
Tout savoir sur le délai de clôture en liquidation judiciaire
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Vous souhaitez fermer votre société ? Que vous le fassiez de façon volontaire ou que vous soyez en état de cessation des paiements, la nomination d’un liquidateur est indispensable pour réaliser les différentes opérations de dissolution-liquidation de la société.
Toutefois, la nomination d’un mandataire liquidateur judiciaire n’est pas automatique. Cela dépend de la nature de la liquidation : amiable ou judiciaire.
Définition, rôles, missions, on vous explique tout ce qu’il faut savoir sur le liquidateur d’entreprise.
Mini Sommaire
Le rôle d’un liquidateur de société est de veiller au respect de la procédure de liquidation d’une entreprise. À ce titre, il est chargé de réaliser les opérations de liquidation de l’entreprise, tant d’un point de vue comptable, que d’un point de vue administratif.
📝 À noter : un liquidateur d’association a le même rôle et les mêmes missions qu’un liquidateur d’entreprise.
On distingue deux types de liquidateur : le liquidateur amiable et le liquidateur judiciaire.
Le liquidateur amiable est nommé dans le cadre d’une liquidation amiable, c’est-à-dire lorsque la décision de dissoudre la société est prise par les associés. Les statuts de la société peuvent même prévoir les conditions de désignation du liquidateur amiable. Une telle procédure n’est possible que si l’entreprise n’est pas en cessation des paiements.
Le liquidateur judiciaire est un professionnel, plus précisément un mandataire liquidateur, désigné par le tribunal dans le cadre d’une procédure collective, à savoir une liquidation judiciaire ou une liquidation judiciaire simplifiée.
Un liquidateur judiciaire peut également être nommé par le tribunal si les associés ne parviennent pas à se mettre d’accord sur le choix du liquidateur ou en cas de litige.
Peut être liquidateur amiable :
📝 À noter : une personne déchue de son droit d’être dirigeant d’entreprise ne peut pas être nommée liquidateur.
Il est nécessaire de choisir une personne qui maîtrise à la fois les considérations comptables et les obligations administratives, afin que les différentes démarches soient correctement réalisées. Toutefois, pour une liquidation amiable, aucun diplôme n’est requis.
☝️ Bon à savoir : la rémunération du liquidateur amiable est fixée librement par les associés dans l’acte de nomination.
Au contraire, pour être liquidateur judiciaire, il faut être inscrit sur une liste auprès du greffe du tribunal. Un diplôme de droit niveau Bac+5 est requis au minimum.
S’il s’agit d’une liquidation amiable, le liquidateur de société est nommé par les associés lors de l’Assemblée générale extraordinaire où est votée la dissolution de la société.
S’il s’agit d’une liquidation judiciaire, l’administrateur liquidateur judiciaire est désigné par le tribunal dans le jugement d’ouverture de la procédure collective.
La durée du mandat du liquidateur de l’entreprise dépend du type de liquidation :
Les principales missions du liquidateur de société sont :
Dès lors que l’information de la dissolution de la société est publiée dans un journal d’annonces légales, le liquidateur (amiable ou judiciaire) est la seule personne apte à représenter la société à l’égard des tiers. ll agit au nom et pour le compte de la société, comme le faisait auparavant le dirigeant.
Dès lors, il peut signer des contrats, porter une affaire en justice pour la société, procéder au recouvrement des créances, payer les factures, etc.
Par conséquent, le dirigeant ne peut plus exercer ses fonctions. Il en dessaisit.
Même si, en principe, l’activité cesse au jour de la dissolution de la société, le liquidateur peut être amené à réaliser des actes de gestion comme rompre les contrats de travail des salariés ou fermer un compte bancaire.
☝️ Bon à savoir : dans le cadre d’une liquidation judiciaire, le juge peut autoriser le maintien de l’activité pour une durée de 6 mois maximum sous certaines conditions. Dans ce cas, c’est le liquidateur qui gère l’activité de la société pendant ce temps.
La mission principale du liquidateur est de suivre le processus de liquidation. Pour cela, il est garant :
Les opérations de liquidation
Par définition, liquider une entreprise consiste à en réaliser l’actif et en apurer le passif. En d’autres termes, le mandataire liquidateur doit procéder :
☝️ Bon à savoir : la mission du mandataire liquidateur prend fin lors du jugement de clôture de la liquidation judiciaire.
Le mandataire liquidateur est aussi missionné, s’il y a lieu, pour le recouvrement des sommes dues à l'entreprise. Cela signifie que si l’entreprise détient, non pas des dettes, mais des créances sur certaines personnes (des clients par exemple), le mandataire liquidateur peut les poursuivre en justice afin d’obtenir l’argent dû.
☝️ Bon à savoir : le liquidateur ne peut pas acquérir les biens détenus par la société. Il en va de même de ses proches.
Dans le cadre d’une liquidation amiable, le liquidateur doit convoquer l’assemblée des associés dans un délai de 6 mois à compter de sa nomination. Il doit présenter aux associés son rapport d’activité, afin de leur tenir compte de l’avancée de la procédure de liquidation.
De plus, il doit convoquer une nouvelle assemblée générale à la fin des opérations de liquidation, afin que les associés approuvent les comptes de clôture établis par le liquidateur, valident la fin de la mission du liquidateur et prononcent la clôture de la procédure. Un PV de clôture de la liquidation doit être rédigé, daté et signé par les associés.
☝️ Bon à savoir : à l’issue de l’assemblée générale de clôture, le liquidateur dispose d’un délai d’1 mois pour publier un avis de clôture de liquidation. Un nouveau délai d’1 mois commence à courir à partir de la publication pour le dépôt de la demande de radiation sur le site du guichet unique.
Le liquidateur judiciaire, quant à lui, n’a pas besoin de convoquer d’assemblée générale puisqu’il rend des comptes au tribunal et non aux associés.
L’établissement des comptes de liquidation
Une fois l’ensemble des opérations d’apurement du passif réalisées, le liquidateur doit établir les comptes de liquidation.
Pour ce qui est des comptes de clôture établis par le liquidateur, des exemples sont disponibles en ligne pour vous aider à les mettre en forme.
C’est ce document qui permet de connaître le solde de la liquidation, et donc de déterminer s’il y a un boni de liquidation à distribuer entre les associés ou s’il y a un mali de liquidation qui reste à la charge des associés dans la limite de leur responsabilité.
☝️ Bon à savoir : pendant les opérations de liquidation, le liquidateur doit réaliser les comptes annuels dans les 3 mois suivants la fin de l’exercice comptable.
Le liquidateur judiciaire doit également établir les comptes de liquidation, afin que le juge puisse prononcer la clôture de la liquidation pour apurement du passif ou pour insuffisance d’actifs.
La responsabilité du liquidateur amiable est double puisqu’il est responsable civilement et pénalement des dommages que pourraient causer aux tiers ses fautes de gestion.
De plus, le liquidateur a un devoir de loyauté à l’égard des associés de la société.
De son côté, le liquidateur judiciaire, en tant que professionnel, engage sa responsabilité à ce titre.
La rémunération du liquidateur amiable est librement fixée par les associés. En ce qui concerne le liquidateur judiciaire, sa rémunération est fixée par décret. Elle se compose d’une partie fixe et d’une partie variable notamment en fonction de l’encours à gérer.
Le liquidateur représente la société à l’égard des tiers. Dès lors, il a le pouvoir de signer tout acte au nom et pour le compte de la société. Il a également le pouvoir de convoquer l’assemblée générale, d’ouvrir une procédure de recouvrement de créances, ou encore d’établir les comptes de clôture.
L’identité du liquidateur d’une entreprise est obligatoirement mentionnée dans l’annonce de dissolution de la société ou l’annonce d’ouverture de la procédure collective. Il est possible de consulter cette annonce en ligne sur le site internet du Bodacc à partir du numéro Siret de la société.
Principales sources législatives et réglementaires :
Note du document :
4,7 - 42 vote(s)
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
Vous rencontrez des difficultés ?
Téléchargez notre guide gratuit sur la fermeture d'entreprise
Ces articles pourraient aussi vous intéresser :
Tout savoir sur le délai de clôture en liquidation judiciaire
Déclaration de créances : contexte, modalités, absence
Interdiction de gérer : définition, durée et sanctions
Le rôle de l’avocat en liquidation judiciaire
Entreprise en difficulté : quelles solutions existent ?
Procédure collective : le guide complet 2025
On a besoin de vous !
Si vous appréciez notre contenu, un avis sur Google nous aiderait énormément !