Devenir expert-comptable en France : notre guide
Comment devenir formateur en 2024 ? Le guide pour se lancer
Thomas Wittenmeyer
Diplômé de l'ESSEC Business School.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.
Devenir formateur est une voie professionnelle qui attire de plus en plus de personnes souhaitant partager leur expertise et accompagner les autres dans leur développement. Accessible à tous, ce métier permet de transmettre des compétences, aussi bien en présentiel qu'en ligne.
En quoi consiste le métier de formateur ? Qui peut devenir formateur ? Devenir formateur en tant que salarié ou qu’indépendant ? Quel statut juridique pour devenir formateur indépendant ? Quelles formalités pour devenir formateur à son compte ? Legalstart répond à toutes vos questions.
Mini-Sommaire
En quoi consiste le métier de formateur ?
Le métier de formateur consiste à transmettre des connaissances et des compétences à des adultes ou à des jeunes, généralement dans un cadre professionnel. Il peut s'agir de formations théoriques ou pratiques, adaptées aux besoins des apprenants, qu'ils soient en quête de perfectionnement dans leur domaine actuel ou en reconversion professionnelle.
Le formateur a pour mission :
- de concevoir des supports pédagogiques (comme des cours, des exercices, et des évaluations) ;
- d’animer des sessions de formation ;
- et de s’assurer que ses méthodes répondent aux attentes du public.
Ses interventions peuvent prendre plusieurs formes :
- coaching individuel ;
- formation en groupe ;
- e-learning ou présentiel.
Il doit constamment ajuster son approche pour s’adapter aux besoins variés de ses apprenants.
En plus de transmettre ses connaissances, le formateur doit :
- évaluer les progrès de ses élèves ;
- ajuster ses méthodes d’enseignement en fonction des retours ;
- et créer un environnement d’apprentissage propice où chacun se sent en confiance pour progresser.
Qui peut devenir formateur ?
Les qualités pour devenir formateur
Pour être un formateur efficace, plusieurs qualités sont indispensables. Le professionnel doit être :
- maîtrise des outils numériques ;
- pédagogie ;
- patience ;
- bonne communication ;
- empathie ;
- à l’écoute ;
- adaptabilité ;
- créativité ;
- organisation ;
- autonomie ;
- dynamisme ;
- bon relationnel ;
- capacité à parler en public
- bienveillance ;
- et disponibilité.
La formation pour devenir formateur
Devenir formateur ne requiert pas de diplôme spécifique. Cependant, cela nécessite une solide expertise dans le domaine enseigné.
📌 À retenir : la loi ne rend pas obligatoire un parcours académique particulier pour exercer cette profession, sauf dans certains domaines réglementés (par exemple, la conduite de véhicules ou la manipulation de produits dangereux).
Toutefois, pour améliorer son employabilité et offrir des formations de qualité, il est souvent recommandé de suivre une formation de formateur. C’est le cas par exemple du diplôme FPA (formateur professionnel d'adultes) qui permet d'acquérir des compétences pédagogiques indispensables.
Si aucune certification n’est légalement exigée, de nombreux employeurs privilégient des formateurs ayant suivi des formations certifiantes, notamment celles reconnues par l’État ou éligibles au CPF (compte personnel de formation).
🛠️ En pratique : ces formations renforcent la crédibilité du formateur et peuvent faire la différence lors d’un recrutement. Elles couvrent à la fois les aspects pédagogiques et les méthodes d’évaluation, garantissant ainsi une transmission des savoirs efficace.
Les formations certifiantes, soumises à des évaluations devant un jury, sont de plus en plus demandées avec la mise en place de la certification Qualiopi en 2022. Celle-ci exige des organismes de formation qu’ils justifient de la qualification professionnelle de leurs formateurs, surtout s’ils travaillent avec des financements publics ou mutualisés.
Ainsi, bien que tout le monde puisse devenir formateur, il est recommandé de se former pour mieux maîtriser les outils pédagogiques et répondre aux exigences croissantes du marché de la formation.
Devenir formateur : salarié ou indépendant ?
Devenir formateur peut se faire sous deux principales formes : salarié ou indépendant.
Formateur salarié
Le formateur salarié travaille pour un organisme de formation. Ce type de contrat offre une stabilité salariale et des avantages sociaux, mais il est de plus en plus rare. Les grandes structures peuvent encore recruter des formateurs salariés, mais cela implique souvent de pouvoir dispenser plusieurs types de formation pour répondre aux différents besoins de l’organisme.
En tant que salarié, vous n'avez pas à vous occuper de la gestion administrative, de la facturation, ni de la recherche de clients. Cependant, la flexibilité est limitée, car le formateur salarié doit suivre le programme et les conditions imposées par l'employeur.
Formateur indépendant
Ce statut offre beaucoup plus de liberté, mais implique des responsabilités supplémentaires. En tant qu’indépendant, vous :
- choisissez vos missions ;
- fixez vos tarifs ;
- et gérez vos propres horaires.
Toutefois, vous devez vous occuper :
- du démarchage commercial pour trouver vos clients ;
- de la création des formations ;
- et de la gestion administrative (facturation, suivi client, etc.).
Il est aussi nécessaire d'obtenir un numéro d'enregistrement auprès du préfet pour être reconnu comme formateur. Et, si vos revenus le justifient, de produire un bilan pédagogique et financier annuel. De plus, pour accéder à certains financements publics, vous devrez obtenir la certification Qualiopi.
Quel statut juridique pour devenir formateur indépendant ?
Pour devenir formateur indépendant, plusieurs options s'offrent à vous :
- auto-entrepreneur ;
- entreprise individuelle ;
- SASU ou EURL ;
- ou portage salarial.
Auto-entrepreneur
Le statut de micro-entrepreneur (ou auto-entrepreneur) est l'une des options les plus simples pour se lancer en tant que formateur indépendant. Il offre une gestion administrative allégée et permet de bénéficier d'un régime social simplifié.
Cependant, ce statut est soumis à un plafond de chiffre d'affaires, qui est actuellement de 77.700 € pour les prestations de services. En dessous de ce seuil, vous êtes exonéré de TVA et vous pouvez bénéficier de charges sociales réduites, avec la possibilité d'obtenir des aides comme l'ACRE.
Les inconvénients incluent une faible protection sociale et l'impossibilité de déduire ses frais professionnels, car vous bénéficiez d’un abattement forfaitaire sur vos revenus. De plus, ce régime limite vos perspectives de croissance à cause du plafond de chiffre d'affaires.
Entreprise individuelle
Si vous dépassez le plafond de la micro-entreprise ou si vous souhaitez avoir la possibilité de déduire vos frais professionnels, l'entreprise individuelle est une alternative.
Vous exercez en votre nom propre, ce qui vous permet de garder un contrôle total sur votre activité et d'avoir une comptabilité plus souple. Ce statut vous permet également de déduire vos charges, mais il reste associé à une imposition sur le revenu.
Cependant, les cotisations sociales sont plus élevées, et la protection sociale reste faible, avec notamment l'absence de couverture chômage.
⚠️ Attention : votre patrimoine personnel peut être mis en jeu en cas de difficultés financières, à moins d’opter pour des solutions de séparation des biens comme la déclaration d’insaisissabilité.
SASU ou EURL
Pour ceux qui souhaitent une protection juridique accrue et des perspectives de développement, la création d'une société unipersonnelle, comme la SASU (société par actions simplifiée unipersonnelle) ou l’EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée), est une option intéressante.
Ce type de structure permet de limiter votre responsabilité au capital social investi, protégeant ainsi votre patrimoine personnel.
En créant une société, vous pouvez déduire toutes vos charges et frais professionnels.
Toutefois, la création d’une société est plus complexe et coûteuse en termes de formalités administratives et de gestion comptable. Vous devrez également payer des cotisations sociales plus élevées si vous optez pour le régime assimilé salarié (SASU), et vous n'aurez pas droit aux allocations chômage en cas de cessation d'activité.
Portage salarial
Le portage salarial est une option hybride qui permet de cumuler les avantages de l'indépendance avec la sécurité du statut de salarié.
En tant que formateur porté, vous signez un contrat avec une société de portage qui se charge de la gestion administrative, fiscale et comptable de votre activité. Vous êtes salarié de la société de portage et bénéficiez donc d'une protection sociale complète (chômage, retraite, mutuelle).
Le principal inconvénient du portage salarial est son coût. La société de portage prélève généralement entre 8 % et 15 % de votre chiffre d'affaires en frais de gestion. De plus, les cotisations sociales sont élevées, similaires à celles d’un salarié.
Quelles formalités pour devenir formateur à son compte ?
Voici les principales formalités à accomplir pour devenir formateur pour adulte à son compte :
- poser les bases de votre projet ;
- déterminer les savoirs à enseigner ;
- formalités de création d’entreprise selon le statut choisi ;
- obtenir un numéro de déclaration d’activité ;
- respecter les obligations administratives et légales ;
- et développer votre réseau et trouver des clients.
1. Poser les bases de votre projet
La première étape consiste à bien définir votre projet en tant que formateur indépendant. Il est essentiel de faire un bilan de vos compétences et de déterminer les domaines dans lesquels vous souhaitez enseigner. Vous devez identifier votre spécialité et savoir quel type de formation vous êtes capable de proposer (formation en ligne, en présentiel, etc.).
Cette étape vous permettra de bien cibler votre futur marché et d’adapter votre offre aux besoins des entreprises ou des particuliers.
2. Déterminer les savoirs à enseigner
Une fois votre projet défini, listez les compétences et les savoirs que vous allez transmettre. Ceux-ci peuvent provenir de votre expérience professionnelle ou de vos passions personnelles. C'est cette expertise qui sera au cœur de votre activité de formateur.
N’hésitez pas à vous former à la pédagogie, car être expert dans un domaine ne garantit pas toujours la capacité à enseigner de manière efficace. Le diplôme de formateur professionnel d'adultes (FPA) peut vous aider à acquérir ces compétences.
3. Formalités de création d’entreprise selon le statut choisi
Le choix du statut juridique influence les démarches de création de votre entreprise.
Micro-entrepreneur
Pour créer votre micro entreprise, vous devez :
- vous inscrire en ligne sur le site de l'URSSAF ;
- faire une déclaration de début d'activité (remplir un formulaire) ;
- et recevoir votre numéro SIRET pour exercer l’activité.
Entreprise individuelle
Pour l’entreprise individuelle, les étapes sont :
- remplir le formulaire P0 pour la déclaration d’activité ;
- déposer le dossier au Centre de formalités des entreprises (CFE) ;
- demander (si besoin) une déclaration d'insaisissabilité pour protéger vos biens personnels ;
- et recevoir votre numéro SIRET pour débuter votre activité.
SASU ou EURL
Si vous optez pour une société unipersonnelle, les formalités sont plus complexes :
- rédiger les statuts de la société ;
- déposer le capital social sur un compte bancaire dédié ;
- publier un avis de constitution dans un journal d'annonces légales ;
- remplir et déposer un dossier de création auprès du Centre de formalités des entreprises (CFE) ;
- enregistrer la société auprès du greffe du tribunal de commerce ;
- et réceptionner le Kbis (document officiel d’immatriculation) pour démarrer votre activité.
4. Obtenir un numéro de déclaration d’activité
Une fois votre entreprise créée, vous devez obtenir un numéro de déclaration d'activité de formateur.
📌 À retenir : ce numéro est obligatoire pour pouvoir exercer en tant que formateur indépendant.
Vous avez 3 mois après la signature de votre premier contrat de formation pour envoyer une déclaration d'activité à la DREETS de votre région. Cette démarche est essentielle pour être reconnu officiellement comme prestataire de formation.
5. Respecter les obligations administratives et légales
Chaque année, vous devrez fournir un bilan pédagogique et financier (BPF) si votre chiffre d’affaires annuel dépasse 15.244 € HT. Ce bilan retrace vos activités de formation de l'année écoulée et doit être soumis avant le 30 avril.
Enfin, si vous souhaitez rendre vos formations éligibles à des financements publics ou mutualisés, vous devrez obtenir la certification Qualiopi pour devenir formateur certifié. Celle-ci est obligatoire depuis janvier 2022 et nécessite le respect de critères qualité stricts.
6. Développer votre réseau et trouver des clients
Comment se lancer en tant que formateur ? Pour réussir en tant que formateur indépendant, il est essentiel de développer votre réseau professionnel et de bien vous positionner sur le marché :
- utilisez des plateformes dédiées aux formateurs et formateurs-consultants pour postuler à des missions ;
- multipliez les canaux de prospection (réseaux sociaux, forums, etc.) ;
- participez à des événements professionnels pour vous rendre visible ;
- créez un site internet, etc.
FAQ
Quel diplôme pour devenir formateur ?
Aucun diplôme spécifique n'est obligatoire pour devenir formateur. Toutefois, il est conseillé de suivre des formations comme le diplôme de Formateur professionnel d'adultes (FPA) pour acquérir des compétences pédagogiques et augmenter son employabilité.
Quel est le salaire moyen d’un formateur ?
Le salaire moyen d’un formateur en France est d’environ 3.100 € bruts par mois, mais cela peut varier en fonction de l'expérience, du domaine d’expertise et de l'employeur. Les formateurs débutants ou dans certains secteurs peuvent gagner moins, tandis que les plus expérimentés peuvent atteindre des revenus plus élevés.
Comment devenir formateur agréé ?
Pour devenir formateur agréé, il faut d'abord obtenir un numéro de déclaration d’activité auprès de la DREETS en déposant un dossier après la première formation. Ensuite, il est nécessaire de respecter certaines obligations administratives, comme le bilan pédagogique et financier annuel, et d'obtenir la certification Qualiopi si les formations doivent être éligibles à des financements publics.
Principales sources législatives et réglementaires :
- arrêté du 31 mai 2023 portant diverses mesures en matière de certification qualité des organismes de formation ;
- décret n° 2023-1396 du 28 décembre 2023 relatif à l'activité des organismes certificateurs et au contrôle exercé par les organismes financeurs en matière de formation professionnelle.
Thomas Wittenmeyer
Diplômé de l'ESSEC Business School.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
Vous souhaitez devenir formateur ?
Téléchargez notre guide gratuit sur la création d'entreprise
Ces articles pourraient aussi vous intéresser :
-
Découvrez comment devenir expert-comptable en France : formations, missions, différences avec le comptable, et guide pour exercer à son compte.
-
Exercer une profession libérale : le guide 2024
Vous envisagez d’exercer une profession libérale ? Découvrez la liste des professions libérales et les statuts les mieux adaptés.Lire la suite -
Infirmière libérale : le guide pour se lancer
Vous êtes infirmière et vous envisagez de devenir infirmière libérale ? Quelles sont les conditions et les démarches à accomplir ? On vous explique tout.Lire la suite -
Comment devenir sexologue : le guide complet
Vous ne savez pas comment devenir sexologue ? Vous trouverez ici toutes les informations que vous cherchez : les diplômes nécessaires, le salaire moyen…Lire la suite -
SELARL : définition, caractéristiques et création
Qu'est-ce qu'une SELARL ? Dans quelles circonstances choisir cette forme juridique ? Quelles sont ses spécificités ? Legalstart vous explique.Lire la suite -
SELASU : définition, caractéristiques et création
Optimisez votre statut professionnel avec la SELASU, idéale pour les entrepreneurs libéraux cherchant responsabilité limitée et une gestion simplifiée.Lire la suite