Skip to content
Se connecter
Fiches pratiques Gérer ses salariés Gestion de la paie Quelles sont les différences entre charges salariales et patronales ?

Quelles sont les différences entre charges salariales et patronales ?

Thomas Wittenmeyer - Image

Thomas Wittenmeyer

Diplômé de l'ESSEC Business School.


Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.

Les charges salariales et patronales représentent l'ensemble des cotisations sociales prélevées sur les salaires afin de financer le système de protection sociale français. Ces prélèvements, obligatoires, couvrent notamment les risques liés à la santé, la retraite, le chômage ou encore les accidents du travail. 

Comprendre leur calcul et leur répartition permet à la fois aux salariés et aux employeurs de mieux appréhender le coût réel d’un salaire. Legalstart vous en dit plus.

Mini-Sommaire

Qu’est-ce que les charges salariales et patronales ?

Charges salariales : définition

Les charges salariales représentent les cotisations sociales retenues sur le salaire brut d'un employé, afin de financer différents régimes de protection sociale en France. 

Elles incluent notamment :

  • les cotisations destinées à la Sécurité sociale (maladie, maternité, invalidité, décès).
  • les cotisations destinées à l'assurance vieillesse (retraite de base et complémentaire) ;
  • ainsi que les cotisations destinées à l'assurance chômage.

🛠️ En pratique : ces prélèvements sont directement déduits du salaire brut et figurent clairement sur le bulletin de paie remis à l'employé chaque mois.

Les charges salariales varient en fonction du niveau de rémunération, de la catégorie socioprofessionnelle et du secteur d'activité, mais représentent généralement entre 20 % et 25 % du salaire brut. 

Ces cotisations permettent au salarié de bénéficier d'une couverture en cas :

  • de maladie ;
  • d'accident ;
  • de perte d'emploi ;
  • ou de départ à la retraite.

Charges patronales : définition

Les charges patronales correspondent, elles, aux cotisations sociales payées par l'employeur en complément du salaire brut versé au salarié. 

Ces cotisations financent principalement la protection sociale, notamment :

  • l'assurance maladie ;
  • la retraite de base et complémentaire ;
  • les allocations familiales ;
  • l'assurance chômage ;
  • ainsi que les contributions liées aux accidents du travail et maladies professionnelles. 

Leur taux global se situe généralement entre 40 % et 45 % du salaire brut, mais varie selon la taille de l'entreprise, son secteur d'activité, et le niveau de rémunération des employés.

Quelles sont les différentes charges salariales et patronales ?

Les types de charges salariales

Voici les principaux types de charges salariales :

  • les cotisations de Sécurité sociale ;
  • les contributions sociales (CSG/CRDS) ;
  • les cotisations liées à l'emploi et au chômage ;
  • et les cotisations de retraite complémentaire (Agirc-Arrco).

Cotisations de Sécurité sociale

Les cotisations de Sécurité sociale financent principalement le régime général de retraite obligatoire. 

Elles se divisent en deux catégories principales :

  • L’assurance vieillesse plafonnée qui s'applique uniquement sur la part du salaire brut inférieure ou égale à un plafond mensuel de la Sécurité sociale fixé à 3.925 €. Son taux est de 6,90 %.
  • Et l’assurance vieillesse déplafonnée qui s'applique sur l'intégralité du salaire brut, sans plafond. Son taux est fixé à 0,40 %.

📝 À noter : ces prélèvements assurent au salarié une pension de retraite de base.

Contributions sociales (CSG/CRDS)

Les contributions sociales comprennent deux prélèvements spécifiques visant à financer les dépenses sociales ainsi que la réduction de la dette sociale :

  • La Contribution Sociale Généralisée (CSG). Son assiette est fixée à 98,25 % du salaire brut (100 % si le salaire annuel dépasse 188.400 €/an). Son taux est de 9,2 %.
  • Et la Contribution au Remboursement de la Dette Sociale (CRDS) qui s'applique également sur 98,25 % du salaire brut (ou 100 % si supérieur à 188.400 €/an) avec un taux de 0,5 % entièrement non déductible du revenu imposable.

☝️ Bon à savoir : ces contributions sont destinées à équilibrer le financement de la Sécurité sociale.

Cotisations liées à l'emploi et au chômage

Ces cotisations financent principalement les mécanismes liés à l'emploi, notamment la réinsertion professionnelle et le chômage :

  • La Cotisation APEC (Agence Pour l'Emploi des Cadres) qui concerne uniquement les cadres dont le salaire brut ne dépasse pas 15.700 €/mois. Le taux applicable est de 0,024 %.
  • Et la Contribution spécifique solidarité (pour salariés de 65 ans et plus), applicable à l’ensemble du salaire brut. Son taux est de 2,4 %.

Cotisations de retraite complémentaire (Agirc-Arrco)

Les cotisations de retraite complémentaire Agirc-Arrco visent à financer une pension complémentaire obligatoire versée au salarié lors de son départ à la retraite :

  • la retraite complémentaire Tranche 1 (salaire brut jusqu’à 3.925 €/mois) avec un taux de 3,15 % ;
  • et la retraite complémentaire Tranche 2 (salaire brut entre 3.925 € et 31.400 €/mois) avec un taux de 8,64 %. 

D’autres prélèvements spécifiques existent également :

  • La Contribution d'Équilibre Généralisée (CEG) :
    • Tranche 1 (jusqu'à 3.925 €/mois) avec un taux de 0,86 % ;
    • Tranche 2 (entre 3.925 € et 31.400 €/mois) avec un taux de 1,08 %.
  • Et la Contribution d'Équilibre Technique (CET) :
    • Tranche 1 : aucune cotisation.
    • Tranche 2 (entre 3.925 € et 31.400 €/mois) avec un taux de 0,14 %.

📌 À retenir : ces différentes cotisations garantissent au salarié un complément indispensable à sa retraite de base.

Les types de charges patronales

Les charges patronales financent eux différents dispositifs sociaux qui protègent les salariés tout au long de leur parcours professionnel et après la cessation de leur activité.

Elles couvrent notamment les risques liés :

  • à la santé ;
  • à la famille ;
  • à l’emploi ;
  • aux accidents du travail ;
  • et à la retraite. 

Voici les principales catégories de charges patronales :

  • les cotisations d’assurance maladie ;
  • les cotisations d’assurance vieillesse ;
  • les cotisations d’allocations familiales ;
  • les cotisations chômage ;
  • les cotisations d’accident du travail et maladies professionnelles ;
  • les cotisations retraite complémentaire ;
  • et les autres contributions patronales.

Cotisations d’assurance maladie

Ces cotisations financent les prestations liées à la santé, notamment les frais médicaux, hospitaliers et pharmaceutiques :

  • la contribution solidarité autonomie avec un taux de 0,3 % du salaire total ;
  • et l’assurance maladie avec un taux normal de 13 % ou un taux réduit à 7 % (selon le niveau de salaire), sur la totalité du salaire brut.

📌 À retenir : ces montants permettent de garantir l’accès aux soins et à la prise en charge des arrêts maladie et maternité des salariés.

Cotisations d’assurance vieillesse

Ces cotisations patronales financent la retraite de base des salariés du régime général avec :

  • l’assurance vieillesse plafonnée avec un taux de 8,55 %, appliquée sur la part du salaire comprise entre 0 et 3.666 € par mois ;
  • et l’assurance vieillesse déplafonnée avec un taux de 1,85 %, calculée sur l’intégralité du salaire brut sans limite de montant.

🛠️ En pratique : elles garantissent au salarié une pension de retraite de base versée par la Sécurité sociale.

Cotisations d’allocations familiales

Ces cotisations financent les prestations versées aux familles. C’est-à-dire :

  • les allocations familiales avec un taux général de 5,25 % du salaire total.

☝️ Bon à savoir : ce taux peut être réduit à 3,45 % lorsque la rémunération n’excède pas 3,5 fois le SMIC.

Ces montants permettent de financer les aides directes aux familles, telles que :

  • les allocations familiales mensuelles ;
  • les aides à la garde d’enfants ;
  • et autres prestations liées à la parentalité.

Cotisations chômage

Les cotisations chômage financent principalement les prestations versées aux salariés ayant perdu leur emploi :

  • la cotisation chômage avec un taux patronal fixé à 4,05 %, applicable sur la part du salaire mensuel située entre 0 et 14.664 € ;
  • et les fonds de garantie des salaires (AGS) avec un taux de 0,25 % sur la même assiette (entre 0 et 14.664 €/mois).

📌 À retenir : ils permettent de garantir le paiement des salaires en cas de difficultés financières de l'entreprise. Ces cotisations sécurisent financièrement les salariés en cas de perte d’emploi involontaire.

Cotisations d’accident du travail et maladies professionnelles (AT/MP)

Ces cotisations sont versées pour couvrir les frais liés aux accidents du travail ou aux maladies professionnelles. 

Le taux varie fortement selon :

  • le secteur d’activité ;
  • les risques professionnels encourus ;
  • et la taille de l’entreprise. 

En moyenne, ce taux se situe entre 0,5 % et 5 % du salaire brut total.

🛠️ En pratique : les entreprises plus exposées à certains risques professionnels paient un taux plus élevé, ajusté régulièrement par l'assurance maladie selon le nombre d'accidents ou de maladies professionnelles constatés dans l'entreprise.

Ces montants financent intégralement les soins et les indemnités versées en cas d’accident professionnel ou maladie d'origine professionnelle.

Cotisations retraite complémentaire

Ces cotisations patronales financent le complément de retraite obligatoire Agirc-Arrco :

  • La retraite complémentaire non-cadres :
    • Tranche A (0 à 3 666 €/mois) : 4,65 % ;
    • Tranche B (3 666 à 29 328 €/mois) : 12,15 %.
  • Et la retraite complémentaire cadres :
    • Tranche A (0 à 3 666 €/mois) : 4,72 % ;
    • Tranche B (3 666 à 29 328 €/mois) : 12,95 %.

📝 À noter : ces cotisations permettent aux salariés, cadres ou non-cadres, de percevoir une pension complémentaire lors de leur départ en retraite.

Autres contributions patronales

En plus des cotisations principales, l’employeur verse plusieurs contributions additionnelles :

  • L’assurance décès (cadres uniquement) : 1,5 %, appliquée sur la tranche de salaire allant jusqu'à 3.666 €/mois.
  • L’aide au logement (contribution FNAL) : 0,10 % du salaire jusqu'à 3.666 €/mois.
  • La formation professionnelle variant selon l’effectif :
    • 0,55 % pour les entreprises de moins de 11 salariés ;
    • 1 % pour les entreprises à partir de 11 salariés.
  • Et la taxe d’apprentissage : 0,09 % calculée sur la masse salariale totale. 

Ces contributions spécifiques servent notamment à financer la formation continue des salariés, l’accès au logement ainsi que des garanties spécifiques pour les cadres. 

Contrairement aux charges sur salaires, il est possible pour les employeurs de bénéficier de dispositifs d'exonération ou de réduction de charges, sous certaines conditions. Par exemple, en fonction du niveau de rémunération ou du secteur d’activité de l’entreprise. On peut citer :

  • la réduction Fillon ;
  • l’exonération relative aux contrats d’apprentissage ;
  • l'exonération bénéficiant aux jeunes entreprises innovantes ;
  • l’exonération « aide à domicile » ;
  • ou l’exonération visant les entreprises situées dans certaines zones prioritaires (ZFU, ZRU, ZRR, ZRD, BER, QPPV).

Comment sont calculées les charges salariales et patronales ?

Le calcul des charges salariales

Le calcul des charges salariales se base sur la totalité du salaire brut versé au salarié. Cette base inclut :

  • le salaire fixe mensuel ;
  • les primes ;
  • les indemnités (par exemple de transport ou de repas) ;
  • les avantages en nature (véhicule, logement, téléphone) ;
  • la rémunération des heures supplémentaires ;
  • ou les indemnités journalières reçues en cas de maladie ou maternité.

Chaque charge salariale possède son propre taux, qui est un pourcentage clairement défini appliqué sur l’assiette correspondante.

🛠️ En pratique : certaines cotisations comme l’assurance vieillesse plafonnée s’appliquent uniquement sur une partie du salaire brut limitée au plafond mensuel de la Sécurité sociale (actuellement 3.925 €/mois), tandis que d'autres cotisations, comme la CSG ou la CRDS, s’appliquent sur la quasi-totalité du salaire brut (98,25 %, ou 100 % au-delà d’un certain seuil annuel).

Les charges salariales ont pour calcul :

Montant de chaque charge salariale = Base de cotisation × Taux applicable

📌 À retenir : le total de ces prélèvements est déduit du salaire brut, permettant d'obtenir le salaire net, c’est-à-dire la somme effectivement perçue par le salarié chaque mois.

Le calcul des charges patronales

Les charges patronales sur salaire sont également calculées sur la base du salaire brut versé à l'employé. Leur taux varie globalement entre 22 % et 42 % du salaire brut, en fonction de différents facteurs tels que :

  • le niveau de rémunération ;
  • la catégorie socioprofessionnelle du salarié ;
  • et le secteur d’activité. 

Chaque cotisation patronale a son propre taux et sa propre assiette. Certaines cotisations, comme les allocations familiales ou l'assurance maladie, utilisent la totalité du salaire brut comme base.

D’autres charges, telles que l’assurance vieillesse plafonnée ou les cotisations chômage, se calculent uniquement sur une tranche de salaire précise, plafonnée à un montant mensuel déterminé (par exemple, 3.666 € ou 14.664 € selon la nature de la cotisation). 

Les cotisations retraite complémentaire sont calculées par tranches de salaire, avec des taux progressifs. Par exemple, une cotisation retraite complémentaire patronale de 20,55 % est appliquée aux tranches les plus élevées des rémunérations.

Le calcul général des charges patronales se fait ainsi :

Montant de chaque charge patronale = Assiette de cotisation × Taux applicable

Le total obtenu représente le coût supplémentaire supporté par l’employeur, venant s’ajouter au salaire brut qu’il verse directement au salarié.

⚠️ Attention : le montant final (salaire brut + charges patronales) constitue le coût salarial réel de l'employeur.

N’hésitez pas à utiliser un simulateur de charges salariales et patronales pour estimer vos coûts.

Qui paye les charges salariales et patronales ?

Les charges salariales sont supportées par le salarié lui-même. Concrètement, elles sont directement prélevées sur son salaire brut avant versement. Ainsi, le salarié ne reçoit réellement que le salaire net, c’est-à-dire le montant restant après déduction de ces charges.

🛠️ En pratique : même si le salarié en supporte financièrement le coût, c’est toujours l’employeur qui se charge de collecter ces cotisations et de les reverser aux organismes sociaux concernés.

Les charges patronales sont, elles, intégralement payées par l’employeur. Elles s’ajoutent au salaire brut versé au salarié et représentent donc un coût supplémentaire pour l’entreprise.

Ces charges sont calculées sur la base du salaire brut et sont également reversées par l'employeur directement aux organismes sociaux tels que :

  • l'URSSAF ;
  • les caisses de retraite ;
  • et les autres institutions spécialisées.

☝️ Bon à savoir : l'employeur doit prévoir ces charges dans son budget global lié à la rémunération de ses employés.

FAQ

Quelle est la différence entre charges salariales et charges patronales ?

Les charges salariales sont prélevées directement sur le salaire brut du salarié. Ce sont donc des montants payés indirectement par le salarié lui-même. Les charges patronales, en revanche, sont payées entièrement par l’employeur, s’ajoutent au salaire brut, et représentent donc un coût supplémentaire pour l’entreprise.

Quelles sont les charges payées par l'employeur ?

L’employeur paye intégralement les charges patronales, notamment l’assurance maladie, les allocations familiales, l’assurance chômage, les cotisations de retraite complémentaire, les cotisations pour les accidents du travail et maladies professionnelles, ainsi que des contributions additionnelles telles que la formation professionnelle et la taxe d’apprentissage. L’employeur reverse aussi les charges salariales prélevées sur le salaire brut du salarié aux organismes sociaux.

Quel est le coût total pour un employeur pour un salaire ?

Le coût total pour un employeur correspond au salaire brut augmenté des charges patronales. Ce coût global peut atteindre généralement entre 125 % et 145 % du salaire brut, selon le niveau de rémunération, la catégorie professionnelle du salarié, ainsi que les éventuelles exonérations ou réductions de cotisations applicables.

Principales sources législatives et réglementaires :

Abonnez-vous à la newsletter mensuelle de tous les entrepreneurs

Note du document :

4,8 - 9 vote(s)

Réalisez votre comptabilité simplement

Le cabinet d’expert-comptable LS Compta est à vos côtés.
En savoir plus