Devenir expert-comptable en France : notre guide
Comment devenir sage-femme en 2024 ?
Thomas Wittenmeyer
Diplômé de l'ESSEC Business School.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.
Devenir sage-femme nécessite d’allier compétences médicales et accompagnement humain. Ce métier essentiel consiste à suivre les femmes tout au long de leur grossesse, de l'accouchement, et dans les soins postnataux.
En quoi consiste le métier de sage-femme ? Qui peut devenir sage-femme ? Où exercer la profession de sage-femme ? Quel statut juridique pour devenir sage-femme à son compte ? Quelles formalités pour devenir sage-femme libérale ? Legalstart vous répond.
Mini-Sommaire
En quoi consiste le métier de sage-femme ?
Le métier de sage-femme, également ouvert aux hommes (bien qu'ils soient peu nombreux dans cette profession), est un rôle médical spécialisé dans l'accompagnement des femmes enceintes et dans la surveillance des grossesses normales. Les sages-femmes sont habilitées à poser des diagnostics et à prescrire des soins.
Leur mission commence dès la confirmation de la grossesse et se poursuit jusqu'à l'accouchement, en passant par le suivi prénatal et l'accompagnement psychologique des futures mères.
Tout au long de la grossesse :
- elles animent des séances de préparation à la naissance ;
- elles s'occupent des examens nécessaires (échographies, monitoring, etc.) ;
- et elles apportent un soutien constant aux patientes.
Lors de l'accouchement, les sages-femmes jouent un rôle important :
- elles surveillent le début du travail ;
- elles suivent son évolution ;
- et elles réalisent l'accouchement dans près de 90 % des cas.
Elles sont également responsables des soins immédiats au nouveau-né et de la surveillance post-accouchement de la mère, notamment en matière d'allaitement et de rééducation périnéale.
Outre l'accouchement, la sage-femme possède des compétences en matière de santé générale des femmes. Elle peut ainsi :
- assurer le suivi gynécologique préventif ;
- prescrire des contraceptifs ;
- suivre la ménopause ;
- et même réaliser des actes comme l'IVG médicamenteuse.
Elle intervient également dans les processus d'assistance médicale à la procréation.
📝 À noter : en cas de pathologies complexes, elle oriente ses patientes vers des spécialistes.
Qui peut devenir sage-femme ?
Les qualités pour devenir sage-femme
Le métier de sage-femme est exigeant et nécessite bien plus que des compétences médicales.
En effet, en plus de son expertise technique, la sage-femme accompagne les femmes tout au long de la grossesse, de l'accouchement, et parfois même au-delà. Pour exercer ce métier, certaines qualités personnelles sont indispensables afin de répondre aux besoins des patientes dans des moments souvent émotionnellement intenses.
Voici les principales qualités requises pour devenir sage-femme :
- empathie ;
- patience ;
- résistance physique et mentale ;
- réactivité ;
- capacité d’écoute ;
- pédagogie ;
- sang-froid ;
- sens des responsabilités ;
- esprit d’équipe ;
- et soutien psychologique.
La formation pour devenir sage-femme
Depuis 2020, la première étape pour accéder aux études pour être sage femme en France est d’intégrer l’une de ces deux voies :
- le PASS (Parcours d'accès spécifique santé) ;
- ou la L.AS (Licence accès santé).
Ces parcours permettent d’accéder à la deuxième année d’études en fonction des résultats obtenus.
Les études actuelles pour devenir sage-femme durent 6 ans :
- une première année en PASS ou en L.AS ;
- suivie de 4 ans dans une école de sages-femmes, rattachée à un CHU ;
- puis d’une dernière année de formation qui prépare les étudiants aux missions élargies du métier et à leur permettre d’obtenir le titre de docteur en maïeutique.
☝️ Bon à savoir : il est également possible de devenir sage femme en étant infirmière ou en étant un professionnel de santé. Pour cela, vous devez avoir 3 ans d’études supérieures pour rejoindre directement la deuxième ou la troisième année d’école de sages-femmes grâce à des passerelles.
Une fois le diplôme d’État obtenu, les sages-femmes peuvent aussi se spécialiser via des diplômes universitaires ou inter-universitaires dans des domaines comme la pédiatrie de maternité ou la gynécologie préventive.
Où exercer la profession de sage-femme ?
Les sages-femmes ont la possibilité d'exercer leur profession dans plusieurs environnements, que ce soit en tant que salariées dans des structures médicales ou en libéral.
Environ 80 % des sages-femmes travaillent dans des hôpitaux ou dans des cliniques privées. Dans ces cadres, elles sont salariées et s'occupent principalement :
- du suivi des grossesses ;
- du suivi des accouchements ;
- et des soins postnataux.
Elles interviennent dans des services de maternité, collaborant avec des équipes médicales et prenant en charge des accouchements, souvent avec des technologies médicales avancées.
Une autre option est l'exercice en libéral, choisi par environ 16 % des sages-femmes. Dans ce cadre, elles travaillent de manière autonome, souvent dans leur propre cabinet :
- elles y assurent le suivi des grossesses normales ;
- elles réalisent des consultations postnatales ;
- et elles proposent des séances de préparation à l'accouchement.
En tant que professionnelles indépendantes, elles doivent gérer leur activité comme une entreprise, avec toutes les responsabilités que cela implique. Y compris :
- la gestion des rendez-vous ;
- les relations avec les patientes ;
- et les aspects administratifs.
Enfin, certaines sages-femmes (environ 4 %) exercent dans des structures comme les centres de PMI (Protection maternelle et infantile) ou les centres de planification familiale. Dans ces lieux, leur rôle est davantage axé sur la prévention et l’éducation :
- elles accompagnent les femmes dans le suivi gynécologique de prévention ;
- elles proposent des consultations en matière de contraception ;
- et elles participent à des actions pédagogiques auprès des jeunes ou des futures mères.
Quel statut juridique pour devenir sage-femme à son compte ?
Lorsque vous envisagez d'exercer la profession de sage-femme en libéral, il est essentiel de choisir le statut juridique qui correspond le mieux à votre situation et à vos objectifs professionnels. Voici un aperçu des différentes options disponibles :
- l'entreprise individuelle (EI) ;
- l'entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) ;
- la société d’exercice libéral par actions simplifiée unipersonnelle (SELASU) ;
- la société d’exercice libéral à responsabilité limitée (SELARL) ;
- la société d’exercice libéral à forme anonyme (SELAFA) ;
- ou la société civile de moyens (SCM).
L'entreprise individuelle (EI)
Une sage-femme qui souhaite exercer en libéral peut opter pour le statut d'entreprise individuelle (EI). Ce choix est accessible sans avoir à fournir d’apport initial.
Depuis 2022, l’EI offre une meilleure protection du patrimoine personnel en cas de difficultés financières. Ce qui signifie que vos biens personnels sont protégés des créanciers en cas de dette professionnelle.
Toutefois, ce statut impose un fonctionnement individuel, sans possibilité d’intégrer des associés.
Les revenus générés sont soumis à l’impôt sur le revenu.
L'entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL)
Une autre option pour les sages-femmes qui souhaitent entreprendre seules est l’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL).
Ce statut permet de protéger le patrimoine personnel tout en offrant la possibilité de faire évoluer la structure vers une société plus grande en cas de besoin.
Le principal avantage est la flexibilité dans la gestion du capital, tout en étant soumis à l'impôt sur le revenu ou sur les sociétés, selon l’option choisie.
Ce statut est adapté aux sages-femmes souhaitant structurer leur activité de manière plus professionnelle tout en restant seules à la tête de l'entreprise.
La société d’exercice libéral par actions simplifiée unipersonnelle (SELASU)
Le statut de SELASU convient aussi à une sage-femme qui souhaite entreprendre en solo, mais avec une gestion plus formelle.
En tant que présidente de la SELASU, la sage-femme est assimilée à une salariée, ce qui implique de déclarer ses revenus dans la catégorie “traitements et salaires”.
Ce statut offre un cadre plus structuré, et permet d’accéder aux avantages sociaux des salariés, tels que la protection sociale.
Il est souvent préféré par celles et ceux qui veulent une gestion rigoureuse et souhaitent éventuellement faire évoluer leur activité.
La société d’exercice libéral à responsabilité limitée (SELARL)
La SELARL est idéale pour les sages-femmes qui souhaitent s'associer avec d'autres professionnels.
Elle permet de limiter la responsabilité de chaque associé au montant de leur apport, ce qui protège le patrimoine personnel.
Ce statut permet également de choisir parmi différents régimes de TVA, en fonction de la taille et du chiffre d’affaires du cabinet.
La SELARL est adaptée aux professionnels souhaitant ouvrir un cabinet collectif tout en assurant une bonne gestion des responsabilités et des finances.
La société d’exercice libéral à forme anonyme (SELAFA)
La SELAFA est une structure permettant aux sages-femmes de s’associer, mais aussi d’accueillir des investisseurs dans le capital, qui ne sont pas forcément des professionnels de la santé.
Ce statut est particulièrement intéressant pour les cabinets qui cherchent à lever des fonds ou à se développer à plus grande échelle, tout en limitant la responsabilité des associés au montant de leur apport.
La SELAFA est recommandée pour les projets de cabinets à plusieurs associés, avec une structure plus complexe, mais offrant plus de flexibilité financière.
La société civile de moyens (SCM)
La SCM est une solution idéale pour les sages-femmes qui souhaitent partager les coûts liés à l’exercice de leur profession sans se lier financièrement au niveau des revenus.
Ce statut permet de mutualiser les charges comme les loyers, les équipements ou les salaires, tout en maintenant l’indépendance de chaque professionnel.
La SCM est également pluridisciplinaire. Ce qui permet de s’associer avec d’autres professionnels de santé pour offrir une gamme de services complémentaires.
Quelles formalités pour devenir sage-femme libérale ?
Pour devenir sage femme libérale, les formalités nécessaires sont :
- obtenir le diplôme de sage-femme ;
- choisir son statut juridique ;
- effectuer les formalités administratives obligatoires ;
- créer son entreprise en fonction du statut juridique ;
- définir son lieu d’exercice ;
- et se constituer une patientèle.
Obtenir le diplôme de sage-femme
Avant de pouvoir exercer en libéral, il est indispensable d’obtenir un diplôme d'État de sage-femme après 6 années d’études dans une école de maïeutique.
Ce diplôme valide vos compétences médicales et permet de vous enregistrer auprès de l’Ordre des sages-femmes, une étape obligatoire pour exercer.
📌 À retenir : sans ce diplôme, il n’est pas possible de devenir sage-femme libérale.
Choisir son statut juridique
La première étape administrative pour devenir sage-femme libérale consiste à choisir un statut juridique adapté à votre activité parmi les options décrites précédemment :
- EI ;
- EURL ;
- SELASU ;
- SELARL ou SELAFA.
Effectuer les formalités administratives obligatoires
Une fois le statut juridique choisi, il est nécessaire de remplir plusieurs formalités administratives pour être en règle :
- s’inscrire auprès du Centre de Formalité des Entreprises (CFE) de l'URSSAF pour une EI, ou du greffe du tribunal de commerce pour les SEL ;
- s’enregistrer auprès de l’Ordre des sages-femmes pour obtenir un numéro RPPS (Répertoire partagé des professionnels de santé) ;
- s’affilier à la caisse d’assurance maladie pour permettre le remboursement des soins à vos patientes ;
- souscrire à une assurance responsabilité civile professionnelle ;
- et adhérer à la caisse de retraite CARCDSF.
Créer son entreprise en fonction du statut juridique
Lorsque vous décidez de devenir sage-femme libérale, les formalités varient en fonction du statut juridique que vous choisissez. Voici le détail des démarches selon les deux principaux statuts envisagés :
- l’entreprise individuelle (EI) ;
- et la société d’exercice libéral (SEL).
Entreprise individuelle (EI)
Voici les étapes à suivre pour la création d'une EI :
- s’immatriculer auprès de l’URSSAF ou du Centre de Formalités des Entreprises (CFE) ;
- recevoir un numéro SIRET ;
- et ouvrir un compte bancaire professionnel (non-obligatoire en dessous de 10.000 € de chiffre d’affaires).
Société d’Exercice Libéral (SEL)
Les formalités pour créer une SEL sont plus complexes et requièrent plusieurs étapes :
- Rédiger les statuts de la société en précisant l'objet social, le fonctionnement de l'entreprise, les responsabilités des associés, etc.
- Déterminer le montant du capital social à déposer sur un compte bancaire professionnel. Ce montant est fixé librement par les associés, mais il doit être cohérent avec la structure de la société.
- Ouvrir un compte bancaire dédié à l’activité de la SEL pour y déposer le capital social. Cela officialise le démarrage de votre société.
- Publier une annonce officielle dans un JAL (Journal d’annonces légales), indiquant la création de la société.
- S’immatriculer au greffe du tribunal de commerce via le CFE compétent. Vous recevrez ainsi un numéro SIRET pour la SEL.
- Et obtenir un numéro RPPS en s'inscrivant auprès de l'Ordre des sages-femmes pour exercer légalement.
Définir son lieu d’exercice
En tant que sage-femme libérale, plusieurs lieux d'exercice sont possibles :
- cabinet médical ;
- maison de santé pluriprofessionnelle (MSP) :
- ou domicile des patientes.
Se constituer une patientèle
La dernière étape pour exercer en tant que sage-femme libérale est de développer votre patientèle. Voici quelques stratégies :
- annoncer l'ouverture de votre cabinet dans la presse locale et auprès des autorités ;
- distribuer des cartes de visite dans les pharmacies et auprès d’autres professionnels de santé ;
- installer une plaque professionnelle à l’extérieur de votre cabinet ;
- créer un site internet et une fiche Google pour gagner en visibilité ;
- et favoriser le bouche-à-oreille.
FAQ
Quel bac pour devenir sage-femme ?
Pour devenir sage-femme, il est conseillé d'obtenir un bac général avec des spécialités scientifiques, comme les mathématiques, la physique-chimie, ou les sciences de la vie et de la Terre (SVT), car cela vous prépare aux études de santé. Après le bac, vous devrez intégrer un cursus de santé via le PASS (Parcours d'accès spécifique santé) ou la L.AS (Licence avec accès santé).
Quel est le salaire moyen d’une sage-femme ?
Le salaire d’une sage-femme varie selon son statut. Dans la fonction publique hospitalière, il se situe entre 2.231 € et 4.025 € bruts mensuel selon l'expérience et le grade. En libéral, une sage-femme gagne en moyenne 2.300 € bruts par mois.
Comment devenir sage-femme sans passer par médecine ?
Il est impossible de devenir sage-femme sans bac et sans passer par les études de santé, mais vous n'avez pas besoin de suivre un cursus de médecine classique. Il faut réussir la première année du PASS ou d'une L.AS, qui sont des voies spécifiques pour accéder aux études de sage-femme sans suivre le cursus médical de médecin.
Principales sources législatives et réglementaires :
- articles L4151-1 à L4152-9 - Code de la santé publique.
Thomas Wittenmeyer
Diplômé de l'ESSEC Business School.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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