
Congés payés et CDD : le guide 2025
Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
Vous possédez une boulangerie-pâtisserie et vous vous demandez quelles sont les mesures particulières liées à votre branche d’activité pour vos salariés ? Salaires, congés, primes, avantages en nature, etc., découvrez toutes les dispositions de la convention collective de la boulangerie en 2025.
Mini-Sommaire
Une convention collective, par définition, est un accord (agrémenté d’avenants, d'accords et d’annexes) conclu entre un syndicat de salariés et une organisation professionnelle d’employeurs. Cet accord tient compte des spécificités du secteur d’activité en question, et encadre le contexte social des entreprises qui y sont rattachées, en adaptant les règles du Code du travail.
Une convention collective peut ainsi prévoir des dispositions plus favorables à celles prévues par le droit du travail, en matière de :
Il n’existe pas une, mais deux conventions collectives de la boulangerie-pâtisserie :
En fonction du type de boulangerie que vous détenez, artisanale ou industrielle, la convention collective à appliquer n’est donc pas la même. En effet, chaque employeur choisit pour tous ses salariés la convention collective de la boulangerie la plus pertinente, en fonction de son activité principale.
La convention collective de la boulangerie-pâtisserie du 19 mars 1976, dont le code IDCC est le 0843, s’applique aux entreprises dont l’activité principale consiste à vendre et fabriquer du pain, des viennoiseries, et des pâtisseries. Ces entreprises, dont le code APE (NAF) est 158C, doivent répondre à au moins deux des critères suivants pour dépendre de la convention collective de la boulangerie-pâtisserie artisanale :
La convention collective nationale des activités industrielles de boulangerie et pâtisserie (IDCC 1747) s'applique quant à elle aux boulangeries industrielles.
La convention collective de la boulangerie présente certaines spécificités concernant :
Il est à noter que, pour certains sujets, la convention collective de la boulangerie n’est pas plus favorable que le droit du travail. Dans cette situation, c’est le Code du travail qui s’applique. C’est notamment le cas en matière de :
Dans la convention collective de la boulangerie, les salaires sont issus d’une grille qui prévoit 17 niveaux de qualifications, répartis en fonction du statut des salariés :
Chaque catégorie professionnelle bénéficie d’un salaire horaire minimum professionnel, défini en fonction d’un coefficient hiérarchique.
🛠️ En pratique : tout employeur doit garantir une rémunération minimale à ses salariés au moins équivalente au SMIC ou au salaire minimum conventionnel.
La convention collective de la boulangerie prévoit un temps de travail maximal de 46 heures hebdomadaires. En période de surcroît d’activité, ce temps de travail peut être augmenté à 48 heures, sur maximum 12 semaines consécutives ou non.
La durée du travail journalière est quant à elle fixée à 10 heures maximum, avec une amplitude horaire de 13 heures.
Pour les salariés à temps partiel, le temps de travail hebdomadaire maximal est fixé à 24 heures (sauf pour les vendeurs et le personnel d’entretien).
📝 À noter : dans la convention collective de la boulangerie industrielle, le temps de travail ne peut pas être fixé à moins de 3 heures consécutives pour une journée de travail.
Concernant les jours de repos, la convention collective de la boulangerie prévoit 2 jours de repos hebdomadaires fractionnables. Le temps de repos est fixé à 11 heures entre deux journées de travail. Aucune disposition commune quant au jour de repos hebdomadaire n’est fixée dans la convention collective. Certains départements ont toutefois établi des règles. C’est le cas notamment dans le Lot-et-Garonne où le repos hebdomadaire est prévu le dimanche ou le lundi.
Il est fréquent de travailler en horaire de nuit en boulangerie. C’est notamment le cas pour le personnel de fabrication qui doit préparer les produits à mettre en vente à l’ouverture de la boutique.
Est considéré comme un travailleur de nuit tout salarié tout salarié qui travaille :
Ces travailleurs de nuit bénéficient de compensations, à savoir une majoration de salaire de 25 % sur ces heures de nuit et un repos compensateur :
☝️ Bon à savoir : les travailleurs de nuit bénéficient d’une surveillance médicale renforcée (SMR) auprès des services de prévention et de santé au travail (SPST), anciennement la médecine du travail.
Les salariés de la convention collective de la boulangerie bénéficient de 2,5 jours de congés payés par mois, comme le prévoit la loi. La convention collective mentionne toutefois une semaine de congé supplémentaire qui peut porter à confusion.
En effet, à la lecture de ses dispositions, le salarié pourrait croire qu’il dispose de 6 semaines de congés payés, au lieu de 5. Dans les faits, la convention collective prévoyait initialement 24 jours de congés payés par an, auxquels s’ajoutaient 6 jours supplémentaires. Ces dispositions ont été instaurées en 1978, soit avant la mise en place de la 5e semaine de congés payés en France. Aujourd’hui, les salariés disposent toujours de 30 jours de congés payés par an, soit la même durée que ce que prévoit le cadre légal.
📝 À noter : dans certains départements, des jours de congés payés supplémentaires sont accordés aux salariés qui dépendent de la convention collective de la boulangerie en fonction de leur âge ou de leur ancienneté, par exemple.
La convention collective de la boulangerie-pâtisserie artisanale prévoit des congés pour événements familiaux plus favorables que ce que prévoit la loi :
Ces durées sont augmentées d’un jour s’ils occasionnent un déplacement à plus de 300 km du domicile (excepté concernant le mariage ou le PACS). Les salariés de la convention collective de la boulangerie artisanale bénéficient des congés légaux en cas de mariage d’un enfant, d’une naissance, du décès du conjoint, etc.
En boulangerie, les salariés ont le droit aux mêmes jours fériés que ceux fixés par la loi, à savoir :
L’employeur peut imposer aux salariés de travailler un jour férié. La convention collective de la boulangerie prévoit alors une rémunération double pour cette journée de travail.
📝 À noter : lorsque la période de congés annuels inclut un jour férié, elle est prolongée d’une journée. Le salaire est maintenu pendant cette prolongation de congé.
Certains avantages régionaux de la convention collective de la boulangerie prévoient un "avantage en nature pain". Par exemple, dans les Bouches-du-Rhône ou en Indre-et-Loire, les salariés peuvent recevoir quotidiennement du pain. Cet avantage est attribué pour chaque jour travaillé. La valeur de cet avantage est alors intégrée au salaire brut et soumise aux charges sociales. Elle apparaît dans la rubrique "avantages en nature" sur le bulletin de paie. Cette somme est ensuite déduite du salaire net.
Une autre des spécificités de la convention collective de la boulangerie est l’indemnité de "chou blanc". Cette indemnité est versée aux salariés que l’employeur décommande au moment de prendre son poste à l’heure prévue. Elle est égale à 8 heures du salaire horaire minimum professionnel.
La convention collective de la boulangerie prévoit une prime d’ancienneté, aussi appelée prime de fin d’année. Cette prime est versée aux salariés présents dans l’entreprise à la date du 31 décembre et qui ont au moins un an d'ancienneté.
Le montant de cette prime de fin d’année est calculé sur la base de 3,84 % du salaire brut payé au salarié entre le 1er janvier et le 31 décembre. Cette prime est versée au plus tard le 15 janvier.
☝️ Bon à savoir : cette prime est versée au prorata du temps de présence si un salarié qui a plus d’un an d’ancienneté est licencié pour motif économique en cours d’année.
Les salariés de la convention collective de la boulangerie bénéficient également d’une prime pour le travail du dimanche. Dans les faits, il s’agit d’une majoration de 20 % du salaire brut, pour l’ensemble des heures travaillées le dimanche.
La convention collective de la boulangerie-pâtisserie prévoit des préavis différents en fonction du mode de rupture du contrat.
En cas de démission du salarié, celui-ci doit respecter les durées de préavis suivantes :
En cas de licenciement d’un employé, les durées de préavis sont fixées à :
Pour les cadres, la convention collective prévoit un préavis de licenciement de :
Le salaire minimum conventionnel dans la boulangerie-pâtisserie en 2024 est de 12,02 euros de l’heure. Il est supérieur au SMIC en vigueur au 1er novembre 2024 qui est de 11,88 euros brut de l’heure.
Dans la convention collective de la boulangerie, les heures travaillées le dimanche sont majorées de 20 % du salaire brut.
Dans la convention collective de la boulangerie, le personnel se voit appliquer un coefficient hiérarchique en fonction de leur catégorie de personnel et de leur qualification :
Le personnel d’encadrement est quant à lui classé en "cadre 1” ou "cadre 2”, et non en fonction d’un coefficient.
Principales sources législatives et réglementaires :
Note du document :
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Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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