
La nouvelle réglementation du contrat de stage
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Le contrat de travail à durée indéterminée intermittent, ou CDI intermittent, est un contrat qui permet de pourvoir des postes spécifiques, dans des domaines professionnels soumis à une forte saisonnalité. Le salarié alterne ainsi périodes travaillées et périodes non travaillées.
Adapté aux entreprises dont l’activité fluctue au cours de l’année, ce type de contrat de travail n’en est pas moins encadré par des modalités restrictives. Il est donc important de les respecter, sous peine de sanctions.
Mentions obligatoires, avantages et inconvénients, modes de rupture… Voici tout ce qu’il faut savoir sur le CDI intermittent !
Mini-Sommaire
Le CDI intermittent (CDII ou CD2I) est un contrat à durée indéterminée, qui constitue une alternative intéressante à la succession de contrats précaires. Il est conclu dans les secteurs qui connaissent de fortes variations d’activité sur l’année : tourisme, spectacle vivant, etc.
Le salarié sous contrat de travail intermittent alterne périodes travaillées et périodes non travaillées. Il bénéficie des mêmes droits et garanties qu’un salarié en CDI à temps complet. Il est généralement proposé au salarié pour pourvoir un emploi permanent qui, par nature, comporte une telle alternance d’activité. Il est par exemple adapté aux emplois de moniteurs de ski, animateurs dans les centres de vacances, certains emplois de formateurs, etc.
📌 À retenir : le CDI intermittent est un contrat particulier qui reste en vigueur pendant les périodes non travaillées. Seule son exécution est suspendue.
Le CDI intermittent présente des avantages et des inconvénients. En ce qui concerne les avantages du CDI intermittent, ce dernier est plus sécurisant pour le salarié qu’une succession de contrats temporaires. Il permet par ailleurs à l’employeur de fidéliser sa main-d'œuvre.
De plus, un salarié en CDI intermittent bénéficie des mêmes droits et garanties qu’un salarié en CDI classique : formation professionnelle, assurance maladie, jours fériés, etc. Il bénéficie en plus de certaines garanties spécifiques issues de la convention collective ou de l’accord signé par l'entreprise.
Du côté des inconvénients du CDI intermittent, ce contrat est soumis à des conditions strictes. En effet, ce type de contrat ne peut être conclu que dans certains secteurs d’activité limités. En outre, CDI intermittent et chômage ne font pas toujours très bon ménage, car les périodes non travaillées n’entrent pas dans le calcul des indemnités. La protection des salariés en CDI intermittent demeure donc incomplète en cas de perte d’emploi involontaire.
Le CDI intermittent ne peut être conclu que pour un emploi qui répond à des besoins permanents, mais qui suppose une alternance de périodes travaillées et de périodes chômées. C'est un contrat adapté aux secteurs qui connaissent d’importantes variations d’activité sur l’année (spectacle ou tourisme notamment).
En effet, la nature de l’activité dans ces secteurs ne permet pas de fixer précisément les périodes de travail et la répartition des heures de travail. Le CDI intermittent est donc généralement conclu pour des intermittents du spectacle ou des emplois ayant une saisonnalité.
La conclusion d’un tel contrat de travail suppose l’existence d’une convention, ou d’un accord collectif de branche étendu ou d’entreprise qui le prévoit expressément. Ainsi, un employeur ne peut pas, de sa propre initiative, proposer au salarié d’être embauché dans le cadre d’un CDI intermittent.
📝 À noter : la convention ou l’accord collectif ou d’entreprise désigne de façon précise les emplois permanents qui peuvent être pourvus par un CDI intermittent dans l’entreprise.
Il existe néanmoins une exception à ce principe : les entreprises adaptées peuvent conclure un CDI intermittent, même en l’absence de convention ou d’accord collectif de travail, à condition que ce contrat soit conclu avec un travailleur handicapé bénéficiaire de l’obligation d’emploi.
☝️ Bon à savoir : les travailleurs handicapés peuvent bénéficier de la RQTH. La reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé permet l'octroi de certains droits pour compenser les conséquences du handicap ou de la maladie et favoriser l’insertion professionnelle.
La durée du travail pour un CDI intermittent est fixée annuellement et précisée dans le contrat de travail. Cette durée du travail peut être dépassée dans la limite du tiers de cette durée, sauf accord du salarié. Par exemple, si un salarié est embauché pour 35 heures sur une période de 36 semaines sur l’année, sa durée de travail annuelle est de 1.260 heures. Il est possible de le faire travailler plus de 1.260 heures, dans la limite de 420 heures.
⚠️ Attention : le non-respect de cette limite au temps de travail est sanctionné pénalement par une amende de 1.500 euros.
Un salarié en CDI intermittent bénéficie des avantages liés aux heures supplémentaires et aux RTT s’il dépasse la durée légale ou conventionnelle du travail. Pour cela, il convient de se rapporter aux dispositions légales et conventionnelles sur le temps de travail, pour chaque semaine travaillée. Ces heures donnent lieu à des majorations de salaire.
Le contrat de travail à durée indéterminée intermittent doit obligatoirement être écrit. Les mentions obligatoires qui doivent figurer dans le contrat sont les suivantes :
☝️ Bon à savoir : les périodes de travail du salarié doivent apparaître sous la forme d’un calendrier annuel des périodes de travail, avec une alternance stricte entre les périodes de travail et les périodes chômées. Enfin, la distribution des heures de travail au sein des périodes travaillées devra être prévue par le contrat, ainsi qu’une indication des horaires de travail du salarié au cours des périodes travaillées.
Pour un CDI intermittent, le salaire est calculé chaque mois, en fonction des heures de travail effectuées. Même si un salarié intermittent est exclu du dispositif de la mensualisation, un lissage mensuel est toutefois possible si la convention ou l’accord collectif ou d’entreprise le prévoit. Le salarié perçoit alors un montant mensuel régulier sur 12 mois, indépendamment des heures réellement travaillées chaque mois.
☝️ Bon à savoir : pour calculer la rémunération du salarié en CDI intermittent, il convient de tenir compte de la détermination des droits liés à l’ancienneté. Les périodes non travaillées sont prises en compte en totalité pour calculer une indemnité de licenciement par exemple.
Un salarié en CDI intermittent bénéficie des mêmes droits que les salariés travaillant à temps plein. Ainsi, un CDI intermittent bénéficie des congés payés, de la formation professionnelle, des droits liés à l’ancienneté, etc. En ce qui concerne les droits conventionnels, des modalités spécifiques peuvent être prévues pour ce type de contrat.
En résumé, le salarié en CDI intermittent bénéficie d’un mélange de garanties spécifiques et légales du salarié à temps complet puisqu’il bénéficie à la fois :
❓ Question fréquente : pour CDI intermittent une période d’essai est-elle applicable ? Oui, une période d’essai légale ou conventionnelle peut être prévue au contrat.
Malgré les modalités spécifiques qui l’encadrent, le CDI intermittent reste avant tout un contrat à durée indéterminée. Le droit commun entourant la rupture du contrat de travail s’applique donc au CDI intermittent. Ainsi, il est possible de rompre un tel contrat de travail par les moyens suivants :
Outre des sanctions pénales, l’employeur qui a recours au contrat de travail intermittent sans en avoir le droit s’expose à la requalification de l’emploi intermittent en emploi à temps complet.
Le salarié peut ainsi intenter une action devant un Conseil de Prud’hommes, dès lors que :
La requalification du CDI intermittent à temps partiel en contrat à temps complet aura alors pour conséquence de redéfinir les horaires du travail du salarié, ainsi que d’ajuster son salaire pour que celui-ci corresponde à celui d’un salarié à temps complet. Une éventuelle redéfinition de la qualification du salarié est également possible.
Un CDII ou CD2I est un contrat de travail à durée indéterminée intermittent. Ce type de contrat combine les avantages spécifiques liés au statut du salarié et les dispositions légales d’un salarié à temps complet. La principale différence avec un CDI est la répartition du temps de travail puisque celle-ci fluctue sur l’année avec des périodes non travaillées pour un CDII, ce qui n’est pas le cas pour un contrat à durée indéterminée.
CDI intermittent et chômage ne sont pas parfaitement compatibles. En effet, le salarié cotise pour ses droits uniquement sur les périodes travaillées du CDI intermittent. Les périodes non travaillées ne sont pas prises en compte pour l’ouverture des droits au chômage. En outre, un salarié en CDI intermittent ne peut pas s’inscrire au chômage puisque son contrat est une garantie de contrat à long terme.
Outre le CDI dit "classique", il existe des CDI spéciaux : le CDI intermittent, le CDI intérimaire, et le CDI de chantier ou d’opération.
Principales sources législatives et réglementaires :
Note du document :
4,5 - 27 vote(s)
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
Vous avez des questions ?
Téléchargez notre guide gratuit sur la création d'entreprise
Ces articles pourraient aussi vous intéresser :
La nouvelle réglementation du contrat de stage
Quand recourir au CDD ?
CDD à terme imprécis : définition, fonctionnement et conséquences
Contrat d’intermittent du spectacle : tout ce qu’il faut savoir
CDI : le guide complet du contrat à durée indéterminée
Recruter un salarié : toutes les étapes
On a besoin de vous !
Si vous appréciez notre contenu, un avis sur Google nous aiderait énormément !