
Transformer un local commercial en habitation : explications et formalités
Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
La clause de solidarité est fréquemment utilisée dans les baux de location, notamment en colocation ou lors de la location à plusieurs. Pourtant, ses effets juridiques sont parfois méconnus, alors même qu’elle peut avoir des conséquences importantes, en particulier en cas de départ d’un des locataires ou de séparation.Comment fonctionne cette clause ? Qui est responsable du paiement des loyers et des charges ? Et quelles sont les règles spécifiques en cas de congé donné par l’un des colocataires ? Legalstart vous explique tout ce qu’il faut savoir sur la clause de solidarité dans un contrat de bail.
Mini-Sommaire
La clause de solidarité est une disposition contractuelle qui figure souvent dans les baux de location signés par plusieurs locataires. Elle engage chaque colocataire de manière conjointe et solidaire vis-à-vis du bailleur.
Concrètement, cela signifie que chaque locataire est responsable de l’intégralité des obligations du bail, et pas seulement de sa quote-part. En cas d’impayé, le propriétaire peut donc réclamer à un seul des colocataires la totalité du loyer, des charges ou encore le coût des éventuelles dégradations.
Cette clause vise à sécuriser le bailleur en cas de défaillance d’un des occupants. Pour les locataires, elle implique un engagement fort : chacun s’engage à assumer les obligations des autres s’ils ne les respectent pas.
📝 À noter : la clause de solidarité ne s’applique que si elle est expressément mentionnée dans le contrat de location. En l’absence de cette mention, chaque colocataire est uniquement responsable de sa propre part.
La clause de solidarité présente des intérêts différents selon la position de chacun. Pour le bailleur, elle constitue une véritable garantie contre les impayés ou les dégradations. Pour les locataires, elle peut faciliter l’accès à un logement, tout en comportant certains risques financiers. Pour bien comprendre les implications de cette clause, il est essentiel de se placer tour à tour du côté du propriétaire et de celui du locataire.
Pour les locataires, la clause de solidarité peut avoir une apparence rassurante lorsqu’il s’agit de se présenter à plusieurs pour louer un logement. Elle facilite l’acceptation du dossier par le propriétaire, notamment dans les grandes villes ou les logements très demandés. Le bailleur est rassuré, ce qui peut accélérer la signature du contrat.
Mais cette clause implique également un engagement important. En cas d’impayé de la part d’un des colocataires, les autres peuvent être tenus de régler la totalité du loyer ou des charges. Même après avoir quitté le logement, un locataire peut rester solidairement responsable pendant plusieurs mois, sauf si un avenant met fin à la solidarité ou si un nouveau locataire remplace officiellement la personne partie.
Ce mécanisme peut devenir problématique lorsque les relations se tendent entre colocataires, ou en cas de séparation dans un couple. Le risque de devoir assumer seul des dettes contractées à plusieurs n’est pas négligeable. Il est donc essentiel de bien comprendre la portée de cette clause avant de signer le bail.
Du point de vue du bailleur, la clause de solidarité représente une véritable garantie. En cas de défaillance de l’un des locataires, il peut exiger le paiement de l’intégralité des sommes dues auprès de n’importe lequel des cosignataires du bail. Cela limite les démarches et évite les procédures longues pour identifier le locataire responsable d’un impayé.
Cette disposition est d’autant plus utile dans le cadre d’une colocation, où les changements de situation sont fréquents. Départ d’un locataire, mésentente, déménagement imprévu… Le bailleur reste protégé et peut continuer à percevoir son loyer sans interruption, tant que la solidarité reste effective.
Elle permet aussi de mieux encadrer les éventuels dommages causés au logement. En cas de dégradations, le propriétaire peut se tourner vers l’ensemble des colocataires pour obtenir réparation, sans devoir établir la responsabilité de chacun. En somme, c’est un levier juridique fort qui sécurise la relation locative.
En colocation, la clause de solidarité prévoit que chaque locataire est engagé pour l’ensemble des obligations prévues au contrat. Cela signifie que si l’un des colocataires ne paie pas sa part de loyer ou de charges, le bailleur peut se retourner contre n’importe lequel des autres pour obtenir le paiement de la totalité des sommes dues.
Cette solidarité s’applique également en cas de dégradations ou de manquements aux autres obligations du bail. Par exemple, si des réparations locatives sont nécessaires à la fin du bail, le propriétaire peut exiger leur prise en charge par l’un quelconque des colocataires, sans avoir à déterminer lequel est à l’origine des dommages.
La clause de solidarité continue de produire ses effets même si l’un des colocataires donne congé et quitte le logement. Dans ce cas, le locataire sortant reste solidairement responsable envers le bailleur pendant un certain délai, généralement jusqu’à la fin du préavis de départ ou jusqu’à l’arrivée d’un remplaçant officiel par avenant au bail.
Ce fonctionnement impose une vigilance particulière lors de la signature du contrat de location, mais aussi lors du départ de l’un des colocataires. Il est recommandé de formaliser tout changement dans un avenant, afin de clarifier la situation juridique et de limiter les risques de litige.
Lorsqu’un couple signe un bail à deux, une clause de solidarité peut être prévue au contrat, tout comme en colocation. Dans ce cas, chaque membre du couple devient responsable de l’ensemble des obligations locatives : paiement du loyer, charges, réparations, indemnités éventuelles. En cas de défaillance de l’un, le bailleur peut demander à l’autre de régler l’intégralité des sommes dues.
Cette solidarité s’applique quelle que soit la nature de la relation : couple marié, pacsé ou concubin. Toutefois, selon le statut juridique du couple, les conséquences en cas de séparation peuvent varier. Pour les couples mariés ou pacsés, la solidarité peut perdurer même en l’absence de clause explicite, en raison des règles du régime matrimonial ou des obligations liées au pacte civil de solidarité.
En cas de séparation, la clause de solidarité continue à s’appliquer jusqu’à la fin du préavis donné par l’un des membres du couple, voire au-delà si aucun avenant n’est signé avec le bailleur pour acter le départ de l’un des titulaires du bail. Cela signifie que même après avoir quitté le logement, un ex-conjoint ou ex-partenaire peut être tenu de payer le loyer si l’autre reste et cesse de le faire.
Pour éviter tout malentendu ou difficulté financière, il est essentiel d’informer le bailleur par écrit du départ de l’un des membres du couple et de formaliser ce changement par un avenant au bail. En l’absence de cette démarche, la solidarité reste en vigueur, avec toutes les conséquences que cela peut impliquer.
La clause de solidarité ne prend pas automatiquement fin dès qu’un locataire quitte les lieux. Sa durée dépend à la fois du moment où le congé est donné et du type de bail signé.
Dans le cas d’un bail signé à partir du 27 mars 2014, encadré par la loi ALUR, la solidarité d’un locataire sortant prend fin au plus tard six mois après la fin de son préavis. Cette limite peut être écourtée si un remplaçant est intégré officiellement au bail, par le biais d’un avenant signé par toutes les parties, y compris le bailleur.
Pour les baux signés avant cette date, les règles sont souvent plus contraignantes : la solidarité peut se poursuivre jusqu’à la fin du bail, sauf si le contrat ou un accord entre les parties prévoit une clause spécifique mettant fin à cette obligation en cas de départ d’un locataire.
Il est donc essentiel, en cas de départ d’un colocataire ou d’un membre du couple, de formaliser sa sortie par un écrit, et idéalement, de signer un avenant avec le bailleur pour mettre fin à la solidarité dans les meilleurs délais.
La clause de solidarité a une valeur contractuelle. Si elle est mentionnée dans le bail, elle s’impose aux parties. Il n’est donc pas possible de l’annuler unilatéralement : son retrait nécessite l’accord du bailleur et de l’ensemble des colocataires ou co-titulaires du bail.
Pour annuler une clause de solidarité en cours de bail, la solution la plus courante consiste à signer un avenant au contrat de location. Cet avenant doit stipuler clairement que la solidarité est levée à compter d’une certaine date, pour une ou plusieurs personnes. Le bailleur n’est jamais obligé d’accepter cette modification : c’est une décision contractuelle à négocier entre les parties.
Une autre possibilité est d’attendre le renouvellement du bail. À cette occasion, les parties peuvent convenir ensemble de modifier certaines clauses, dont la solidarité, ou de ne pas la reconduire. Là encore, l’accord du bailleur est indispensable.
En résumé, une clause de solidarité ne peut être annulée qu’avec l’accord express de toutes les parties concernées. Sans cette démarche, elle continue de s’appliquer, avec toutes ses conséquences juridiques et financières.
La clause de solidarité repose sur le principe d’indivisibilité : chaque locataire est tenu pour l’ensemble des obligations du bail, sans division entre eux.
Elle doit être expressément mentionnée dans le contrat de location. Sans cette mention écrite, la solidarité ne s’applique pas.
En cas d’impayé ou de dégradation, le bailleur peut demander la totalité des sommes dues à n’importe quel locataire, même si un seul est responsable.
Principales sources législatives et réglementaires :
Note du document :
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Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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