
Congés payés et CDD : le guide 2025
Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
Lorsqu’un accident survient sur le trajet qu’emprunte le salarié pour se rendre ou revenir de son travail, il peut être considéré comme un accident de trajet. À ce titre, le salarié peut bénéficier d’une indemnisation spécifique s’il dispose d’un arrêt de travail.
Quelle est la définition d’un accident de trajet ? Sous quelles conditions est-il qualifié d’accident de trajet ? Comment est indemnisé le salarié ? Legalstart fait le point avec vous dans ce dossier consacré à l’accident de trajet.
Mini-Sommaire
Accident de trajet et travail sont directement liés, puisque ce type d’accident ne peut survenir que lorsque le salarié se rend ou revient de son lieu de travail. Il existe cependant des conditions particulières pour définir l’accident de trajet.
Concernant l’accident de trajet, le Code du travail ne donne pas de définition. C’est le Code de la Sécurité sociale qui encadre cette notion.
Est considéré comme un accident de trajet tout événement qui cause un dommage au salarié pendant le trajet aller ou retour entre son lieu de résidence ou de restauration pour sa pause repas, et son lieu de travail.
En effet, ces trajets sont considérés comme des itinéraires protégés et le salarié peut prétendre à ce titre à la qualification d’accident de trajet pour tout événement survenu pendant ses déplacements.
Il existe cependant des conditions pour que l'événement soit assimilé à un accident de trajet. Pour un événement entre le domicile et le lieu de travail, le trajet doit avoir lieu dans une plage horaire en lien avec les horaires de travail du salarié.
☝️ Bon à savoir : n’est donc pas considéré comme accident de trajet un événement survenu plusieurs heures après que le salarié ait quitté son poste de travail, et ce même s’il est resté dans l’entreprise pour un pot de départ d’un collègue).
Un événement peut être considéré comme un accident de trajet entre le lieu de travail et de restauration si les 3 conditions suivantes sont réunies :
Dans tous les cas, si l’accident survient sur l’un de ces trajets protégés, il est reconnu comme accident de trajet, car le salarié bénéficie de la présomption d'imputabilité. En revanche, si l’employeur ou la caisse d’assurance maladie prouvent que l’événement ne s’est pas produit sur un trajet protégé, il ne sera pas reconnu comme un accident de trajet.
☝️ Bon à savoir : si l’accident survient en dehors d’un itinéraire protégé. Pour faire reconnaître l’accident de trajet, la preuve incombe au salarié. Cela veut dire que c’est à lui de démontrer que les conditions sont réunies pour que l'événement soit qualifié d’accident de trajet (notamment le lien entre le lieu de l’accident et son activité professionnelle).
Un accident de travail est un accident qui survient par le fait ou à l’occasion du travail. En pratique, il existe 3 types d’accidents de travail :
Si l’accident de travail et l'accident de trajet semblent liés quant à la protection dont bénéficie le salarié, ils sont toutefois à distinguer. En effet, l’accident de travail influe directement sur le taux de cotisation AT/MP (accident du travail et maladie professionnelle), ce qui n’est pas le cas de l’accident de trajet.
D'autre part, l’un survient sur le trajet menant au travail, et l’autre se produit directement sur le lieu de travail pendant que le salarié exerce ses fonctions.
On distingue deux cas d’accident de trajet :
Cet accident survient entre la résidence et le lieu de travail du salarié. Concernant la résidence, cela peut être :
Le salarié doit emprunter un trajet direct et habituel. Les détours sont acceptés dans le cadre de covoiturages réguliers, ou pour des nécessités essentielles de la vie courante comme récupérer les enfants ou aller faire des courses.
L’accident de trajet est également ainsi considéré lorsqu’il survient entre le lieu de travail et le lieu de restauration pendant la pause repas du salarié. Ce repas doit être pris pendant la plage horaire de travail du salarié.
Le lieu de restauration peut être une cantine, un restaurant habituel ou tout autre lieu où le salarié se rend de façon ordinaire.
Les formalités liées à l’accident de trajet incombent tant à l’employeur qu’au salarié. Elles sont les mêmes que pour un accident de travail.
Le salarié est tenu de déclarer l’accident de trajet à son employeur dans un délai de 24 heures (sauf en cas de force majeure, de motifs légitimes ou d’impossibilité absolue).
Concernant l’accident de trajet, la déclaration doit être faite auprès de l’employeur par le salarié sous 24 heures. Cette déclaration doit préciser le lieu et les circonstances de l’accident, ainsi que l’identité des témoins s’il y en a.
Le salarié doit également consulter rapidement un médecin pour qu’il établisse un certificat médical (cerfa 11138*05) et constater les lésions subies. Ce document doit être transmis à la CPAM (Caisse Primaire d’Assurance Maladie).
Si le salarié se voit remettre un avis d’arrêt de travail, un volet de ce document est transmis à la CPAM et à l’employeur.
De son côté l’employeur remet au salarié une feuille d’accident du travail ou de maladie professionnelle (cerfa 11383*02). Ce document est utile au salarié puisqu’il lui permet d’être pris en charge à 100 % pour l’ensemble des frais médicaux liés à son accident de trajet.
☝️ Bon à savoir : si l’accident de trajet est sans arrêt de travail, le formulaire Cerfa de déclaration d’accident de travail doit quand même être transmis à la CPAM.
Si l’employeur émet des réserves sur la qualification de l’événement en accident de trajet, ou si la CPAM l’estime nécessaire, une phase d’investigation peut être enclenchée. Dans ce cas, le salarié est tenu de remplir un questionnaire et fournir les éléments nécessaires pour faire reconnaître l’accident de trajet.
📝 À noter : de son côté, l’employeur dispose de 48 heures pour déclarer l’accident de trajet à l’Assurance maladie.
Le salarié est couvert par la CPAM dès son embauche, au titre de l’accident du travail et de la maladie professionnelle. L’indemnisation au titre de l’accident de trajet se fait au 1er jour d’absence, sans délai de carence, comme pour un accident de travail.
Pour l’accident de trajet, l’indemnisation versée par la CPAM est la suivante :
☝️ Bon à savoir : le salarié est indemnisé par la CPAM pendant toute la durée de son incapacité de travail, jusqu’à sa guérison complète.
L’employeur est également tenu de verser une indemnité complémentaire au salarié, sous certaines conditions, au titre de la maladie non professionnelle, après un délai de carence de 7 jours. Ce maintien de salaire se fait à hauteur de :
☝️ Bon à savoir : selon la Cour de cassation, accident de trajet et congés payés ne sont pas incompatibles. En effet, le salarié, pendant un arrêt pour accident de trajet, continue d’acquérir des congés payés, dans la limite d’une période ininterrompue d’un an.
Le contrat de travail du salarié en arrêt de travail pour accident de trajet est suspendu au titre de la maladie non professionnelle. Il bénéficie d’une protection contre le licenciement pendant l’arrêt maladie.
Cela ne veut pas dire qu’il ne peut pas être licencié. Il peut l’être si le licenciement n’est pas justifié par la maladie ou l’état de santé du salarié. Une absence prolongée causant une désorganisation de l’entreprise peut conduire au licenciement du salarié en arrêt pour accident de trajet.
Lors d’un accident de trajet, le salarié est pris en charge par la CPAM qui lui verse une indemnisation. Sous certaines conditions, l’employeur peut également maintenir le salaire.
Pour justifier un accident de trajet, le salarié doit informer son employeur sous 24 heures de la survenue de l’accident en lui indiquant le lieu et les circonstances de l’accident. Il doit également consulter un médecin pour obtenir un certificat médical attestant de ses lésions.
Principales sources législatives et réglementaires :
Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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