
Formulaire 2042C Pro : notice complète (2025)
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Vous envisagez de vendre ou de céder tout ou partie votre entreprise ? Le législateur a prévu un dispositif fiscal, notamment à l’article 151 septies du Code général des impôts, vous permettant de bénéficier d’une exonération des plus-values professionnelles. Zoom sur les caractéristiques qui entourent ces exonérations en fonction des situations.
Mini-Sommaire
Une plus-value professionnelle, ou moins-value professionnelle, résulte de la sortie d’une immobilisation inscrite à l’actif d’une entreprise (un bien nécessaire à l’exploitation). On parle de plus-value lorsque le prix de cession du bien est supérieur à la valeur nette comptable (réalisation d’un profit exceptionnel imposable).
Les opérations concernées par la plus-value professionnelle sont toutes les sorties d’un bien de la société, qu’elle soit effectuée à titre onéreux (vente) ou gratuit (donation, partage, etc.). Le régime d’imposition de cette plus-value s’applique aux entreprises exerçant une activité commerciale, industrielle, artisanale, libérale ou agricole. Il diffère en fonction de l’imposition de la société : impôts sur le revenu (IR) ou impôts sur les sociétés (IS).
📝 À noter : pour une entreprise individuelle, si le bien cédé par l’entreprise a fait partie du patrimoine privé de l’entrepreneur, l’administration fiscale procède à une double plus-value. L’entrepreneur individuel est ainsi imposé sur une plus-value privée et une plus-value professionnelle. Chacune de ses plus-values est calculée pour la période pendant laquelle le bien a été détenu à titre privé ou par la société.
Sous certaines conditions, il est possible de bénéficier d’une exonération totale ou partielle des plus-values professionnelles grâce à différents dispositifs.
L’article 151 septies prévoit une exonération des plus-values professionnelles en fonction des recettes annuelles réalisées. Ce dispositif fiscal est réservé aux entreprises relevant de l’impôt sur le revenu et exerçant une activité commerciale, industrielle, artisanale, libérale ou agricole.
L’exonération des plus-values professionnelles en fonction des recettes prévue à l’article 151 septies du Code général des impôts concerne les petites entreprises.
Cette exonération est réservée aux entreprises qui ne dépassent pas un certain seuil de chiffre d’affaires.
L’exonération est totale si le chiffre d’affaires annuel moyen hors taxes (HT) n’excède pas :
L’exonération des plus-values professionnelles est partielle si le montant des recettes se situe entre :
Au-delà de ces seuils, l’exonération sur les plus-values professionnelles en fonction des recettes ne s’applique pas.
📝 À noter : le montant des recettes annuelles correspond à la moyenne des recettes hors taxes générées au cours des 2 années civiles qui précèdent la clôture de l’exercice où les plus-values ont été réalisées.
L’exonération des plus-values professionnelles prévue à l’article 151 septies s’applique aux plus-values de cession réalisées par les entreprises ayant exercé une activité pendant au moins 5 ans et relevant de l’impôt sur le revenu. Il s’agit des entreprises individuelles (ou groupements) qui relèvent du régime d’imposition des sociétés de personnes.
Le cédant doit donc être :
Le régime d’imposition n’a pas d’importance. Le cédant peut être soumis au régime des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC), Bénéfices Non Commerciaux (BNC) ou Bénéfices Agricoles (BA). Sont par ailleurs exclus les dirigeants soumis au régime d’imposition des BIC ou des BNC non professionnels.
📌 À retenir : les entreprises soumises à l’impôt sur les sociétés de plein droit ou sur option ne sont pas concernées par le dispositif prévu à l’article 151 septies.
L’exonération en fonction du montant des recettes porte sur les plus-values de toutes les immobilisations : immeubles, fonds de commerce, brevets, etc. Les terrains à bâtir sont cependant exclus du dispositif d’exonération.
Dès lors que l’exonération est partielle, il convient de calculer le taux d’exonération selon la formule suivante.
Taux d'exonération = (seuil supérieur d’exonération - recettes) / différence entre les marges
Exemple : pour une société de prestation de services, l’exonération partielle s’applique si elle réalise entre 90.001 € et 126.000 € de recettes. Admettons que l’entreprise a réalisé une plus-value de cession de 16.000 euros. Sur les deux dernières années civiles, la moyenne de ses recettes est de 112.000 euros, elle peut donc bénéficier de l’exonération partielle.
Le taux d’exonération sera de (126.000 - 112.000) / 36.000 (correspond à la différence entre 126.000 et 90.000), soit 0,39.
Ce taux d’exonération est ensuite appliqué au montant de la plus-value : 16.000 x 0,39 = 6.240 euros. La plus-value est donc exonérée à hauteur de 6.240 euros. La société sera imposée sur 9.760 euros (16.000 euros de plus-value - la valeur exonérée).
☝️ Bon à savoir : l’exonération des plus-values professionnelles en fonction des recettes est cumulable avec l’exonération des plus-values en cas de départ à la retraite. Elle ne peut cependant pas être cumulée avec l’exonération des plus-values professionnelles en fonction du prix de cession.
Contrairement au dispositif présenté précédemment, cette exonération des plus-values professionnelles peut s’appliquer à une société soumise à l’IS (impôt sur les sociétés). Dans le cas de l’exonération des plus-values professionnelles en fonction du prix de cession, c’est la valeur du bien cédé qui confère ou non le droit à l’exonération. Ce dispositif est prévu par l’article 238 quindecies du code général des impôts.
Les conditions pour bénéficier de l’exonération des plus-values professionnelles en fonction du prix de cession sont simples.
L’entreprise doit exercer une activité de nature commerciale, industrielle, artisanale, libérale ou agricole. Elle doit également exercer son activité depuis au moins 5 ans.
Le cédant peut être :
☝️ Bon à savoir : si vous vendez votre entreprise à une société, vous ne devez pas détenir directement ou indirectement plus de 50 % de l’entreprise cessionnaire (celle qui achète). Vous ne devez pas non plus y exercer une fonction de direction opérationnelle.
L’exonération des plus-values professionnelles en fonction du prix de cession s’applique seulement si la plus-value est réalisée en cas de cession à titre onéreux ou gratuit :
☝️ Bon à savoir : on entend par "branche complète d’activité" un "ensemble capable de fonctionner seul". La branche cédée doit donc répondre aux critères de définition d’une PME au sens du droit de l’Union européenne. Ces critères sont les suivants : moins de 250 salariés, chiffre d’affaires inférieur à 43 millions d’euros, être autonome (détention du capital par des entreprises ne remplissant pas les critères de seuil inférieur à 25 %).
Pour que l’exonération s'applique, la valeur des biens cédés (hors actifs immobiliers) ne doit pas excéder un certain montant : 300.000 euros pour une exonération totale, et entre 300.000 et 500.000 euros pour une exonération partielle.
Pour évaluer ce montant, on prend en compte soit :
L’exonération des plus-values professionnelles en fonction du prix de cession est applicable sur toutes les plus-values, à long terme et à court terme. Les plus-values sur des biens immobiliers bâtis ou non bâtis ne bénéficient pas du dispositif d’exonération.
Si la valeur des éléments transmis est inférieure à 500.000 euros, l’exonération est totale. Par exemple, l’exonération de plus-values pour la vente d’un fonds de commerce de 300.000 euros est totale. En revanche, lorsque l’exonération est partielle, le taux d’exonération est calculé selon la formule suivante.
Taux d’exonération = (1.000.000 - valeur des éléments transmis) / 500.000
Exemple : une branche d’activité est vendue pour un prix de 600.000 euros, avec une plus-value de 120.000 euros. Le taux d’exonération est de 0,8 : soit (1.000.000 - 600.000) / 500.000. Le montant exonéré est de 96.000 euros (120.000 x 0,8). La société sera imposée à hauteur de 24.000 euros (120.000 - 96.000).
L’article 151 septies A du Code général des impôts prévoit une exonération en cas de départ à la retraite d’un exploitant individuel ou associé de sociétés de personnes relevant de l’impôt sur le revenu (IR). Cette exonération est applicable sous certaines conditions relatives à l’activité de l’entreprise, la nature des éléments cédés, et l’absence de lien entre le cédant et l’entreprise cessionnaire.
L’exonération des plus-values professionnelles en cas de départ à la retraite s’applique aux entreprises dont l’activité est de nature commerciale, industrielle, artisanale, libérale ou agricole. L’activité professionnelle doit avoir été exercée pendant au moins 5 ans.
L’exonération s’applique lors d’une cession à titre onéreux (vente) d’une entreprise individuelle ou de l’ensemble des parts détenues dans une société de personnes soumise à l’IR.
⚠️ Attention : pour bénéficier de l’exonération, le cédant ne doit pas contrôler directement ou indirectement plus de 50 % des parts sociales ou du droit de vote de l’entreprise cessionnaire.
Sont exclus de l’exonération les biens immobiliers bâtis ou non bâtis, ainsi que les droits ou les parts de société dont l’actif est constitué des mêmes biens, droits ou parts.
Concernant la taille de l’entreprise cédée, celle-ci doit répondre aux critères de définition d’une PME au sens du droit de l’Union européenne comme vu précédemment. Sans cela, l’exonération des plus-values professionnelles pour départ à la retraite ne peut pas s’appliquer.
Enfin, le cédant cesse toutes ses fonctions de direction, ainsi que toute éventuelle activité salariée, pour faire valoir ses droits à la retraite. Le départ en retraite doit avoir lieu dans les 2 ans qui suivent ou précèdent la cession.
☝️ Bon à savoir : l’exonération des plus-values professionnelles en cas de départ à la retraite s'applique uniquement sur l’impôt sur le revenu. Les autres prélèvements sociaux restent dus.
Concernant l’exonération des plus-values professionnelles pour un départ à la retraite d’une société soumise à l’IR, les modalités d’application sont relativement les mêmes. Ainsi :
La particularité de l’exonération des plus-values professionnelles en cas de départ à la retraite d’une société soumise à l’IS concerne la détention de la société cédée. En effet, cette dernière ne doit pas être détenue, pendant tout l’exercice de cession, à hauteur de 25 % ou plus par une ou plusieurs entreprises qui ne sont pas considérées comme des PME au sens du droit de l’Union européenne.
Pour calculer une plus-value professionnelle, il convient de faire la différence entre le prix de cession et la valeur nette comptable du bien. Si le prix de cession est supérieur à la valeur nette comptable, on parle de plus-value. Dans le cas contraire, il s’agit d’une moins-value.
La majorité des plus-values professionnelles réalisées par une société soumise à l’IS sont imposées sous le régime de droit commun : comme un résultat ordinaire. Elles sont taxées au taux normal de 25 % (ou au taux réduit de 15 % pour les PME). Certaines plus-values (comme pour des cessions de titres de participation, de société à prépondérance immobilière, de fonds commun de placement à risques, etc.) font cependant l’objet de régimes fiscaux particuliers et bénéficient d’une imposition de 12, 15 ou 19 % selon les cas.
La plus-value s’applique lorsque le montant de la cession est plus élevé que la valeur d’acquisition du bien. Une plus-value professionnelle s’applique généralement sur une immobilisation inscrite à l’actif d’une entreprise. Pour les particuliers, la plus-value ne s’applique pas sur la vente de la résidence principale. Dans tous les cas, elle ne s’applique pas si les conditions d’exonération sont remplies.
Principales sources législatives et réglementaires :
Note du document :
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Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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