Le fonctionnement de la déclaration micro BNC
En quoi consiste le régime des micro-BNC ?
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.
À la fin de chaque exercice, une société réalise des pertes ou des bénéfices. Si elle réalise des bénéfices, ils seront soumis à l'impôt sur les sociétés ou à l'impôt sur le revenu, en fonction de la fiscalité applicable à la société. Le régime micro BNC est un mode d’imposition des bénéfices de certaines entreprises redevables de l’impôt sur le revenu, à l’instar des micro-entrepreneurs.
Qu’est-ce que le régime micro BNC ? Qui en bénéficie ? Quel est le fonctionnement de ce régime micro BNC ? Explications.
Mini-Sommaire
📝 À noter : les BNC s’opposent aux BIC, c’est-à-dire aux bénéfices industriels et commerciaux réalisés par les entreprises qui ont une activité d’achat-revente de marchandises ou de biens, ou d’hébergement.
Pour calculer les BNC, il faut connaître les recettes réalisées par l’entreprise desquelles il est possible de déduire les charges suivantes :
- le loyer du local professionnel ;
- le loyer du crédit-bail ou de location d’un véhicule ou immeuble ;
- les frais de comptabilité ;
- les frais d’adhésion à une association agréée ;
- les frais de formation ;
- les droits de mutation ;
- les frais liés à la protection de la propriété intellectuelle.
Qu’est-ce que le régime des micro-BNC ?
Le régime des micro-BNC, pour les professions libérales et les prestataires de services, correspond à un régime d’imposition spécifique des bénéfices non-commerciaux dès lors que l’entreprise est soumise à l’impôt sur le revenu.
Dans le cadre de ce régime simplifié, les revenus à déclarer lors de la déclaration annuelle de revenus correspondent aux bénéfices réalisés par l’entreprise.
Quelle est la différence entre le régime des micro-BNC et le régime réel ?
Le régime réel s'applique automatiquement à toutes les entreprises relevant des BNC, soumises à l’impôt sur le revenu, et dont le chiffre d’affaires est supérieur à 77.700 € hors taxes (HT). On parle également de régime de déclaration contrôlée. Ce régime est donc le régime d’imposition classique des entreprises qui génèrent des bénéfices non-commerciaux. Dès lors, elles doivent tenir une comptabilité complète. En contrepartie, elles déduisent leurs frais au réel.
De son côté, le régime des micro-BNC s'applique uniquement en dessous de ce seuil. Il ne permet pas de déduire les charges au réel puisqu’un abattement forfaitaire est systématiquement appliqué par l'administration fiscale au moment de la déclaration des revenus. Toutefois, une entreprise qui peut bénéficier du régime des micro-BNC peut opter pour le régime réel si cela est plus intéressant pour elle, c’est-à-dire si ces charges correspondent à plus de 34 % de son chiffre d’affaires.
☝️ Bon à savoir : une entreprise qui dépasse 2 années de suite le seuil des micro-BNC bascule automatiquement au régime réel à compter du 1er janvier suivant.
Quelles sont les entreprises soumises au régime des micro BNC ?
Pour savoir si une entreprise relève des micro-BNC, il faut vérifier qu’elle exerce bien une activité éligible à ce régime :
Les activités concernées par le régime micro-BNC |
Les personnes exclues du régime des micro-BNC |
Professions libérales |
Entreprises qui dépassent le seuil de chiffre d’affaires des micro-BNC. |
Notaires, commissaires de justice, greffiers |
Les membres des sociétés de personnes exerçant une activité non commerciale. |
Propriété intellectuelle |
Les professionnels exerçant une activité non commerciale et qui ont des biens affectés à l’exploitation faisant partie d’un patrimoine fiduciaire. |
Prêtres |
Les professionnels exerçant une activité non commerciale et qui sont assujettis à la TVA qui n’ont pas opté pour la franchise en base de TVA. |
Intermédiaires ou agents transparents agissant au nom d’autrui |
Les professionnels exerçant une activité non commerciale et qui sont imposés dans la catégorie des traitements et salaires, comment les agents d’assurance qui ont effectué l’option. |
Professions non-commerciales dans le prolongement de leur activité |
|
De plus, pour qu’une entreprise soit soumise au régime des micro-BNC, 3 conditions doivent être réunies.
En effet, les bénéfices d'une entreprise peuvent relever du régime micro BNC uniquement lorsqu'il s'agit d'une entreprise soumise à l’impôt sur le revenu, et non à l’impôt sur les sociétés. L’imposition sur le revenu signifie que c’est l’associé qui déclare les bénéfices et qui paye l’impôt. L’entreprise, quant à elle, est transparente fiscalement.
Ensuite, il doit s'agir d'une société qui réalise des BNC, c'est-à-dire des bénéfices non commerciaux. Cela vise toute activité non commerciale.
Enfin, pour bénéficier du régime des micro-BNC, le seuil de 77.700 € HT de chiffre d’affaires annuel ne doit pas être dépassé. Pour la première année d’activité, si l’activité démarre en cours d’année, il faut calculer ce seuil au prorata, c’est-à-dire en fonction du nombre de jours où l’activité est exercée.
🛠️ En pratique : pour déterminer si ce seuil est bien respecté, il faut tenir compte uniquement des recettes encaissées. Ainsi, les factures émises et qui ne sont pas encore réglées au 31 décembre ne sont pas prises en compte dans le chiffre d’affaires (CA) annuel. Elles le seront sur le CA de l’année suivante.
Dès lors que vous remplissez l’ensemble de ces conditions, vous pouvez bénéficier du régime des micro-BNC, mais vous pouvez opter pour le régime réel dit de la déclaration contrôlée. Pour cela, vous devez soumettre votre demande à l'administration fiscale avant la déclaration de revenus annuelle pour laquelle vous souhaitez exercer l’option. Cette option vaut pour 1 an et est renouvelée tacitement.
📌 À retenir : en principe, les micro-entrepreneurs qui ont une activité relevant des bénéfices non-commerciaux relèvent du régime des micro-BNC puisque le plafond de chiffre d’affaires de la micro-entreprise correspond au seuil des micro-BNC. Les associés d’une société à l’IR peuvent également être soumis aux micro-BNC.
Micro BNC : quelles conséquences ?
Lorsqu’une entreprise relève du régime des micro-BNC, plusieurs conséquences sont à prendre en considération, d’un point de vue :
- fiscal ;
- social ;
- comptable
Les conséquences fiscales du régime micro-BNC
Dans le cadre du régime des micro-BNC, un abattement forfaitaire est appliqué de manière automatique sur le montant des recettes déclarées au sein de la déclaration de revenus de l’entrepreneur. Pour les micro-BNC, le taux de cet abattement est de 34 %.
Par conséquent, ce n'est qu'une fois votre chiffre d'affaires diminué du montant de cet abattement que vous serez imposé.
Par exemple, si vous êtes auto-entrepreneur, que vous exercez une activité libérale et que votre chiffre d’affaires annuel est de 10.000 €. Pour connaître le montant d'impôt à payer, vous devez appliquer l'abattement de 34 % sur votre chiffre d'affaires. De fait, vous ne paierez de l'impôt sur le revenu que sur 6.600 € soit 10.000 - (10.000 x 0,34).
☝️ Bon à savoir : le montant de l’abattement ne peut pas être inférieur à 305 €. Cependant, si vous exercez des activités mixtes, c’est-à-dire des activités relevant des BIC et des activités relevant des BNC, il faut tenir compte de la fraction du chiffre d’affaires qui correspond à chaque type d’activité. Le montant minimum de l’abattement est alors de 610 €.
En contrepartie de cet abattement forfaitaire, vous ne pouvez pas déduire vos charges au réel. De plus, en principe, vous n’êtes pas assujetti à la TVA si vous relevez de la franchise de base de TVA.
Les conséquences sociales du régime micro-BNC
Si vous êtes soumis au régime fiscal des micro-BNC, vous dépendez automatiquement du régime micro-social simplifié. Vos cotisations sociales sont calculées à partir du bénéfice déclaré par application d’un taux forfaitaire.
Les obligations comptables
Puisque le régime des micro-BNC est un régime simplifié, les obligations comptables sont réduites. Vous devez simplement tenir un journal des recettes encaissées où figure l’identité du client, la date, le montant de la facture et le mode de paiement.
☝️ Bon à savoir : si vos recettes du jour n’excèdent pas 76 € et sont payées en espèces, vous pouvez les inscrire de manière cumulée sur votre registre des recettes. Vous devez alors conserver les justificatifs.
☝️ Bon à savoir : si vous êtes une micro-entreprise exerçant une activité libérale, sachez qu’il n’y a pas de déclaration d’impôt spécifique pour une micro-entreprise en BNC. Vous devez donc simplement remplir votre déclaration d’impôt sur le revenu.
Chaque année, l’entrepreneur doit donc remplir sa déclaration 2042 C Pro, catégorie micro BNC. Celle-ci contient les revenus perçus par les professions non salariées. Elle peut se trouver sur le site Internet du service public.
🛠️ En pratique : que faut-il déclarer ? Il faut simplement déclarer le chiffre d’affaires annuel brut de l’entreprise. L’administration se charge ensuite directement de calculer le bénéfice imposable. Il convient également d’indiquer votre état-civil, l’adresse de l’établissement principal, le numéro Siret et la nature des revenus (BNC).
FAQ
Comment savoir si on est en BIC ou BNC ?
Vous relevez des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) si vous exercez une activité commerciale, industrielle ou artisanale. À l’inverse, vous relevez des bénéfices non-commerciaux (BNC) si vous exercez une activité libérales ou de prestation de services.
Quand passer de micro-BNC à BNC ?
Même si vous respectez le seuil de 77.700 € HT de chiffre d’affaires du régime des micro-BNC, il peut être intéressant de passer au régime réel des BNC si vos charges correspondent à plus de 34 % de vos recettes encaissés, c’est-à-dire que vos charges réelles sont supérieures à l’abattement forfaitaire des micro-BNC. De plus, vous passez automatiquement au régime des BNC si votre chiffre d’affaires dépasse ce seuil.
Quel est le seuil du régime micro-BNC ?
Le seuil du régime micro-BNC est de 77.000 € HT.
Principales sources législatives et réglementaires :
- article 50-0 - Code général des impôts
- article 151-0 - Code général des impôts
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Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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