Comment trouver des financements pour une association ?
Comment mettre en œuvre un plan de financement ?
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.
La recherche de financements constitue le point de départ incontournable de tous les projets de création d’entreprise. Cependant, il est nécessaire d’évaluer la faisabilité du projet avant de partir à la recherche de fonds. Le plan de financement est un document qui vous aide à identifier les dépenses à engager pour monter ou faire grandir une entreprise, et les moyens de financer ces investissements. Legalstart répond à vos interrogations et vous aide à monter un plan de financement.
Mini-Sommaire
Qu’est-ce qu’un plan de financement ?
Le plan de financement est l’un des tableaux financiers qui composent le business plan, rédigé avant de monter une entreprise. Ce document permet à l’entrepreneur d’évaluer ses besoins en financement au regard des ressources dont il dispose. Il peut ainsi déterminer s’il détient ou non les capitaux nécessaires pour lancer son projet, et s’il a besoin de recourir à des financements externes.
De fait, il est nécessaire de trouver un équilibre financier entre les besoins et les ressources dont dispose une société. En cas de disproportion notable, il est nécessaire de retravailler le projet pour assurer sa réussite future.
Le plan de financement est également utilisé au cours de l’exercice d’une société. En effet, il contribue à anticiper ses besoins de financement à moyen terme, afin d’éviter de recourir, dans la mesure du possible, à des financements extérieurs. Ses données sont essentielles pour constituer les autres tableaux financiers prévisionnels.
Est-ce obligatoire de faire un plan de financement ?
Le plan de financement n’est pas légalement obligatoire pour monter une société. Toutefois, il peut être demandé par les banques ou les services de financement si une entreprise a besoin de souscrire un prêt. Par ailleurs, il constitue un document essentiel pour s’assurer de la viabilité économique du projet.
Le plan de financement devient cependant obligatoire en cours d’exercice dans les cas suivants :
- lorsque l’effectif de la société est égal ou supérieur à 300 salariés ;
- lorsque le montant du chiffre d’affaires ou des ressources est égal ou supérieur à 18 millions d'euros.
Ces entreprises ont alors besoin d’établir des documents prévisionnels et rétrospectifs.
Quelle est l’utilité d’un plan de financement ?
Le plan de financement est essentiel pour obtenir une visibilité sur les besoins en financement de son projet. En effet, ce document contribue à :
- déterminer le montant à engager pour créer son entreprise ;
- évaluer le montant d’un prêt bancaire, le cas échéant ;
- identifier les partenaires financiers à contacter, et le montant des fonds qu’ils sont habilités à fournir.
De fait, le plan de financement d’une entreprise constitue le socle sur lequel s’appuie ensuite le prévisionnel financier du business plan. En effet, il contribue à déterminer la stratégie de financement de la société.
Le plan de financement est, par ailleurs, essentiel pour souscrire un prêt bancaire. En effet, ces organismes privilégient généralement le financement de biens immobilisés, plutôt que des besoins de trésoreries. Ils ont ainsi besoin de vérifier la stratégie de financement de la société. De plus, les banques concèdent généralement à prêter des fonds à condition que l’entreprise dispose d’un apport. Celui-ci doit généralement correspondre à 30 à 50 % du coût total du projet.
Comment se présente un plan de financement ?
La rédaction d’un plan de financement est libre. Ce document doit cependant impérativement recenser les chiffres de l’exercice comptable précédent, et les prévisions financières pour l’exercice en cours. Le plan de financement se présente généralement sous la forme d’un tableau, divisé en deux colonnes : les besoins de l’entreprise et ses ressources.
Les besoins recouvrent l’ensemble des sommes nécessaires au fonctionnement de la future entreprise. Les principaux besoins à prendre en considération pour établir un plan de financement prévisionnel sont :
- le capital social. Il s’agit du montant total des apports d’argent réalisés par les associés en contrepartie de leurs droits sociaux ;
- les frais de constitution. Ils correspondent aux sommes déboursées pour procéder à l’immatriculation de la société et à l’éventuel dépôt d’une marque ou d’un brevet ;
- les travaux d’aménagements. Le local professionnel ou le local commercial doit être aménagé en vue de l’usage qui lui est destiné ;
- les investissements matériels. Ils recouvrent l’acquisition des biens nécessaires au lancement de l’activité, qu’il s’agisse d’un véhicule, du mobilier, du matériel informatique ou encore de l’outillage ;
- le stock. Pour pouvoir exercer son activité, l’entrepreneur doit généralement procéder à l’achat de marchandises, de matières ou encore de produits finis ;
- le fonds de roulement. C’est l’ensemble des ressources dont dispose l’entreprise pour financer son activité sur le long terme, à savoir pendant plus d’un an. Plus simplement, il désigne les sommes disponibles pour payer les dépenses courantes de l’entreprise (paiement du loyer, des salaires, des fournisseurs, etc.).
Les ressources correspondent, quant à elles, à l’ensemble des moyens financiers qui permettent au projet de voir le jour. Les principales ressources qui peuvent apparaître au sein d’un plan de financement prévisionnel sont :
- les apports personnels des associés. Il s’agit des fonds propres apportés par le ou les porteurs de projet. Les fonds propres peuvent être composés de l’épargne personnelle de l’entrepreneur, mais également des sommes investies par ses proches (love money) ou des tiers (crowdfunding).;
- les subventions. Ce sont des aides publiques qui peuvent être accordées aux entrepreneurs qui proposent des projets innovants ou créateurs d’emploi ;
- les aides à la création d’entreprise. Parmi ces aides, il est possible de citer l’ACRE, le crédit d’impôt recherche ou encore l’ARCE ;
- les prêts d’honneur. Ce sont des prêts à taux zéro principalement destinés aux porteurs de projet qui n’ont pas accès au crédit pour la création d'entreprise ;
- les prêts professionnels. Ils correspondent aux sommes prêtées par les établissements bancaires.
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Sur quelle durée faire un plan de financement ?
À l’instar du business plan général, un plan de financement s’effectue sur 3 ans pour un projet de création d’entreprise ou un prévisionnel financier en cours d’activité. Cependant, il est également intéressant d’établir également un prévisionnel précis de la première année d’une société.
Comment faire un plan de financement d’entreprise ?
La complexité d’un plan de financement diffère selon la nature de l’entreprise. En effet, celui d’un auto-entrepreneur est généralement simple, tandis que celui d’une société sera plus approfondi. Plusieurs éléments sont à prendre en compte lors de la rédaction de ce document :
- les coûts de création de l’entreprise ;
- le besoin en fonds de roulement ;
- les apports nécessaires ;
- les moyens de financement externes.
Estimer les coûts de la création d’entreprise
Cette première étape consiste à évaluer les fonds à mettre en œuvre pour créer la société. Parmi les investissements à anticiper, il est possible de citer :
- l’achat ou la location d’un bien immobilier ;
- l’achat de matériels et fournitures ;
- l’achat de stocks ;
- les frais d’immatriculation de l’entreprise (frais d’avocat pour la rédaction des statuts, frais administratifs...) ;
- les frais engagés auprès des prestataires, comme un notaire ou un expert-comptable ;
- le prix du dépôt d’un brevet ou de l’acquisition d’une licence (qui correspondent à des immobilisations immatérielles) ;
- les frais de publicité.
Il est également nécessaire de prendre en compte toutes les dépenses de fonctionnement de la société, et notamment :
- les salaires des employés ;
- les frais de chauffage, d’eau et d’électricité ;
- les assurances.
⚠️ Attention : il est important de ne pas sous-estimer les besoins en financement, pour éviter tout déséquilibre financier.
Calculer le besoin en fonds de roulement
Le besoin en fonds de roulement (BFR) constitue la somme dont une entreprise a besoin pour couvrir toutes ses charges, en attendant de recevoir le paiement de ses factures clients. Ces frais lui permettent ainsi de couvrir son cycle d’exploitation. Il fait partie des indicateurs financiers clés d’une entreprise.
Le calcul d’un BFR initial est le suivant :
BFR initial = stocks initiaux HT ( matières premières, marchandises) + crédit de TVA sur stocks et investissements + factures d’achats payables d’avance
Au cours de l’activité de la société, le BFR se calcule ensuite de deux manières. La formule simplifiée est la suivante :
BFR = stocks + créances (créances clients et autres créances) - dettes (dettes fournisseurs, fiscales et sociales)
La formule étendue est celle-ci :
BFR = EMPLOIS D'EXPLOITATION (stocks en cours, clients et comptes rattachés, effets escomptés non échus, autres créances, charges constatées d'avance) - RESSOURCES D'EXPLOITATION (fournisseurs et comptes rattachés, dettes fiscales et sociales, autres dettes)
Mesurer les apports
Les apports constituent les solutions de financement internes. Il en existe trois sortes :
- les apports en nature. Il s’agit des biens matériels ou immobiliers dont bénéficie l’entreprise sans avoir à effectuer d’investissement financier ;
- les apports en numéraire. Ils correspondent aux investissements des actionnaires, en compensation de l’acquisition de titres au sein de l’entreprise. Ce montant n’est pas destiné à être remboursé par la suite ;
- les apports en compte courant d’associés. Les actionnaires peuvent également verser une avance à l’entreprise, pour lui permettre de démarrer. Celui-ci devra ensuite être remboursé à la demande du titulaire.
Étudier les moyens de financement externes
Cette solution apparaît lorsqu’un entrepreneur ne peut plus fournir d’apport personnel. Il peut alors se tourner vers un établissement financier pour demander un prêt, ou bénéficier d’une subvention locale ou nationale. L’entreprise peut aussi se tourner vers :
- des investisseurs particuliers, nommés “business angels”. Ces personnes mettent à profit leurs moyens financiers, leur réseau et leur expérience pour aider une entreprise à se lancer et prospérer ;
- une solution de financement participatif (crowfunding). Il peut alors prendre la forme d’un don, d’un prêt ou d’une acquisition de titres de société pour les investisseurs.
Évaluer le plan de financement sur 3 ans
Le plan de financement doit prendre en compte les frais de démarrage de l’entreprise, mais il doit aussi anticiper les trois premiers exercices comptables. Ce prévisionnel permet de s’assurer que l’entreprise dispose des moyens pour couvrir ses besoins financiers à moyen terme.
Plusieurs éléments doivent alors être pris en compte :
- les subventions d’équipement reçues ;
- les nouveaux emprunts souscrits ;
- les nouveaux apports en capital ou en compte courant d’associé ;
- les nouveaux investissements réalisés ;
- les distributions de dividendes ou les prélèvements de l’exploitant individuel ;
- la variation du BFR ;
- la capacité d’autofinancement ou l’insuffisance d’autofinancement.
Remplir le plan de financement
Une fois que l’ensemble des données sont récoltées, il faut alors remplir le tableau. Dans la mesure du possible, le total des emplois doit être au moins égal à celui des ressources.
Comment analyser un plan de financement ?
Il est nécessaire d’analyser l’équilibre du plan de financement. Celui-ci peut ainsi être :
- positif. L’entreprise dispose de suffisamment de ressources pour démarrer son projet et couvrir son cycle d’exploitation. Elle bénéficie même de fonds supplémentaires qui lui permettent d’avoir un filet de sécurité financière, en cas de dépenses imprévues, de démarrage compliqué ou de difficultés en cours d’exercice ;
- à l’équilibre. Les dépenses sont couvertes par les ressources. Cependant, l’entreprise ne dispose pas de fonds supplémentaires en cas d’imprévu ;
- négatif. Les besoins financiers de l’entreprise sont supérieurs aux ressources dont elle dispose. Elle doit alors revoir son business plan ou bien rechercher des financements externes supplémentaires.
📌 À retenir : dans la mesure du possible, il est important de conserver un peu de ressources pour pallier tout imprévu et éviter tout risque financier.
Où trouver un modèle de plan de financement ?
Legalstart vous fournit ci-dessous un exemple de plan de financement. Il fonctionne autant pour le lancement d’une start-up que pour l’activité d’une entreprise classique. Il doit, cependant, être adapté en fonction des postes de besoins et des ressources nécessaires à la mise au point du projet.
💡 Astuce : il est recommandé de construire son plan de financement via Excel. Grâce à l’utilisation de formules, le montant total est automatiquement mis à jour, ce qui évite les erreurs de calcul !
FAQ
Quelle est la différence entre un plan de financement et un plan de trésorerie ?
À l’instar du plan de financement, le plan de trésorerie constitue l’un des tableaux financiers d’un business plan. Il recense, mois par mois, les encaissements et les décaissements prévus au cours de l’année d’activité. Le plan de financement, quant à lui, indique les ressources et les besoins en financement de l’entreprise.
Qu’est-ce qu’un tableau de financement ?
Le tableau de financement (TF) est un document de synthèse qui rassemble les emplois et les ressources d’une entreprise. Il contribue à évaluer la variation de sa trésorerie et de son fonds de roulement net global (FRNG) au cours d’une année.
Quels sont les modes de financement d’un projet ?
Une entreprise peut inclure des apports personnels au moment de sa création, qu’il soit numéraire, en compte courant d’associés ou en nature. Si ses finances sont à l’équilibre, elle peut aussi s’autofinancer. Par ailleurs, elle a la possibilité de recourir à un financement externe, qu’il proviennent d’un établissement financier, d’une subvention, d’investisseurs particuliers (ou business angel), ou encore d’une campagne de crowfunding.
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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