
Le contrat de prestation de services entre une holding et ses filiales
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
La comptabilité des sociétés mère et filiales présente des spécificités du fait de l’imbrication des opérations. Les dividendes versés par la filiale à la société mère peuvent par exemple être imposés deux fois si on ne prête pas attention à certains points.
Avant de vous lancer dans la création d’une holding, découvrez les conséquences fiscales et comptables du fonctionnement d’une holding.
Mini-Sommaire
Société mère et filiales holding. Il est donc important de bien différencier ces deux notions.
La société mère ou holding est une personne morale qui détient des parts d’autres sociétés.
Elle peut être passive ou active :
La filiale ou société fille est une société dont au moins 50 % des parts sont détenus par une autre société, la société mère.
La filiale a son propre objet social, sa propre activité et sa propre organisation. Sa particularité tient donc au fait que l’un de ses principaux actionnaires soit une autre société.
Rendez-vous sur notre fiche pour en savoir davantage sur la différence entre filiale et participation.
L'existence de deux entités distinctes, la société mère et sa ou ses filiale(s) peut entraîner des avantages fiscaux ou une obligation de consolider les comptes.
Le régime mère-fille a été créé afin d’éviter la double imposition des dividendes distribués. En effet, sans ce régime spécifique, la société qui distribue des dividendes est imposée au titre de son résultat et la société bénéficiaire est imposée sur ces revenus.
Cependant, pour bénéficier du régime-mère fille, certaines conditions doivent être respectées :
Lorsque ces conditions sont respectées, la société-mère est exonérée d’impôts sur le revenu sur les dividendes perçus sauf sur une quote-part forfaitaire qui correspond aux frais et aux charges. Ainsi, la société-mère bénéficie d’une exonération fiscale à hauteur de 95 % des dividendes perçus.
Par ailleurs, dans certains cas, il est possible de pratiquer l’intégration fiscale. Ainsi, tous les bénéfices et toutes les pertes des différentes sociétés de la holding sont confondus. Le paiement de l’impôt est alors globalisé. Les conditions de l’intégration fiscale sont les suivantes :
La comptabilité d’une société mère et de ses filiales peut être consolidée.
La consolidation des comptes consiste à établir un document comptable qui centralise les éléments patrimoniaux et financiers de la société-mère et des filiales comme s’il n’y avait qu’une seule société. Elle permet d’avoir une vision globale.
Les comptes consolidés regroupent quatre documents :
Bon à savoir : un commissaire aux comptes est généralement désigné pour réaliser ce travail.
Dans certains cas, la consolidation des comptes est imposée par la loi. Ce sera le cas dès lors que l’un des seuils suivants est dépassé :
En fonction de la situation, la technique employée pour consolider les comptes pourra différer. Il existe trois techniques pour consolider les comptes : l’intégration globale, l’intégration proportionnelle et la mise en équivalence.
La société mère peut faire un prêt à l’une de ses filiales en réalisant un apport en compte courant d’associés.
D’autre part, la filiale peut accorder un prêt à la société-mère uniquement si cet emprunt est réalisé dans l’intérêt de la filiale selon la jurisprudence.
Toutefois, en pratique, la solution la plus utilisée est la convention de trésorerie.
La convention de trésorerie est un contrat qui permet de centraliser les opérations au niveau d’une société dite pivot, généralement la société-mère.
Cette société redistribue ensuite les fonds à ses différentes filiales en fonction de leurs besoins de trésorerie.
Une sorte de pot commun est donc créé et la société-mère en devient la gestionnaire pour répartir les fonds.
La comptabilité d’une société mère-fille est donc plus complexe du fait de l'entrelacement des opérations et des intérêts entre les structures. Toutefois, le régime mère-fille peut présenter des avantages très intéressants d’un point de vue fiscal.
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Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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