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Fiches pratiques Gérer ses salariés Relations employeur / salariés Convention collective de la boulangerie : que prévoit-elle ?

Convention collective de la boulangerie : que prévoit-elle ?

Chloé Tavares de Pinho - Image

Chloé Tavares de Pinho

Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.


Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.

Vous possédez une boulangerie-pâtisserie et vous vous demandez quelles sont les mesures particulières liées à votre branche d’activité pour vos salariés ? Salaires, congés, primes, avantages en nature, etc., découvrez toutes les dispositions de la convention collective de la boulangerie en 2025.

Mini-Sommaire

Qu’est-ce que la convention collective de la boulangerie ?

Une convention collective, par définition, est un accord (agrémenté d’avenants, d'accords et d’annexes) conclu entre un syndicat de salariés et une organisation professionnelle d’employeurs. Cet accord tient compte des spécificités du secteur d’activité en question, et encadre le contexte social des entreprises qui y sont rattachées, en adaptant les règles du Code du travail.

Une convention collective peut ainsi prévoir des dispositions plus favorables à celles prévues par le droit du travail, en matière de :

  • durée du travail ;
  • rémunérations ;
  • contrat de travail ;
  • avantages et primes ;
  • congés payés ;
  • formation professionnelle ;
  • régime de prévoyance et de frais de santé, etc.

Quelle est la convention collective de la boulangerie ?

Il n’existe pas une, mais deux conventions collectives de la boulangerie-pâtisserie :

  • la convention collective de la boulangerie pâtisserie-artisanale, code IDCC 0843 ;
  • la convention collective de la boulangerie industrielle, code IDCC 1747.

En fonction du type de boulangerie que vous détenez, artisanale ou industrielle, la convention collective à appliquer n’est donc pas la même. En effet, chaque employeur choisit pour tous ses salariés la convention collective de la boulangerie la plus pertinente, en fonction de son activité principale.

Qui est concerné par la convention collective de la boulangerie ?

La convention collective de la boulangerie-pâtisserie du 19 mars 1976, dont le code IDCC est le 0843, s’applique aux entreprises dont l’activité principale consiste à vendre et fabriquer du pain, des viennoiseries, et des pâtisseries. Ces entreprises, dont le code APE (NAF) est 158C, doivent répondre à au moins deux des critères suivants pour dépendre de la convention collective de la boulangerie-pâtisserie artisanale :

  • leur effectif est inférieur à 50 salariés ;
  • elles fabriquent moins de 5.400 quintaux de pain par an ;
  • la vente directe au consommateur est leur principale activité commerciale.

La convention collective nationale des activités industrielles de boulangerie et pâtisserie (IDCC 1747) s'applique quant à elle aux boulangeries industrielles.

Quelles sont les spécificités de la convention collective de la boulangerie ?

La convention collective de la boulangerie présente certaines spécificités concernant :

  • les salaires minima ;
  • les temps de travail et de repos ;
  • le travail de nuit ;
  • les congés payés et les congés pour événements familiaux ;
  • la rémunération des jours fériés ;
  • les avantages en nature ;
  • les primes ;
  • les durées de préavis.

Il est à noter que, pour certains sujets, la convention collective de la boulangerie n’est pas plus favorable que le droit du travail. Dans cette situation, c’est le Code du travail qui s’applique. C’est notamment le cas en matière de :

  • durée de la période d’essai ;
  • la majoration des heures supplémentaires ;
  • les congés payés, etc.

Les salaires minima de la convention collective de la boulangerie

Dans la convention collective de la boulangerie, les salaires sont issus d’une grille qui prévoit 17 niveaux de qualifications, répartis en fonction du statut des salariés :

  • employés et ouvriers ;
  • techniciens et agents de maîtrise ;
  • cadres.

Chaque catégorie professionnelle bénéficie d’un salaire horaire minimum professionnel, défini en fonction d’un coefficient hiérarchique.

🛠️ En pratique : tout employeur doit garantir une rémunération minimale à ses salariés au moins équivalente au SMIC ou au salaire minimum conventionnel.

Les temps de travail et de repos

La convention collective de la boulangerie prévoit un temps de travail maximal de 46 heures hebdomadaires. En période de surcroît d’activité, ce temps de travail peut être augmenté à 48 heures, sur maximum 12 semaines consécutives ou non.

La durée du travail journalière est quant à elle fixée à 10 heures maximum, avec une amplitude horaire de 13 heures.

Pour les salariés à temps partiel, le temps de travail hebdomadaire maximal est fixé à 24 heures (sauf pour les vendeurs et le personnel d’entretien).

📝 À noter : dans la convention collective de la boulangerie industrielle, le temps de travail ne peut pas être fixé à moins de 3 heures consécutives pour une journée de travail.

Concernant les jours de repos, la convention collective de la boulangerie prévoit 2 jours de repos hebdomadaires fractionnables. Le temps de repos est fixé à 11 heures entre deux journées de travail. Aucune disposition commune quant au jour de repos hebdomadaire n’est fixée dans la convention collective. Certains départements ont toutefois établi des règles. C’est le cas notamment dans le Lot-et-Garonne où le repos hebdomadaire est prévu le dimanche ou le lundi.

Le travail de nuit en boulangerie

Il est fréquent de travailler en horaire de nuit en boulangerie. C’est notamment le cas pour le personnel de fabrication qui doit préparer les produits à mettre en vente à l’ouverture de la boutique.

Est considéré comme un travailleur de nuit tout salarié tout salarié qui travaille :

  • au moins 3 heures entre 21 h et 6 h, au moins deux fois par semaine ;
  • ou totalise 270 heures de travail de nuit au cours de l’année civile.

Ces travailleurs de nuit bénéficient de compensations, à savoir une majoration de salaire de 25 % sur ces heures de nuit et un repos compensateur :

  • d’une journée par an ;
  • de deux jours par an si le salarié dépasse 600 heures de travail de nuit sur une année.

☝️ Bon à savoir : les travailleurs de nuit bénéficient d’une surveillance médicale renforcée (SMR) auprès des services de prévention et de santé au travail (SPST), anciennement la médecine du travail.

Les congés payés : la sixième semaine de congés en boulangerie

Les salariés de la convention collective de la boulangerie bénéficient de 2,5 jours de congés payés par mois, comme le prévoit la loi. La convention collective mentionne toutefois une semaine de congé supplémentaire qui peut porter à confusion.

En effet, à la lecture de ses dispositions, le salarié pourrait croire qu’il dispose de 6 semaines de congés payés, au lieu de 5. Dans les faits, la convention collective prévoyait initialement 24 jours de congés payés par an, auxquels s’ajoutaient 6 jours supplémentaires. Ces dispositions ont été instaurées en 1978, soit avant la mise en place de la 5e semaine de congés payés en France. Aujourd’hui, les salariés disposent toujours de 30 jours de congés payés par an, soit la même durée que ce que prévoit le cadre légal.

📝 À noter : dans certains départements, des jours de congés payés supplémentaires sont accordés aux salariés qui dépendent de la convention collective de la boulangerie en fonction de leur âge ou de leur ancienneté, par exemple.

Les congés pour événements familiaux

La convention collective de la boulangerie-pâtisserie artisanale prévoit des congés pour événements familiaux plus favorables que ce que prévoit la loi :

  • 6 jours pour le mariage ou le PACS du salarié ;
  • 3 jours en cas de décès d’un frère ou d’une sœur ;
  • 7 jours pour le décès d’un enfant ;
  • 2 jours en cas d’annonce de la survenue d’un handicap chez un enfant.

Ces durées sont augmentées d’un jour s’ils occasionnent un déplacement à plus de 300 km du domicile (excepté concernant le mariage ou le PACS). Les salariés de la convention collective de la boulangerie artisanale bénéficient des congés légaux en cas de mariage d’un enfant, d’une naissance, du décès du conjoint, etc.

La rémunération des jours fériés dans la convention collective de la boulangerie

En boulangerie, les salariés ont le droit aux mêmes jours fériés que ceux fixés par la loi, à savoir :

  • le 1er janvier ;
  • le lundi de Pâques ;
  • le 1er mai ;
  • le 8 mai ;
  • l'Ascension ;
  • le lundi de Pentecôte ;
  • le 14 juillet ;
  • le 15 août ;
  • le 1er novembre ;
  • le 11 novembre ;
  • le 25 décembre.

L’employeur peut imposer aux salariés de travailler un jour férié. La convention collective de la boulangerie prévoit alors une rémunération double pour cette journée de travail.

📝 À noter : lorsque la période de congés annuels inclut un jour férié, elle est prolongée d’une journée. Le salaire est maintenu pendant cette prolongation de congé.

Les avantages en nature et indemnités spécifiques à la convention collective de la boulangerie

Certains avantages régionaux de la convention collective de la boulangerie prévoient un "avantage en nature pain". Par exemple, dans les Bouches-du-Rhône ou en Indre-et-Loire, les salariés peuvent recevoir quotidiennement du pain. Cet avantage est attribué pour chaque jour travaillé. La valeur de cet avantage est alors intégrée au salaire brut et soumise aux charges sociales. Elle apparaît dans la rubrique "avantages en nature" sur le bulletin de paie. Cette somme est ensuite déduite du salaire net.

Une autre des spécificités de la convention collective de la boulangerie est l’indemnité de "chou blanc". Cette indemnité est versée aux salariés que l’employeur décommande au moment de prendre son poste à l’heure prévue. Elle est égale à 8 heures du salaire horaire minimum professionnel.

Les primes prévues dans la convention collective de la boulangerie

La convention collective de la boulangerie prévoit une prime d’ancienneté, aussi appelée prime de fin d’année. Cette prime est versée aux salariés présents dans l’entreprise à la date du 31 décembre et qui ont au moins un an d'ancienneté.

Le montant de cette prime de fin d’année est calculé sur la base de 3,84 % du salaire brut payé au salarié entre le 1er janvier et le 31 décembre. Cette prime est versée au plus tard le 15 janvier.

☝️ Bon à savoir : cette prime est versée au prorata du temps de présence si un salarié qui a plus d’un an d’ancienneté est licencié pour motif économique en cours d’année.

Les salariés de la convention collective de la boulangerie bénéficient également d’une prime pour le travail du dimanche. Dans les faits, il s’agit d’une majoration de 20 % du salaire brut, pour l’ensemble des heures travaillées le dimanche.

La durée du préavis prévue en boulangerie

La convention collective de la boulangerie-pâtisserie prévoit des préavis différents en fonction du mode de rupture du contrat.

En cas de démission du salarié, celui-ci doit respecter les durées de préavis suivantes :

  • 1 semaine si l’ancienneté est inférieure à 6 mois ;
  • 2 semaines si l’ancienneté est supérieure à 6 mois ;
  • 2 mois pour les cadres.

En cas de licenciement d’un employé, les durées de préavis sont fixées à :

  • 1 semaine si l’ancienneté est inférieure à 6 mois ;
  • 1 mois si l’ancienneté est comprise entre 6 mois et 2 ans ;
  • 2 mois si l’ancienneté est supérieure à 2 ans.

Pour les cadres, la convention collective prévoit un préavis de licenciement de :

  • 1,5 mois si l’ancienneté est inférieure à 2 ans ;
  • 3 mois après 2 ans d'ancienneté.

FAQ

Quel est le SMIC horaire en boulangerie ?

Le salaire minimum conventionnel dans la boulangerie-pâtisserie en 2024 est de 12,02 euros de l’heure. Il est supérieur au SMIC en vigueur au 1er novembre 2024 qui est de 11,88 euros brut de l’heure.

Comment sont payés les dimanches en boulangerie ?

Dans la convention collective de la boulangerie, les heures travaillées le dimanche sont majorées de 20 % du salaire brut.

Quel coefficient en boulangerie ?

Dans la convention collective de la boulangerie, le personnel se voit appliquer un coefficient hiérarchique en fonction de leur catégorie de personnel et de leur qualification :

  • personnel de fabrication, du coefficient 155 pour le personnel sans diplôme au coefficient 240 pour un assistant du chef d’entreprise ;
  • personnel de vente, du coefficient 155 pour le personnel sans CAP, au coefficient 190 pour un responsable de point de vente ;
  • personnel de services, du coefficient 155 pour le personnel sans qualification, au coefficient 170 pour le personnel administratif ;

Le personnel d’encadrement est quant à lui classé en "cadre 1” ou "cadre 2”, et non en fonction d’un coefficient. 

Principales sources législatives et réglementaires :

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