
Rupture conventionnelle et chômage : quelles sont les règles ? (2025)
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Une indemnité compensatrice de congés payés doit être versée au salarié lorsque son contrat se termine sans qu’il ait pris la totalité de ses congés payés. Qu’est-ce que l’indemnité compensatrice de congés payés ? Comment est-elle calculée ? Legalstart fait le point pour vous sur cette indemnité de fin de contrat.
Mini-Sommaire
L’indemnité compensatrice de congés payés est une indemnité de fin de contrat. C’est une somme d’argent versée au salarié, par l’employeur, lorsque le contrat est rompu prématurément ou qu’il arrive à son terme.
Cette indemnité est due uniquement lorsque le salarié n’a pas utilisé l'ensemble de ses droits à congés payés. Elle correspond au nombre de jours de congés payés que le salarié a acquis, mais non pris au moment de la cessation de son contrat de travail.
Vous vous demandez si l’indemnité compensatrice de congés payés est due en cas de démission ? La réponse est oui. Dans les faits, cette indemnité de fin de contrat est versée dans les cas suivants :
L’indemnité compensatrice de congés payés est versée que la rupture du contrat soit à l’initiative du salarié ou de l’employeur. Elle figure sur le bulletin de salaire, et sur le reçu pour solde de tout compte.
☝️ Bon à savoir : le versement de l’indemnité compensatrice de congés payés est pris en compte dans le calcul des droits au chômage. Elle a pour effet de décaler le début de versement des allocations chômage. Le versement des allocations est différé d’autant de jours de revenu que représente l’indemnité versée.
Pour un CDI, cette indemnité est due au moment de la rupture du contrat de travail. En ce qui concerne l’indemnité compensatrice de congés payés pour un CDD, elle est versée :
📝 À noter : l'indemnité compensatrice de congés payés peut également être due avant la cessation du contrat de travail. C’est notamment le cas lorsque le salarié n’a pas pu prendre l’ensemble de ses congés payés, à cause de l’employeur.
Le calcul de l'indemnité compensatrice de congés payés est régi par le Code du travail. Elle suit les mêmes règles de calcul que l’indemnité de congés payés.
💡 Astuce : si vous présentez des difficultés pour effectuer le calcul, un simulateur d’indemnité compensatrice de congés payés pour solde de tout compte peut vous être utile. Vous pouvez également faire appel à un professionnel de la paie, pour vous assurer de l’exactitude du calcul de l’indemnité.
Pour l’indemnité compensatrice de congés payés, deux calculs sont à effectuer :
L’indemnité compensatrice de congés payés à verser au salarié est le montant le plus avantageux entre ces deux calculs.
☝️ Bon à savoir : pour effectuer le calcul du maintien, la méthode la plus juste - et celle retenue par la jurisprudence - consiste à tenir compte de l’horaire réel du mois, ou du nombre de jours réels dans le mois, et non de la mensualisation.
Ces deux calculs sont à effectuer pour chaque période de référence, c'est-à-dire pour les congés payés restants dus sur la période N-1 et sur la période N afin de déterminer le montant total de l’indemnité due.
Prenons l’exemple d’un salarié qui perçoit une rémunération brute mensuelle de 1.800 euros, soit 21.600 euros de salaire de référence sur la période N-1. Il lui reste 9 jours de congés payés non pris au moment de la rupture de son contrat de travail sur 30 jours de congés payés ouvrables acquis. Le mois du calcul du solde de tout compte comporte 20 jours ouvrés.
Calcul méthode du dixième : [(salaire de référence) / 10) x (nombre de congés payés restants / nombre de congés payés acquis)].
Le calcul avec la méthode du dixième est le suivant : (21.600 / 10) x (9/30) = 648 euros. Le montant de l’indemnité compensatrice de congés payés avec cette méthode est égal à 648 euros.
Calcul méthode du maintien : (salaire mensuel brut / nombre de jours réels du mois) x nombres de jours de congés à payer
Le calcul avec la méthode du maintien est le suivant : (1.800 / 20) x 9 = 810 euros. Le montant de l’indemnité compensatrice de congés payés avec cette méthode est égal à 810 euros.
Après calcul des deux méthodes, il apparaît que la méthode du maintien est plus avantageuse pour le salarié. Vous devez donc lui verser une indemnité compensatrice de congés payés de 810 euros sur son dernier bulletin de salaire.
❓ Question fréquente : l’indemnité compensatrice de congés payés est-elle due sur le préavis ? Lorsque le préavis est effectué, le salarié acquiert des congés payés, ces derniers doivent donc lui être payés au même titre que les autres. Il en est de même lorsque le préavis est non effectué à la demande de l’employeur.
Même si vous calculez l’indemnité compensatrice de congés payés avec un simulateur, vous devez connaître les éléments de rémunération à prendre en compte. Voici un tableau pour vous aider dans le calcul de l’indemnité compensatrice de congés payés.
Sommes prises en compte pour le calcul de l’indemnité compensatrice de congés payés |
Sommes exclues pour le calcul de l’indemnité compensatrice de congés payés |
Salaire de base |
Prime de fin d’année |
Majoration de salaire (heures supplémentaires ou complémentaires, heures de nuit, etc.) |
Prime d’intéressement |
Salaire reconstitué en cas d’absence assimilée à du temps de travail effectif |
Prime de bilan |
Indemnité de congés payés |
Prime de participation |
Prime d’ancienneté |
Frais professionnels |
Prime mensuelle d’assiduité |
Prime de vacances |
Prime d’astreinte |
Prime de résultats collectifs |
13e mois s’il est versé mensuellement et proratisé en cas de prise de congés payés |
13e mois s’il est versé en une seule fois pour l’année, sans tenir compte des périodes de travail et de congés. |
Prime de résultats individuels |
|
Commissions |
|
Avantages en nature |
|
Indemnité de fin de CDD (prime de précarité) |
|
Activité partielle |
|
L’indemnité compensatrice de congés payés est considérée comme du salaire et figure obligatoirement sur le bulletin de salaire. À ce titre, elle est soumise au barème progressif de l’impôt sur le revenu.
Tout comme pour l’impôt sur le revenu, l’indemnité compensatrice de congés payés est soumise aux cotisations sociales dans les mêmes conditions que le salaire. Elle est donc assujettie aux cotisations de Sécurité sociale, à la CSG (contribution sociale généralisée) et à la CRDS (contribution au remboursement de la dette sociale).
Sur le reçu pour solde de tout compte, on trouve l’ensemble des sommes versées au salarié lors du calcul de son dernier bulletin de salaire. C’est-à-dire les éléments de rémunération habituels ainsi que les sommes relatives à la rupture : indemnité compensatrice de congés payés, indemnité de préavis, prime de précarité, etc., s’il y a lieu.
Les documents remis au salarié à la fin de son contrat de travail sont le certificat de travail, le reçu pour solde de tout compte, l'attestation Pôle emploi. S’il y a lieu, un état récapitulatif de l'épargne salariale doit également lui être transmis.
L’indemnité compensatrice de congés payés est assimilée à du salaire. À ce titre, elle est saisissable dans les mêmes limites que le salaire.
Principales sources législatives et réglementaires :
Note du document :
4,5 - 6 vote(s)
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
Besoin d'en savoir plus ?
Téléchargez notre guide gratuit sur la création d'entreprise
Ces articles pourraient aussi vous intéresser :
Rupture conventionnelle et chômage : quelles sont les règles ? (2025)
Rupture conventionnelle : le guide 2025
Rupture d’une période d’essai et chômage : quelles sont les règles ?
Solde de tout compte : définition, calcul et contestation
Délai de rupture conventionnelle - Récapitulatif
Démission sans préavis : principe, conditions, et lettre (2025)
On a besoin de vous !
Si vous appréciez notre contenu, un avis sur Google nous aiderait énormément !