
La nouvelle réglementation du contrat de stage
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
La période d'essai du CDI est une période de test entre l'employeur et le salarié, avant l'embauche définitive. La période d'essai du CDI suit des règles spécifiques, à ne pas confondre avec celles applicables à la période d'essai du CDD.
En CDI, la période d'essai est une étape essentielle dans le recrutement d'un salarié, cadre ou non-cadre. Comment fonctionne la période d’essai ? Quelle est la durée de la période d'essai en CDI ? Est-il possible de réaliser un renouvellement de la période d’essai ? Comment se passe la rupture de la période d’essai par l’employeur ? On fait le point !
Mini-Sommaire
La période d’essai est un temps prévu au début du contrat de travail, permettant à l’employeur d’évaluer les compétences du nouveau salarié et au salarié de déterminer si le poste et les missions proposées lui conviennent.
Durant la période d’essai, l’employeur ou le salarié peut mettre fin au contrat de travail, sans avoir à respecter la procédure de licenciement ou de démission. Une fois la période d’essai achevée, le salarié est définitivement embauché au sein de l’entreprise.
⚠️ Attention : la période d’essai du CDI ne doit pas être confondue avec d’autres notions, telles que :
La période d’essai en CDI n’est pas obligatoire. Elle n’est imposée au salarié que si elle est prévue dans son contrat de travail ou dans une lettre d’engagement.
Toutefois, en pratique, la période d’essai est très souvent mise en place à l’embauche d’un salarié.
La durée de la période d'essai en CDI dépend des textes législatifs et de la nature de l’emploi du salarié. Il convient, une fois l'emploi déterminé et sa classification fixée, de regarder dans la convention collective applicable à votre entreprise la durée de la période d'essai correspondante.
La loi prévoit les durées maximales selon le poste occupé par le salarié. La durée maximale de la période d'essai en CDI est de :
☝️ Bon à savoir : la période d’essai débute à la date d'entrée en fonction, c’est-à-dire le 1er jour de l'exécution du contrat, même si le salarié débute par une formation. Sa durée est identique, que l’emploi soit à temps plein ou à temps partiel.
Le calcul de la période d’essai en contrat de travail à durée indéterminée ou CDI s’effectue en jours calendaires, c’est-à-dire en prenant en compte tous les jours de la semaine.
Au cours de la période d’essai en CDI, le salarié perçoit la rémunération fixée dans son contrat de travail. Par conséquent, l’employeur ne peut pas prévoir une rémunération moins élevée pour les salariés en période d’essai. Il doit les rémunérer dans les mêmes conditions que si leur période d’essai était déjà validée.
La mise en place d’une période d’essai en CDI est relativement simple. Cependant, l’employeur doit veiller à ne pas commettre certaines erreurs.
Pour mettre en place une période d’essai, il faut prévoir celle-ci dans le contrat de travail ou dans la lettre d’engagement de manière explicite. La période d’essai du CDI ne se présume pas, mais doit être expressément prévue. Si celle-ci n'est pas mentionnée dans le contrat de travail. Dès lors que le salarié signe le contrat de travail, il est considéré comme étant engagé définitivement dès le premier jour.
La période d’essai en CDI est prévue dans le contrat de travail au moyen d’une clause mentionnant son existence, ses conditions de réalisation, sa durée et la possibilité de son renouvellement.
☝️ Bon à savoir : pour être valable, la période d’essai du CDI doit respecter les dispositions légales et conventionnelles en vigueur pour l’entreprise.
Pour que la période d’essai en CDI puisse s’appliquer, l’employeur doit s’assurer de ne pas commettre les erreurs suivantes :
De nombreuses conventions collectives encadrent la période d'essai, tant en matière de durée qu'en matière de prise d'effet de la rupture du contrat. Vous devez donc impérativement vérifier les mentions relatives à la période d'essai dans votre convention collective avant de procéder à la rédaction de la clause correspondante.
Il existe un principe simple : le doute profite au salarié. Par simple renvoi à l'existence d'une clause sur la période d'essai dans la convention collective, les modalités de sa réalisation ne sont pas suffisamment claires. En cas de litige devant les tribunaux, les juges pourraient considérer qu'en l'absence d'écrit clair, il n'y a pas de période d'essai.
La mention claire de l’existence de la période d’essai est obligatoire pour que celle-ci ait lieu. En l’absence d’une telle mention, le contrat en CDI est considéré comme étant sans période d’essai.
Oui, la période d’essai en CDI peut être renouvelée. Cependant, pour que la période d’essai soit renouvelable, plusieurs conditions sont requises.
Tout d’abord, une période d’essai en CDI ne peut être renouvelée que si les 3 conditions suivantes sont remplies :
Par ailleurs, la période d’essai en CDI peut être renouvelée 1 fois seulement. Elle ne peut dépasser en tout :
📝 À noter : certaines professions sont soumises à des durées spécifiques, comme les VRP et les assistantes maternelles. Un accord collectif peut également prévoir une durée différente pour la période d’essai.
Ici, se pose la question, non pas du renouvellement de la période d’essai en CDI, mais de la possibilité ou non de prévoir une nouvelle période d’essai lorsqu’une même personne a plusieurs contrats de travail au sein d’une même entreprise.
La première question à se poser est doit-on prévoir une période d'essai en CDI après un CDD ? Quand un CDI suit immédiatement une période de CDD ou d'intérim pendant laquelle le salarié occupait un poste identique, la période d'essai du CDI se voit réduite d'une durée équivalente à celle du CDD. En pratique, la période d'essai est donc souvent tout simplement supprimée et le salarié est embauché en CDI sans période d’essai.
Il en va de même pour la période d’essai en CDI après un contrat d’intérim. Toutefois, dans ce cas, seules les missions effectuées au cours des 3 derniers mois sont déduites de la période d’essai du contrat en CDI.
Cependant, ce principe ne s’applique que si les fonctions occupées en CDD ou en intérim étaient les mêmes que celles que se préparent à occuper le salarié suite à son embauche en CDI. Au contraire, si les contrats de travail successifs portent sur des fonctions différentes, une période d’essai propre au CDI peut être prévue.
☝️ Bon à savoir : quid de la période d’essai en CDI après un stage ? Si le stagiaire est engagé dans les 3 mois qui suivent la fin de son stage, la durée de ce stage doit être déduite de la période d'essai. Sauf stipulation plus favorable pour le stagiaire embauché dans la convention collective, la période d'essai ne peut être réduite de plus de la moitié. Il faut pour cela que l'embauche ait lieu à l'issue d'un stage intégré à un cursus pédagogique réalisé lors de la dernière année d'études. Toutefois, lorsque l'emploi est en lien avec les activités du stage, la durée du stage est déduite intégralement de la période d'essai.
Est-ce que l’employeur peut demander à un salarié d’effectuer une nouvelle période d’essai suite à une promotion ou une rétrogradation ?
En cas de promotion du salarié pendant son contrat de travail en CDI, il n’est pas possible de prévoir une nouvelle période d’essai. En effet, une fois la période d’essai terminée, l’employeur ne peut pas en prévoir une autre. Cependant, il peut demander au salarié d’effectuer une période probatoire pour tester ses aptitudes dans ses nouvelles attributions.
De même, si le salarié est rétrogradé pendant son contrat de travail en CDI, l’employeur peut demander à ce qu’il réalise une période probatoire, afin de s’assurer qu’il a les compétences nécessaires pour occuper ses nouvelles fonctions.
La rupture de la période d'essai en CDI est tout à fait possible pour le salarié comme pour l’employeur. Aucune justification n’est demandée. Néanmoins, certaines règles diffèrent en fonction de qui est à l’origine de la rupture du contrat de travail.
☝️ Bon à savoir : sachez qu'il est également possible tant pour l'employeur que pour le salarié de rompre une promesse d'embauche.
Tout d’abord, la rupture de la période d’essai par l’employeur doit respecter 3 règles :
Ensuite, en principe, aucune procédure spécifique n’est imposée à l’employeur pour rompre un CDI pendant la période d’essai, sauf dans certains cas particuliers :
En outre, dès lors que le contrat en CDI prévoit une période d’essai d’au moins 1 semaine, l’employeur qui souhaite mettre fin au contrat de travail pendant la période d’essai du CDI, doit respecter un délai de prévenance. La durée du délai de prévenance varie en fonction de la durée de présence du salarié dans l’entreprise :
Durée de présence du salarié dans l'entreprise |
Délai de prévenance |
Inférieure à 8 jours |
24 heures |
Entre 8 jours et 1 mois de présence |
48 heures |
Entre 1 mois et 3 mois de présence |
2 semaines |
Après 3 mois de présence |
1 mois |
⚠️ Attention : si l’employeur ne respecte pas ce délai légal de prévenance, il doit verser une indemnité compensatrice au salarié. Le montant de cette indemnité correspond au montant des salaires et avantages qu’aurait dû percevoir le salarié jusqu’à la fin du délai de prévenance.
Pendant la période d’essai de son CDI, le salarié est également libre de mettre fin à son contrat de travail. Il peut en informer son employeur à l’écrit ou à l’oral. Cependant, un écrit reste préférable, notamment pour formaliser la date de début de délai de prévenance et éviter tout litige à ce sujet.
En effet, lorsque la rupture de la période d’essai en CDI est à l’initiative du salarié, celui-ci doit respecter un délai de prévenance dont la durée varie en fonction de la durée de sa présence au sein de l’entreprise :
Durée de présence du salarié dans l'entreprise |
Délai de prévenance |
Inférieure à 8 jours |
24 heures |
Au moins 8 jours |
48 heures |
À la fin de la période d'essai du CDI, le salarié est définitivement embauché dans l’entreprise.
La période d’essai en CDI d’un cadre est de 4 mois maximum, renouvelable une fois, donc de 8 mois maximum au total.
En CDI, la période d’essai prévue dans le contrat ne peut être supprimée. Toutefois, il est possible de réduire la période d’essai en cas de poursuite du contrat de travail en CDI après un CDD, d’embauche après un contrat d’intérim ou d’embauche dans les 3 mois suivant un stage.
Pour l'embauche d'un voyageur représentant placier (VRP), c'est la convention collective qui fixe la période d'essai, forfaitairement à 3 mois.
Principales sources législatives et réglementaires :
Note du document :
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Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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