
Tout savoir sur le restaurant de vente à emporter
Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
Les rôtisseries sont des établissements plébiscités par les consommateurs. Si les poulets en sont les stars, ces entreprises peuvent tout à fait vendre d’autres viandes, ou proposer des concepts plus inédits.
Vous envisagez d’ouvrir une rôtisserie ? Quelle est la législation en vigueur ? Quel budget anticiper pour monter un tel commerce ? Quelles démarches effectuer pour immatriculer votre entreprise ? Legalstart répond à vos interrogations pour vous aider dans le lancement de votre projet.
Mini-Sommaire
Aucune formation ni diplôme spécifiques ne sont requis pour ouvrir une rôtisserie. Toutefois, l’entrepreneur doit :
☝️ Bon à savoir : si vous employez une personne qui a bénéficié de cette même formation, vous n’êtes pas tenu de la suivre vous-même. Par ailleurs, vous en êtes également exonéré si vous disposez d’un diplôme de niveau 5 enregistré au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP), ou si vous avez une expérience professionnelle de 3 ans au minimum en tant que gestionnaire de restaurant.
Toutefois, il est fortement recommandé d’avoir de solides connaissances en gestion administrative, fiscale et comptable d’une entreprise. Pour cela, il est notamment possible de suivre des formations délivrées par la CCI (Chambre de commerce et d'industrie) ou par France Travail (anciennement Pôle emploi) si vous êtes demandeur d’emploi.
Les rôtisseries sont soumises à certaines obligations.
Il est impératif d’avoir suivi une formation en hygiène, d’une durée de 14 heures. Cet apprentissage est à suivre par l’entrepreneur ou par l’un de ses salariés. Seules en sont exonérées les personnes qui justifient déjà d’une expérience dans le secteur, que ce soit un diplôme ou une expérience professionnelle en tant que gestionnaire ou exploitant de restaurant pendant au moins 3 ans.
De plus, toute personne qui manipule des denrées alimentaires doit suivre la formation HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point), aussi couramment appelée “Paquet d’hygiène”. Elle délivre un apprentissage destiné à instaurer de bonnes pratiques en matière de prévention et d’identification des risques liés aux manipulations des aliments. Elle peut être délivrée par l’entreprise ou par un organisme de formation extérieur. La loi n’impose aucune exigence spécifique en matière de durée ou de contenu.
En outre, il est obligatoire de procéder à une déclaration de manipulation de denrées alimentaires d’origine animale (Cerfa n° 13984*06) auprès de la direction départementale en charge de la protection des populations (DDPP). Ce formulaire est à télécharger en ligne sur le site Entreprendre.Service-Public.fr et à remplir avant de le transmettre à la DDPP avant d’ouvrir la rôtisserie.
Enfin, si vous envisagez de vendre aussi de l’alcool, il est nécessaire de :
Vous envisagez d’installer votre rôtisserie dans un local ? Il convient alors de sélectionner un local qui réponde aux normes d’hygiène, de sécurité et d’accueil du public (normes ERP).
Si vous préférez plutôt demander un emplacement fixe sur un marché, il convient alors d’effectuer une demande auprès de la mairie. L’autorisation peut aller d’un mois à plusieurs années (surtout si vous souhaitez vous installer sur Paris). Ensuite, il faut payer un droit de place, allant généralement de 0,75 à 15 euros le mètre carré.
Si vous souhaitez ouvrir une rôtisserie ambulante, il est nécessaire :
L’emplacement est attribué par le gestionnaire délégataire. Selon la situation, il peut s’agir d’un placier travaillant pour la mairie, d’une structure en charge du lieu, ou encore d’une entreprise.
Le budget pour ouvrir une rôtisserie est variable selon la nature de votre structure. Néanmoins, il faut compter en moyenne 50.000 à 500.000 euros. Cependant, si vous envisagez d’ouvrir un petit food truck muni d’un four à rôtir simple, il est possible de baisser le tarif autour de 25.000 euros.
Le budget comprend les éléments suivants :
Selon votre objectif, vous pouvez ouvrir :
Une micro-entreprise est une entreprise individuelle (EI) soumise au régime fiscal de l’auto-entreprise. Les obligations comptables et fiscales de l’entrepreneur sont alors allégées. Il est tenu de déclarer ses revenus mensuellement ou trimestriellement, de tenir un livre de recettes, de facturer les prestations et produits vendus, et d’ouvrir un compte bancaire dédié à son activité, à compter du moment où son chiffre d’affaires dépasse 10.000 euros annuels. Néanmoins, il n’a pas à déposer ses comptes annuels ou à remplir une liasse fiscale.
En revanche, ce statut est limité à 188.700 euros annuels de chiffres d’affaires. En outre, il n’est pas possible de déduire les frais d’achat du matériel nécessaire pour monter l’entreprise de rôtisserie.
L’entreprise individuelle (EI) est un statut juridique intéressant si vous envisagez de vous lancer seul. Il permet de bénéficier d’obligations allégées, au regard de celles des sociétés. Les modalités de créations sont simplifiées, car l’entrepreneur n’a pas à rédiger de statuts, ni à déposer de capital social. Il doit simplement tenir à jour ses livres comptables, à savoir le livre-journal, le grand livre et le livre d’inventaire.
Cependant, ce statut rend l’obtention de prêts bancaires compliquée. De plus, il n’est pas possible d’être soumis à l’impôt sur les sociétés, si vous souhaitez profiter de certaines optimisations sur le revenu.
Il existe plusieurs statuts juridiques de sociétés. Vous avez la possibilité d’ouvrir ainsi :
Le format de la société est intéressant pour ouvrir une rôtisserie, car vous pouvez plus facilement souscrire un prêt afin de vous lancer. Néanmoins, les obligations comptables et fiscales sont plus lourdes. Il faudra notamment effectuer une approbation et un dépôt des comptes, et transmettre une liasse fiscale chaque année. De plus, la création d’une société a un coût (qui diffère selon le statut sélectionné), incluant les frais d’immatriculation, la publication dans un journal d’annonces ou encore la délégation de certaines tâches à un professionnel (comme la rédaction des statuts), le cas échéant.
Avant de vous lancer pleinement dans votre activité, il faut :
L’étude de marché est indispensable afin d’analyser la viabilité de votre projet. Au cours de cette analyse, vous allez tout à la fois vous intéresser à :
Vous pourrez ensuite construire votre prévisionnel financier, qui est une projection financière de votre entreprise sur les trois années à venir. Pour cela, il convient de vous questionner et de chiffrer vos recettes, vos dépenses, vos besoins en investissement, tout en prenant en compte d’éventuelles fluctuations du marché ou de votre entreprise. Ce prévisionnel comprend les documents suivants :
Le business plan est un document qui présente votre entreprise et votre stratégie commerciale afin de montrer une entreprise viable et rentable. Il est étudié avec attention par vos éventuels investisseurs, comme les banques ou des associés. Ce document inclut :
☝️ Bon à savoir : il est recommandé d’avoir un apport personnel d’au moins 20 à 30 % afin de rassurer les investisseurs sur votre implication dans le projet. Il est cependant possible de monter un projet sans apport, si votre business plan est solide et convaincant.
En moyenne, le chiffre d’affaires annuel d’une rôtisserie est compris entre :
📝 À noter : si le chiffre d’affaires d’une rôtisserie fixe est plus élevé en raison d’une capacité de production plus grande, il convient de souligner que ce type de structure génère aussi des frais spécifiques. Il convient donc de bien chiffrer le potentiel de votre activité afin de définir avec précision votre seuil de rentabilité.
Si vous comptez développer une rôtisserie fixe, il est nécessaire de choisir avec attention son emplacement. Il doit être situé dans une zone fréquentée, que ce soit aux abords d’un marché, d’un axe routier important ou encore d’un espace commercial. Le local doit aussi respecter la réglementation en vigueur en matière d’hygiène, de sécurité et d’accueil du public.
Vous préférez monter une rôtisserie ambulante ? Il convient aussi de prêter attention aux lieux, aux jours et aux horaires au cours desquels vous souhaitez travailler. Les jours de marché, les événements accueillant du public ou encore les zones situées près de bureaux (comme un parking d’entreprise) sont propices pour tenir votre rôtisserie. Il conviendra alors d’effectuer toutes les demandes administratives obligatoires pour avoir l’autorisation de vous installer.
Les démarches de création et les coûts associés diffèrent selon le statut juridique de votre entreprise.
Si vous comptez créer une entreprise individuelle, soumise ou non au régime de la micro-entreprise, vous pouvez directement immatriculer votre activité sur le site du Guichet unique des formalités des entreprises. Cette opération est gratuite pour une auto-entreprise.
En revanche, pour créer une société, il est nécessaire de :
Une fois votre entreprise immatriculée, vous recevrez votre numéro SIRET et votre Kbis.
Pour vous protéger, il est nécessaire de souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle. N’oubliez pas aussi d’assurer votre local et votre matériel.
Pour exercer votre activité, certaines autorisations sont nécessaires. Ainsi, en tant que rôtisserie ambulante, il est impératif de :
De même, si vous envisagez de vendre de l’alcool, il est nécessaire d’effectuer une demande en mairie au préalable, et d’obtenir un permis d’exploitation et une licence. Enfin, il est obligatoire de réaliser une déclaration de manipulation de denrées alimentaires d’origine animale auprès de la direction départementale en charge de la protection des populations (DDPP) si vous envisagez d’ouvrir une rôtisserie fixe ou ambulante.
Oui, une rôtisserie est une activité qui peut être rentable, à condition d’attirer suffisamment de clients à titre régulier. Pour déterminer la rentabilité de cette activité, il est nécessaire de mener une étude de marché poussée, un prévisionnel financier et un business plan. Ces éléments vous aideront à déterminer la viabilité de votre projet ainsi que votre seuil de rentabilité.
Aucun diplôme spécifique n’est requis pour ouvrir une rôtisserie. En revanche, il est nécessaire de suivre une formation sur l’hygiène, ainsi qu’une formation HACCP pour manipuler des denrées alimentaires. En outre, il est fortement recommandé d’acquérir de solides connaissances et compétences en gestion d’entreprise.
Le chiffre d’affaires moyen d’une rôtisserie ambulante est situé entre 35.000 et 75.000 euros. En pratique, un rôtisseur ambulant peut espérer ensuite gagner entre 2.500 et 3.000 euros, voire jusqu’à 4.500 euros si son entreprise est florissante.
Note du document :
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Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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