
Lettre de démission : mode d’emploi 2025
Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
La démission est un mode de rupture du contrat de travail à l’initiative exclusive du salarié. Que les raisons de cette décision soient personnelles ou professionnelles, la démission n’a pas à être justifiée par le salarié. Cependant, dans certaines situations, le motif de la démission peut avoir son importance : il peut, contrairement à une démission classique, ouvrir les droits au chômage du salarié démissionnaire. On parle de démission légitime.
Dans quelles situations une démission peut-elle être considérée comme légitime ? Avez-vous besoin d’un modèle de lettre de démission ? On vous donne tous les éléments indispensables !
Mini-Sommaire
Les règles du droit au chômage après démission sont très strictes : en principe, suite à une démission, un salarié ne peut avoir droit au chômage. En effet, la démission étant une rupture du contrat de travail choisie par le salarié, on considère que le chômage qui s'ensuit est également à l’initiative du salarié. Par conséquent, l’allocation retour à l’emploi (ARE) ne peut lui être versée.
Toutefois, il est possible d’obtenir une reconnaissance de démission légitime par Pôle emploi. Si le caractère légitime de la démission est reconnu, il est possible de bénéficier de l’ARE.
📝 À noter : depuis le 1er janvier 2024, France Travail remplace Pôle emploi. Ce nouvel organisme bénéficie de missions étendues ainsi que d'un accompagnement amélioré pour les chercheurs d'emploi.
Pour qu’une démission soit considérée comme légitime, elle doit faire partie des 17 cas énumérés par la réglementation.
Il existe 17 cas de démission légitime pouvant ouvrir droit à l’allocation chômage.
Est considéré comme une démission légitime le déménagement, si celui-ci intervient pour les raisons suivantes :
La démission d’un nouvel emploi, intervenant après la rupture ou la fin d’un contrat précédant, sous certaines conditions, peut être considérée comme légitime :
☝️ Bon à savoir : si vous démissionnez d’un poste pour un nouvel emploi et que l’employeur rompt votre CDI dans un délai de 65 jours suivant la date d’embauche et que vous avez travaillé pendant au moins 3 années consécutives avant la démission précédente, vous aurez droit à l’ARE.
La démission pour réaliser un nouveau projet professionnel est considéré comme légitime pour :
❓ Question fréquente : la démission légitime pour dépression est-elle possible ? La démission en raison d’une dépression n’est pas considérée comme légitime et n’ouvre pas droit aux allocations chômage.
La procédure de démission légitime dépend de la situation du salarié et de son souhait de réaliser un préavis de démission.
Le salarié peut rompre son contrat de travail à tout moment. Il n’a pas besoin de justifier son départ dès lors qu’il respecte la durée du préavis de démission prévue dans son contrat de travail ou par la convention collective applicable. Il existe même des situations dans lesquelles il est possible de faire une démission sans préavis.
Le respect de la totalité de la durée du préavis de démission du CDI est indispensable, sinon, le salarié pourra être accusé de démission abusive.
Dans les mêmes conditions que s’il n’avait pas de motif de démission légitime, le salarié doit notifier sa volonté de démissionner à l’employeur de façon claire. Si le salarié démissionnaire doit exécuter un préavis de démission de CDI et qu’il souhaite s’en dispenser, il doit en faire la demande à l’employeur dans une lettre de démission de CDI. L’employeur accepte ou refuse la demande de démission sans préavis du CDI.
Que la démission légitime soit avec ou sans préavis, le chômage sera versé au salarié démissionnaire si sa démission est légitime.
Pour obtenir votre ARE, vous devrez formuler une demande à France Travail une fois votre démission faite. Vous devrez fournir des pièces justificatives pour prouver le caractère légitime de votre démission, et ainsi, bénéficier du chômage.
Cas de démission légitime |
Justificatifs |
Mariage ou un PACS |
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Suivi de conjoint |
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Clause “couple ou indivisible” |
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Suivi des parents pour le mineur |
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Suivi du tuteur ou curateur |
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Placement de l’enfant handicapé |
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Violences conjugales |
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Démission d'un nouveau contrat dans les 65 jours, suite à un licenciement, une rupture conventionnelle ou une fin de CDD |
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Démission après 3 ans d’affiliation ininterrompus, suivie d’un CDI rompu par l’employeur dans les 65 premiers jours |
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Échec de création ou reprise d’entreprise |
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Salaire non versé |
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Victime de délit durant le travail |
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Fin du contrat d’insertion par l’activité pour un emploi ou une formation |
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Fin du contrat unique d’insertion pour un CDI, CDD, ou une formation |
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Contrat de service civique ou de volontariat |
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Journalistes : problèmes de conscience professionnelle ou d’orientation politique |
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Assistantes maternelles : refus de l'employeur de procéder aux vaccinations légales |
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Si la démission n'entre pas dans l'un des cas cités précédemment, alors le salarié ne peut pas toucher le chômage après sa démission. Toutefois, il peut demander un réexamen de son dossier après 4 mois de chômage.
Pour que l'instance paritaire régionale (IPR) puisse étudier votre demande d'indemnisation, vous devez remplir les conditions suivantes :
Si l'IPR accepte votre demande, vous pouvez bénéficier de l'ARE dès le 122ème jour selon les mêmes modalités que pour une démission légitime.
Oui, sous certaines conditions, un abandon de poste peut être assimilé à une démission et donc priver le salarié de ses droits au chômage. C'est notamment le cas, lorsque l'employeur a mis en demeure le salarié de justifier ses absences et de reprendre son poste.
Non, l'employeur ne peut pas refuser la démission d'un salarié. D'ailleurs, le salarié ne fait que notifier sa décision de rompre son contrat de travail à l'employeur, il ne lui demande pas l'autorisation.
Oui, vous pouvez percevoir l'ARE en cas de démission pour une reconversion professionnelle. Toutefois, vous devez suivre une procédure spécifique et notamment obtenir l'accord de l'IPR avant de poser votre démission.
Principales sources législatives et réglementaires :
Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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