Devenir mécanicien automobile : formation et débouchés
Comment ouvrir un contrôle technique en 2024 ?
Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.
Vous souhaitez ouvrir un centre de contrôle technique ? Il faut dire que l’activité est toujours aussi porteuse, puisque c’est un passage obligatoire pour tous les véhicules. C’est pourquoi chaque année de nombreux centres de contrôle technique ouvrent en France.
Comme pour toute création d’entreprise, vous devez effectuer certaines démarches avant de démarrer.
Vous souhaitez savoir comment ouvrir un centre de contrôle technique automobile ? Suivez le guide, on vous donne toutes les clés pour savoir comment ouvrir un contrôle technique indépendant ou en franchise.
Mini-Sommaire
Qu'est-ce qu'un contrôle technique ?
Le contrôle technique est un diagnostic réalisé par un professionnel, afin de s’assurer que le véhicule est suffisamment entretenu pour ne pas mettre en danger les usagers de la route. Il s’agit donc de vérifier que le véhicule est en conformité avec la législation en vigueur.
Le passage d’un contrôle technique est obligatoire tous les deux ans pour les automobiles. Si le résultat n’est pas satisfait, le propriétaire du véhicule doit réaliser les travaux nécessaires dans les deux mois et passer une contre-visite.
☝️ Bon à savoir : depuis le 15 avril 2024, le contrôle technique moto est progressivement mis en place en fonction de la date de mise en circulation du véhicule. Toutefois, la date butoir est fixée au 14 août 2024 pour les motos les plus anciennes. Il peut donc être intéressant d'ouvrir un centre de contrôle technique moto.
Quelles sont les étapes pour ouvrir un contrôle technique ?
Pour ouvrir un contrôle technique, les étapes sont les suivantes :
- faire une étude de marché et un business plan ;
- choisir un local ;
- choisir le statut juridique.
Il convient également d’obtenir certaines autorisations.
L’étude de marché et le business pour ouvrir un contrôle technique
La première étape pour ouvrir un centre de contrôle technique est de réaliser une étude de marché pour :
- s’assurer de l’existence de débouchés ;
- identifier vos concurrents ;
- apprendre à connaître votre future clientèle.
L’étude de marché vous permet ainsi de mieux connaître le marché visé, avant de lancer votre centre de contrôle technique.
Une fois cette étude approfondie réalisée, vous pouvez vous pencher sur l’élaboration de votre business plan. Ce document va exposer de manière précise comment vous allez construire votre projet, comment vous allez vendre, mais aussi comment vous allez communiquer pour attirer des clients.
S’il est bien rédigé, le business plan pour ouvrir un contrôle technique auto-moto vous permet d’obtenir des financements. Ouvrir un contrôle technique a un prix. Il est très rare qu’un entrepreneur dispose des fonds nécessaires au financement de l’ouverture du centre. Pour cela, vous devez obtenir un prêt professionnel auprès de votre banquier. C’est la partie financière du business plan qui vous permet de prouver la rentabilité de votre projet de centre de contrôle technique.
💡 Astuce : vous pouvez aussi diversifier votre activité en proposant, par exemple, de faire les pleins d'essence. Dans ce cas, consultez aussi le business plan de station service. L’utilité du business plan ne s’arrête pas là. Il permet aussi de prendre de la hauteur sur votre projet.
En ce qui concerne l’ouverture d’un centre de contrôle technique, on distingue deux grands types de business model : le contrôle technique indépendant ou en franchise.
Ouvrir un centre de contrôle technique indépendant peut constituer un risque puisque la rentabilité n’est jamais certaine. C’est pourquoi, il peut être intéressant de passer par la franchise. Cette pratique est très répandue dans le secteur des prestations automobiles, comme pour ouvrir une station de lavage ou une pompe à essence par exemple.
Vous pouvez par exemple ouvrir un contrôle technique Dekra, Autosur ou Securitest. Cela vous permet de bénéficier de la notoriété d’un réseau de franchisés. Profiter de cette reconnaissance vous aide à obtenir une clientèle, mais surtout, vous bénéficiez de toute la logistique et l’expertise d’une marque reconnue.
Il existe néanmoins des inconvénients. Le premier est d’ordre financier, puisque vous devez généralement payer un droit d’entrée dans la franchise qui peut être élevé. Aussi, vous devez payer des redevances, ce qui réduit vos bénéfices. C’est ce qui explique que certains entrepreneurs préfèrent opter pour un centre de contrôle technique indépendant.
Le choix du local pour votre centre de contrôle technique
Vous allez évidemment devoir trouver un local pour ouvrir votre contrôle technique. Le choix du local est important et réglementé.
Dans un premier temps, ce local doit vous permettre d’installer les infrastructures nécessaires à l’exercice de votre métier de contrôleur technique automobile. Pour cela, il doit répondre aux exigences légales en termes de couverture et de zone de contrôle.
☝️ Bon à savoir : l'activité d'un centre de contrôle doit s'exercer dans des locaux qui n’abritent aucune activité de réparation ou de commerce automobile.
D’autre part, ce local doit vous offrir une bonne visibilité, afin d’attirer les clients. Il convient donc de choisir un emplacement stratégique.
L’acquisition d’un local pour héberger votre activité de contrôleur technique peut représenter un investissement important. Pour réduire, vos frais, vous pouvez opter pour :
- un bail commercial ;
- une location-gérance. Ce contrat a l’avantage de vous permettre d’évaluer la rentabilité du centre de contrôle technique avant d’acheter le fonds de commerce.
Le choix de la structure juridique
Ouvrir un contrôle technique implique par définition de créer une entreprise. Cela signifie que vous devez choisir une structure juridique. Pour cela, plusieurs choix s’offrent à vous :
- la micro-entreprise ;
- l’entreprise individuelle (EI) ;
- la société.
Ouvrir un contrôle technique en micro-entreprise
La micro-entreprise est un régime très apprécié par les entrepreneurs qui se lancent. En effet, les formalités de création sont simples et rapides. De plus, les obligations comptables et administratives sont réduites au minimum. Seule la déclaration mensuelle ou trimestrielle du chiffre d’affaires est obligatoire.
Toutefois, pour bénéficier du régime de la micro-entreprise, votre chiffre d’affaires ne doit pas dépasser 77.700 € pour les prestations de services comme le contrôle technique. Or, ce chiffre d’affaires peut être rapidement atteint.
Par ailleurs, en micro-entreprise, il n’est pas possible de déduire vos charges de votre chiffre d’affaires. C’est le chiffre d’affaires encaissé qui est imposé et non les bénéfices. Cependant, un abattement forfaitaire est appliqué au moment de votre déclaration de revenus annuelle.
Toutefois, dans un projet comme l’ouverture d’un contrôle technique, les investissements sont importants, ainsi que les charges. La micro-entreprise peut donc nuire à la rentabilité de votre activité.
☝️ Bon à savoir : en micro-entreprise, il n’est pas possible d’embaucher de salarié.
L’entreprise individuelle pour ouvrir un centre de contrôle technique
Pour ouvrir un contrôle technique, vous avez également la possibilité d’ouvrir une entreprise individuelle. Tout comme en micro-entreprise, vous exercez votre activité en nom propre. Mais cette fois, il n’existe aucun plafond de chiffre d’affaires.
En EI, il est possible de déduire certaines charges de votre chiffre d’affaires pour réduire l’assiette de l’impôt. Toutefois, cela n’est pas valable pour toutes les charges. Par exemple, le remboursement du capital du prêt professionnel contracté pour l’achat du local et/ou du matériel ne peut pas être déduit. Seuls les intérêts peuvent l’être.
En contrepartie, les obligations comptables et administratives sont plus conséquentes.
Créer une société pour ouvrir un contrôle technique
Il est également possible de créer une société pour ouvrir un centre de contrôle technique. Dans ce cas, l’entreprise a une personnalité bien distincte de celle de l’entrepreneur. En effet, la société a une personnalité morale.
Les démarches de création sont un peu plus longues et complexes, puisqu’il faut notamment rédiger des statuts. De même, les obligations comptables sont plus conséquentes. Il faut par exemple établir les comptes annuels (bilan comptable, compte de résultat et annexe).
Cependant, en société, vous pouvez déduire l’ensemble de vos charges de votre chiffre d’affaires. Donc l’impôt est calculé sur les bénéfices nets avant impôt. Cela peut être particulièrement intéressant pour une activité comme un centre de contrôle technique où les investissements et les charges sont importants. Cela est d’autant plus vrai que les investissements peuvent être amortis dans le temps.
Il existe plusieurs types de société pouvant accueillir une activité de contrôle technique. Cela dépend principalement de si vous souhaitez entreprendre seul ou non, et de votre situation personnelle.
Ainsi, si vous souhaitez créer votre contrôle technique seul, vous pouvez ouvrir une EURL ou une SASU. Si vous avez des associés, vous pouvez opter pour la SARL ou la SAS.
Quelles sont les autorisations et les agréments nécessaires pour ouvrir un centre de contrôle technique ?
Vous souhaitez savoir comment faire pour ouvrir un contrôle technique ? Sachez qu’il s’agit d’une activité réglementée.
Ainsi, vous devez demander un agrément d’installation du centre de contrôle à la préfecture.
L’obtention de cet agrément est soumise à plusieurs conditions :
- avoir un casier judiciaire B2 vierge ;
- justifier de plusieurs formations ;
- avoir 5 ans d’expérience ;
- avoir un certificat de qualification professionnelle ;
- justifier d’au moins 20 heures de formation par an ;
- justifier de 300 visites réalisées par an ;
- obtenir la validation par un audit tous les deux ans.
De plus, il est nécessaire de suivre une formation de contrôleur technique pour ouvrir un contrôle technique.
📝 À noter : si vous souhaitez devenir mécanicien auto, une formation doit également être suivie.
Quels sont les équipements et les installations requises pour ouvrir un contrôle technique ?
Tout d’abord, le local où va être exercée l’activité de contrôle technique doit répondre à certaines exigences. Il doit :
- être couvert et hors gel ;
- faire au moins 3 mètres de haut, 7 mètres de long et 2,5 mètres de large pour la zone accessible aux véhicules.
De plus, le matériel pour ouvrir un contrôle technique est précis puisqu’il relève d’une obligation réglementaire. Ainsi, le centre de contrôle technique doit être équipé de :
- dispositif de contrôle du réglage des feux d'éclairage ;
- dispositif de contrôle de la pression de gonflage des pneumatiques ;
- dispositifs pour le contrôle du freinage et la pesée ;
- d'un appareil de contrôle de la symétrie de la suspension à mise en œuvre électromécanique ;
- d'un dispositif pour le contrôle des angles de braquage ou dispositif de contrôle du roulement ;
- de dispositifs de mesure des émissions polluantes et de matériels auxiliaires.
Il faut également prévoir l’achat d’un dispositif de levage, d’un pont élévateur ou la création d’une fosse, etc.
Vous aurez également besoin d’un logiciel de facturation.
Quelles sont les qualifications requises pour ouvrir un contrôle technique ?
Vous vous demandez peut-être s’il est possible d’ouvrir un centre de contrôle technique sans diplôme ? Ou à défaut, quel diplôme avoir pour ouvrir un contrôle technique.
S’agissant d’une activité réglementée, l’ouverture d’un centre de contrôle technique exige d’avoir l’un des diplômes suivants :
- un BAC PRO, un BTS ou un DUT avec une spécialité dans l'automobile (mécanique ou maintenance automobile, carrosserie, tôlerie, électricité automobile, etc) ;
- un BTS ou DUT dans un secteur de l'industrie automobile, de la mécanique, de la productique, de l'automatisme électronique, de l'électromécanique ou de la maintenance aéronautique ;
- un CAP ou un BEP dans le domaine de la mécanique automobile, la carrosserie, la tôlerie, l'électricité automobile, avec au moins 24 mois d'expérience effective dans la réparation ou la maintenance automobile ;
À défaut de diplôme, il faut avoir une expérience d'au moins 5 ans dans la réparation automobile (mécanique automobile, carrosserie, tôlerie, électricité automobile).
En outre, il faut avoir suivi une formation de contrôleur technique d’une durée de 200 heures. De plus, il faut suivre une formation pour ouvrir son centre de contrôle technique d’une durée de 35 heures dispensée par un organisme de formation reconnu par les pouvoirs publics.
Comment financer l’ouverture d’un contrôle technique ?
Le budget pour ouvrir un contrôle technique peut être assez élevé. La question du financement est donc importante. Vous pouvez choisir un ou plusieurs modes de financement pour votre projet en fonction de votre situation et de vos aspirations :
- apport personnel ;
- prêt bancaire ;
- crédit-bail ;
- associé avec d’autres personnes qui peuvent être de simples investisseurs ou des associés impliqués dans la gestion du centre.
En fonction du lieu d’implantation de votre activité, vous pouvez également bénéficier de certaines aides financières, et d’exonérations de charges sociales.
FAQ
Combien coûte l’ouverture d’un contrôle technique ?
En moyenne, il faut compter entre 250.000 et 400.000 euros de budget pour ouvrir un contrôle technique. Cela comprend à la fois le prix d'acquisition du local et des équipements, mais aussi le paiement du pas de porte pour rejoindre une franchise (entre 30.000 et 70.000 euros en fonction des enseignes). Il est possible de revoir son montant à la baisse en louant le local commercial et en se lançant en indépendant.
Combien de temps faut-il prévoir pour l'ouverture d'un contrôle technique ?
L’ouverture d’un contrôle technique peut prendre plusieurs mois, voire une année. En effet, il faut prévoir le temps nécessaire pour suivre les formations, obtenir l’agrément, et trouver le local et les financements. Ensuite, il faut réaliser les démarches de création de votre entreprise en fonction du statut juridique choisi.
Quels sont les coûts liés à l'ouverture et à la gestion d'un contrôle technique ?
Les principaux coûts liés à l’ouverture d’un centre de contrôle technique sont :
- l’achat ou la location du local ;
- l’achat des équipements obligatoires ;
- l’assurance civile professionnelle ;
- la franchise, le cas échéant ;
- les frais de création d’entreprise.
Principales sources législatives et réglementaires :
Note du document :
4,6 - 50 vote(s)
Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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