Tout savoir sur le compte courant d’associé débiteur
Comment calculer la capacité d’autofinancement d’une entreprise ?
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.
Dès la création d’entreprise, il est essentiel de prendre en compte la capacité d'autofinancement (CAF). Cet indicateur est indispensable pour évaluer l’activité d’une entreprise et notamment sa rentabilité.
De quoi s’agit-il exactement ? Comment faire le calcul de la capacité d'autofinancement d’une entreprise ? Quelle analyse peut-on en tirer ? Legalstart vous guide à travers ces questions.
Mini-Sommaire
Qu’est-ce que la capacité d’autofinancement ?
Que signifie capacité d’autofinancement ?
La capacité d’autofinancement d'une entreprise correspond à la différence entre les produits encaissés et les charges générées par son activité. Elle représente les ressources brutes qui restent à la disposition de l'entreprise à la fin d'un exercice. En d'autres termes, la CAF mesure les excédents de trésorerie, permettant à l'entreprise de couvrir ses charges ou d'investir sans recourir à des financements externes. Elle reflète la capacité de financement interne de l'entreprise.
☝️ Bon à savoir : contrairement à l'excédent de Trésorerie d'exploitation (ETE), la capacité d'autofinancement représente un flux potentiel de trésorerie, et non un flux réel.
Quelle est la différence entre l’EBE et la CAF ?
Tout comme la capacité d’autofinancement, l’excédent brut d’exploitation (EBE) est un flux de trésorerie.
En effet, l’EBE correspond aux ressources d’exploitation dégagées par l’entreprise au cours d’un exercice comptable. Le calcul de l’EBE permet de déterminer la capacité de votre entreprise de générer des ressources de trésorerie.
Mais contrairement à l’EBE, la CAF intègre dans son calcul des éléments financiers et des éléments exceptionnels.
À quoi sert la capacité d’autofinancement ?
La CAF, par définition, permet de connaître le seuil de rentabilité d’une entreprise, ainsi que sa capacité à rembourser ses dettes. C’est donc un indicateur particulièrement important puisqu’il permet de connaître le flux potentiel de trésorerie d’une entreprise.
Dès lors, son calcul est nécessaire pour analyser la situation financière d’une entreprise.
Effectivement, c’est grâce à ce surplus de trésorerie que l’entreprise peut s’autofinancer et peut l’utiliser pour :
- rembourser des emprunts ;
- payer les charges ;
- financer des investissements ;
- rémunérer les actionnaires par le biais de dividendes ;
- épargner.
C’est pourquoi, le calcul de la CAF n’intéresse pas uniquement les chefs d’entreprises, mais aussi les investisseurs. Par exemple, la banque à qui l’entreprise demande un nouvel emprunt va chercher à déterminer sa CAF, afin de savoir si elle aura la capacité de rembourser les échéances. Ainsi, l’établissement bancaire se sert de la CAF pour connaître la capacité d'endettement d'une entreprise.
Comment calculer la capacité d’autofinancement ?
En ce qui concerne la capacité d’autofinancement, le calcul peut se faire de deux manières. Soit à partir de l’EBE, soit à partir du résultat net.
Calcul de la capacité d’autofinancement à partir de l’EBE
Le calcul de la capacité d’autofinancement à partir de l’excédent brut d’exploitation est le suivant :
Capacité d'autofinancement = Excédent brut d'exploitation + Produits encaissables - Charges décaissables.
Pour la capacité d’autofinancement, la formule ici comprend les produits encaissables, c’est-à-dire ceux qui génèrent une somme d’argent, et qui ne sont pas pris en compte dans le calcul de l’EBE. C’est notamment le cas des produits financiers, des produits exceptionnels et des autres produits.
Les charges décaissables font référence aux dépenses réelles, c'est-à-dire aux sorties d'argent, qui ne sont pas prises en compte lors du calcul de l'Excédent Brut d'Exploitation (EBE). Cela inclut des éléments tels que les intérêts bancaires, les comptes courants d'associés et les charges exceptionnelles.
Calcul de la capacité d’autofinancement à partir du résultat net
Il est également possible de calculer la capacité d’autofinancement à partir du résultat net de l’entreprise. La formule de calcul est alors la suivante :
Capacité d'autofinancement = résultat de l’exercice + charges calculées - produits calculés + valeur nette comptable d'éléments d'actifs cédés - produits de cession des éléments d'actifs.
Pour bien comprendre ce calcul, rappelons que le résultat net correspond à la différence entre les produits et les charges de l'entreprise.
Les charges calculées représentent toutes les charges non décaissables. Ce sont les charges qui ne donnent pas lieu à une sortie d’argent. En ce sens, elles n’ont pas d’impact sur la trésorerie. Sont visées ici, les charges d’amortissement, ou encore les dotations aux provisions. Ces charges participent à la baisse du résultat d’une entreprise, mais elles ne se traduisent pas directement par une sortie d'argent, contrairement au remboursement d'un emprunt bancaire ou au paiement d'une dette fournisseur.
Les produits calculés englobent tous les produits non-encaissables, qui ne génèrent aucun flux de trésorerie car ils ne correspondent pas à des entrées d'argent. Cependant, ils ont un impact sur le résultat de l'entreprise et contribuent à l'augmenter.
Exemple : les quotes-parts des subventions d’investissement, les reprises sur amortissement, etc.
⚒️ En pratique : un tableau Excel de calcul de la capacité d’autofinancement peut être une bonne solution. Cependant, si vous n’êtes pas à l’aise avec l’ensemble de ces notions comptables, n’hésitez pas à vous rapprocher d’un expert-comptable pour vous faire accompagner.
Comment analyser la capacité d’autofinancement d’une entreprise ?
Plus que le calcul de la CAF en lui-même, c’est avant tout l’interprétation de celle-ci qui permet de renseigner sur le montant de la trésorerie généré par l’activité de l’entreprise et donc sur sa rentabilité.
De manière globale, une capacité d'autofinancement négative indique que l'entreprise ne génère pas assez de ressources pour couvrir son cycle d'exploitation. Pour y remédier, elle devra alors faire appel à des financements externes comme des apports en compte courant d’associés ou des emprunts bancaires.
📝 À noter : cela vous permet de distinguer le financement interne et externe d’une entreprise.
À l’inverse, une capacité d’autofinancement positive signifie qu'une entreprise génère des bénéfices d'exploitation qu’elle peut convertir en trésorerie, en investissements ou en paiement de dividendes.
Le calcul de la capacité d’autofinancement permet d’analyser d’autres aspects de l’entreprise.
Quels sont les indicateurs à connaître sur la capacité d’autofinancement ?
Le calcul de la CAF permet de calculer des ratios comptables qui donnent un complément d’information sur la santé financière de l’entreprise.
En effet, l'analyse de la capacité d’autofinancement ne peut suffire à elle seule. Elle doit prendre en compte les caractéristiques et spécificités de l’entreprise et faire le lien avec d'autres indicateurs financiers.
C'est pour cela qu’il est intéressant de calculer des ratios complémentaires, afin d’aboutir à une meilleure compréhension de l’entreprise et de ses potentialités.
La rentabilité de l’activité
Par exemple, la capacité d’autofinancement permet de calculer la rentabilité de l’activité comme suit :
Rentabilité de l’activité = Capacité d’autofinancement / Chiffre d’affaires.
Ce ratio permet de renseigner sur la proportion du chiffre d'affaires correspondant aux ressources générées pour assurer le financement de l'entreprise.
Exemple : avec un ratio de 50%, on sait que l’entreprise génère 100 euros de ressources brutes internes pour 200 euros de chiffres d’affaires.
☝️ Bon à savoir : en général, les spécialistes estiment que la CAF d’une entreprise soumise à l’impôt sur le revenu doit représenter 5 % du chiffre d’affaires environ. Pour une entreprise assujettie à l’impôt sur les sociétés, la CAF doit correspondre à 15 % du chiffre d’affaires en moyenne.
La capacité d’endettement de l’entreprise
Il est également possible d’apprécier la capacité de l’entreprise à rembourser ses dettes à partir de la CAF. Le calcul est le suivant :
On estime que ce ratio doit être inférieur à 3, éventuellement 4 dans certains cas. Au-delà, les établissements bancaires considèrent que l’endettement de l’entreprise est déjà trop important pour accorder un nouveau financement.
La capacité de remboursement
En complément de la capacité d’endettement, il est important de calculer la capacité de remboursement. Ce calcul se fait lui aussi à partir de la CAF.
Ce ratio doit en principe être inférieur à 50 %. Au-delà les banques considèrent que le risque d’impayé est trop important, car l’endettement de l’entreprise est déjà très conséquent.
FAQ
Quelle est la définition de la capacité d’autofinancement ?
La capacité d’autofinancement correspond à l’aptitude d’une entreprise à générer suffisamment de ressources en interne pour couvrir ses besoins de financement de l’exploitation et de développement. Il s’agit donc de sa capacité à financer par elle-même ses besoins et à dégager de la trésorerie pour :
- rembourser des emprunts,
- payer les charges,
- financer des investissements
- rémunérer les actionnaires par le biais de dividendes.
- épargner.
Comment calculer le CAF ?
Il existe deux formules de calcul pour la capacité d’autofinancement :
- CAF = Excédent brut d'exploitation (EBE) + Produits encaissables - Charges décaissables.
- CAF = résultat de l’exercice + charges calculées - produits calculés + valeur nette comptable d'éléments d'actifs cédés - produits de cession des éléments d'actifs.
Comment savoir si la capacité d’autofinancement est bonne ?
Les analystes considèrent qu’une bonne capacité d’autofinancement se situe autour des 5 % du chiffre d’affaires pour une entreprise à l’IR, et des 15 % pour une entreprise à l’IS. De plus, une capacité de financement positive est le signe que l’entreprise parvient à générer suffisamment de revenus d’exploitation pour générer de la trésorerie et financer des investissements ou verser des dividendes aux associés par exemple.
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Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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