
Congés payés et CDD : le guide 2025
Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
La résiliation d'une mutuelle entreprise est une démarche strictement encadrée, que ce soit à l’initiative de l’employeur, du salarié ou de l’assureur. Différents motifs, tels qu’un changement de situation ou une évolution des besoins, peuvent justifier cette décision.
Pour comprendre les règles applicables, les démarches à suivre et les droits de chacun, Legalstart vous en dit plus.
Mini-Sommaire
Depuis le 1ᵉʳ janvier 2016, la loi impose à toutes les entreprises privées de fournir une mutuelle collective à leurs salariés. Ce dispositif, encadré par la loi ANI, vise à renforcer la protection sociale des employés tout en offrant des garanties minimales.
L'employeur est tenu de financer au moins 50 % des cotisations de cette complémentaire santé. Les garanties proposées doivent inclure un panier de soins minimal, comprenant notamment :
Ces règles garantissent une base de couverture uniforme pour tous les salariés.
Certains salariés peuvent cependant demander une dispense dans des situations spécifiques, comme :
📝 À noter : en cas de modification du contrat collectif, l’employeur a l’obligation d’informer les salariés concernés ainsi que leurs représentants.
Un employeur a le droit de résilier la mutuelle collective de son entreprise sous certaines conditions. Cette décision peut découler de divers facteurs tels que :
En cas de changement majeur au sein de l’entreprise, comme une fusion, un rachat ou un redimensionnement, la mutuelle actuelle peut ne plus convenir. Il est alors légitime de résilier le contrat pour en négocier un autre, mieux adapté aux nouvelles contraintes.
Il est aussi possible de modifier le contrat si les besoins des salariés évoluent, par exemple en raison de la nature de leur activité.
⚠️ Attention : toute modification ou résiliation de mutuelle doit être menée avec prudence pour ne pas interrompre la couverture santé des salariés. Le respect des garanties minimales prévues par la législation reste une obligation impérative.
L’employeur peut demander la résiliation de la mutuelle d’entreprise :
Un employeur peut demander la résiliation d’un contrat de mutuelle avant son premier anniversaire si des modifications injustifiées sont apportées au contrat initial.
Par exemple, une hausse des cotisations sans explication valable ou une révision à la baisse des garanties prévues peuvent constituer des motifs valables.
Dans ce cas, il est nécessaire d’informer l’assureur de la décision dans un délai de 30 jours.
Ce type de résiliation doit respecter les conditions spécifiques mentionnées dans le contrat. Cela inclut :
Depuis décembre 2020, la résiliation infra-annuelle (RIA) permet de mettre fin à un contrat de mutuelle d’entreprise à tout moment après une année d’engagement, sans frais ni pénalités.
⚠️ Attention : même dans ce cas de résiliation de mutuelle entreprise, un préavis reste obligatoire. Celui-ci est généralement de 2 mois, sauf mention différente dans les conditions générales du contrat.
Il existe plusieurs démarches à faire pour résilier une mutuelle d’entreprise par l’employeur :
Pour initier la résiliation, il est indispensable de suivre les règles établies par l’accord collectif ou, si applicable, par l’accord de branche. Ce processus inclut le respect des délais de préavis spécifiés dans le contrat actuel.
🛠️ En pratique : une nouvelle mutuelle, conforme à la loi ANI, devra également être mise en place immédiatement après la résiliation pour garantir la continuité des garanties.
L’employeur doit informer les salariés ainsi que leurs représentants du personnel.
Lorsqu’un nouvel accord collectif n’est pas nécessaire, la rédaction d’une DUE actualisée devient essentielle. Ce document formalise les conditions de souscription de la nouvelle mutuelle et doit inclure plusieurs éléments :
Une fois le nouveau contrat sélectionné, une demande de résiliation doit être adressée à l’assureur actuel. Bien que l’envoi par email ou par courrier simple soit suffisant, un courrier recommandé avec accusé de réception est fortement conseillé pour assurer une traçabilité. Une fois la demande reçue, l’assureur émet un avis confirmant la résiliation et précisant la date de fin du contrat.
Dès la confirmation de résiliation, la nouvelle mutuelle d’entreprise entre en vigueur. L’employeur doit s’assurer que le passage d’un contrat à l’autre se fait sans interruption afin de préserver les droits des salariés.
Un salarié peut, sous certaines conditions, résilier sa mutuelle d’entreprise, même si celle-ci est généralement obligatoire. Voici les situations et démarches à connaître pour mettre fin à cette couverture collective :
Un salarié peut résilier sa mutuelle d’entreprise lorsque son contrat de travail prend fin. Il a alors deux options :
📝 À noter : cette portabilité est valable jusqu’à 12 mois maximum, sauf en cas de faute lourde, et peut être très utile pour les salariés au chômage ou devenant indépendants.
Pour activer cette portabilité, le salarié n’a pas besoin de démarche particulière : elle est automatique dès lors que le salarié est éligible. En revanche, la couverture cesse si l’ex-salarié trouve un nouvel emploi avec une autre mutuelle obligatoire.
Certaines situations personnelles permettent au salarié de demander la résiliation de la mutuelle d’entreprise. C’est le cas lors :
Dans ces cas, la résiliation peut se faire à tout moment, sans attendre l’échéance annuelle du contrat. Le salarié doit simplement fournir à son employeur un justificatif attestant de ce changement dans un délai de 3 mois après l’événement.
Certains salariés peuvent refuser d’adhérer à la mutuelle d’entreprise ou résilier leur couverture en cours s’ils répondent aux critères de dispense.
Par exemple :
Pour invoquer ce cas, le salarié doit informer l’employeur de sa demande et fournir les justificatifs nécessaires au moment de l’embauche ou dès que la situation de dispense est constatée.
Un salarié qui part travailler à l’étranger ou qui devient affilié à la mutuelle obligatoire de son conjoint peut également résilier sa couverture santé. Dans ces cas, le changement de situation doit être signalé à l’employeur dans un délai de 3 mois, accompagné des documents justificatifs.
📝 À noter : la résiliation est effective dès la réception de la demande par l’entreprise, à condition que le salarié ait bien respecté les démarches administratives.
Lors de la résiliation d’une mutuelle d’entreprise, le salarié doit envoyer une lettre recommandée à son employeur. Cette lettre doit expliquer les raisons de la résiliation et être accompagnée d’un justificatif, comme :
🛠️ En pratique : n’hésitez pas à utiliser un modèle de lettre de résiliation de mutuelle entreprise pour vous aider.
La mutuelle d’entreprise, ou l’assureur qui la gère, peut effectivement prendre l’initiative de résilier un contrat sous certaines conditions bien spécifiques. Cette résiliation est encadrée par des règles précises pour protéger les droits des deux parties. Voici les principaux cas :
L’un des motifs les plus fréquents de résiliation par l’assureur est le non-paiement des cotisations. Si l’employeur ne règle pas les sommes dues dans les délais prévus, la mutuelle est en droit de suspendre les garanties puis de mettre fin au contrat.
Avant d’agir, l’assureur doit adresser une mise en demeure à l’entreprise, généralement par lettre recommandée avec accusé de réception.
Si aucune régularisation n’intervient dans les délais impartis, la résiliation peut être actée.
Une fausse déclaration ou une omission importante dans les informations fournies par l’entreprise lors de la souscription ou au cours du contrat peut également justifier une résiliation.
Par exemple, si des données essentielles sur les effectifs ou les activités de l’entreprise sont intentionnellement erronées ou incomplètes, l’assureur peut mettre fin au contrat.
Dans ce cas, l’assureur doit prouver que ces déclarations incorrectes ont eu un impact direct sur l’évaluation des risques ou sur les termes du contrat. Une notification officielle, accompagnée des preuves nécessaires, est alors envoyée à l’employeur.
Quelle que soit la raison, l’assureur a l’obligation d’informer l’employeur de sa décision de résilier le contrat. Cette notification doit se faire par lettre recommandée avec accusé de réception, garantissant ainsi une trace écrite et une communication formelle.
Le courrier doit préciser :
Cela permet à l’employeur de prendre les mesures nécessaires pour souscrire rapidement à un nouveau contrat afin d’éviter toute interruption de couverture pour ses salariés.
Oui, une mutuelle d’entreprise peut être résiliée par l’employeur, l’assureur ou le salarié dans des cas spécifiques. L’employeur peut résilier pour non-conformité aux besoins ou à la suite d’une résiliation infra-annuelle après un an d’adhésion. Le salarié peut y mettre fin dans des cas particuliers, comme un changement de situation ou une dispense prévue par la loi.
Un salarié peut refuser la mutuelle collective dans certains cas précis, appelés cas de dispense. Par exemple, il peut refuser s’il est en CDD de moins de 3 mois, s’il travaille à temps partiel avec une faible durée hebdomadaire, ou s’il veut résilier sa mutuelle d’entreprise pour celle de son conjoint.
Pour obtenir une dispense, le salarié doit fournir un justificatif prouvant sa situation. Cela peut inclure un certificat de sa mutuelle personnelle, une attestation d’adhésion à la mutuelle de son conjoint ou un contrat de travail précisant un CDD court ou un temps partiel. Ces documents doivent être remis à l’employeur rapidement après l’embauche ou le changement de situation.
Principales sources législatives et réglementaires :
Note du document :
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Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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