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Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
Le droit de retrait pour la chaleur est possible en cas de situation qui met en danger la santé des salariés. En effet, les fortes chaleurs peuvent induire de nombreux troubles, notamment chez les plus fragiles.
Ainsi, l’employeur doit veiller à la sécurité de chacun et mettre certaines mesures en place pour protéger ses salariés. Toutefois, en cas de chaleur extrême, le retrait d’un employé peut être légitime.
Quand et comment faire valoir son droit de retrait en cas de chaleur ? Quelles sont les obligations de l'employeur en cas de canicule ? Retrouvez toutes les informations utiles dans cet article de Legalstart.
Mini-Sommaire
Le droit de retrait désigne la possibilité pour un salarié de quitter son poste de travail ou de refuser le travail s’il est exposé à un danger grave et imminent pour sa santé. Cette notion est laissée à l'interprétation de chacun. Le travailleur s’il considère qu’il est soumis à ce danger doit en avertir son employeur avant de se retirer. Ce dernier ne peut en aucun cas l’empêcher de revendiquer ce droit.
📝 À noter : il ne faut pas confondre droit de grève et droit de retrait. Le droit de grève découle d’une revendication professionnelle et d’un arrêt de travail décidé par les employés.
Il est possible pour des salariés de recourir au droit de retrait pour cause de chaleur. En effet, travailler en période de fortes chaleurs peut avoir de nombreuses conséquences sur l'organisme.
Ainsi, le droit de retrait durant la canicule est légitime. La loi n’indique pas pour le droit de retrait, de température précise. Même en cas de fortes chaleurs, un salarié doit se rendre sur son lieu de travail. Cependant, il faut s’en remettre aux recommandations de l’Institut National de Recherche et de Sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS).
Selon ses recommandations, la chaleur représente un risque pour le salarié dès lors qu’elle dépasse :
Il est également indiqué qu’au-dessus de 33°C, la chaleur représente un danger pour la santé des salariés.
Le droit de retrait s’applique si les conditions sur le lieu de travail ou le chantier ne permettent pas de se rafraîchir et représentent un danger. Par exemple, l’absence d’eau sur un chantier peut justifier le droit de retrait dans le BTP. De même que le droit de retrait pour la chaleur dans la restauration s’il n’y a pas d'aérations.
Le droit de retrait pour la chaleur à l’usine peut également être justifié par l’effort physique du salarié ou le fait que les locaux ne soient pas suffisamment aérés ou climatisés.
☝️ Bon à savoir : en cas de droit de retrait, le salaire ne peut pas être soumis à une retenue si le droit est justifié.
La réglementation en cas de chaleur au travail implique des obligations de la part de l'employeur. Ce dernier doit prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et la santé des salariés en rapport avec la température extérieure.
De manière générale, tous secteurs professionnels confondus, l’employeur doit :
⚠️ Attention : la loi n’oblige pas un employeur à installer une climatisation dans des locaux fermés.
Plus spécifiquement dans le BTP, en cas de fortes chaleurs, l’employeur doit :
Si une alerte vigilance rouge pour canicule est mise en place par Météo France, alors l’employeur a des obligations complémentaires. L’évaluation des risques doit être quotidienne en fonction :
À partir de cette réévaluation des risques, l’employeur doit :
En cas de manquement de l’employeur, vous pouvez faire valoir votre droit de retrait pour la chaleur.
🛠️ En pratique : un manquement de l’employeur peut être signalé au délégué du personnel ou à l’inspection du travail.
Le droit de retrait se traduit par le retrait du salarié de son lieu de travail si la chaleur représente un danger pour sa santé. Il doit en informer l’employeur par tout moyen. Il est conseillé de le faire si possible par écrit (mail, courrier remis en main propre contre signature ou recommandé). Le salarié peut également en informer le CSE (comité social et économique).
🛠️ En pratique : le droit de retrait peut s’exercer jusqu’à ce que les conditions de travail se soient améliorés si la situation est légitime.
Aucune retenue n’est prévue sur le salaire d’un employé pour un droit de retrait justifié. Par contre, si celui-ci n’est pas légitime, une retenue peut être effectuée.
Si un salarié a été exposé à des risques en raison de manquement du salarié à ses obligations, ce dernier peut être condamné à lui verser des dommages-intérêts. Celui-ci devra prouver au juge que les mesures nécessaires ont été prises pour protéger le salarié.
Il n’y a pas de température maximale pour travailler indiquée dans les textes de loi. Selon les recommandations de l’INRS, certains seuils sont susceptibles de représenter un risque :
En cas de fortes chaleurs, les salariés peuvent faire jouer leur droit de retrait, la température maximale pour travailler n’est pas indiquée par la loi. Toutefois, en fonction de leur activité, de leur état de santé ou des manquements de l’employeur, ce droit est justifié.
Principales sources législatives et réglementaires
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Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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