
Erreur sur une fiche de paie : la solution
Léna Cazenave
Le calcul des heures supplémentaires est essentiel pour garantir le respect des obligations légales et éviter les erreurs de paie. Dès que la durée légale de travail est dépassée, des règles précises s'appliquent.
Selon les cas, cela ouvre droit à une majoration salariale ou à un repos compensateur. Legalstart vous aide à y voir plus clair sur les heures supplémentaires.
Mini-Sommaire
Les heures supplémentaires correspondent aux heures de travail réalisées par un salarié à temps plein au-delà de la durée légale fixée à 35 heures par semaine en France. Il s'agit donc d'un dépassement de la durée normale de travail, encadré par la loi.
⚠️ Attention : ces heures doivent être effectuées à la demande de l’employeur pour être considérées comme telles.
Lorsqu’un salarié effectue des heures supplémentaires, celles-ci doivent être rémunérées avec une majoration du taux horaire. Ce pourcentage de majoration varie généralement en fonction du nombre d'heures effectuées. À la place, ou en complément de cette majoration, l’entreprise peut proposer un repos compensateur équivalent à la durée des heures supplémentaires réalisées, augmenté de la part de majoration prévue.
📝 À noter : elles concernent uniquement certains salariés, car les cadres dirigeants et les personnes travaillant sous le régime du forfait jours n’entrent pas dans ce cadre spécifique. Leur temps de travail est organisé différemment, ce qui les exclut du dispositif des heures supplémentaires.
Même si l’employeur peut demander des heures supplémentaires, la loi fixe un plafond à ne pas dépasser :
☝️ Bon à savoir : les heures complémentaires effectuées par un salarié à temps partiel ne sont pas considérées comme des heures supplémentaires. Elles relèvent d’un autre régime puisqu’elles concernent uniquement les salariés dont le contrat de travail prévoit un temps de travail inférieur à la durée légale.
Les heures supplémentaires reposent sur un principe clair : elles sont réalisées uniquement à la demande de l’employeur, que cette demande soit écrite ou orale. Le salarié ne décide donc pas seul d’effectuer des heures supplémentaires.
📌 À retenir : si l’employeur n’a pas donné son accord préalable, ces heures ne peuvent pas être considérées comme telles.
Dans la majorité des cas, les heures supplémentaires demandées par l’employeur doivent obligatoirement être effectuées par le salarié. Refuser n'est pas envisageable, sauf dans des situations précises. Par exemple, si l’employeur n’a pas informé le salarié dans un délai raisonnable, celui-ci peut refuser d’effectuer les heures demandées sans craindre une sanction.
🛠️ En pratique : même si l'accord de l’employeur est nécessaire, il peut être implicite. Cela se produit lorsqu’un salarié informe son employeur d’un volume de travail exceptionnel, et que ce dernier, bien qu’informé, ne prend pas de mesures pour alléger la charge ou pour éviter les heures supplémentaires. On considère alors que l’employeur a accepté tacitement que ces heures soient effectuées. Ce scénario se retrouve fréquemment lorsque le salarié enregistre ses heures dans un système de pointage, validé ensuite par l’employeur.
En revanche, si le salarié dépasse son temps de travail sans qu’une demande ait été formulée ou sans avoir averti l’employeur de la nécessité de ces heures, il ne peut pas prétendre au paiement d’heures supplémentaires. Il est donc essentiel que l’employeur ait connaissance de la situation, même de façon indirecte, pour que ces heures soient reconnues et rémunérées.
☝️ Bon à savoir : si les tâches confiées au salarié imposent un dépassement d’horaire pour être accomplies correctement, les heures supplémentaires doivent être payées, même si l’accord de l’employeur n’a pas été formalisé par écrit ou par un échange explicite.
Ce sont les circonstances de travail et la connaissance par l’employeur de la situation qui prévalent.
Pour calculer les heures supplémentaires, il faut connaître plusieurs informations :
Tout d’abord, pour calculer les heures supplémentaires d’un salarié, il faut connaître le taux horaire de base du salarié. Ce taux se calcule en divisant le salaire brut mensuel par le nombre d'heures prévues au contrat.
Pour un salarié à temps plein en France, la durée de travail mensuelle est généralement de 151,67 heures (ce qui correspond à 35 heures par semaine).
🛠️ En pratique : par exemple, un salarié gagne 1.800 € brut par mois. Son taux horaire est donc de 1.800 € / 151,67 heures = 11,87 €.
Les heures supplémentaires sont rémunérées à un tarif supérieur au taux horaire normal. La majoration dépend du nombre d’heures effectuées au-delà de la durée légale de 35 heures par semaine :
📌 À retenir : ces taux s’appliquent à défaut d’un accord collectif. Un accord d'entreprise ou de branche peut prévoir d'autres taux, avec un minimum légal de 10 %.
Par exemple, pour un salarié qui a un salaire brut de 1.800 € par mois, qui effectue 10 heures supplémentaires dans une semaine. Son taux horaire est de 1.800 € / 151,67 heures = 11,87 €. Pour calculer les majorations :
Son total des heures supplémentaires est donc de 118,70 € + 35,61 € = 154,31 €, soit un salaire de 1,800 € + 154,31 € = 1.954,31 €.
N’hésitez pas à utiliser un simulateur de calcul des heures supplémentaires.
Certains contrats prévoient directement une durée supérieure à 35 heures par semaine. C’est ce que l’on appelle des heures supplémentaires structurelles, car elles sont intégrées régulièrement à l’organisation du travail.
C’est le cas par exemple d’un salarié qui travaille 39 heures par semaine selon son contrat. Chaque semaine, il effectue donc 4 heures supplémentaires. Ces 4 heures sont automatiquement majorées à 25 % (puisqu’elles se situent entre la 36e et la 39e heure).
Elles sont généralement mensualisées, c’est-à-dire intégrées au bulletin de paie chaque mois sans besoin de recalcul.
☝️ Bon à savoir : les heures supplémentaires peuvent bénéficier d’une exonération d’impôt sur le revenu dans la limite de 8.037 € bruts par an. Elles sont aussi partiellement exonérées des cotisations salariales d’assurance vieillesse et de retraite complémentaire.
Tableau récapitulatif général pour le calcul des heures supplémentaires :
Élément |
Formule de calcul |
Durée mensuelle de travail (pour un temps plein en France) |
(35 h × 52 semaines) ÷ 12 mois = 151,67 h |
Taux horaire de base |
Salaire brut mensuel ÷ 151,67 h |
Heures supplémentaires effectuées |
Nombre d’heures déclarées au-delà de 35 h hebdo |
Majoration de 25 % par heure pour les 8 premières heures (36e à 43e heure) |
Taux horaire de base × 125 % × nombre d’heures concernées |
Majoration de 50 % par heure à partir de la 44e heure |
Taux horaire de base × 150 % × nombre d’heures concernées |
Total des heures supplémentaires |
Total des heures à 25 % + total des heures à 50 % |
Total brut mensuel avec heures supplémentaires |
Salaire brut mensuel + total des heures supplémentaires |
🛠️ En pratique : LS Compta vous aide à gérer l’impact des heures supplémentaires sur votre comptabilité. Suivi des charges, déclarations fiscales, conformité : confiez ces tâches à des experts et concentrez-vous sur le développement de votre activité.
Lorsqu’un jour férié tombe pendant la semaine de travail, il faut ajuster le calcul des heures supplémentaires.Dans ce cas précis, le jour férié ne compte pas comme du temps de travail effectif pour le décompte des heures supplémentaires, sauf si un accord d’entreprise ou des usages plus favorables existent.
Autrement dit, si le salarié est absent en raison d’un jour férié et dépasse 35 heures sur la semaine, ce dépassement ne sera pas automatiquement considéré comme des heures supplémentaires. Les heures travaillées au-delà de la durée normale hebdomadaire sont rémunérées au taux habituel, sans majoration.
Un salarié travaille habituellement 35 heures par semaine, réparties sur 5 jours à raison de 7 heures par jour. Lors d’une semaine avec un jour férié (le mercredi, par exemple), il effectue 8 heures le lundi, 8 heures le mardi, ne travaille pas le mercredi (jour férié), puis fait 8 heures le jeudi et 8 heures le vendredi. Au total, il travaille donc 32 heures sur la semaine.
Même si l’on ajoute les 7 heures théoriques du jour férié, ces heures ne sont pas prises en compte pour calculer les heures supplémentaires.
Résultat : les heures réalisées au-delà du temps habituel sont payées au taux normal, sans majoration spécifique, sauf si l’employeur applique un régime plus avantageux.
Les heures supplémentaires ouvrent droit à une indemnisation qui prend plusieurs formes possibles. La règle de base, c’est la rémunération avec majoration, mais ce n’est pas la seule option. Il existe aussi :
À la place, ou pour partie, la rémunération des heures supplémentaires peut être remplacée par du repos compensateur. La durée de ce repos suit exactement la logique de la majoration salariale.
Globalement, une heure supplémentaire normalement rémunérée à 50 % donne droit à 1h30 de repos (1 heure + 50 % de majoration).
☝️ Bon à savoir : ce système est souvent défini par accord collectif ou d'entreprise. Il permet de récupérer du temps plutôt que d’avoir un paiement direct.
Lorsqu’un salarié dépasse le contingent annuel d’heures supplémentaires prévu par la loi ou par accord, la COR s’applique automatiquement. Ce droit au repos est cumulable avec la rémunération majorée ou le repos compensateur.
La quantité de repos dépend de la taille de l’entreprise :
📝 À noter : des accords collectifs peuvent prévoir des conditions plus favorables.
Lorsque le salarié souhaite utiliser ses droits à la COR, il doit prévenir son employeur au moins une semaine à l'avance, en précisant la date et la durée du repos. L’employeur dispose ensuite de 7 jours pour répondre à cette demande. S’il y a désaccord, l’employeur ne peut pas repousser la prise du repos de plus de 2 mois.
Enfin, si le salarié a cumulé suffisamment d’heures, il peut demander à poser son repos en journée complète ou en demi-journée, dès que la contrepartie atteint au minimum 7 heures.
Le calcul du repos compensateur suit la même logique que celle de la majoration salariale des heures supplémentaires.
Plutôt que de percevoir une rémunération avec majoration, le salarié bénéficie d’un temps de repos dont la durée est équivalente à ce qu’il aurait gagné en étant payé.
Pour commencer, il faut totaliser le nombre d’heures effectuées au-delà de la durée légale de 35 heures par semaine.
La durée du repos compensateur dépend du taux de majoration prévu :
Ce calcul permet d’obtenir un repos équivalent à la rémunération et à la majoration que le salarié aurait perçues.
🛠️ En pratique : un salarié réalise 4 heures supplémentaires dans la semaine, toutes dans la tranche majorée à 25 %. Le calcul est simple : 4h x 1h15 = 5h de repos compensateur. Le salarié bénéficie donc de 5 heures de repos en contrepartie.
Avec l'annualisation, on compare le total des heures réellement travaillées sur l’année à la durée légale annuelle (soit 1.607 heures pour un temps plein). Les heures dépassant ce seuil sont comptabilisées comme des heures supplémentaires.
Il suffit d’additionner toutes les heures de travail effectuées sur la semaine, en prenant en compte les jours effectivement travaillés et le nombre d’heures réalisées chaque jour. Seules les heures réellement effectuées comptent dans ce calcul.
On identifie d’abord le total des heures supplémentaires réalisées, puis on applique le taux horaire majoré correspondant (25 % ou 50 % selon le cas). Ensuite, le montant exonéré correspond à la part de ces heures dans la limite annuelle d’exonération fiscale fixée à 8.037 € bruts.
C’est le nombre d’heures supplémentaires qu’un salarié peut effectuer dans l’année avant de déclencher des droits supplémentaires, comme la contrepartie obligatoire en repos. En l’absence d’accord d’entreprise, ce contingent est fixé à 220 heures par an.
Oui, l’employeur doit indiquer sur la fiche de paie le nombre d’heures supplémentaires réalisées, avec le taux de majoration appliqué. Cela permet au salarié de vérifier la bonne rémunération de ses heures et d’assurer la transparence du calcul.
Principales sources législatives et réglementaires :
Note du document :
4,5 - 52 vote(s)
Léna Cazenave
Fiche mise à jour le
Vous souhaitez éviter les erreurs et simplifier la gestion de la paie de vos salariés ?
Téléchargez notre guide gratuit sur la comptabilité
Ces articles pourraient aussi vous intéresser :
Erreur sur une fiche de paie : la solution
Comment fonctionne la mutuelle santé d’entreprise ?
Gestionnaire de paie : rôle, compétence, avantages et inconvénients ?
Comment lire une fiche de paie ?
Allègement de cotisation employeur : explications et calcul
Quelle est la date limite pour le paiement des salaires ?
On a besoin de vous !
Si vous appréciez notre contenu, un avis sur Google nous aiderait énormément !