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Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
Le mali de liquidation représente une perte financière constatée à la fin du processus de liquidation d'une entreprise, lorsque les actifs vendus et les créances recouvrées ne suffisent pas à couvrir l'ensemble des dettes.
Qu’est-ce que le mali de liquidation ? Comment calculer le mali de liquidation ? Qui paie le mali de liquidation ? Quelle fiscalité pour le mali de liquidation ? Legalstart vous aide à y voir plus clair.
Mini-Sommaire
Le mali de liquidation, par définition, survient lorsqu'une entreprise, après avoir traversé les étapes de dissolution, de liquidation et de radiation, présente un résultat négatif dans ses comptes de liquidation définitifs. Ce concept reflète une situation où les actifs liquidés et les créances recouvrées ne suffisent pas à couvrir l'ensemble des dettes et des engagements de l'entreprise.
La procédure de liquidation implique plusieurs étapes :
Si, après ces opérations, les fonds restants sont inférieurs au total des dettes et des capitaux propres de l'entreprise, on constate alors un mali de liquidation.
Deux scénarios peuvent découler d'un mali de liquidation :
Pour calculer le mali de liquidation d'une entreprise, deux méthodes de comptabilisation sont utilisées :
La méthode additive implique de comparer le résultat obtenu après les opérations de liquidation à plusieurs éléments présents dans le passif du bilan de liquidation.
Le mali de liquidation a pour formule de calcul avec la méthode additive est :
Mali de liquidation = réserves légales + réserves statutaires + réserves facultatives + report à nouveau bénéficiaire - report à nouveau déficitaire +/- résultat de liquidation
Dans le détail, les éléments sont :
📌 À retenir : si le résultat de cette addition est inférieur au montant du capital social apporté par les associés, la différence représente le mali de liquidation. C'est-à-dire la perte subie par les associés par rapport à leur mise de départ.
La méthode soustractive est généralement préférée pour sa simplicité. Elle consiste à soustraire le montant du capital social des capitaux propres de l'entreprise. Voici la formule correspondante :
Mali de liquidation = capitaux propres - capital social
Les capitaux propres représentent la valeur nette des actifs de l'entreprise après déduction de toutes les dettes. Et le capital social, le montant total des apports des associés dans l'entreprise.
📌 À retenir : dans cette méthode, si les capitaux propres sont inférieurs au montant du capital social, cela indique un mali de liquidation. Les associés subiront alors une perte proportionnelle à la différence.
🛠️ En pratique : si une entreprise a 15.000 € de capitaux propres et 20.000 € de capital social, son mali de liquidation par exemple est : 15.000 € - 20.000 € = - 5.000 €.
Le mali de liquidation représente une perte financière pour les associés d'une entreprise, répartie selon leur participation au capital social.
En effet, à la fin de la liquidation, si les comptes montrent un mali, cette perte est distribuée entre tous les associés proportionnellement à leur part de capital social et au nombre de titres qu'ils détiennent.
Un prorata est calculé en divisant le nombre de parts détenues par chaque associé par le nombre total de parts de la société.
🛠️ En pratique : si un associé possède 30 % des titres de la société, il supportera 30 % du mali de liquidation.
Pour une EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée) ou une SASU (société par actions simplifiée unipersonnelle), où il n'y a qu'un seul associé, celui-ci supporte l'intégralité des pertes liées au mali de liquidation.
Après avoir établi les comptes de liquidation, le liquidateur convoque les associés pour une Assemblée générale ordinaire (AGO). Lors de cette réunion, les actionnaires votent pour approuver :
Ils décident également de mettre fin au mandat du liquidateur en lui donnant quitus pour son travail.
Si les associés ont une responsabilité indéfinie comme dans les SCI (sociétés civiles immobilières) ou les SNC (sociétés en nom collectif), ils devront couvrir le passif restant sur leurs fonds personnels.
Si leur responsabilité est limitée au montant de leurs apports comme dans les SARL (sociétés à responsabilité limitée) ou les SAS (sociétés par actions simplifiées), ils ne sont tenus de payer que jusqu'à concurrence de leurs apports. En cas de passif supérieur à leurs apports, ils peuvent :
La fiscalité du mali de liquidation dépend de :
Pour une personne physique, le mali de liquidation, qui correspond à une moins-value, n'est pas déductible. Cela signifie que l'associé ne peut pas déduire cette perte de ses revenus globaux pour réduire son imposition personnelle.
Cependant, cette moins-value peut être imputée sur les plus-values de même nature réalisées au cours de l'année de la liquidation et pendant les dix années suivantes.
🛠️ En pratique : par exemple, si l'associé réalise une plus-value lors de la liquidation d'une autre entreprise dans cette période, il peut compenser cette plus-value avec la moins-value subie.
Pour une personne morale, il est important de distinguer la durée de détention des titres :
La moins-value est considérée comme une moins-value à court terme. Elle s'impute sur les résultats comptables soumis à l'impôt pour l'année de la liquidation, réduisant ainsi le bénéfice imposable.
La moins-value est qualifiée de moins-value à long terme. Elle peut être imputée uniquement sur les plus-values à long terme réalisées au cours des dix dernières années. Cette moins-value à long terme est réintégrée extra comptablement lors de l'établissement de la liasse fiscale. Elle n'est pas directement déductible du résultat fiscal.
📝 À noter : le remboursement des apports initiaux réalisés par les associés est toujours exonéré d'impôts, même si les comptes de liquidation indiquent un mali de liquidation. Cela signifie que les associés peuvent récupérer leurs apports sans être imposés sur cette somme, indépendamment des pertes subies.
Le boni de liquidation est le surplus financier restant après la liquidation d'une entreprise, une fois que toutes les dettes ont été réglées et les actifs liquidés. Il est réparti entre les associés en fonction de leur participation au capital social.
Lors d'une liquidation, les créanciers privilégiés, tels que les salariés pour leurs salaires impayés et l'administration fiscale pour les taxes dues, sont payés en priorité avant les créanciers chirographaires et les associés.
La liquidation entraîne la cessation définitive des activités de l'entreprise, la vente de ses actifs pour payer les créanciers, et la répartition du solde éventuel (boni ou mali) entre les associés. Elle marque aussi la fin de l'existence juridique de l'entreprise avec sa radiation des registres légaux.
Principales sources législatives et réglementaires :
Note du document :
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Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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