
Créer une société de production de spectacle : comment faire ?
Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
La réalité des professionnels qui évoluent dans le monde du spectacle peut s'avérer compliquée en raison des périodes alternant emploi et inactivité. Afin de lutter contre cette précarité, le gouvernement a instauré dans les années 1960 le régime d’intermittent du spectacle, qui indemnise les professionnels lorsqu’ils ne sont pas sous contrat. Legalstart revient sur les particularités du statut d’intermittent du spectacle, ses critères d'éligibilité, la rémunération de ces professionnels et la rédaction de leurs contrats.
Mini-Sommaire
Par définition, un intermittent du spectacle est un salarié du monde du spectacle vivant ou enregistré, employé par des contrats à durée déterminée (CDD) ou à durée déterminée d’usage (CDDU). Au cours de son activité, il est donc amené à alterner des périodes travaillées et non travaillées.
Ce régime regroupe des métiers variés, que les salariés soient techniciens du spectacle, ouvriers ou artistes. Ils évoluent dans les secteurs du spectacle vivant, du cinéma, de l’audiovisuel, de l’animation ou encore de la musique.
☝️ Bon à savoir : il convient de distinguer ce régime spécifique du statut d’un intermittent, employé à temps partiel pour une durée indéterminée. Il concerne les secteurs qui rencontrent des fluctuations d’activité en fonction de l’année. Les moniteurs de ski peuvent notamment bénéficier d’un contrat de travail intermittent.
Le régime d’intermittent du spectacle prend en compte la réalité de l’activité de ces professionnels, souvent employés pour des missions courtes. Il permet à ces personnes de bénéficier d’une indemnisation au cours des périodes d’intercontrat.
📝 À noter : l’assurance-chômage a créé deux annexes à sa réglementation. L’annexe 8 concerne les techniciens du spectacle et les ouvriers, tandis que l’annexe 10 se réfère aux artistes. Ces documents déterminent les conditions et les modalités d’indemnisation de ces professionnels.
Le statut d’intermittent du spectacle possède ses avantages et ses inconvénients. Il a la particularité de proposer une indemnisation au cours des périodes sans activité. Ce dispositif contribue à lutter contre la précarité engendrée par les périodes sans contrat, en versant une allocation d’intermittent du spectacle. De plus, il offre un accompagnement de la part de France Travail afin de retrouver au plus vite de nouvelles missions.
Ce statut peut demeurer cependant précaire, car il nécessite de rester constamment en recherche d’une prochaine mission. De plus, tous les professionnels du monde du spectacle ne sont pas indemnisés, car les conditions d’octroi de ce statut sont très spécifiques. Il convient notamment d’effectuer au moins 507 heures de travail pour en bénéficier.
Sous certaines conditions, un intermittent du spectacle peut cumuler son statut avec celui d’auto-entrepreneur, à condition que l’activité de son entreprise diffère totalement de la nature des missions qu’il exerce dans le monde du spectacle. Ce cumul est possible à condition de respecter certains plafonds, sous peine de voir une baisse des allocations.
Les intermittents du spectacle relèvent du régime général de la Sécurité sociale. De fait, ils sont affiliés à la caisse d’assurance maladie de leur domiciliation. Ils contribuent à hauteur de 4,8 % à l’assurance chômage. Ils peuvent aussi bénéficier des mêmes prestations que les salariés, en cas d’arrêt de travail pour maladie, accident du travail, maternité, paternité, adoption, ou de pension d’invalidité.
⚠️ Attention : les intermittents n’ont pas accès à la prime de précarité s’ils travaillent sous un contrat à durée déterminée d’usage.
Quant à elle, la retraite de l’intermittent du spectacle est calculée comme celle des salariés. Les périodes de chômage ne sont pas comptabilisées dans ce calcul, mais les allocations d’intermittent contribuent à percevoir des points de retraite complémentaires.
☝️ Bon à savoir : du côté de l’employeur, sa contribution à l’assurance-chômage de l’intermittent s’élève à 9 %. Elle peut être majorée s’il emploie le professionnel dans un contrat à durée déterminée d’usage inférieure ou égale à 3 mois (à hauteur de 14,3 %) ou pour un accroissement temporaire d’activité. La contribution monte alors à 16,8 % si le contrat est inférieur ou égal à 1 mois, ou bien de 15,3 % pour les contrats supérieurs à 1 mois et inférieur ou égal à 3 mois. Quant à lui, le taux de cotisation AGS s’élève à 0,2 %, sauf pour les employeurs du secteur public.
Le salaire d’un intermittent du spectacle est variable. Il dépend à la fois des cachets que reçoit le professionnel au cours de ses missions, et de l’indemnisation dont il bénéficie lors des périodes non travaillées. En pratique, de nombreux professionnels cumulent les deux.
Le salaire de l’intermittent du spectacle doit être déterminé dans le contrat de travail par un accord entre l’employeur et le professionnel. Cette rémunération doit respecter les dispositions légales, et notamment le SMIC, ainsi que les dispositions prévues par les accords collectifs ou les conventions. Enfin, le contrat est aussi tenu de respecter les principes d’égalité professionnelle et de non-discrimination. Si le professionnel est amené à effectuer des heures supplémentaires, celles-ci sont majorées de 25 % si elles dépassent 1/10e de la durée indiquée dans le contrat de travail à temps partiel.
Quant à l’allocation de chômage, son montant diffère selon le salaire de référence de l’intermittent du spectacle, le nombre d’heures travaillées et l’annexe dont dépend son activité. Néanmoins, l’allocation journalière ne peut pas être inférieure aux seuils suivants :
Le versement de ces indemnités intervient après un délai d’attente de 7 jours. Cette durée peut s’étendre en cas de franchise de congés payés ou de franchise de salaire.
📝 À noter : si un intermittent du spectacle dépasse le plafond de 4.045,04 euros de revenu mensuel, il ne peut pas recevoir d’allocation chômage.
Pour bénéficier du statut d’intermittent du spectacle, et être éligible à l’octroi des allocations, le professionnel doit remplir les conditions suivantes :
Par ailleurs, les ouvriers et les techniciens doivent aussi répondre aux conditions qui suivent :
📝 À noter : lorsqu’un professionnel s’inscrit auprès de France Travail alors qu’il n’a pas encore réalisé les 507 heures de travail en tant qu’intermittent du spectacle, mais qu’il dispose d’une durée d’affiliation d’au moins 6 mois, il bénéficie d’une ouverture des droits au titre du régime général. Les heures réalisées dans le cadre de missions liées au monde du spectacle ne seront pas prises en compte. De fait, si le professionnel préfère bénéficier des allocations spécifiques au régime des intermittents du spectacle, il doit attendre de remplir toutes les conditions requises pour s’inscrire.
Un intermittent du spectacle travaille couramment sous contrat à durée déterminée (CDD) ou contrat à durée déterminée d’usage (CDDU), au vu de la nature temporaire de leurs missions. Chaque contrat doit contenir les mentions obligatoires suivantes :
Le contrat peut aussi comporter une clause de renouvellement si son échéance est déjà définie.
Dans le cadre où la fin du contrat n’est pas connue, ce document doit comporter les informations suivantes :
Dans tous les cas, l’employeur est tenu de respecter la convention applicable à l’entreprise ou à la branche d’activité du salarié. Dans le cas contraire, il est passible de poursuites et de sanctions.
L’employeur doit exercer dans une des branches d’activités notifiées sur les annexes 8 et 10 de l’assurance-chômage. De plus, il doit avoir enregistré son entreprise auprès de l’URSSAF, et posséder une licence d’entrepreneur de spectacle. Il est également tenu de procéder à une déclaration préalable à l’embauche auprès de l’URSSAF.
Le salaire d’un intermittent varie selon les prestations menées. Il peut toucher des cachets dans le cadre de ses missions sous contrat, et percevoir une indemnité de la part de France Travail. Celle-ci ne peut être inférieure à 38 euros pour les ouvriers et les techniciens du spectacle, et 44 euros pour les artistes.
Un contrat de travail intermittent diffère d’un contrat de travail d’un intermittent du spectacle. Il s’agit, en effet, d’un contrat à durée indéterminée à temps partiel. Il est utilisé dans les secteurs qui connaissent des fluctuations d’activité, comme c’est le cas avec les moniteurs de ski.
Principales sources législatives et réglementaires :
Note du document :
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Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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