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Fiches pratiques Exercer un métier Professions libérales Comment devenir chirurgien ? Toutes les étapes à suivre

Comment devenir chirurgien ? Toutes les étapes à suivre

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Thomas Wittenmeyer

Diplômé de l'ESSEC Business School.


Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.

La chirurgie fait partie des professions les plus difficiles de la médecine. Si le professionnel pratique des interventions chirurgicales, il effectue également un suivi de ses patients, et peut être amené à donner des cours ou rédiger des articles scientifiques. 

En quoi consiste ce métier ? Qui est apte à le pratiquer ? Dans quelles structures est-il possible de l’exercer ? Quel statut juridique privilégier pour être indépendant ? Quelles sont alors les formalités à accomplir pour monter son entreprise ? Legalstart répond à vos interrogations si vous envisagez de devenir chirurgien.

Mini-Sommaire

En quoi consiste le métier de chirurgien ?

Un chirurgien est un professionnel de la médecine qui pratique des opérations chirurgicales. Au cours d’une intervention, il peut être amené à soigner des infections, réparer des fractures, effectuer des transplantations ou encore poser des prothèses. 

En dehors de cette pratique chirurgicale, le professionnel mène :

  • un suivi de ses patients, que ce soit lors d’une première consultation ou d’un rendez-vous postopératoire ;
  • l’organisation des interventions chirurgicales (constitution de l’équipe, présentation du cas médical, réservation du bloc opératoire, etc.) ;
  • des analyses et des diagnostics face aux problématiques rencontrées par ses patients ;
  • des recherches et des publications d’articles scientifiques ;
  • un enseignement auprès des étudiants en médecine, lorsqu’il exerce dans un centre hospitalier universitaire (CHU). 

Un chirurgien est spécialisé dans un domaine spécifique. Il peut notamment devenir :

  • chirurgien général, intervenant sur des problématiques liées à l’abdomen et au tube digestif ;
  • chirurgien orthopédique, spécialisé dans les traumatismes du squelette ;
  • chirurgien neurologue, en charge du système nerveux central et périphérique (cerveau, colonne vertébrale, lésions cérébrales, etc.) ;
  • chirurgien gastro-entérologue, responsable des maladies du tube digestif ;
  • chirurgien urologue, spécialisé dans l’appareil uro-génital ;
  • chirurgien en stomatologie, responsable des troubles de la bouche et des dents ;
  • chirurgien cardiaque, qui s’occupe de traiter les problématiques du cœur et des gros vaisseaux thoraciques ;
  • chirurgien pédiatrique, qui prend en charge exclusivement les bébés et les enfants.

Cette liste n’est pas exhaustive, car il existe de très nombreuses spécialités. 

Un chirurgien peut évoluer au fil de sa carrière. Il peut être amené à diriger une équipe, en devenant chef de service, voire à diriger une clinique ou un centre hospitalier.

Qui peut devenir chirurgien ?

Le métier de chirurgien est très exigeant. Les études sont particulièrement longues, et le professionnel doit faire preuve d’une grande connaissance technique et d’un véritable sang-froid face aux situations qu’il rencontre.

Les qualités pour devenir chirurgien

La chirurgie est une voie particulièrement complexe et rigoureuse. La personne doit tout d’abord faire preuve d’une grande détermination, car les études durent longtemps et sont particulièrement difficiles. 

La maîtrise de soi est aussi essentielle, parce que les journées de travail sont longues et intenses. Par ailleurs, le chirurgien exerce une profession avec de hautes responsabilités, et toute erreur pourrait avoir de lourdes conséquences sur la santé et la vie des patients. Il doit donc faire preuve d’une grande précision technique et d’une connaissance approfondie de la physiologie et de l’anatomie humaine. 

Le chirurgien doit aussi nouer une relation de confiance avec sa patientèle. C’est pourquoi il doit pouvoir faire preuve d’écoute et d’empathie face aux situations qu’il rencontre. D’ailleurs, certains professionnels se forment d’ailleurs aussi à la psychologie humaine pour accompagner au mieux leurs patients. 

Ce professionnel de la santé doit aussi être capable de communiquer avec clarté auprès de ses patients, en prenant soin de vulgariser les termes techniques. Le sens du travail d’équipe est aussi essentiel, afin de collaborer en confiance avec ses collègues et de mener une transmission fluide des dossiers des clients. 

Enfin, le chirurgien doit faire preuve de curiosité. Il mène une veille continue sur l’évolution des connaissances du corps humain et des pratiques médicales.

La formation pour devenir chirurgien

Si vous vous demandez combien d’années d’études sont nécessaires pour devenir chirurgien, sachez qu’elles durent entre 12 et 15 ans après le bac. Il est fortement recommandé de passer un bac scientifique, avant de s’inscrire en médecine. 

Les études de médecine se nomment à présent cursus MOPP (Médecine, Maïeutique, Odontologie, Pharmacie). L’étudiant s’inscrit alors au choix dans une licence “accès à la santé” (L.AS) ou en Parcours spécifique “accès à la santé (PASS)”. Au terme de la 1ʳᵉ année, il passe un concours très sélectif pour avoir la possibilité de poursuivre ses études. 

S’il est accepté, l’étudiant en chirurgie poursuit 5 ans d’études de médecine, puis 5 ans en internat de chirurgie. Au terme de ses études, il passe un Diplôme d'Études Spécialisées en Chirurgie Générale (DES). Il doit aussi mener une thèse pour obtenir son titre de docteur en chirurgie. 

Enfin, le professionnel est amené à se spécialiser dans une branche spécifique, comme la chirurgie vasculaire, orthopédique, viscérale, ou encore infantile. Ce parcours dure deux années supplémentaires. Il passe ensuite un Diplôme d'Études Spécialisées Complémentaires (DESC).

Où exercer la profession de chirurgien ?

Un chirurgien exerce principalement son activité dans un milieu hospitalier ou au sein d’une clinique privée, et parfois dans un cabinet. 

C’est ainsi que le chirurgien peut pratiquer sa profession sous deux statuts :

  • En tant que salarié, le professionnel est employé par une structure médicale, comme une clinique. À l’hôpital, il dispose d’un statut de praticien hospitalier, et non de fonctionnaire.
  • En tant que professionnel libéral. Il peut exercer au sein d’une clinique privée, d’une maison de santé ou encore d’un cabinet médical. Il est alors payé à l’acte pratiqué.

📝 À noter : près d’un quart des chirurgiens disposent d’une activité mixte.

Un chirurgien qui exerce en libéral au sein d’un cabinet effectue essentiellement des consultations et des suivis. Les interventions sont ensuite menées au sein d’un hôpital ou d’une clinique privée, qui possèdent le matériel nécessaire pour réaliser des opérations. Dans ce cas, le professionnel verse alors une redevance à la structure pour pouvoir utiliser ses services et ses locaux.

☝️ Bon à savoir : un contrat fixe les règles de la redevance. Elle correspond en moyenne à 4 à 10 % des honoraires du professionnel de santé.

Plus rarement, le chirurgien pratique ses opérations dans son cabinet. Seules quelques spécialités, comme la chirurgie orale ou l’ophtalmologie, ont la possibilité de le faire. 

Le lieu d’exercice dépend ainsi beaucoup de la spécialisation du chirurgien.

Quel statut juridique pour devenir chirurgien indépendant ?

Un chirurgien désirant se lancer en tant qu’indépendant a la possibilité de choisir les statuts juridiques suivants :

  • l’entreprise individuelle ;
  • la société d’exercice libérale ;
  • la société civile de moyen ;
  • la société interprofessionnelle de soins ambulatoires.

L’entreprise individuelle

L’entreprise individuelle (EI) est intéressante pour les professionnels désirant exercer seuls au sein de leur structure. Ce régime offre une création et une gestion simplifiée par rapport à celles des sociétés. Aucun apport en capital n’est requis, et il n’y a pas de statuts à rédiger.

⚠️ Attention : un chirurgien ne peut pas demander à être soumis au régime de la micro-entreprise. Il dépend obligatoirement du régime réel.

Cependant, ce statut n’est pas adapté si vous envisagez de vous associer. De même, il est plus difficile d’obtenir des prêts bancaires qu’avec une société.

La société d’exercice libéral (SEL)

Il s’agit d’une société de capitaux à destination des professionnels libéraux, qu’ils exercent une activité réglementée ou non. Elle est intéressante pour les professionnels de santé qui désirent s’associer. Leur responsabilité est limitée à la hauteur de leurs apports, et ils peuvent faire appel à des capitaux extérieurs en cas de difficultés financières ou lorsqu’ils désirent mener des investissements. Enfin, ils partagent les bénéfices et les pertes de leur société. 

Néanmoins, le coût de création de cette société est plus élevé que celui d’une entreprise individuelle. De plus, les SEL sont des entreprises avec des obligations comptables et fiscales spécifiques. Il est courant de devoir faire appel à des professionnels extérieurs pour gérer la comptabilité et la fiscalité de la structure.

☝️ Bon à savoir : il existe plusieurs types de SEL, qui constituent des adaptations d’autres formes juridiques aux spécificités des activités libérales. Il est ainsi possible de citer la société d'exercice libéral à forme anonyme (SELAFA), la société d'exercice libéral à responsabilité limitée (SELARL), la société d'exercice libéral par actions simplifiée (SELAS) et la société d'exercice libéral en commandite par actions (SELCA).

La Société Civile de Moyens (SCM)

La société civile de moyens (SCM) a la particularité de proposer une mise en commun des ressources et des charges liées à une structure, tout en offrant la possibilité de gérer son entreprise indépendamment de celle des autres. Les professionnels de santé partagent ainsi les dépenses liées à l’exploitation d’un local, de son équipement et de potentiels personnels administratifs. Ils ont aussi l’occasion de partager leur expertise et de collaborer. 

Néanmoins, il est impératif de bien s’entendre avec les autres professionnels, car il est nécessaire de prendre collectivement des décisions relatives à la gestion de la structure et du matériel qu’elle inclut. Ce statut juridique comporte également une certaine complexité en matière d’administration et de comptabilité.

La société interprofessionnelle de soins ambulatoires (SISA)

Il s’agit d’un statut juridique spécifique, exclusivement conçu pour les personnes qui désirent monter une maison de santé pluriprofessionnelle (MSP). Elle doit être créée par au moins deux médecins et un autre professionnel de santé, comme un pharmacien, un orthophoniste ou encore une sage-femme.

📝 À noter : cette forme juridique concerne plus spécifiquement les chirurgiens-dentistes qui désirent s’associer avec d’autres corps de médecine.

Quelles formalités pour devenir chirurgien ?

Un chirurgien indépendant qui exerce exclusivement en clinique privée doit choisir le statut juridique opportun pour lui avant d’immatriculer son entreprise. De son côté, un chirurgien désirant monter un cabinet médical doit au préalable mener une étude de marché, un business plan, avant de chercher un local adapté et d’immatriculer sa structure.

Mener une étude de marché

L’étude de marché est destinée à évaluer la viabilité d’un projet. Il s’agit alors d’analyser à la fois :

  • l’offre (les prestations médicales que vous allez proposer) ;
  • la demande (le profil des patients qui auront besoin de vos soins) ;
  • l’environnement (la présence ou non de concurrents, la législation relative à votre profession, etc.) ;
  • la stratégie commerciale (la façon dont vous allez faire connaître votre cabinet auprès de vos patients et des professionnels de santé alentour).

💡 Astuce : des sites Internet comme Doctolib ou C@rtosanté d’AtlaSanté peuvent vous aider à mener à bien cette évaluation.

Au terme de cette étude, il convient d’établir un prévisionnel financier du cabinet de santé. Il s’agit d’une projection de la rentabilité de votre structure sur les trois années à venir. Elle comprend :

  • un compte de résultat ;
  • un bilan ;
  • un plan de financement ;
  • un budget ou (plan de trésorerie).

Réaliser un business plan

Le business plan est un document indispensable pour présenter votre projet auprès de potentiels investisseurs, comme des banques ou de futurs associés. Il doit être rassurant et exposer les prévisions chiffrées de votre activité. Ce document inclut les éléments suivants :

  • une présentation de votre cabinet et de ses services ;
  • votre stratégie commerciale ;
  • une synthèse de votre étude de marché ;
  • une synthèse de votre prévisionnel financier.

Choisir un local

Le local du cabinet doit être situé dans une zone facilement accessible, et rencontrant un réel besoin. Il doit être suffisamment grand pour accueillir vos patients et votre équipement. Il doit aussi être aux normes en matière d’accueil du public (normes ERP), d’hygiène et de sécurité.

📝 À noter : les locaux doivent être agréés par l’ARS (agence régionale de santé).

Sélectionner son statut juridique

Il convient ensuite de sélectionner le statut juridique approprié à votre projet. Ce choix est fondamental, car le coût et les obligations fiscales et comptables varient en fonction du statut. Il est alors possible de se tourner vers une entreprise individuelle, si vous envisagez de rester seul, ou bien une SEL, une SISA ou une SCM si vous préférez vous associer.

Obtenir les autorisations nécessaires

La chirurgie est une activité réglementée. Le professionnel doit ainsi s’inscrire à l’Ordre des médecins avant d’ouvrir son cabinet. Il obtient ensuite une attestation, mentionnant son numéro RPPS (répertoire partagé des professionnels de santé), ainsi que sa carte de professionnels de santé (carte CPS). Elle identifie à la fois le professionnel et son lieu d’exercice.

Immatriculer son entreprise

Le chirurgien indépendant peut ensuite passer à l’immatriculation de son entreprise. Les formalités et le coût de l’opération varient selon le statut juridique sélectionné. Ainsi :

  • une entreprise individuelle mène directement son immatriculation depuis le site du Guichet unique des formalités des entreprises ;
  • une société doit tout d’abord nommer le ou les dirigeants, rédiger les statuts, déposer le capital social, et publier un avis de création dans un journal d’annonces légales avant de procéder à l’immatriculation de l’entreprise sur le site du Guichet unique des formalités des entreprises.

Souscrire des assurances obligatoires

Enfin, le chirurgien indépendant doit souscrire une assurance civile professionnelle, obligatoire en cas de poursuites judiciaires. S’il loue ou achète un local, il devra également assurer son lieu d’exercice.

FAQ

Quel est le salaire moyen d’un chirurgien ?

Le salaire d’un chirurgien dépend à la fois de son expérience, du domaine médical sélectionné, et du lieu d’exercice. Ainsi, la rémunération d’un chirurgien en début de carrière oscille entre 3.000 et 4.000 euros mensuels en moyenne. Il peut ensuite monter jusqu’à 10.000 euros mensuels environ. Il convient de note qu’un chirurgien travaillant au sein d’une clinique privée gagne plus d’argent qu’au sein d’un hôpital public.

Quel âge pour être chirurgien ?

Les études d’un chirurgien sont particulièrement longues (entre 12 et 15 ans). De fait, un étudiant en médecin deviendra chirurgien vers l’âge de 30 ans. Il est aussi possible d’exercer cette profession par la suite, notamment si un professionnel de santé décide de changer de spécialité.

Quel bac pour devenir chirurgien ?

Pour devenir chirurgien, il faut passer un bac général, idéalement scientifique, avec une spécialisation en mathématiques ou en physique-chimie. Ces notions sont essentielles pour l’exercice du métier de chirurgien. Par ailleurs, l’accès en PASS est plutôt accordé à ce type de profils, tandis que l’accès au LAS est plus ouvert aux autres cursus.

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