
Congés payés et CDD : le guide 2025
Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
Le numérique occupe à présent une place importante dans le monde du travail. Afin de protéger la santé mentale des salariés, la loi impose à toute entreprise de veiller au droit de déconnexion de tous ses employés. Comment définir cette notion ? Comment la déployer au sein d’une entreprise ? Quelles sanctions prévoir en cas de non-respect de cette obligation ? Legalstart vous apporte un éclairage sur le droit à la déconnexion.
Mini-Sommaire
Par définition, le droit à la déconnexion se traduit par la possibilité pour tout salarié de :
Cette notion est devenue centrale avec l’évolution des modes de travail, le recours au télétravail et l’utilisation toujours plus croissante des outils digitaux. Le droit de déconnexion a ainsi pour but de :
☝️ Bon à savoir : la notion de droit à la déconnexion est inscrite dans le Code du travail depuis 2016.
Tous les salariés sont concernés par le droit à la déconnexion, qu’ils travaillent au sein des locaux de l'entreprise, qu’ils soient en télétravail ou encore nomades. Les postes à responsabilité hiérarchique, comme les cadres de direction et les managers, sont également concernés par cette mesure.
De fait, un salarié ne peut pas être sanctionné ou pénalisé s’il ne répond pas à une sollicitation professionnelle en dehors de ses horaires de travail.
☝️ Bon à savoir : toute entreprise de plus de 50 salariés doit obligatoirement mettre en place des accords de négociation au sujet du droit de déconnexion. Celui-ci s’applique toutefois également dans les petites structures.
La loi n’impose pas de modalités de mise en œuvre spécifique. C’est donc à l’employeur de déployer des mesures appropriées pour faciliter la déconnexion de ses salariés. C’est en effet de sa responsabilité de garantir à la fois :
Pour mener à bien ces missions, l’employeur est tenu d’évaluer l’utilisation des outils digitaux et des outils de communication déployés au sein de son entreprise. Il s’agit ainsi de repérer tout risque lié à l’hyperconnexion de ses employés, qui pourrait affecter leur santé mentale et physique.
En outre, il doit mettre en place des mesures pour évaluer la charge et le temps de travail de ses salariés. Il s’agit ainsi de vérifier qu’ils disposent de tous les outils nécessaires pour effectuer leurs missions durant leurs heures de travail.
L’employeur a ensuite l’obligation de déployer des mesures spécifiques pour faire respecter le droit à la déconnexion au sein de son entreprise. Dans les entreprises de plus de 50 salariés, il doit aborder cette notion avec les partenaires sociaux dans le cadre de la négociation annuelle sur l’égalité professionnelle et la qualité de vie au travail. Ensemble, ils doivent s’accorder pour mettre en œuvre de bonnes pratiques pour faciliter le droit à la déconnexion des salariés.
Dans le cadre où il n’y a pas d’accord, c’est à l’employeur de créer une charte dédiée à cette problématique, après accord du Comité social et économique (CSE). Ce document doit proposer :
Dans une petite structure, un employeur n’est pas tenu d’éditer une charte dédiée. Il doit en revanche prendre les mesures nécessaires, selon les modalités de son choix, pour garantir le droit de déconnexion de ses salariés.
Les modalités d’application du droit de déconnexion doivent s’adapter au mode de fonctionnement de chaque entreprise. Elles doivent cependant respecter les étapes suivantes :
Tout employeur doit sensibiliser ses salariés sur leur droit de déconnexion. Cette information peut passer par une action de formation ou la transmission de documents dédiés, comme une charte de déconnexion ou un guide de bonnes pratiques. Il s’agit alors :
L'employeur est ensuite tenu de mettre en place des actions concrètes pour faciliter le droit à la déconnexion de ses salariés. Il peut notamment :
⚠️ Attention : un employé doit toucher une prime d’astreinte s’il est tenu d’être joignable en dehors de ses heures de travail.
S’il le juge opportun, l’employeur peut également instaurer des mesures contraignantes pour s’assurer que ses salariés respectent ce droit à la déconnexion. Il peut notamment bloquer l’usage de la messagerie ou des outils numériques en dehors des heures de travail réglementaires. Ces mesures drastiques restent cependant peu développées.
☝️ Bon à savoir : les salariés qui dépendent d’une convention en forfait jour bénéficient également du droit à la déconnexion. Pour l’exercer, leur convention doit définir ses modalités. À défaut, c‘est à l’employeur de les préciser et de les communiquer.
L’employeur doit proposer des échanges réguliers avec ses salariés pour évaluer la mise en œuvre et l’efficacité des actions déployées. Il doit également analyser leur charge de travail, pour s’assurer qu’elle est compatible avec le temps et les moyens dont ils disposent pour exécuter leurs missions.
La loi n’impose pas de sanctions spécifiques en cas de non-respect du droit à la déconnexion. En revanche, un employeur peut être sanctionné (avec amende et peine d’emprisonnement), s’il n’a pas respecté l’obligation d’intégrer ce droit dans les négociations menées lors de la réunion annuelle sur la qualité de vie au travail.
De plus, l’employeur est tenu de contrôler le bon respect du droit à la déconnexion au sein de son entreprise. Dans le cas contraire, une procédure disciplinaire peut être mise en place à l’encontre de la personne qui ne respecte pas ce droit.
Pour garantir le droit à la déconnexion d’un salarié en télétravail, il est nécessaire de définir clairement les moyens et les horaires de communication entre le travailleur et son employeur.
Le droit à la déconnexion doit permettre à tout salarié de séparer sa vie professionnelle de sa vie personnelle et familiale, afin de respecter ses temps de repos et de congés.
La déconnexion est nécessaire afin de préserver la santé mentale et physique du salarié, et éviter tout risque d’épuisement professionnel.
Principales sources législatives et réglementaires :
Note du document :
5,0 - 2 vote(s)
Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
Vous avez des questions ?
Téléchargez notre guide gratuit sur la création d'entreprise
Ces articles pourraient aussi vous intéresser :
Congés payés et CDD : le guide 2025
L’avenant au CDD : tout comprendre en 5 questions
Registre du personnel : tout ce que vous devez savoir
Masse salariale : définition, calcul et conséquences pour l’entreprise
Tout savoir sur l’avenant au contrat de travail
Temps de travail effectif : définition, cas d’application et calcul
Recherches les plus fréquentes
On a besoin de vous !
Si vous appréciez notre contenu, un avis sur Google nous aiderait énormément !