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Fiches pratiques Gérer ses salariés Relations employeur / salariés Travail le dimanche : quelles sont les règles légales ?

Travail le dimanche : quelles sont les règles légales ?

Chloé Tavares de Pinho - Image

Chloé Tavares de Pinho

Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.


Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.

Le travail le dimanche est un sujet complexe qui touche à la fois les aspects législatifs et les conditions de travail des salariés. En France, le principe du repos dominical est la norme, mais des dérogations permettent de travailler ce jour-là dans certains secteurs et sous certaines conditions. 

L’employeur peut-il obliger un salarié à travailler le dimanche ? Quelle rémunération est prévue pour le travail le dimanche ? Quelle récupération pour le travail le dimanche ? Legalstart répond à toutes vos questions.

Mini-Sommaire

Est-ce légal de travailler le dimanche ?

Le principe du repos dominical

En France, généralement, le dimanche est traditionnellement une journée de repos pour tous les salariés. En effet, la législation prévoit que chaque salarié bénéficie d'au moins un jour de repos par semaine. Et ce jour de repos doit généralement être le dimanche.

Ce repos hebdomadaire comprend une période de 24 heures continues, à laquelle s'ajoute un repos quotidien de 11 heures minimum.

Les dérogations au repos dominical

Bien que ce repos dominical soit la norme de nombreux salariés, il existe plusieurs dérogations permettant d'organiser le travail le dimanche sous certaines conditions. C’est le cas, par exemples :

  • des dérogations permanentes liées aux contraintes de productions ou aux besoins du public ;
  • des dérogations fixées par les conventions collectives ;
  • des dérogations prévues par le préfet ou par le maire ;
  • et des dérogations liées aux zones touristiques internationales et aux zones commerciales.

Dérogations permanentes liées aux contraintes de production ou aux besoins du public

Certaines activités, en raison de la continuité de service qu'elles requièrent, sont exemptées de l'obligation de repos dominical sans nécessiter une autorisation administrative. Cela inclut des secteurs comme :

  • la fabrication de produits alimentaires pour consommation immédiate ;
  • les hôtels ;
  • les restaurants ;
  • les débits de boissons et de tabac ;
  • les entreprises de spectacles ;
  • et les commerces de détail de bricolage.

Le repos hebdomadaire dans ces secteurs est généralement attribué par roulement, permettant ainsi à certains salariés de travailler le dimanche.

Dérogations fixées par les conventions collectives

Certaines conventions collectives peuvent prévoir des dérogations au repos dominical pour permettre le travail continu. Ces accords sont négociés entre les employeurs et les représentants du personnel, et ils doivent être conformes aux dispositions légales.

Dérogations prévues par le préfet ou le maire

Le préfet ou le maire peut autoriser le travail le dimanche dans certaines zones touristiques ou commerciales.

Ces dérogations sont souvent temporaires et accompagnées de conditions spécifiques, comme des compensations salariales ou des jours de repos compensateurs pour les salariés concernés.

Dérogations liées aux zones touristiques internationales et aux zones commerciales

Les commerces de détail alimentaire situés dans ces zones peuvent bénéficier de dérogations pour ouvrir le dimanche jusqu'à 13 heures. Et ils doivent également prévoir des accords spécifiques pour offrir des contreparties aux salariés travaillant après 13 heures.

L’employeur peut-il obliger un salarié à travailler le dimanche ?

Non, l'employeur ne peut pas obliger un salarié à travailler le dimanche dans n’importe quelles circonstances. Le principe de base est que le travail dominical est exceptionnel et repose souvent sur le volontariat du salarié. Surtout dans les établissements bénéficiant de dérogations spécifiques accordées par le préfet ou le maire. Dans ces cas, seuls les salariés volontaires, ayant donné leur accord par écrit, peuvent travailler le dimanche.

📝 À noter : les salariés cadres sous un régime de forfait jours ne sont pas concernés par le travail le dimanche. De même, les apprentis, qu'ils soient mineurs ou majeurs, ne sont pas autorisés à travailler le dimanche. Même sur une base volontaire. Cependant, des exceptions existent pour certains secteurs comme l'hôtellerie et la restauration.

Pour les établissements disposant de dérogations permanentes de droit, comme les supermarchés, le travail dominical peut être obligatoire si cela est stipulé dans le contrat de travail. Dans ces situations, le salarié est tenu de respecter cette clause contractuelle.

⚠️ Attention : l'employeur ne peut pas refuser d'embaucher une personne en raison de son refus de travailler le dimanche. De plus, un salarié qui refuse de travailler le dimanche ne peut pas être sanctionné ou licencié pour ce motif.

Tableau récapitulatif du travail le dimanche en volontariat ou en obligation : travail le dimanche

Type d’établissements professionnels

Caractère obligatoire ou volontaire du travail le dimanche

Établissements bénéficiant d’une dérogation permanente de droit pour ouvrir le dimanche (commerces alimentaires ou établissements dont le fonctionnement ou l’ouverture est rendue nécessaire par les contraintes de production, de l’activité ou les besoins du public)

 

 

 

 

 

 

Obligatoire si prévu au contrat de travail

Entreprises industrielles bénéficiant d’une dérogation conventionnelle pour ouvrir le dimanche (travail en continu et équipes de suppléance)

Établissements situés dans une zone géographique dérogatoire (zone touristique internationale, zone touristique, zone commerciale ou gare d’affluence exceptionnelle)

 

 

 

 

Volontariat écrit du salarié

Établissements bénéficiant d’une dérogation du maire pour ouvrir le dimanche

Établissements bénéficiant d’une dérogation du préfet pour ouvrir le dimanche

Quelle rémunération pour le travail le dimanche ?

Pour un travail occasionnel ou exceptionnel le dimanche, chaque heure travaillée est majorée de 100 % du salaire horaire, en plus de la rémunération mensuelle. Le jour de repos hebdomadaire légal est simplement décalé et doit être pris dans les quinze jours avant ou après le dimanche travaillé.

Pour les salariés travaillant régulièrement le dimanche, la loi n'impose pas systématiquement de majoration pour le travail dominical. Cependant, de nombreuses conventions collectives prévoient des majorations, telles que des primes ou des taux horaires majorés, pour le travail du dimanche. Il est donc important de consulter les conventions collectives applicables. Les conditions de rémunération vont aussi dépendre des dérogations spécifiques :

  • les dérogations pour les commerces de détail alimentaire ;
  • les dérogations prévues par le maire ;
  • les dérogations accordées par le préfet ;
  • les équipes de suppléance.

Dérogations pour les commerces de détail alimentaire

Pour les commerces de détail alimentaire, le repos hebdomadaire peut être donné le dimanche à partir de 13 heures, avec un repos compensateur d’une journée entière par roulement et par quinzaine. Les salariés des commerces de plus de 400 m² bénéficient d'une majoration de salaire d'au moins 30 %.

Dérogations prévues par le maire

Les maires peuvent autoriser le travail dominical jusqu'à 12 fois par an, à condition que seuls les salariés volontaires ayant donné leur accord par écrit puissent travailler ces jours-là. Ces salariés reçoivent une double rémunération.

Dérogations accordées par le préfet

Les préfets peuvent également autoriser le travail le dimanche si le repos simultané de tous les salariés compromet le fonctionnement normal de l'établissement ou est préjudiciable au public. Cette autorisation nécessite un accord collectif ou une décision de l'employeur, et les salariés doivent recevoir au minimum une double rémunération.

Équipes de suppléance

Pour les équipes de suppléance, la rémunération est majorée d'au moins 50 % par rapport au taux horaire normal. Enfin, si le travail le dimanche coïncide avec un jour férié, les majorations de salaire ne se cumulent pas, sauf si une convention collective ou l'employeur en décide autrement.

Quelle récupération pour le travail du dimanche ?

Lorsqu'un salarié travaille le dimanche, il a droit à une récupération sous forme de repos compensateur. Le principe est que chaque journée de travail effectuée le dimanche doit être compensée par une journée de repos équivalente. En d'autres termes, si un salarié travaille un dimanche, il doit recevoir un jour de repos en compensation pour cette journée travaillée.

De plus, pour le travail exceptionnel le dimanche, le salarié peut bénéficier d'une récupération majorée de 50 %. C’est un des avantages du travail le dimanche.

🛠️ En pratique : si un salarié travaille 8 heures un dimanche, il peut recevoir une récupération de 12 heures (8 heures + 50 %).

Cette récupération garantit que le salarié ne perd pas son droit au repos hebdomadaire et compense l'effort supplémentaire fourni en travaillant un jour normalement dédié au repos.

Tableau récapitulatif de la rémunération et du repos compensateur prévus pour le travail le dimanche :

Type de Travail

Conditions

Rémunération et repos compensateur

Travail occasionnel ou exceptionnel le dimanche

Chaque heure travaillée le dimanche.

Majorée de 100 % du salaire horaire. Le jour de repos hebdomadaire est décalé et doit être pris dans les quinze jours avant ou après.

Travail régulier le dimanche (commerce de moins de 400 m²)

Travail dans les commerces de détail de moins de 400 m².

Chaque heure travaillée est majorée de 20 % du salaire horaire de base.

Travail régulier le dimanche (commerce de plus de 400 m²)

Travail dans les commerces de détail de plus de 400 m² jusqu'à 13 heures.

Chaque heure travaillée jusqu'à 13 heures est majorée d'au moins 30 %, sans condition relative au repos hebdomadaire.

Travail le dimanche décidé par conventions collectives

Aucune majoration n’est imposée par la loi, sauf pour certains établissements et équipes de suppléance..

De nombreuses conventions collectives prévoient des majorations (primes, taux horaires majorés) pour le travail du dimanche.

Dérogations prévues par le maire

Autorisation de travail jusqu'à 12 fois par an pour les salariés volontaires ayant donné leur accord par écrit.

Double rémunération et repos compensateur équivalent.

Dérogations accordées par le préfet

Autorisation si le repos simultané de tous les salariés compromet le fonctionnement normal ou est préjudiciable au public.

Double rémunération et repos compensateur, accord collectif ou décision de l'employeur nécessaire.

Équipes de suppléance

Travail des équipes de suppléance.

Rémunération majorée d'au moins 50 % par rapport au taux horaire normal.

Jour férié coïncidant avec le dimanche

Travail le dimanche tombant sur un jour férié.

Les majorations de salaire ne se cumulent pas, sauf disposition contraire dans une convention collective ou décision de l'employeur.

FAQ

Comment faire figurer le travail le dimanche sur le bulletin de paie ?

Pour figurer le travail le dimanche sur le bulletin de paie, selon le code du travail, il faut indiquer les heures travaillées ce jour-là, ainsi que les majorations salariales correspondantes. Distinctement des heures normales. Cela permet de montrer clairement la rémunération spécifique liée au travail dominical.

Le repos dominical est-il obligatoire ?

Le repos dominical est en principe obligatoire pour tous les salariés. Toutefois, des dérogations existent pour certains secteurs d'activité et sous certaines conditions, permettant le travail le dimanche.

Quelle majoration pour le travail du dimanche ?

La majoration pour le travail du dimanche varie selon les accords et les secteurs, mais elle est souvent de 100 % pour le travail exceptionnel. Dans certains commerces de détail, elle peut être de 20 % à 30 % selon la taille du commerce et les conditions spécifiques. 

Principales sources législatives et réglementaires :

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