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Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
L'abus de confiance, lorsqu'il touche une entreprise ou une association, constitue une violation grave de la confiance accordée à un individu par ses pairs ou par les membres de l'organisation. Ce phénomène peut engendrer des préjudices financiers considérables et fragiliser durablement la structure concernée.
Qu’est-ce que l’abus de confiance ? Quels sont les éléments constitutifs d'un abus de confiance ? Quels sont les recours en cas d’abus de confiance ? Quelles sanctions en cas d’abus de confiance en entreprise ou en association ?
Mini-Sommaire
Un abus de confiance en entreprise ou en association loi 1901 se produit lorsqu'une personne utilise ou s'approprie un bien qui lui a été confié de manière volontaire, mais de façon contraire à l'usage prévu initialement. Ce bien peut inclure :
L'abus de confiance, par définition dans le code pénal, est le fait de détourner, au préjudice d'autrui, des fonds, des valeurs ou tout autre bien qui ont été remis à une personne avec l'obligation de les rendre, de les représenter ou d'en faire un usage déterminé.
🛠️ En pratique : un exemple d'abus de confiance en entreprise peut être un employé chargé de vendre une voiture de société qui garde pour lui-même l'argent de la vente. Dans le cadre d'une association, cela pourrait être un membre qui utilise les fonds collectés pour un projet associatif à des fins personnelles.
Contrairement à l'escroquerie, l'abus de confiance nécessite qu'il y ait eu un accord préalable entre les parties, qu'il soit écrit ou oral, comme un contrat de travail ou un mandat. L'infraction est caractérisée par la violation de cet accord par le détournement des biens confiés.
L'abus de confiance se caractérise par trois éléments constitutifs :
Le détournement consiste à utiliser un bien ou une somme d'argent qui a été confié à une personne, à une autre fin que celle qui avait été convenue.
📌 À retenir : il est nécessaire de prouver que le bien ou l'argent a été utilisé pour un autre usage que celui prévu initialement. Cela peut se faire par exemple au moyen de factures, de relevés bancaires ou de témoignages.
Dans le cadre d'une entreprise ou d'une association, le détournement peut porter sur :
Le préjudice est la perte subie par la victime de l'abus de confiance. Il peut être matériel (perte d'argent, de biens) ou moral (préjudice d'image, atteinte à la réputation).
⚠️ Attention : c'est à la victime de prouver qu'elle a subi un préjudice du fait du détournement.
Le préjudice subi par une entreprise ou une association peut être :
L'intention de nuire est la volonté de la part de l'auteur de l'abus de confiance de porter préjudice à la victime. Il ne s'agit pas nécessairement d'une intention de s'enrichir personnellement, mais il peut également être motivé par la vengeance, la jalousie ou la volonté de nuire à l'entreprise ou à l'association.
L'intention est difficile à prouver, car il s'agit d'un élément subjectif. On peut néanmoins la déduire de certains indices, tels que les agissements antérieurs de l'auteur, ses motivations ou les bénéfices qu'il a tirés de son acte.
L'intention de nuire dans le cadre d'une entreprise ou d'une association peut être motivée par la volonté de :
Pour qu'il y ait abus de confiance, il est nécessaire que les trois éléments constitutifs soient réunis : le détournement, le préjudice et l'intention.
En cas de constat d’un abus de confiance, il faut :
Avant de porter plainte, il est important de rassembler le maximum de preuves possibles pour étayer une accusation d'abus de confiance. Cela peut inclure :
Il y a deux possibilités pour porter plainte :
La victime peut se rendre dans un commissariat de police ou une brigade de gendarmerie. Les policiers ou les gendarmes ont l'obligation d'enregistrer la plainte. Celle-ci doit être signée sur place.
La victime peut aussi envoyer un courrier au tribunal judiciaire du lieu de l'infraction ou du domicile de l'auteur de l'infraction.
Le courrier doit comporter un certain nombre d'informations, notamment :
La plainte peut être envoyée en lettre recommandée avec accusé de réception, par lettre simple ou par lettre suivie. Elle peut être aussi déposée directement à l'accueil du tribunal.
📌 À retenir : la victime a 6 ans à partir de la découverte des faits pour porter plainte.
En portant plainte, la victime a la possibilité de se constituer partie civile. Cela signifie qu’elle demande au juge de condamner l'auteur des faits à réparer le préjudice subi.
Pour se constituer partie civile, elle doit en faire la demande lors du dépôt de plainte ou au cours de la procédure. Ainsi, elle peut demander la réparation de :
⚠️ Attention : les demandes doivent être chiffrées.
En plus de porter plainte et de se constituer partie civile, la victime d’abus de confiance peut également :
En cas d'abus de confiance, la victime dispose de plusieurs recours :
Comme nous l’avons vu précédemment, la victime peut porter plainte auprès de la police ou de la gendarmerie ou directement auprès du procureur de la République. La plainte doit être déposée dans un délai de 6 ans après la découverte des faits.
Le juge pénal peut condamner l'auteur de l'abus de confiance à rembourser à la victime le montant du bien ou de l'argent détourné, ainsi que les dommages et intérêts pour le préjudice subi.
La victime peut intenter une action en restitution devant le tribunal civil pour récupérer le bien qui lui a été détourné.
Si le bien ne peut pas être restitué, la victime peut demander au juge civil de la condamner à lui verser des dommages et intérêts.
Si l'auteur des faits dispose d'une procuration sur vos comptes, vous pouvez mettre fin à cette procuration.
Vous pouvez demander à votre banque de faire opposition aux virements au profit de l'auteur des faits.
📝 À noter : en plus des recours susmentionnés, il est également important de signaler l'abus de confiance à la police ou à la gendarmerie. Cela permettra aux forces de l'ordre de mener une enquête et de poursuivre l'auteur des faits.
Les sanctions encourues en cas d'abus de confiance varient en fonction de la situation de la victime et des circonstances de l'infraction. Généralement, elles sont de :
Si l’auteur des faits est un dirigeant d'entreprise, un banquier, etc. La sanction encourue est de 7 ans de prison et 750.000 € d'amende.
Dans le cas d’un abus de confiance commis au préjudice d'une association sociale ou humanitaire, les sanctions peuvent être de :
📌 À retenir : dans tous les cas, le complice d'un abus de confiance risque la même peine que l'auteur.
L’abus de confiance est le détournement d'un bien ou d'une somme d'argent confié à une personne, avec intention de nuire dès le départ. L’abus de faiblesse, lui, est le fait de profiter d'une personne en état de faiblesse pour lui soutirer un bien ou une somme d'argent, sans que ce bien lui ait été confié au préalable.
Le délai de prescription est de 6 ans à compter de la découverte des faits par la victime. Il y a deux exceptions :
Principales sources législatives et réglementaires :
Note du document :
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Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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