 1/3 du salaire des 3 derniers mois (les primes exceptionnelles sont ajoutées proportionnellement).
  • Soit la moyenne des 12 derniers mois qui précèdent la signification de la rupture conventionnelle.

❓ Question fréquente : si vous vous demandez si l’indemnité de rupture conventionnelle est en brut ou en net, sachez qu’il s’agit d’un montant brut.

Le montant minimum de l’indemnité de rupture conventionnelle ne peut être inférieur à :

  • ¼ du salaire mensuel de référence par année d’ancienneté pour les 10 premières années d’ancienneté.
  • ⅓ du salaire mensuel de référence par année d’ancienneté pour les années supérieures à 10 ans d’ancienneté. 

Pour procéder au calcul de l’indemnité, il convient alors de multiplier le salaire de référence par le nombre d’années de référence au regard des seuils précédents. Pour mieux comprendre ce calcul, prenons exemple sur un salarié qui dispose d'un salaire de référence de 2.000 euros :

  • Si son ancienneté est de 5 ans et 6 mois, le calcul à appliquer est [(2.000 x 1/4) x 5] + [(2.000 x 1/4) x (6/12)]. Le salarié touche alors750 € de prime minimum.
  • Si son ancienneté est de 13 ans et 7 mois, le calcul à appliquer est [(2.000 x 1/4) x 10] + [(2.000 x 1/3) x 3] + [(2.000 x 1/3) x (7/12)]. Le salarié touche alors365 € de prime minimum.

Calcul du montant minimum de la rupture conventionnelle dans le public

Les fonctionnaires peuvent demander une rupture conventionnelle. Cette disposition entre dans le cadre d’une expérimentation menée depuis 2019 et qui court jusqu’au 31 décembre 2025. Elle répond aux mêmes règles que pour les salariés du privé.

☝️ Bon à savoir : cette rupture conventionnelle n’est pas accessible aux stagiaires, aux contractuels, aux agents en période d'essai, si à ceux qui ont plus de 62 ans s’ils désirent prétendre à un taux de retraite de 75 %.

Pour ce qui est du montant de l’indemnité de rupture conventionnelle dans la fonction publique, le montant est le même que dans le secteur privé si le salarié est resté moins de 10 ans chez le même employeur. Au-delà, le calcul change. 

La grille tarifaire du montant minimum de l’indemnité de rupture conventionnelle dans la fonction publique est la suivante : 

Ancienneté

Montant de l’indemnité de rupture conventionnelle

Jusqu’à 10 ans

¼ du salaire mensuel brut multiplié par les années d'ancienneté

11 à 15 ans

2/5 du salaire mensuel brut multiplié par les années d'ancienneté

16 à 20 ans

1/2 du salaire mensuel brut multiplié par les années d'ancienneté

21 à 24 ans

3/5 du salaire mensuel brut multiplié par les années d'ancienneté

📝 À noter : dans la fonction publique, l’indemnité de rupture conventionnelle ne peut pas dépasser les 24 années d’ancienneté.

Calcul rupture conventionnelle : quelles charges patronales ?

Les charges patronales s’élèvent à 30 % de la part de l'indemnité exonérée de cotisations sociales. Le chef d’entreprise doit verser cette contribution au profit de la Caisse nationale d'assurance vieillesse.

Calcul rupture conventionnelle : quelle indemnité compensatrice de congés payés ?

Lorsque le salarié n’a pas bénéficié de la totalité de ses congés payés à échéance de son contrat de travail, il perçoit une indemnité compensatrice de congés payés. Elle est réglée au moment de la rupture. Elle figure sur le reçu pour solde de tout compte. 

Cette indemnité est évaluée de la même manière qu’une indemnité de congés payés classique. Elle est calculée selon la formule la plus avantageuse entre les deux modes de calcul suivants :

  • La méthode du 1/10. Le montant de l’indemnité est égal à 1/10 de la rémunération brute totale perçue au cours de votre période de référence.
  • La méthode du maintien de salaire. Elle correspond au montant qu’aurait perçu le salarié s’il avait continué de travailler au cours de cette période.

☝️ Bon à savoir : les règles de calcul diffèrent en cas d’accident du travail ou de maladie d’origine professionnelle ou non.

Calcul rupture conventionnelle : quel reliquat de salaire ?

Le solde de tout compte versé lors de la rupture conventionnelle inclut un reliquat de salaire lorsque l’échéance du contrat arrive en cours de mois. Cette notion désigne le  salaire incomplet du dernier mois d’activité, calculé au prorata du nombre de jours travaillé.

L’indemnité de rupture conventionnelle est-elle imposable ?

La prime de rupture conventionnelle peut être imposable selon la situation du salarié :

  • S’il peut bénéficier d’une pension de retraite, alors l’indemnité de rupture est imposée à partir du 1er euro.
  • S’il ne peut pas bénéficier d’une pension de retraite, alors cette indemnité est en partie exonérée d’impôts. 

L’exonération est totale si le montant de l’indemnité correspondant à celui fixé par la loi ou par des dispositions conventionnelles, professionnelles ou interprofessionnelles. C’est également le cas si la prime fait suite à une rupture conventionnelle après acceptation d'un congé de mobilité ou une rupture conventionnelle collective. 

En revanche, si la prime est supérieure, l’exonération est plafonnée selon un des montants suivants :

  • la moitié du montant de l’indemnité.
  • 2 fois le montant de la rémunération annuelle brute perçue par le salarié au cours de l'année précédant la rupture du contrat de travail.

📝 À noter : le plafond de l’exonération fiscale maximal est de 278.208 €.

L’indemnité de rupture conventionnelle est-elle soumise aux cotisations sociales ?

L’indemnité de rupture conventionnelle est exonérée de cotisations sociales sur la part correspondant au seuil fixé par la loi ou par accord collectif, professionnel ou interprofessionnel. 

En revanche, si la prime excède ce seuil, son exonération est limitée à l’un des montants suivants :

  • 50 % du montant de l’indemnité ;
  • 2 fois la rémunération brute annuelle de l’année précédente.

☝️ Bon à savoir : le plafond d’exonération des cotisations sociales est de 92.736 euros.

La prime de rupture conventionnelle est également exonérée de CSG et de CRDS, selon le plus petit des deux montants suivants :

  • Le montant de l'indemnité exonéré de cotisations sociales, soit 92.736 euros au maximum.
  • Le montant de l'indemnité de rupture conventionnelle prévue par la loi ou par disposition conventionnelle, professionnelle ou interprofessionnelle.

💡 Astuce : il existe en ligne des simulateurs de charges sociales associées à l'indemnité de rupture conventionnelle.

FAQ

Sous quel délai doit être versée l’indemnité de rupture conventionnelle ?

L’indemnité de rupture conventionnelle est intégrée au solde de tout compte. Il est généralement versé au bout d’un mois, incluant 15 jours de délai de rétractation et 15 jours de délai d’homologation de la rupture conventionnelle.

Quelle ancienneté pour toucher l’indemnité spécifique de rupture conventionnelle ?

Il n’y a pas de délai d’ancienneté requis pour toucher une indemnité de rupture conventionnelle.

Quel est le salaire de référence pour le calcul de l’indemnité de rupture conventionnelle ?

Le salaire de référence correspond au montant le plus favorable entre la moyenne des 12 derniers mois qui précédent la signification de la rupture conventionnelle, ou 1/3 du salaire des 3 derniers mois (en incluant proportionnellement les primes exceptionnelles). 

Principales sources législatives et réglementaires :

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