Devenir expert-comptable en France : notre guide
Comment devenir orthophoniste en 2024 ?
Thomas Wittenmeyer
Diplômé de l'ESSEC Business School.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.
Devenir orthophoniste, c'est choisir un métier au service de la communication et du bien-être des patients. Ce professionnel de santé joue un rôle essentiel dans la rééducation des troubles du langage, de la parole et de la déglutition.
Avec une formation exigeante et des qualités humaines indispensables, l’orthophoniste accompagne chaque patient dans son parcours de soin.
En quoi consiste le métier d’orthophoniste ? Qui peut devenir orthophoniste ? Où exercer la profession d’orthophoniste ? Quel statut juridique pour devenir orthophoniste ? Quelles formalités pour devenir orthophoniste ? Legalstart répond à toutes vos questions.
Mini-Sommaire
En quoi consiste le métier d’orthophoniste ?
Le métier d'orthophoniste consiste à diagnostiquer, prévenir et traiter divers troubles de la communication et du langage. Qu'ils soient oraux ou écrits.
Les orthophonistes interviennent notamment sur :
- la dyslexie ;
- le bégaiement ;
- les retards de langage ;
- les troubles neurologiques (comme la maladie d'Alzheimer) ;
- les troubles du spectre autistique ;
- ou encore les handicaps liés à la surdité et aux maladies génétiques.
Lorsqu'un patient consulte un orthophoniste, celui-ci commence par réaliser un bilan orthophonique. Ce bilan permet d'évaluer l'étendue des troubles et d'orienter le traitement, qui peut inclure des exercices adaptés, ludiques et personnalisés pour chaque patient.
☝️ Bon à savoir : les orthophonistes interviennent aussi bien auprès des enfants en âge scolaire que des adultes, notamment suite à des traumatismes comme un AVC, ou des interventions chirurgicales.
Outre la rééducation, l'orthophoniste joue un rôle clé dans la prévention et la sensibilisation aux troubles du langage.
Il travaille souvent en collaboration avec d'autres professionnels de santé comme :
- des médecins ;
- des kinésithérapeutes ;
- ou des psychologues.
Qui peut devenir orthophoniste ?
Pour devenir orthophoniste, il faut remplir certaines conditions et posséder des qualités humaines essentielles.
Les qualités pour devenir orthophoniste
Pour être un bon orthophoniste, plusieurs qualités personnelles sont indispensables.
La patience
Les progrès des patients, qu’ils soient enfants ou adultes, peuvent être lents. Il est essentiel d’être patient pour encourager les patients à ne pas abandonner, même lorsque les résultats tardent à se manifester.
L’équilibre personnel
Ce métier peut être exigeant émotionnellement, notamment face à des situations complexes ou à des pathologies lourdes. Un bon orthophoniste doit savoir gérer ses émotions et maintenir un équilibre personnel solide.
La capacité d’écoute
L’orthophoniste travaille avec des personnes de tout âge et de tout milieu. Il doit être capable d’écouter attentivement chaque patient pour comprendre pleinement leurs difficultés. Une bonne communication permet d’instaurer un climat de confiance et de rassurer les patients qui peuvent se sentir vulnérables face à leurs troubles.
La créativité
Comme chaque patient est unique, les méthodes de traitement doivent être adaptées à chaque situation. La créativité permet d'inventer des exercices et des jeux motivants pour maintenir l'intérêt du patient, en particulier lorsque la rééducation est longue.
La formation continue
Les orthophonistes doivent s’informer régulièrement sur les dernières avancées dans leur domaine. Les pathologies évoluent, tout comme les techniques de rééducation, ce qui nécessite un apprentissage constant.
La formation pour devenir orthophoniste
Pour devenir orthophoniste, il est indispensable d'obtenir le certificat de capacité d'orthophoniste (CCO), un diplôme de niveau master qui se prépare en 5 ans.
🛠️ En pratique : ce cursus est proposé dans une vingtaine de centres de formation en France, souvent rattachés à des universités de médecine.
Pour devenir orthophoniste, les candidats doivent passer par la passerelle Parcoursup, où la sélection se fait sur dossier et entretien. Il est possible de devenir orthophoniste sans concours, mais le nombre de places disponibles est limité, fixé chaque année par un numerus clausus.
📝 À noter : pour 2024-2025, 980 places sont ouvertes.
La formation pour devenir orthophoniste est très complète. Elle inclut des cours théoriques sur des sujets tels que :
- l'anatomie ;
- la phonation ;
- la physique acoustique ;
- la linguistique ;
- et la psychologie.
Ces connaissances sont indispensables pour comprendre et traiter les divers troubles du langage et de la communication. Le cursus comprend aussi une part importante de pratique professionnelle pour préparer les futurs orthophonistes à la rééducation des patients.
L'admission dans cette formation est très compétitive, avec des taux de réussite au concours d'entrée variant entre 1,47 % et 11,19 % selon les écoles.
💡 Astuce : il est souvent conseillé de suivre une préparation au concours pour augmenter ses chances de succès, car les épreuves incluent des tests écrits, psychotechniques, et un entretien devant un jury.
Il est aussi possible de devenir orthophoniste par reconversion professionnelle.
Enfin, comme tout professionnel de santé, l'orthophoniste doit poursuivre une formation continue tout au long de sa carrière pour rester à jour avec les avancées médicales et les nouvelles techniques de rééducation.
Où exercer la profession d’orthophoniste ?
Voici les principaux lieux où un orthophoniste peut exercer sa profession :
- cabinet libéral (individuel ou en groupe) ;
- hôpitaux (publics ou privés) ;
- centres médico-psychologiques ;
- établissements scolaires spécialisés ;
- centres de rééducation (fonctionnelle ou neurologique) ;
- institutions pour personnes âgées (EHPAD, maisons de retraite) ;
- structures associatives (pour personnes en situation de handicap) ;
- crèches et haltes-garderies ;
- centres de protection maternelle et infantile (PMI) ;
- et cliniques spécialisées.
Chaque lieu d'exercice offre des approches et des types de patients variés, allant des enfants aux personnes âgées, selon les besoins de rééducation.
Quel statut juridique pour devenir orthophoniste ?
Il existe plusieurs statuts juridiques pour devenir orthophoniste :
- l’entreprise individuelle (EI) ;
- la société d’exercice libéral à associé unique (SELASU) ;
- la société d’exercice libéral unipersonnelle à responsabilité limitée (SELURL) ;
- la société civile de moyens (SCM) ;
- la société civile professionnelle (SCP) ;
- et la société d’exercice libéral à responsabilité limitée (SELARL).
L’Entreprise Individuelle (EI)
L’Entreprise Individuelle (EI) est une option simple et accessible pour l’orthophoniste qui souhaite exercer seul, sans s’associer à d’autres professionnels.
Ce statut permet une grande autonomie dans la gestion de son activité, avec une comptabilité allégée.
Le praticien bénéficie d’une protection de son patrimoine personnel, ce qui signifie que ses biens personnels ne sont pas menacés en cas de dettes liées à son activité professionnelle.
Cependant, l’orthophoniste est responsable de l'ensemble des obligations financières de son entreprise et doit prendre en charge les formalités de création.
La société d’exercice libéral à associé unique (SELASU)
La société d’exercice libéral à associé unique (SELASU) est un statut qui permet à l’orthophoniste d’exercer en solo tout en créant une société.
Ce statut a l'avantage de limiter la responsabilité de l’orthophoniste à ses apports en capital, ce qui protège son patrimoine personnel.
En optant pour ce statut, l’orthophoniste peut choisir de devenir salarié de sa propre société, ce qui lui permet de bénéficier de certains avantages sociaux.
En revanche, la création et la gestion de ce type de société sont plus complexes et nécessitent des formalités administratives et comptables plus importantes.
La société d’exercice libéral unipersonnelle à responsabilité limitée (SELURL)
La société d’exercice libéral unipersonnelle à responsabilité limitée (SELURL) est une autre option pour l'orthophoniste qui souhaite exercer seul, mais avec la structure d'une société.
Similaire à la SELASU, ce statut permet de limiter la responsabilité financière aux apports en capital.
L’avantage principal de ce type de société réside dans la protection du patrimoine personnel et une flexibilité de gestion.
Cependant, la création d’une SELURL implique des démarches administratives plus lourdes et des obligations comptables plus strictes, ce qui peut rendre sa gestion plus complexe.
La société civile de moyens (SCM)
La société civile de moyens (SCM) est idéale pour les orthophonistes qui souhaitent partager des locaux et du matériel avec d’autres professionnels de santé.
Chaque associé reste indépendant dans sa pratique et sa comptabilité, mais tous bénéficient de la mutualisation des coûts liés à l’installation et à l’exploitation.
Ce statut est avantageux pour réduire les dépenses, mais il implique une gestion administrative plus complexe, car les décisions doivent être prises en commun et la responsabilité des équipements partagée.
La société civile professionnelle (SCP)
La société civile professionnelle (SCP) permet à plusieurs orthophonistes de s’associer pour partager les bénéfices et la gestion financière de leur cabinet.
L’avantage principal de la SCP est qu’elle ne nécessite aucun capital minimum, et elle permet une répartition équitable des revenus entre les associés.
Cependant, les orthophonistes qui choisissent ce statut doivent être conscients que la gestion financière est conjointe et que la responsabilité est solidaire entre les associés, ce qui peut poser des problèmes en cas de désaccord.
La société d’exercice libéral à responsabilité limitée (SELARL)
Enfin, la société d’exercice libéral à responsabilité limitée (SELARL) offre aux orthophonistes la possibilité de s’associer tout en limitant leur responsabilité financière à leurs apports en capital.
Ce statut protège leur patrimoine personnel et permet de bénéficier d’un cadre juridique plus flexible pour la gestion du cabinet.
Toutefois, la création et la gestion d’une SELARL sont plus complexes et nécessitent des formalités administratives et comptables plus lourdes, ce qui peut représenter un défi pour ceux qui préfèrent une gestion simplifiée.
Quelles formalités pour devenir orthophoniste ?
Plusieurs formalités sont indispensables pour devenir orthophoniste :
- définir valider son projet d'ouvrir un cabinet d'orthophoniste ;
- établir un business plan ;
- choisir le statut juridique ;
- créer son entreprise ;
- prévoir le budget nécessaire ;
- prendre les assurances obligatoires ;
- fixer ses tarifs de consultation ;
- et choisir et aménager son cabinet.
Définir et valider son projet d'ouvrir un cabinet d'orthophoniste
Avant de lancer son activité, définissez un projet clair et réalisez une étude de marché.
Cela permet d’évaluer la demande pour les services orthophoniques dans la zone où vous souhaitez vous installer et d’analyser la concurrence.
Cette étape inclut également la recherche de spécialités sous-représentées (pédiatrique, neurologique, gériatrique, etc.) pour identifier un positionnement unique.
De plus, il faut déterminer un emplacement stratégique pour le cabinet et étudier les tarifs appliqués par les orthophonistes locaux afin de proposer des prix attractifs tout en garantissant la rentabilité.
Cette étude de marché doit aussi tenir compte des réseaux de santé existants et des opportunités de collaboration avec d’autres professionnels.
Établir un business plan
Un business plan est indispensable pour définir la viabilité du projet et convaincre les établissements financiers de soutenir la création du cabinet.
Ce document doit détailler :
- le concept du cabinet ;
- les services offerts ;
- et les prévisions financières, y compris les dépenses initiales, le chiffre d’affaires prévisionnel et les investissements nécessaires.
Il doit inclure l’étude de marché réalisée précédemment, les stratégies commerciales et la structure de l’entreprise (choix du statut juridique).
Choisir le statut juridique
Le choix du statut juridique est essentiel, car il détermine le cadre légal et fiscal du cabinet.
Plusieurs statuts sont possibles, comme :
- l’Entreprise Individuelle (EI) ;
- la SELASU ;
- ou la SELURL.
En cas de collaboration avec d’autres professionnels, des structures telles que :
- la Société Civile de Moyens (SCM) ;
- ou la Société d’Exercice Libéral à Responsabilité Limitée (SELARL) peuvent être choisies.
Le choix dépendra des objectifs de l’orthophoniste, du nombre d’associés, et de la volonté de limiter les responsabilités personnelles.
Créer son entreprise
Les formalités varient selon le statut choisi.
Pour une entreprise Individuelle, les démarches sont relativement simples :
- il suffit de s’inscrire en ligne sur le site de l’URSSAF ;
- et de déclarer son activité.
Pour une société (ex. SELASU ou SELARL), il est nécessaire de :
- rédiger les statuts ;
- ouvrir un compte professionnel ;
- et déposer le capital social.
Une publication dans un journal d’annonces légales est aussi requise, suivie de l’immatriculation au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS).
Une fois ces étapes complétées, l’orthophoniste doit :
- s’inscrire auprès de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) ;
- s’inscrire auprès de l'URSSAF ;
- et souscrire à la CARPIMKO, la caisse de retraite des auxiliaires médicaux.
Prévoir le budget nécessaire
L’installation d’un cabinet d’orthophoniste nécessite un investissement initial important.
Selon les équipements requis (matériel pédagogique, informatique, aménagement des locaux), le budget peut varier entre 30.000 € et 100.000 €.
À cela s’ajoutent :
- les frais de constitution de l’entreprise ;
- les charges liées à l’emplacement du cabinet ;
- ainsi que les éventuels coûts pour un véhicule professionnel, si l’orthophoniste prévoit des consultations à domicile.
🛠️ En pratique : il est également recommandé de prévoir une trésorerie suffisante pour couvrir les premiers mois d’activité.
Prendre les assurances obligatoires
En tant que professionnel de santé, l’orthophoniste doit souscrire à plusieurs assurances obligatoires.
La plus importante est l’assurance Responsabilité Civile Professionnelle (RCP), qui protège en cas de préjudice causé à un patient lors des séances.
Une assurance pour le local professionnel est également nécessaire pour couvrir les risques liés aux locaux (incendie, dégât des eaux, etc.).
Ces assurances sont indispensables pour exercer en toute légalité et garantir la sécurité de l’activité.
Fixer ses tarifs de consultation
Les orthophonistes conventionnés doivent respecter les tarifs définis par l’Assurance Maladie.
☝️ Bon à savoir : ces tarifs sont mis à jour régulièrement et varient selon le type de soin. Par exemple, une séance de rééducation des troubles du langage oral est facturée environ 31,46 €, tandis qu’une rééducation du trouble de la cognition mathématique coûte 28,34 €.
Choisir et aménager son cabinet
Le choix de l’emplacement du cabinet est stratégique. Il doit tenir compte de :
- l’accessibilité ;
- des coûts fonciers ;
- et de la densité de professionnels de santé dans la région (zones sur-dotées, sous-dotées, etc.).
Un emplacement proche d’autres praticiens susceptibles de recommander les services orthophoniques, comme des médecins généralistes ou des pédiatres, est idéal.
Une fois l’emplacement défini, l’orthophoniste doit aménager les locaux de façon à accueillir les patients dans un espace à la fois fonctionnel, accueillant et conforme aux normes en vigueur pour les établissements recevant du public.
FAQ
Quel est le salaire moyen d’un orthophoniste ?
Le salaire moyen d’un orthophoniste varie en fonction du mode d'exercice. En libéral, un orthophoniste peut gagner entre 2.300 € et 3.000 € par mois, voire plus dans certaines zones sous-dotées. Tandis que les orthophonistes salariés touchent souvent un salaire inférieur, autour de 1.800 € à 2.500 € brut mensuel.
Quel bac pour devenir orthophoniste ?
Il n'y a pas de bac spécifique requis, mais les profils scientifiques ou littéraires sont souvent privilégiés. Un bac général (option scientifique, littéraire, ou avec une spécialité en sciences humaines) est recommandé pour accéder aux études d'orthophonie.
Quelles sont les études pour devenir orthophoniste ?
Les études pour devenir orthophoniste durent 5 ans et aboutissent à l'obtention du certificat de capacité d’orthophoniste (CCO), un diplôme de niveau master. La formation se fait dans des centres spécialisés rattachés à des UFR de médecine.
Principales sources législatives et réglementaires :
- articles L526-22 à L526-26 - Code de commerce ;
- articles R4113-1 à R4113-25 - Code de la santé publique ;
- loi n°90-1258 du 31 décembre 1990 relative à l'exercice sous forme de sociétés des professions libérales soumises à un statut législatif ou réglementaire ou dont le titre est protégé et aux sociétés de participations financières de professions libérales.
Thomas Wittenmeyer
Diplômé de l'ESSEC Business School.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
Vous souhaitez devenir orthophoniste ?
Téléchargez notre guide gratuit sur la création d'entreprise
Ces articles pourraient aussi vous intéresser :
-
Découvrez comment devenir expert-comptable en France : formations, missions, différences avec le comptable, et guide pour exercer à son compte.
-
Exercer une profession libérale : le guide 2024
Vous envisagez d’exercer une profession libérale ? Découvrez la liste des professions libérales et les statuts les mieux adaptés.Lire la suite -
Infirmière libérale : le guide pour se lancer
Vous êtes infirmière et vous envisagez de devenir infirmière libérale ? Quelles sont les conditions et les démarches à accomplir ? On vous explique tout.Lire la suite -
Comment devenir sexologue : le guide complet
Vous ne savez pas comment devenir sexologue ? Vous trouverez ici toutes les informations que vous cherchez : les diplômes nécessaires, le salaire moyen…Lire la suite -
SELARL : définition, caractéristiques et création
Qu'est-ce qu'une SELARL ? Dans quelles circonstances choisir cette forme juridique ? Quelles sont ses spécificités ? Legalstart vous explique.Lire la suite -
SELASU : définition, caractéristiques et création
Optimisez votre statut professionnel avec la SELASU, idéale pour les entrepreneurs libéraux cherchant responsabilité limitée et une gestion simplifiée.Lire la suite