
Microcrédit professionnel : intérêt, éligibilité, obtention
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Bien souvent, les sociétés ont rapidement besoin de partir à la recherche de financements pour pouvoir développer leurs activités. À ce titre, conclure une convention de compte courant d’associé peut s’avérer être l’alternative idéale pour financer la vie de l’entreprise sans recourir à des financements extérieurs.
Par une convention de compte courant, l’associé d’entreprise va accorder un prêt à sa société. Toutefois, lorsque la société est en mauvaise santé financière, il arrive que l’associé soit contraint de recourir à un abandon de compte courant d’associé. Dans cet article, nous vous expliquons tout ce qu’il faut savoir sur cette procédure et ses conséquences.
Mini-Sommaire
L’apport en compte courant est considéré comme un mode de financement des entreprises. Il s’agit d’un prêt accordé par l’un des associés à sa société pour financer l’activité de cette dernière.
⚠️ Attention : le compte courant d’associé renvoie à une notion comptable et non à un compte physique sur lequel est placée une somme d’argent. Il correspond à une ligne du bilan comptable où sont enregistrées les opérations entre l’associé qui accorde l’emprunt et l’entreprise.
L’intérêt de ce mécanisme est qu’il permet à la société d’obtenir des fonds de manière rapide et économique. En effet, l’apport en compte courant d’associé peut être consenti de manière gratuite ou contre une rémunération, c’est-à-dire contre des intérêts souvent faibles.
S’agissant d’un prêt, les sommes mises à la disposition de la société ont vocation à être remboursées à l’associé qui a réalisé l’apport. Il constitue donc une créance. En effet, contrairement à l’apport en capital social, il n’accorde aucun titre sur la société sous forme d’actions ou de parts.
Si l’entreprise est en bonne fortune financière, l’apport est remboursé à l’associé lorsqu’il l’exige sous 5 ans ou au terme prévu dans une convention d’apport.
Le compte courant d’associé peut être rémunéré avec un taux d’intérêt décidé par les deux parties. Les conditions de cette rémunération sont définies par une convention de compte courant d'associé. Il s’agit d’une obligation lorsque le titulaire de ce compte s’avère une personne morale.
L’abandon de compte courant d’associé intervient généralement en cas de difficultés financières de la société.
Par l’abandon de compte courant, l’associé renonce au remboursement des sommes personnelles qu’il a apportées sous forme de compte courant à la société. Il s’agit d’un acte important pour l’associé, c’est pourquoi il doit impérativement résulter de la propre volonté de l’associé. Cet acte ne peut en aucun cas lui être imposé.
☝️ Bon à savoir : en SARL par exemple, l'augmentation de capital par incorporation de compte courant d'associé peut être une bonne alternative à l'abandon de compte courant.
Le schéma ci-dessous retrace les différentes situations dans lesquelles peut se trouver l’associé qui réalise un apport en compte courant :
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L’abandon d’un compte courant d’associé peut être décidé pour différentes raisons :
Pour l’entreprise, les conséquences d’un abandon de compte courant se traduisent par une meilleure situation financière. La société voit donc ses dettes financières au passif du bilan diminuées et ses capitaux propres renforcés.
L’abandon d’un compte courant en fiscalité implique que l’assiette d’imposition de l’entreprise est élargie. En effet, le résultat de la société est majoré du montant de l’abandon du compte courant d’associé, qui constitue un produit imposable. Elle comprend le résultat de l’entreprise et la somme représentée par l’abandon.
Pour l’associé, la conséquence est la perte d’une créance. Il ne pourra pas la récupérer sauf en cas de clause de meilleure fortune et d’amélioration de la situation financière de la société.
L’abandon d’un compte courant d’associé ne requiert pas de formalités particulières. Cependant, il est conseillé de le consigner par écrit. Il faut alors rédiger un contrat d’abandon de compte courant précisant les conditions de l’abandon :
Ce document doit être signé par les deux parties : l’associé concerné par la créance et le représentant légal de l’entreprise. Vous pouvez trouver un modèle de PV d’AG d’abandon de compte courant sur le web.
La clause de retour à meilleure fortune est une disposition qui permet à l’associé d’envisager de récupérer un jour la totalité ou une partie des sommes prêtées. Grâce à cette clause, la société s’engage à rembourser à l’associé les sommes prêtées dès lors que sa situation financière s’améliorera.
Le fait d’insérer une clause de retour à meilleure fortune est donc une solution particulièrement intéressante tant pour l’associé que pour la société. En pratique, elle n’est insérée que dans le cas où l’associé est confiant quant à l’amélioration de la situation de la société.
Attention, lorsqu’elle est conclue entre un dirigeant et sa société, la convention d’abandon de créance assorti d’une clause de retour à meilleure fortune doit impérativement être soumise à la procédure des conventions réglementées.
Pour en savoir davantage sur le fonctionnement de cette procédure au sein de la SARL, rendez-vous sur notre fiche concernant les conventions réglementées en SARL.
📝 À noter : comme pour toute opération ayant trait au financement des entreprises, la fiscalité de l’abandon de compte courant ne doit pas être négligée.
Pour la comptabilité de l’entreprise bénéficiaire, la comptabilisation de l’abandon de compte courant associé se fait au poste “produit exceptionnel divers”. Cela signifie que ce qui n’était qu’un simple prêt, se transforme pour l’entreprise en une entrée d’argent définitive. Ce produit est imposable dans sa totalité. Il n’y a pas de retour en arrière possible : l’associé ne pourra jamais recouvrer les sommes dites “abandonnées”.
Il y a deux cas de figure :
L’entreprise améliore son passif, renforce ses capitaux propres et diminue ses dettes. L’associé qui a réalisé l’abandon de compte courant, quant à lui, perd sa créance, sauf si une clause de retour de meilleure fortune est prévue. Dans ce cas, il est susceptible de retrouver une partie ou la totalité de la somme prêtée lorsque la situation financière de l’entreprise s’améliore.
L’associé concerné par la créance peut choisir de n’abandonner que partiellement les sommes prêtées par l’intermédiaire du compte d’associés.
Principales sources législatives et réglementaires
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Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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