Comment devenir charpentier ? Les étapes à suivre

Vous souhaitez devenir charpentier ? Ce métier manuel nécessite d’être précis et robuste. Si travailler en plein air et sur des chantiers divers est appréciable, cela reste un travail physique. Le charpentier doit s’appuyer sur de solides compétences techniques et faire preuve de minutie. 

Quelles études faire pour devenir charpentier ? Dans quel cadre exercer ? Comment s’installer à son compte et pour quel budget ? Quelles assurances souscrire ? Nous répondons à toutes vos questions dans cet article.

En quoi consiste le métier de charpentier ?

Devenir charpentier de métier permet d’effectuer un travail manuel de précision. En effet, ce professionnel est chargé de fabriquer et de poser les pièces de menuiseries pour différents types de constructions. Il remplit différentes missions :

• Tracer et tailler les pièces de bois : pour cela, il utilise les plans que lui procure un architecte ou les conçoit lui-même en 3 D en dimensions réelles. Puis, il choisit le bois adapté, trace, découpe et façonne les pièces à l’aide de différents outils.
• Monter, lever et poser une charpente : une fois les différents éléments en bois assemblés, ceux-ci sont amenés sur le chantier. Ils sont montés et assemblés selon un ensemble de règles de sécurité avec des outils de levage, de manutention ou à main.
• Travailler le bois sous toutes ses formes : le charpentier crée également différentes constructions en bois telles que des planchers, des lucarnes de toit, des hangars, des escaliers, etc.

Pourquoi devenir charpentier ?

Avant de se lancer, il faut connaître les avantages et les inconvénients du métier de charpentier.

Les avantages du métier de charpentier

Devenir charpentier menuisier présente différents avantages :

• de nombreux postes à pourvoir, notamment avec le retour remarqué du bois dans la construction ;
• le métier se transforme peu à peu grâce aux avancées technologiques avec l’utilisation de l’informatique et de techniques de levage mécanisées ;
• l’environnement de travail est varié selon les chantiers effectués ;
• des perspectives d’évolution vers les professions de chef d’équipe ou chef de chantier, voire en bureau d’études pour ceux qui maîtrisent parfaitement les techniques de dessin.

Les inconvénients du métier de charpentier

Quels sont les inconvénients à devenir charpentier ?

• le métier est très physique avec la manutention de lourdes pièces de bois et l’adoption de postures difficiles ;
• les conditions de travail sont contraignantes, car elles vous exposent aux intempéries, mais également à la chaleur ;
• les déplacements sont fréquents et peuvent vous amener à exercer sur un chantier éloigné de votre domicile.

Qui peut devenir charpentier ?

Les qualités requises pour devenir charpentier

La profession de charpentier nécessite de maîtriser certaines compétences techniques :

• lecture des volumes et des dimensions sur les plans et croquis ;
• maîtrise de la géométrie et du dessin industriel ;
• maîtrise des outils destinés à travailler le bois ;
• utilisation des logiciels informatiques de CFAO (conception et fabrication assistées par ordinateur) ;
• connaissance des différents matériaux et de leur qualité (dureté, résistance, façonnage, etc.) ; 

Outre ces compétences techniques, un charpentier doit faire preuve :

• de résistance physique pour supporter les aléas de la météo, les lourdes charges et le travail en hauteur ;
• de minutie et de précision ;
• de bonnes connaissances des règles de sécurité propres à son métier ;
• d’une bonne capacité à travailler en équipe ;

Les études pour devenir charpentier

Quelle formation de charpentier pouvez-vous suivre ?

• Après le collège : un CAP (certificat d’aptitude professionnelle) en 2 ans. Il est possible de réaliser ce contrat en alternance.
• Niveau bac : un bac professionnel en 3 ans. Cela peut être un BAC de technicien constructeur bois ou intervention sur le patrimoine bâti, option charpente. Il est également possible de passer un brevet professionnel de charpentier.
• Après le bac : un BTS (brevet de technicien supérieur) Développement et réalisation bois ou Systèmes constructifs bois et habitat, en 2 ans.

Comment exercer le métier de charpentier ?

Les perspectives d’embauche pour les charpentiers sont diverses dans le secteur de l’artisanat. Aussi, peut-il être embauché dans un atelier, une PME ou une entreprise de construction. À condition d’être très qualifié, il peut être recruté en bureau d’études. 

Devenir charpentier à son compte est une autre possibilité dès lors que vous avez acquis 3 ans d’expérience.

Comment devenir charpentier indépendant ?

Quel statut juridique pour devenir charpentier à son compte ?

Pour s’installer en tant que charpentier indépendant, plusieurs options existent.

La micro-entreprise

Si elle constitue un point de départ pour exercer à son compte, la micro-entreprise n’est peut-être pas le statut le plus adapté pour devenir charpentier. Bien que les charges et les formalités soient allégées sous cette forme juridique, elle ne permet pas :

• de récupérer la TVA sur les achats d’outils ou de matériaux ;
• de déduire certaines charges. 

De plus, le plafond de chiffres d’affaires en tant qu’auto-entrepreneur est limité à 77.700 euros. Généralement, les entrepreneurs du BTP qui choisissent ce statut doivent rapidement le faire évoluer.

Notez que vous pouvez suivre une formation en tant qu'auto-entrepreneur si vous souhaitez vous perfectionner en tant que charpentier. 

L’EURL

L’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée sécurise votre patrimoine personnel. En effet, vous êtes l’associé unique de la société et votre responsabilité se limite au capital social de l’entreprise. Les cotisations sociales sont peu élevées, car le gérant est considéré comme un travailleur non salarié. La couverture sociale est moins avantageuse que pour un autre type de société.

Une SASU

Une société par actions simplifiée unipersonnelle, qui est la forme unipersonnelle de la SAS. Constituée d’un associé unique, elle permet de séparer les biens personnels et professionnels. Le président de la SASU est considéré comme assimilé salarié. Son traitement social est donc similaire à celui des salariés, ce qui constitue un avantage. Le coût des cotisations sociales est donc assez élevé.

Une SAS ou une SARL pour une association de plusieurs artisans

Si vous êtes plusieurs artisans à vouloir vous associer, vous pouvez opter pour :

• Une SAS (société par actions simplifiée) qui offre une liberté statutaire, mais s’avère assez complexe à gérer.
• Une SARL (société à responsabilité limitée)qui sécurise ses membres grâce à une responsabilité limitée au montant de leur apport. Cependant, elle est très encadrée par la loi.

L’étude de marché et le business plan

L’étude de marché est une étape indispensable avant de s’installer en tant que charpentier. Cette dernière permet d’identifier de potentiels clients et de déterminer leurs besoins. Son rôle est de connaître précisément le marché autour de votre activité pour cibler vos offres commerciales. Cet outil détermine le fonctionnement du marché, ses caractéristiques, sa zone de chalandise et établit le prix des prestations. 

Une fois cette étude réalisée, il est nécessaire de construire un business plan. Ce document présente :

• une description précise de votre projet en démontrant sa faisabilité et en précisant sa proposition de valeur ;
• une partie chiffrée avec le prévisionnel financier. En tant que menuisier indépendant, des dépenses importantes sont à prévoir pour l’achat de matériel spécifique et ne doivent donc pas être négligées pour établir la rentabilité de l’entreprise.

Les formalités pour créer son entreprise de charpenterie

Peu importe le statut juridique choisi, vous devez immatriculer votre entreprise. Pour cela, vous devez vous rendre sur le guichet unique de l’INPI pour faire cette démarche en ligne. Vous devrez remplir un formulaire et fournir les pièces justificatives demandées. En fonction du statut de l’entreprise, d’autres démarches sont nécessaires (rédaction des statuts, publication d'annonces légales, etc.).

De plus, pour devenir charpentier, il est obligatoire de souscrire une assurance professionnelle. D’une part, une responsabilité civile professionnelle. D’autre part, une assurance décennale.

Quel budget pour devenir charpentier ?

Le budget pour devenir charpentier comprend :

• l’achat d’outils et de matériaux ;
• les frais éventuels de création de société ;
• le coût des assurances ;
• la location d’un atelier ou de matériel ;
• plusieurs mois de trésorerie pour financer le fonctionnement de l’entreprise. 

Ce budget est compris en moyenne entre 5.000 et 45.000 euros selon l’organisation choisie.

Quelle assurance pour devenir charpentier ?

Deux assurances sont obligatoires pour un charpentier :

• La responsabilité civile professionnelle : elle couvre les incidents causés sur un chantier. Faute professionnelle, négligence, omission, non-conformité des travaux, non-respect des délais, blessures ou accidents sont couverts par cette assurance.
• La garantie décennale : obligatoire pour les travaux de construction. Celle-ci couvre les dommages survenus après la réalisation des travaux durant 10 ans. Certaines malfaçons peuvent ne pas être visibles à la fin des travaux. Or, le maître d’ouvrage peut être tenu responsable de ces défauts.

FAQ

Quel est le salaire moyen d’un charpentier ?

Le salaire moyen d’un charpentier s’élève à 1.700 euros bruts par mois. Cependant, ce dernier démarre au SMIC pour un débutant.

Comment se reconvertir en charpentier ?

Pour faire une reconversion en tant que charpentier, plusieurs solutions existent. Vous pouvez le faire via France Travail ou via un organisme de formation comme l’AFPA ou le Greta de votre région. Généralement, ces formations sont proposées en alternance.

Comment devenir charpentier sans diplôme ?

Vous ne pourrez pas devenir charpentier indépendant sans diplôme, à moins de justifier de 3 ans d’expérience professionnelle. L’idéal est de passer au minimum un CAP en alternance accessible dès 16 ans. 

Principales sources législatives et réglementaires :

• articles L241-1 et L-241-2 - Code des assurances
• articles A-11-1-1 à A250-2 - Code des assurances