
Erreur sur une fiche de paie : la solution
Thomas Wittenmeyer
Diplômé de l'ESSEC Business School.
Certains de vos salariés sont présents au sein de l’entreprise depuis plusieurs années, et vous vous demandez si attribuer une prime d’ancienneté est obligatoire. Si oui, quelle prime d’ancienneté pour 3 ans, 5 ans ou 10 ans de présence dans l’entreprise ? Et quel montant versé ? Legalstart répond à toutes vos questions sur la prime d’ancienneté et les obligations de l’employeur en la matière.
Mini-Sommaire
Comme son nom l’indique, une prime d’ancienneté est une prime exceptionnelle versée par l’employeur pour récompenser le salarié pour sa fidélité. Ainsi, l’employeur peut prévoir le versement d’une prime d’ancienneté au bout de 5 ans de présence du salarié dans l’entreprise par exemple.
Non, la prime d’ancienneté n’est pas obligatoire d’un point de vue légal. En effet, le Code du travail ne prévoit pas expressément le versement d’une telle prime. Il en va de même pour la revalorisation du salaire en fonction de l’ancienneté du salarié.
Cependant, le versement d’une prime d’ancienneté devient obligatoire s’il est prévu par :
L’octroi d’une prime d’ancienneté peut être non seulement conditionné à un certain nombre d’années d’ancienneté au sein de l’entreprise, mais aussi à d’autres critères comme appartenir à une certaine catégorie du personnel.
⚠️ Attention : dès lors qu’il est prévu dans un texte ou par un usage, le versement de la prime d’ancienneté relève d’une obligation de l’employeur. S’il ne s’y conforme pas, le salarié peut saisir le Conseil des prud’hommes après avoir mis en demeure l’employeur de respecter son obligation.
Afin de ne pas nuire au principe d’égalité entre les salariés, le versement de la prime d’ancienneté doit respecter certaines conditions cumulatives. Ainsi, la prime doit être :
☝️ Bon à savoir : la prime d’ancienneté est soumise aux cotisations sociales.
Puisque la loi ne prévoit pas spécifiquement le versement d’une prime d’ancienneté, les modalités de calcul sont librement fixées dans la convention collective, le contrat de travail ou du fait de l’usage.
En général, pour la prime d’ancienneté, le montant va dépendre du nombre d’années de présence du salarié dans l’entreprise. Ainsi, un salarié qui a une ancienneté de 3 ans n’aura pas la même prime d’ancienneté qu’un salarié qui est présent depuis 20 ans dans l’entreprise.
Ensuite, le calcul de la prime d’ancienneté peut se faire :
Il n’existe donc pas de tableau de prime d’ancienneté qui s’appliquerait à toutes les entreprises.
🛠️ En pratique : pour calculer l’ancienneté d’un salarié, le point de départ correspond à la date d’entrée du salarié au sein de l’entreprise, peu importe que le texte qui prévoit le versement de la prime soit instauré ultérieurement. De plus, par principe, les périodes de suspension du contrat de travail sont prises en compte dans le calcul de l’ancienneté du salarié, cela comprend notamment les arrêts-maladie et le congé maternité. Il en va de même pour le calcul des congés payés. Cependant, sont exclus du calcul de la prime d’ancienneté les absences pour grève, les congés pour enfant malade, les congés sans solde, les absences dues à une mise à pied, etc.
Dès lors que l’entreprise verse une prime d’ancienneté à un salarié, celle-ci doit impérativement apparaître sur le bulletin de salaire. Elle vient s’ajouter au salaire de base du salarié.
Au-delà de la question du calcul des cotisations sociales sur la prime d’ancienneté, cela permet à l’employeur de pouvoir apporter la preuve du versement de la prime d’ancienneté en cas de litige. En effet, il appartient à l’employeur qu’il a satisfait à son obligation, le cas échéant. La mention de la prime et de son montant sur le bulletin constitue un élément de preuve.
Au contraire, le simple fait de verser un salaire plus conséquent que celui prévu initialement ne suffit pas à justifier le versement de la prime d’ancienneté. En effet, cette augmentation peut avoir de multiples causes qu’il est impossible de prouver en l’absence d’un document écrit.
Le point de départ du calcul de l’ancienneté d’un salarié est sa date d’entrée dans l’entreprise. S’il a eu plusieurs contrats de travail au sein de l’entreprise, il est possible de faire une reprise d’ancienneté sous certaines conditions. C’est par exemple le cas pour un CDD qui est suivi d’un CDI. De plus, on prend en compte les périodes de congés maladie, de congé maternité et paternité. Au contraire, ne sont pas pris en compte dans le calcul de l’ancienneté du salarié les absences pour grève, les congés sans solde, etc.
Le montant de la prime d’ancienneté est fixé par l’usage, la convention collective ou le contrat de travail. Il est librement déterminé par les acteurs qui rédigent la convention ou l’accord d’entreprise ou l’employeur. En effet, la loi ne prévoit pas de prime d’ancienneté.
La prime d’ancienneté se déclenche quand le salarié atteint un certain nombre d’années au sein de l’entreprise. Le premier palier peut être fixé à 1 an, 3 ans ou encore 5 ans par exemple. C’est la convention collective, le contrat de travail ou l’usage qui détermine cet élément déclencheur. Elle peut être versée en une fois ou de manière mensuelle. En principe, elle est versée en même temps que le salaire du mois qui suit l’atteinte de la condition d’ancienneté.
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Thomas Wittenmeyer
Diplômé de l'ESSEC Business School.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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