
La nouvelle réglementation du contrat de stage
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Le contrat d’intérim est une solution idéale pour les employeurs souhaitant embaucher un salarié pour une mission temporaire. Ce type de contrat, encadré par la loi, permet de répondre à des besoins ponctuels de main-d’œuvre sans engagement à long terme.
Qu’est-ce qu’un contrat d’intérim ? Combien de temps dure un contrat d’intérim ? À quelles conditions peut-on recourir à un contrat d’intérim ? Quelle période d’essai pour un contrat d’intérim ? Quel salaire prévoir pour un contrat d’intérim ? Comment rédiger un contrat d’intérim ? Quelle est la situation de l’intérimaire pendant le contrat d’intérim ? Que se passe-t-il à la fin du contrat d’intérim ? Comment renouveler un contrat d’intérim ? Comment faire une rupture anticipée d’un contrat d’intérim ? Legalstart répond à toutes vos questions.
Mini-Sommaire
Un contrat d'intérim, par définition, est un type de contrat de travail temporaire, conçu pour répondre à des besoins ponctuels de main-d'œuvre dans une entreprise, appelée entreprise utilisatrice.
Ce type de contrat implique trois acteurs :
Le salarié intérimaire est officiellement employé et rémunéré par l’ETT. C’est elle qui est chargée de son recrutement et de la gestion administrative de son contrat.
En revanche, il effectue sa mission au sein de l’entreprise utilisatrice.
Deux contrats encadrent donc cette relation tripartite :
La durée d'un contrat d’intérim dépend de la nature de la mission confiée au salarié intérimaire.
Ce contrat peut être établi avec un terme précis ou sans terme fixe, en fonction des besoins spécifiques de l’entreprise utilisatrice.
En général, il n'existe pas de durée minimale légale pour un contrat d’intérim, ce qui permet aux parties de convenir librement d’une mission d’une journée, d’une semaine, ou plus.
Cependant, pour des missions spécifiques, comme celles liées à une commande exceptionnelle à l’exportation, la durée minimale est fixée à 6 mois.
Le Code du travail impose des durées maximales pour les contrats d’intérim, y compris les renouvellements :
⚠️ Attention : le contrat intérimaire ne doit jamais viser à pourvoir durablement un poste lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise utilisatrice.
Le recours à un contrat de travail temporaire est possible dans plusieurs situations spécifiques.
Voici les principales conditions qui autorisent le recours à l'intérim :
Le contrat d’intérim peut être utilisé pour remplacer :
Il peut également couvrir la période avant la suppression définitive d'un poste.
Si l’entreprise fait face à une surcharge de travail, à un afflux de commandes, ou à un besoin temporaire de main-d'œuvre pour rattraper un retard, elle peut embaucher un intérimaire pour absorber cette hausse d’activité.
L'intérim est envisageable pour :
L’intérim permet également de remplacer des travailleurs non salariés, comme :
Une commande importante à destination de l’étranger peut justifier le recours à l’intérim pour respecter les délais et les obligations commerciales.
Lorsqu’une mission spécifique, non récurrente et sans lien avec l’activité principale de l’entreprise, doit être réalisée, l’intérim peut y répondre.
Si des travaux sont nécessaires pour prévenir des risques immédiats, l’intérim peut être employé pour effectuer ces interventions.
L’intérim peut être utilisé dans le cadre de la formation professionnelle, nécessitant la signature d’une convention avec l’agence de travail temporaire.
Le contrat de travail intérim peut aussi inclure une dimension de formation, comme dans le cadre :
La période d’essai dans un contrat d’intérim est possible, mais elle dépend de la durée du contrat. Elle peut être modulée par des conventions collectives ou des accords d’entreprise spécifiques.
En l'absence de dispositions particulières, la période d’essai maximale est fixée selon la durée du contrat d’intérim :
Dans un contrat d’intérim, le salaire d’un intérimaire doit être équivalent à celui d’un salarié permanent de l’entreprise, occupant un poste de même qualification et effectuant des tâches similaires.
Cela inclut :
🛠️ En pratique : les jours fériés sont payés aux intérimaires, sans qu'une ancienneté particulière ne soit requise, à condition que les salariés permanents de l’entreprise en bénéficient aussi.
Dans certains secteurs, comme le bâtiment et les travaux publics, les intérimaires reçoivent également une indemnité en cas d’arrêt de travail pour cause d’intempéries, sans conditions d’ancienneté. Ce qui assure une rémunération même dans des circonstances météorologiques défavorables.
Pour rédiger un contrat d’intérim, plusieurs éléments sont essentiels pour qu’il soit conforme et éviter sa requalification en CDI :
Il existe 2 types de contrats :
⚠️ Attention : le contrat doit être remis au salarié au plus tard dans les 2 jours ouvrables après sa mise à disposition dans l’entreprise utilisatrice.
Pour certaines missions, comme une commande exceptionnelle à l'export, une durée minimale de 6 mois peut être imposée.
Les contrats sans terme précis sont conclus pour une durée minimale librement déterminée.
Pendant un contrat d’intérim, le salarié intérimaire bénéficie des mêmes droits et des mêmes avantages que les autres salariés de l’entreprise où il effectue sa mission.
Cela signifie qu'il peut accéder aux divers avantages sociaux offerts par l’entreprise utilisatrice, comme :
Cette égalité de traitement s'applique non seulement en matière de rémunération et d’avantages, mais aussi en ce qui concerne :
📌 À retenir : l’intérimaire est pleinement intégré aux pratiques et aux conditions de travail de l’entreprise utilisatrice. Cependant, il reste administrativement lié à l’entreprise de travail temporaire (ETT) qui l’emploie officiellement et qui gère son contrat.
À la fin d'un contrat d'intérim, plusieurs formalités s’appliquent au salarié intérimaire.
L'entreprise de travail temporaire (ETT) doit remettre au salarié :
☝️ Bon à savoir : si un dispositif d’épargne salariale est en place, un récapitulatif des sommes épargnées peut également être fourni.
Le salarié intérimaire bénéficie d'une indemnité de fin de mission, aussi appelée prime de précarité. Cette prime représente au minimum 10 % de la rémunération brute totale perçue, incluant les éventuels renouvellements.
Toutefois, elle n'est pas versée dans certains cas, notamment :
Si l’entreprise utilisatrice décide d’embaucher l’intérimaire en CDI, le temps passé en mission au cours des 3 derniers mois est pris en compte pour :
Après la fin du contrat, un délai de carence peut être exigé avant de recruter un nouvel intérimaire ou un CDD sur le même poste.
Ce délai varie selon la durée du contrat :
🛠️ En pratique : ce délai peut être ajusté ou annulé dans certains cas. Par exemple pour des missions saisonnières, des travaux urgents, ou lorsque l’absence du salarié remplacé se poursuit.
Le renouvellement d’un contrat d’intérim est permis jusqu’à 2 fois, à condition que la durée totale, y compris les renouvellements, ne dépasse pas la limite maximale prévue par :
Pour être valide, les conditions de renouvellement doivent être stipulées dans le contrat initial ou officialisées par un avenant transmis et accepté par le salarié avant le terme du contrat.
La durée de la mission peut être ajustée sans renouvellement /
Il est possible avec un contrat d’intérim de demander une rupture anticipée initiée soit par l’employeur, soit par le salarié.
Celui-ci peut rompre le contrat pour :
Dans d'autres cas, l’employeur doit proposer un nouveau contrat de mission au salarié dans les 3 jours, sans modifier les éléments essentiels (qualification, rémunération, horaires).
Si le nouveau contrat est d'une durée inférieure à celle du contrat initial, l’employeur doit verser au salarié une indemnité correspondant aux salaires non perçus jusqu’au terme initial du contrat, y compris l’indemnité de fin de mission.
L’employeur doit également remettre au salarié :
L’intérimaire peut lui aussi rompre le contrat anticipé :
📌 À retenir : si le salarié rompt le contrat sans motif autorisé après la période d’essai, il peut être tenu de verser des dommages et intérêts à l’employeur.
Un CDD est un contrat signé directement entre l'employeur et le salarié pour une durée déterminée, tandis qu'un contrat d'intérim implique 3 parties : le salarié, l'entreprise de travail temporaire (ETT) qui l'embauche, et l’entreprise utilisatrice où il effectue sa mission. En intérim, l’ETT est responsable du contrat et de la rémunération, alors que le CDD est géré directement par l’employeur.
Oui, un intérimaire est libre de refuser une proposition de CDI à la fin de sa mission sans conséquence particulière. Ce refus ne l’empêche pas de continuer à travailler pour d’autres missions d’intérim.
L'intérim offre de la flexibilité, permettant de répondre aux besoins temporaires des entreprises tout en offrant aux salariés une diversité de missions et des opportunités rapides d'emploi. De plus, les intérimaires bénéficient des mêmes droits que les salariés permanents et reçoivent souvent une indemnité de fin de mission.
Principales sources législatives et réglementaires :
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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