
Règlement intérieur d’entreprise : le guide 2025
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
L’une de vos salariées vient de vous annoncer sa grossesse et vous vous demandez quelles sont les règles applicables à l’employeur en matière de congé maternité ? Au contraire, vous êtes travailleuse indépendante et vous vous interrogez sur la durée de votre congé maternité et les indemnités que vous pouvez percevoir ?
Si certaines règles relatives au congé maternité sont similaires pour les salariées et les indépendantes, d’autres diffèrent. Faisons le point.
Mini-Sommaire
La durée du congé maternité se compose du congé prénatal (avant l’accouchement) et du congé postnatal (après l’accouchement). Le calcul de la durée du congé maternité varie en fonction du nombre d’enfants attendus et du nombre d’enfants que vous avez déjà eu.
⚠️ Attention : il ne faut pas confondre l'arrêt-maladie de CDD ou de CDI avec le congé maternité. En effet, ils ne recouvrent pas la même situation. L'arrêt-maladie s'adresse aux salariés atteints par une pathologie, une maladie professionnelle ou un accident du travail et non pas aux futures mamans.
Pour connaître la durée de votre congé maternité, pour une salariée ou une indépendante, il faut connaître la durée légale du congé maternité ainsi que les aménagements possibles.
La durée légale du congé maternité, congé prénatal et congé postnatal compris, varie en fonction du nombre d’enfants attendus et déjà nés.
Ainsi, pour une femme qui attend un seul enfant, la durée du congé maternité sera la suivante :
Nombre d’enfants à charge |
Durée du congé maternité |
1er ou 2ème enfant |
16 semaines de congé maternité (6 semaines prénatales et 10 semaines postnatales) |
3ème enfant ou plus |
26 semaines (8 semaines prénatales et 18 semaines postnatales) |
En cas de grossesse multiple (jumeaux, triplés ou plus), la durée du congé maternité est allongée comme suit :
Nombre d’enfants à naître |
Durée du congé maternité |
Jumeaux (2) |
34 semaines (12 semaines prénatales et 22 semaines postnatales) |
Triplés ou plus (3 ou +) |
46 semaines de congé maternité (24 semaines prénatales et 22 semaines postnatales) |
☝️ Bon à savoir : dès l’échographie du 1er trimestre, il faut déclarer la femme enceinte doit déclarer sa grossesse à la Sécurité sociale. Le médecin ou la sage-femme peut le faire de manière dématérialisée. À défaut, la femme enceinte doit compléter le formulaire “Premier examen médical prénatal" et l’envoyer à la Sécurité sociale au plus tard la 14ème semaine de grossesse.
Tout le monde ne vit pas sa maternité de la même façon, il est donc nécessaire d’offrir une possibilité à chacun d’adapter les règles du congé maternité à ses besoins. Plusieurs aménagements existent quant à la durée du congé maternité :
Exemple : si vous décidez de prendre une semaine d’avance sur votre congé prénatal, la date de fin de congé postnatal sera également avancée d’une semaine.
💡 Astuce : pour calculer facilement un congé maternité, vous pouvez utiliser le simulateur de date de congé maternité sur le site ameli.fr.
Le congé maternité est un obligatoire. L’employeur ne peut pas demander à une salariée de renoncer en totalité à son congé maternité. Il s'exposerait alors à une peine d’amende de 1.500 € et au paiement de dommages-intérêts. De même, la salariée ne peut renoncer d’elle-même à ce congé.
☝️ Bon à savoir : vous avez l’obligation de prendre au minimum 8 semaines de congé, mais vous n’êtes pas obligée de prendre la durée totale de vos congés. Il est possible de calculer son congé maternité pour qu’il coïncide avec le congé paternité de votre conjoint par exemple, ou avec un éventuel congé parental.
Pour rappel, pendant le congé maternité, le contrat de travail est suspendu.
Ce n’est pas l’employeur qui verse les indemnités journalières (IJ) pendant le congé maternité. C’est l’assurance maladie qui prend en charge les IJ.
Depuis le 20 août 2023, toutes les femmes affiliées à la Sécurité sociale depuis au moins 6 mois peuvent prétendre à des indemnités pendant leur congé maternité.
📝 À noter : avant cette date, la durée d’affiliation minimum était de 10 mois.
Pour bénéficier d’indemnités journalières, la femme enceinte doit également :
☝️ Bon à savoir : Il est possible de bénéficier d’indemnités de congé maternité si vous êtes allocataire du chômage. Pour cela vous devez déjà toucher l’allocation chômage (ou l’avoir touché dans les 12 derniers mois). Vous bénéficiez également du congé maternité si vous avez cessé votre activité salariée depuis au moins 12 mois.
Pour pouvoir toucher des indemnités, il faut fournir une attestation de salaire, laquelle permet à la CPAM de déterminer si le salarié en arrêt-maladie ou en congé indemnisé est éligible aux indemnités journalières de sécurité sociale.
Vos indemnités journalières de congé maternité se basent sur vos salaires des 3 mois qui précèdent le début de votre congé (ou des 12 derniers mois en cas d’activité discontinue) divisé par un coefficient de 91,25.
Elles correspondent à 50 % du salaire journalier de base. Ce montant ne peut pas être inférieur à 10,79 € ni supérieur à 100,36€ par jour.
Toutefois, les salaires sont pris en compte dans la limite d’un plafond journalier mis à jour tous les ans. Les salaires les plus élevés sont plafonnés à ce montant pour le calcul des indemnités journalières. En 2024, ce plafond de la sécurité sociale est de 3.864€.
De plus, la CPAM retire à ce salaire journalier de base un taux forfaitaire de 21 %.
💡 Astuce : pour avoir une estimation précise de combien vous allez toucher durant votre congé maternité vous pouvez utiliser le simulateur d’indemnités de l’assurance maladie.
Les indemnités journalières maternité sont versées tous les 14 jours.
Si vous êtes indépendantes (auto-entrepreneur ou dirigeante d’une entreprise), la durée de votre congé maternité est la même que pour une salariée.
Cependant, le calcul des indemnités journalières pour les femmes enceintes qui ne sont pas salariées n’est pas le même.
Tout d’abord, pour bénéficier d’indemnités journalières maternité en tant que travailleuse indépendante, vous devez :
Ensuite, le montant de vos indemnités journalières va dépendre de votre revenu d’activité annuel moyen (RAAM). Cela correspond à la moyenne de vos revenus sur les 3 dernières, hors salariat.
Le montant des IJ maternité ne peut être supérieur à 1/730 de la valeur annuelle du plafond de la sécurité sociale en vigueur à la date prévue du premier versement, soit 63,52 euros au 1er janvier 2024.
📝 À noter : pour toucher les IJ maternité, il faut envoyer une déclaration sur l’honneur attestant l’intention d’arrêter totalement de travailler en tant qu’indépendante pendant la période concernée, et envoyer un certificat d’arrêt de travail pendant au moins 56 jours consécutifs dont 14 avant la date présumée de l’accouchement à l’Assurance maladie.
En complément des indemnités journalières, vous pouvez prétendre à l’allocation forfaitaire de repos maternel dès lors que vous réduisez votre activité avant l’accouchement ou durant les premières semaines de vie du bébé. Cette allocation forfaitaire correspond à la valeur mensuelle du plafond de la sécurité sociale en vigueur à la date du premier versement, soit 3.864,00 euros au 1er janvier 2024. Elle est versée en deux fois :
En cas d’accouchement prématuré avant la fin du 7ème mois, la totalité du montant est versé en une seule fois.
📝 À noter : pour bénéficier de l’allocation forfaitaire de repos maternel, il faut envoyer la feuille d’examen prénatal du 7ème à l’Assurance maladie, le certificat d’accouchement.
Si vous avez des questions concernant vos droits relatifs au congé maternité, n’hésitez pas à réserver un entretien avec un expert qui répondra à vos questions.
Oui, une salariée peut remettre sa démission pendant son congé maternité avant la naissance de l’enfant. Dans ce cas, aucun préavis n’est à respecter. La démission prend effet immédiatement. Elle peut aussi démissionner après l’accouchement pendant son congé maternité, dans ce cas :
Pendant un congé maternité, l’employeur a l’interdiction de licencier une salariée même pour faute grave. De même, l’employeur ne peut pas licencier une salariée pendant les 10 semaines qui suivent la fin du congé de maternité de la salariée ou les congés payés pris immédiatement après celui-ci.
Principales sources législatives et réglementaires :
Note du document :
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Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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