
Formulaire 2042C Pro : notice complète (2025)
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Par définition, le régime fiscal d’une entreprise désigne la manière dont ses revenus ou ses bénéfices sont imposés par l’administration française. Il inclut à la fois un type d’imposition (impôt sur les sociétés ou impôt sur les revenus) et un régime d’imposition (régime de la micro-entreprise, régime réel ou régime de la déclaration contrôlée). Le régime fiscal d’une entreprise est généralement déterminé par son statut juridique, son chiffre d’affaires et la nature de ses revenus. Néanmoins, il est parfois possible d’en changer sous certaines conditions. Types d’imposition, régime et spécificités de la location meublée, Legalstart fait le point sur le régime fiscal des entreprises.
Mini-Sommaire
Selon son statut juridique, une entreprise est imposée à l’impôt sur les sociétés (IS) ou l'impôt sur les revenus (IR). Dans certains cas, il est possible de changer son type d’imposition.
Les sociétés soumises à l’impôt sur les sociétés sont imposées sur leurs bénéfices annuels réalisés en France. Les taux d’imposition diffèrent selon la nature de la structure. Ainsi, les petites et moyennes entreprises, ainsi que les organismes à but non lucratif, sont soumises à un taux inférieur lorsqu’elles remplissent les conditions requises.
Les entreprises soumises à l’IS peuvent être imposées selon deux taux :
Les conditions requises pour bénéficier du taux réduit de 15 % sur la première tranche, limitée à 42.500 euros, sont les suivantes :
Quant aux organismes à but non lucratif, les taux de l’IS sont les suivants :
☝️ Bon à savoir : les associations ne sont généralement pas soumises au paiement d’impôts commerciaux. Néanmoins, lorsqu’elle occupe des locaux associatifs, elle peut être redevable de la taxe d’habitation et de la taxe foncière. Le cas échéant, le régime fiscal d’une association est celui de l’impôt sur les sociétés.
Le paiement de l’IS s’effectue sous la forme d’acomptes trimestriels, qui sont calculés sur la base du dernier exercice clos, suivi d’un solde. Le versement de l'IS est alors à réaliser le 15 mars, le 15 juin, le 15 septembre et le 15 décembre.
📝 À noter : le versement d'acompte trimestriel ne concerne pas les entreprises dont le montant de l’IS est inférieur à 3.000 euros, ni celles nouvellement créées ou nouvellement imposées à l’IS. De plus, certaines modalités spécifiques s’appliquent pour les entreprises dont le CA excède 250 millions d’euros.
Les structures juridiques suivantes sont automatiquement imposées à l’IS :
● les sociétés anonymes (SA)
● les sociétés à responsabilité limitée (SARL)
● les sociétés par actions simplifiées (SAS)
● les sociétés en commandite par actions (SCA)
Cependant, d’autres structures peuvent demander à être imposées à l’IS :
● les entreprises individuelles (EI), depuis 2022 ;
● les entreprises unipersonnelles à responsabilité limitée (EURL) ;
● les sociétés en participation (SEP) ;
● les sociétés en nom collectif (SNC) ;
● certaines sociétés civiles ;
● les sociétés créées de fait.
☝️ Bon à savoir : le droit d’option pour l’impôt sur les sociétés n’est plus irrévocable depuis la loi de finances pour 2019. Si une entreprise veut formuler une demande de révocation, elle doit l’effectuer au plus tard à la fin du mois précédant la date limite de versement du premier acompte d’impôt sur les sociétés du 5ème exercice suivant celui où l’option a été requise. Celle-ci devient irrévocable si aucune demande de renonciation n’a été envoyée au terme de cette échéance
Les bénéfices de l’entreprise sont considérés comme des revenus lorsqu'elle est soumise à l’impôt sur le revenu (IR). Dans cette situation, l’entrepreneur et ses associés sont imposés à titre personnel. Cet impôt général s’applique en fonction d’un barème. On dit alors que la société est transparente fiscalement.
☝️ Bon à savoir : les frais personnels du dirigeant peuvent être déduits s’ils sont considérés comme des frais réels.
L’impôt sur l’IR est automatiquement imposé aux :
📝 À noter : les SA, les SAS et les SARL peuvent opter pour le régime de l’IR, pendant 5 ans maximum.
Les revenus sont à déclarer en fonction de la nature de l’activité, comme suit :
Le barème progressif de l’IR est composé de tranches, dont le taux d’imposition varie de 0 à 45 %. Il tient compte du quotient familial (le nombre de parts d’un foyer). Le barème 2024 sur les revenus 2023 est le suivant :
Tranches de revenus |
Taux d'imposition de la tranche de revenu |
Jusqu'à 11.294 euros |
0 % |
De 11.295 à 28.797 euros |
11 % |
De 28.798 à 82.341 euros |
30 % |
De 82.342 à 177.106 euros |
41 % |
Plus de 177.106 euros |
45 % |
Le paiement des impôts s’effectue de plusieurs façons :
En cas de supplément d’impôt, deux situations sont possibles :
Le tableau suivant récapitule le type d’imposition de principe d’une entreprise, et les statuts qui autorisent à en changer :
Statut juridique |
Impôt sur le revenu (IR) |
Impôt sur les sociétés (IS) |
Micro-entreprise |
Oui |
Non |
Entreprise individuelle |
Oui |
Oui, sur option et sous conditions |
Société en nom collectif (SNC) |
Oui |
Oui, sur option et sous conditions |
Société civile professionnelle (SCP) |
Oui |
Oui, sur option et sous conditions |
Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) |
Oui |
Oui, sur option et sous conditions |
Société anonyme à responsabilité limitée (SARL) |
Oui, sur option et sous conditions |
Oui |
Société anonyme (SA) |
Oui, sur option et sous conditions |
Oui |
Société par actions simplifiée (SAS) |
Oui, sur option et sous conditions |
Oui |
Société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU) |
Oui, sur option et sous conditions |
Oui |
Société civile immobilière (SCI) |
Oui |
Oui, sur option et sous conditions |
Société d’exercice libéral (SEL), sauf SELARL unipersonnelle |
Non |
Oui |
Une entreprise est soumise à un régime fiscal en fonction de son chiffre d’affaires, de son secteur d’activité (prestation de services ou vente de marchandises), ainsi que de la catégorie de ses bénéfices (BIC/BNC). Les obligations déclaratives varient selon celui-ci. Il existe trois régimes d’imposition différents :
Les entreprises placées sous le régime fiscal de la micro-entreprise bénéficient de procédures de création et de gestion comptable simplifiées. Un micro-entrepreneur doit tenir un livre de recettes.
Une entreprise désirant bénéficier de ce régime doit générer un chiffre d’affaires inférieur aux seuils suivants :
Ces seuils sont à appliquer au prorata pour les entreprises créées dans le courant de l’année.
📝 À noter : certaines activités ne permettent pas de bénéficier de ce régime fiscal. Il s’agit notamment des activités relevant de la TVA immobilière, des activités libérales réglementées, des activités agricoles ou encore des personnes morales soumises à l’IS ou l’IR.
Si l’entreprise est amenée à dépasser les seuils de la micro-entreprise, elle peut continuer de bénéficier de ce régime fiscal l’année suivante. Cependant, elle sera tenue de passer obligatoirement au régime réel en cas de dépassement sur deux années consécutives. Par ailleurs, elle peut demander à être imposée au régime réel. Elle doit alors envoyer une demande d’option lors de sa déclaration de revenus. Celle-ci est effective pour un an, et elle est par la suite reconduite tacitement.
Ce régime fiscal n'inclut pas la possibilité de déduire les frais professionnels. Néanmoins, les revenus reçoivent un abattement forfaitaire, dont le taux varie selon la nature de l’activité du professionnel :
De plus, l’entreprise bénéficie d’une franchise de TVA. Elle a aussi la possibilité d’opter pour un versement libératoire. Il est prélevé chaque fois ou chaque trimestre. Son taux est de :
Le régime réel concerne uniquement les entreprises dont les revenus relèvent de la catégorie BIC, qu’elles soient imposables à l’IR ou l’IS. Selon le chiffres d’affaires accompli, deux régimes sont possibles :
Le régime réel simplifié offre un allégement des obligations déclaratives et comptables. Il s’applique aux entreprises dont le CAHT est compris entre les seuils suivants :
☝️ Bon à savoir : ces seuils s’appliquent sur les années 2023, 2024 et 2025.
Les entreprises tiennent une comptabilité classique et doivent établir un bilan, un compte de résultat et des annexes. Elles bénéficient néanmoins des allègements suivants :
Pour déclarer ses revenus, l’entreprise fournit :
L’entreprise peut toutefois demander à être imposée au régime réel normal. Pour cela, elle doit déposer une option lors de sa déclaration de revenus. Elle est valable un an, et elle est ensuite reconduite automatiquement un an.
Le régime réel normal impose plus d’obligations comptables que le régime simplifié. Il s’applique automatiquement aux entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse les seuils suivants :
L’entreprise est tenue :
Pour déclarer ses revenus, l’entreprise doit envoyer :
Le régime de la déclaration contrôlée concerne les entreprises relevant des bénéfices non commerciaux (BNC). Elle s’applique automatiquement si leur chiffre d'affaires excède 77.700 euros HT. Le chef d’entreprise est alors imposé sur les bénéfices réalisés.
L’entreprise doit respecter les obligations comptables suivantes :
La déclaration d’impôt s’effectue en remplissant le formulaire n° 2042 C pro (rubrique « régime de la déclaration contrôlée ») et le formulaire n° 2035 pour la déclaration de résultat des BNC.
☝️ Bon à savoir : un micro-entrepreneur peut demander à opter pour le régime de la déclaration contrôlée.
Régime fiscal |
Plafonds |
Obligations |
Option possible |
Micro-entreprise |
Mois de 77.700 € pour les prestations de services (relevant des BIC) et les professions libérales (relevant des BNC)
Moins de 188.700 € pour les activités de ventes de marchandises |
Tenir un livre de recettes |
Régime réel
Régime de la déclaration contrôlée |
Régime réel simplifié |
Entre 77.700 euros et 254.000 euros de CAHT pour les prestations de services relevant des BIC
Entre 188.700 euros et 840.000 euros pour les activités de commerce et de fourniture de logement.
|
Tenue d’une comptabilité classique, avec quelques allègements comptables
Déclarer ses revenus en envoyant un bilan comptable simplifié (tableaux 2033 A et suivants) avec un formulaire n°2031 pour l’IR ou n°2065 pour l’IS |
Régime réel normal |
Régime réel normal |
Plus de 254.000 € de CAHT pour les prestations de services relevant des BIC
Plus de 840.000 € de CAHTpour les activités de commerce et de fourniture de logement
|
Enregistrer de manière chronologique les opérations financières
Tenir un livre journal et un grand livre
Réaliser chaque année un bilan, un compte de résultat et des annexes
Mener un inventaire au moins 1 fois tous les 12 mois
Déclarer ses revenus en envoyant un bilan comptable complet (tableaux 2025 et suivants) avec un formulaire n°2031 pour l’IR ou n°2065 pour l’IS |
Non |
Régime de la déclaration contrôlée |
Plus de 77.700 euros de CAHT |
Tenir une comptabilité complète
Procéder à un inventaire annuel
Établir des comptes annuels en fin d’exercice |
Non |
La location de locaux meublés est considérée comme une activité commerciale et non un revenu foncier. De fait, il est nécessaire de les déclarer dans la catégorie des “Bénéfices Industriels et Commerciaux” (BIC). Il existe deux statuts spécifiques :
Une personne louant un local meublé est considérée comme loueur non professionnel si elle remplit au moins l’une de deux conditions suivantes :
Le régime de la location d’un local meublé non-professionnel (LMNP) relève de la catégorie des BIC. Cependant, l’imposition peut varier de la façon suivante :
Selon le montant des revenus perçus, la personne peut choisir entre :
En matière de fiscalité, le régime LMNP peut conduire au paiement de la cotisation foncière des entreprises (CFE), selon le lieu et l'utilisation du bien loué.
📝 À noter : il est nécessaire de posséder un numéro SIRET pour effectuer les déclarations. L’inscription s’effectue sur le site du guichet des formalités des entreprises.
Pour bénéficier du statut de loueur en meublé professionnel (LMP), il convient de remplir les deux conditions suivantes :
Le loueur est considéré comme loueur non-professionnel si l’une de ces conditions n’est pas remplie.
☝️ Bon à savoir : la location peut être saisonnière.
En matière de fiscalité d’une location meublée professionnelle, deux types d’imposition sont possible :
⚠️ Attention : les seuils de la micro-entreprise pour les LMP changent entre les revenus 2023 et 2024. En 2023, les revenus ne doivent pas excéder 188.770 euros pour les meublés de tourisme classés, et 77.700 euros pour les meublés de tourisme non classés. En 2024, les seuils changent pour ces derniers. Ils ne doivent pas dépasser 15.000 euros.
À l’exception des micro-entreprises, les professionnels sont imposés au régime réel. Ils peuvent alors déduire du résultat fiscal les charges suivantes :
☝️Bon à savoir : la location meublée n’est pas soumise à TVA s’il n’y a pas de prestation de services.
Enfin, le loueur professionnel doit aussi payer les impôts locaux suivants :
Le statut juridique d’une entreprise impose un régime fiscal spécifique. Néanmoins, elles peuvent demander à opter pour une autre option.
Le régime fiscal automatique d’une SARL est le régime de l’impôt sur les sociétés (IS). Sous conditions, elle peut opter pour le régime de l’imposition sur le revenu (IR). Cette option est valable pour 5 exercices comptables maximum.
Il s’agit du régime fiscal qui concerne les entreprises dont les revenus sont classés dans la catégorie BIP, qu’elles relèvent de l’impôt sur les sociétés ou sur les revenus. Il comprend deux statuts, recouvrant des seuils de chiffre d’affaires différents : le régime réel simplifié et le régime réel normal.
Principales sources législatives et réglementaires :
Note du document :
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Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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