
Gestionnaire de paie : rôle, compétence, avantages et inconvénients ?
Léna Cazenave
Tous les salariés d’une entreprise ont le droit à des congés payés, c’est-à-dire des jours non travaillés, mais indemnisés par l’employeur. Ces congés payés, bien que très attendus par la plupart des salariés, peuvent représenter un véritable casse-tête pour l’employeur en termes de gestion de la paie.
À combien de jours de congés payés un salarié a-t-il le droit ? Comment est calculée leur acquisition ? Comment fonctionnent l’indemnité de congés payés et l’indemnité compensatrice de congés payés ? Legastart fait le point sur le calcul des congés payés.
Mini-Sommaire
Les congés payés sont des journées de congés à la charge de l’employeur. Tout salarié a le droit à ces congés, quel que soit son contrat de travail (CDI, CDD, intérim, etc.).
Au cours de cette période, il ne touche pas de salaire, mais une indemnité de congés payés. Elle est versée à la même date que le salaire.
La durée des congés payés varie en fonction des droits acquis par l’employé. Le salarié doit toutefois obligatoirement avoir la possibilité d’en prendre entre le 1ᵉʳ mai et le 31 octobre. En outre, la période et l’ordre des départs peuvent être fixés par un accord d’établissement ou d’entreprise, ou à défaut par un accord de branche, voire directement par le chef d’établissement. Ces derniers doivent néanmoins respecter les principes d’ordre public.
📝 À noter : un congé simultané peut être pris par les couples liés par un PACS qui exercent leur emploi au sein de la même entreprise.
En principe, l’acquisition des congés payés est équivalente à 2,5 jours de congés payés par mois de travail effectif (on compte soit 4 semaines, soit 24 jours de temps de travail effectif). Pour autant, les accords de branche ou les conventions collectives peuvent prévoir un mode de calcul différent. Il est donc important de vérifier les accords collectifs d’une entreprise avant de calculer les congés payés.
☝️ Bon à savoir : le calcul des congés payés pour un temps partiel présente des spécificités, mais chaque mois de travail effectif ouvre le droit à 2,5 jours de congés.
Les congés payés sont cumulés durant ce qu’on appelle une période de référence. La période de référence est une période de 12 mois consécutifs durant laquelle le salarié peut cumuler ses congés payés. Elle débute le 1ᵉʳ juin d’une année N et se termine le 31 mai de l’année N+1. Les congés payés ne s’acquièrent donc pas sur une année calendaire.
⚠️ Attention : la période de référence peut varier en fonction des conventions collectives et accords de branche. Par ailleurs, dans certains secteurs d’activités, tels que les secteurs du bâtiment, des travaux publics, des transports routiers et des artistes et techniciens du spectacle, la période de référence commence le 1ᵉʳ avril et finit le 31 mars de l’année suivante.
Une fois acquis, ces jours de congés ne sont pas valables indéfiniment. Les jours de congés payés sont valables jusqu’à 1 an à l’issue de la période de référence.
📝 À noter : si le nombre de jours de congés est un nombre décimal, il convient alors de le porter au nombre entier supérieur. Ainsi, une personne qui aura travaillé 5 mois aura accumulé 13 jours, et non 12,5 jours.
Voici deux exemples pour vous aider à comprendre le calcul de l’acquisition des congés payés :
☝️ Bon à savoir : il n’est pas possible de prendre un congé légal de plus de 30 jours ouvrables.
Il convient de noter que le salarié peut prendre ses congés payés en une ou en plusieurs fois. Il est cependant tenu de poser au moins 12 jours ouvrables en continu. En outre, dans le cadre d’un fractionnement, il acquiert des jours de congés supplémentaires si les congés sont pris en dehors de la période légale, qui court du 1er mai au 31 octobre. Dans ce cas, il a le droit à :
📝 À noter : le salarié peut renoncer à ces jours de congés supplémentaires. De plus, ce renoncement peut être aussi prévu par un accord collectif.
Si vous n'y avez pour l'instant pas droit, vous pouvez formuler une demande de congés payés.
Il existe deux façons de calculer l’indemnité de congés payés.
L’indemnité de congés payés est versée à la place du salaire lorsque le salarié prend des congés payés.
Avant de se pencher sur le calcul des congés payés, il est important de savoir quels éléments entrent en compte dans le calcul des indemnités. Certaines sommes, comme les primes d’intéressement par exemple, sont écartées du calcul.
☝️ Bon à savoir : les primes d'intéressement peuvent découler de la mise en place d'un accord d'intéressement au sein de l'entreprise. Ce type d'accord permet de verser aux employés une prime qui varie en fonction des résultats et des performances d’une entreprise sur l’année.
Voici un récapitulatif des sommes prises en compte et de celles qui ne sont pas prises en compte dans les calculs des congés payés :
Sommes prises en compte dans le calcul des congés payés |
Sommes non prises en compte dans le calcul des congés payés |
Salaire de base |
Prime d’intéressement |
Majoration de salaire (heures supplémentaires, heures majorées) |
Prime de bilan |
Indemnités pendant des périodes assimilées à du travail effectif (arrêt de travail, congé maternité, congé paternité, etc.) |
Prime de participation |
Indemnités congés payés de l’année précédente |
Frais professionnels
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Prime d’ancienneté, assiduité, astreinte |
Prime de fin d’année |
Prime d’expatriation |
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Commissions |
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Avantages en nature |
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Activité partielle |
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13e mois (sauf si la somme est versée pour l'année, périodes de travail et de congés confondues) |
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Indemnités de fin de mission de contrat d'intérim |
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Indemnités de fin de contrat (dite prime de précarité) à durée déterminée |
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Contrepartie financière au titre de l'obligation de non-concurrence |
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Il existe deux façons de calculer l’indemnité de congés payés :
☝️ Bon à savoir : si le contrat ou les usages de l’entreprise prévoient un calcul plus avantageux que les deux méthodes légales, c’est ce calcul qui s’applique.
L’employeur n’a pas le choix de la méthode utilisée, il doit choisir celle qui sera la plus avantageuse pour chaque salarié.
💡 Astuce : le calcul des congés payés n’est pas toujours chose aisée. Vous pouvez vous aider d’un simulateur de calcul d’indemnités de congés payés ou simplement poser vos questions à un expert lors d’un entretien avec un expert.
Afin de mener à bien le calcul des congés payés, le chef d’entreprise peut tenir compte au choix :
🛠️ En pratique : un salarié qui touche 2.000 euros de salaire brut mensuel et qui prend 8 jours de congés payés, touchera une indemnité de 800 euros.
Une indemnité spécifique est versée aux salariés dont le contrat de travail est rompu alors qu’ils n’avaient pas eu l’occasion de prendre tous leurs jours de congés payés.
Si une rupture du contrat de travail intervient avant qu’un salarié n’ait bénéficié de ses congés payés, il est nécessaire de faire le calcul des indemnités compensatrices de congés payés.
Concrètement, cela signifie que les congés qu’il n’a pas pu prendre lui sont reversés sous forme d’indemnités compensatrices. Cette mesure s’applique peu importe le motif de la rupture (licenciement, démission, départ en retraite, rupture de période d’essai, etc.).
Une fois le calcul des indemnités de congés payés réalisé, un solde de tout compte est versé au salarié avec l’ensemble des indemnités de fin de mission.
☝️ Bon à savoir : cette indemnité est également reversée aux ayants droit d’une personne décédée avant qu’elle n’ait pris ses jours de congés payés.
Il convient de noter que l’indemnité compensatrice de congés payés est considérée comme du salaire. De fait, elle est soumise aux impôts et aux cotisations sociales.
Le tableau suivant récapitule les éléments pris en compte ou non dans le cadre du calcul de l’indemnité compensatrice de congés payés :
Sommes prises en compte dans le calcul des congés payés |
Sommes non prises en compte dans le calcul des congés payés |
Salaire de base |
Prime d’intéressement |
Majoration de salaire (heures supplémentaires, heures majorées) |
Prime de bilan |
Indemnités pendant des périodes assimilées à du travail effectif (arrêt de travail, congé maternité, congé paternité, etc.) |
Prime de participation |
Indemnités congés payés de l’année précédente |
Frais professionnels |
Prime d’ancienneté, assiduité, astreinte |
Prime de fin d’année
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Prime d’expatriation |
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Commissions |
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Avantages en nature |
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Activité partielle |
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13e mois (sauf si la somme est versée pour l'année, périodes de travail et de congés confondues) |
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Contrepartie financière au titre de l'obligation de non-concurrence |
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Le calcul du montant de l’indemnité compensatrice de congés payés d’une personne en CDI s’effectue de la même façon que pour le calcul des congés payés normaux. Le chef d’entreprise peut ainsi utiliser la méthode du maintien de salaire, ou privilégier la méthode du dixième du salaire. En revanche, si une personne est en CDD ou en intérim, c’est la méthode du 1/10 qui est utilisée.
Pour donner un exemple : si une personne a travaillé 5 mois, et touché un salaire de 9.150 euros brut, elle touchera une indemnité de fin de contrat de 915 euros. L’indemnité compensatrice s’élèvera alors à 1.006,50 euros (9.150 + 915/10).
📝 À noter : en cas de rupture de contrat pendant un arrêt maladie ou accident non professionnel, la méthode de calcul du 1/10ᵉ ne prend en compte que 80 % de la rémunération perçue au cours de l’arrêt de travail. En revanche, elle prend en compte 100 % de celle-ci dans le cadre d’un arrêt pour accident ou maladie professionnelle.
La période de référence correspond à une période de 12 mois au cours de laquelle le salarié cumule ses congés payés. Elle est généralement comprise entre le 1er juin et le 31 mai de l’année suivante, bien que certains secteurs appliquent une période allant du 1er avril au 31 mars. Le salarié acquiert 2,5 jours de congés payés chaque mois. Il a ensuite 1 an à compter de la fin de la période de référence pour utiliser les jours de congés acquis.
Un salarié a le droit à 2,5 jours de congés payés par mois. Il peut les cumuler au cours d’une période de référence de 12 mois. Il a ensuite 1 an pour poser ses congés. Il est tenu de prendre au moins 12 jours ouvrables entre le 1er mai et le 31 octobre. L’employé peut acquérir sous condition des jours supplémentaires, notamment s’il prend des congés en dehors de la période de référence.
Pour calculer les congés payés, le chef d’entreprise peut s’appuyer soit sur la méthode du maintien de salaire, soit sur celle du 1/10ᵉ de salaire, en privilégiant celle qui est la plus intéressante pour le salarié. Un salarié qui touche 2.000 euros de salaire brut (24.000 euros annuels), touchera 1.904,76 euros avec la première méthode et 1.920 euros avec la seconde méthode. Ce sera donc cette dernière qui sera retenue.
Principales sources législatives et réglementaires :
Note du document :
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Léna Cazenave
Fiche mise à jour le
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