
La dissolution d’une EURL sans liquidation : comment ça se passe ?
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
La liquidation amiable est envisageable lorsque vous souhaitez fermer votre société, sans que celle-ci ne soit nécessairement confrontée à des difficultés économiques.
Quelle que soit la forme de votre société (SARL, SAS, SCI), il faut respecter la procédure de dissolution liquidation sa société.
Une telle procédure est dite "amiable" car elle se déroule, en principe, sans l’intervention d’un juge et ne suscite aucun conflit entre les associés et les créanciers, la société disposant des sommes suffisantes pour s’acquitter de la totalité de ses dettes. Cette procédure est donc différente de la liquidation judiciaire, qui a lieu sur décision du juge, lorsque la société est déclarée en cessation de paiement.
Mini-Sommaire
La liquidation amiable correspond à une dissolution anticipée de la société lorsque les associés décident de se mettre en liquidation volontaire, afin de cesser l’activité.
Aussi, pour toute liquidation amiable, il est désormais obligatoire de fournir une attestation de régularité sociale et une attestation fiscale de compte à jour au moment de la clôture de la procédure.
Ces nouvelles obligations visent à renforcer la transparence et à protéger les créanciers.
La liquidation amiable est une mise en liquidation volontaire contrairement à la liquidation judiciaire qui est prononcée par un juge, le plus souvent à la demande des créanciers de la société ou de son dirigeant.
La liquidation judiciaire intervient en cas de cessation des paiements, c’est-à-dire lorsque le passif exigible (dettes appelées par les créanciers) ne peut pas être couvert par l’actif disponible (trésorerie, facilité de caisse, etc.).
Dès lors, si vous vous demandez comment fermer une SARL avec des dettes, ou tout autre type de société, sachez que si l’actif ne couvre pas le passif, vous ne pourrez pas choisir la dissolution amiable. La liquidation judiciaire s’impose pour liquider une société avec des dettes importantes.
Par ailleurs, en cas de liquidation amiable, la procédure n’exige pas que les créanciers procèdent à une déclaration de créances.
Aussi, pour toute liquidation amiable, il est désormais obligatoire de fournir une attestation de régularité sociale et une attestation fiscale de compte à jour au moment de la clôture de la procédure.
Ces nouvelles obligations visent à renforcer la transparence et à protéger les créanciers.
Le principal avantage de la liquidation amiable réside dans le fait qu’il n’est pas nécessaire de passer par l’intervention d’un juge. Cela permet donc de réaliser les démarches plus rapidement, mais aussi de limiter les coûts liés à l’intervention d’un mandataire judiciaire par exemple.
D’autre part, les associés peuvent garder le contrôle de la dissolution amiable et de la liquidation amiable en nommant l’un d’eux comme liquidateur amiable. Il est même possible d’exercer cette fonction à titre gratuit pour ne pas alourdir les charges de la société en cours de dissolution-liquidation.
Depuis le 1er octobre 2024, toute dissolution par transmission universelle de patrimoine (TUP) doit obligatoirement être publiée à la fois dans un journal d’annonces légales habilité et au Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales (BODACC). C’est cette publication qui déclenche le délai pendant lequel les créanciers peuvent s’opposer à l’opération.
La liquidation amiable d’une société peut intervenir pour différents motifs :
Finalement, la dissolution d’une SARL ou la liquidation d’une EURL, d’une SAS ou encore d’une SCI peut être motivée par n’importe quel motif, dès lors qu’il ne s’agit pas de cacher une situation de cessation des paiements aux créanciers. Il en est de même si vous souhaitez fermer une SASU.
📝 À noter : la liquidation amiable doit être distinguée de la mise en sommeil d'une société, qui peut être mis en œuvre pour des causes différentes. Par exemple, si vous vous demandez comment fermer une SARL sans activité, il est possible de procéder à une liquidation amiable ou bien de la mettre en pause temporairement grâce à la procédure de mise en sommeil.
Voyons maintenant comment dissoudre une SARL ou un autre type de société. Mais avant toute chose, il est nécessaire de préciser un point très important : dissolution et liquidation ne sont pas des synonymes interchangeables. Chacun de ces termes renvoie à une étape spécifique de la cessation d’activité de l’activité sur décision des associés.
Ainsi, la société doit être dissoute avant de pouvoir être liquidée.
La phase de dissolution constitue le moment où les associés décident de mettre fin à l’entreprise. La liquidation amiable d’une société sans l’avoir préalablement dissoute n’est tout simplement pas possible pour au moins deux raisons :
Pour entamer une procédure de liquidation amiable, il faut au préalable réunir les actionnaires ou associés de la société en assemblée générale extraordinaire pour procéder au vote de la décision de dissolution et nommer un liquidateur chargé de liquider l’actif et le passif de la société. La décision de dissolution acte la cessation de l’activité de la société et permet d’entamer la liquidation amiable du patrimoine de cette dernière.
Dans la plupart des sociétés, la convocation de l’assemblée de dissolution se fait par le dirigeant de la société.
Selon le type de société, le nombre de voix nécessaires pour valider la décision de dissolution varie. Néanmoins, vu qu’il s’agit d’une décision extraordinaire, les statuts et le droit des sociétés exigent quasi systématiquement une majorité qualifiée (¾ ou ⅔ des suffrages exprimés).
Le vote ratifiant la décision de liquidation/dissolution de la société est consigné dans un procès-verbal d’assemblée générale extraordinaire (PV d’AGE) actant la dissolution.
Avant d’entamer la liquidation amiable de la société, certaines démarches en ligne sont à accomplir. Cette étape peut se faire par l’intermédiaire d’une plateforme juridique en ligne telle que Legalstart afin de bénéficier de l’accompagnement d’un professionnel, ou bien sur le guichet unique si vous préférez réaliser vos démarches seul.
Une fois le PV d’AGE actant la dissolution et la nomination du liquidateur réalisé, il devra être transmis au greffe du tribunal de commerce, via une plateforme en ligne, assorti de plusieurs justificatifs :
⚠️ Attention : les formalités de fermeture d'entreprise sont temporairement réalisées sur le guichet entreprises et non sur le guichet unique.
📝 À noter : cette formalité entraîne des frais auxquels s’ajoute une somme forfaitaire à chaque établissement (51,31 € par établissement secondaire situé dans le champ de compétence d’un autre greffe). Ces tarifs étant variables, nous vous conseillons de bien vous renseigner à ce sujet.
Un avis de modification est à publier dans le journal légal pour avertir les tiers de la dissolution de la société et de sa mise en liquidation. Il faut donc compter une centaine d’euros supplémentaires pour l’accomplissement de cette formalité.
À ce stade de la procédure, la société est dissoute, mais non liquidée.
La liquidation amiable d’une SARL, ou d’une autre forme de société, nécessite la nomination d’un liquidateur de société, qui peut être un associé ou un tiers.
Tout d’abord, le liquidateur va réaliser un inventaire du passif et de l’actif de la société. Il est alors en mesure de vendre les actifs pour payer les dettes de la société aux différents créanciers. Il va également demander aux clients de la société de régler immédiatement leurs factures.
C’est aussi à lui que revient la charge de mettre fin aux contrats de travail, et aux différents contrats avec les fournisseurs.
En outre, une fois par an au moins, le liquidateur amiable informe les associés de l’avancée de la procédure.
📝 À noter : la procédure de liquidation amiable d’une SAS obéit aux mêmes règles.
À l’issue des opérations de liquidation amiable, le liquidateur publie un avis dans un journal d’annonces légales et soumet les comptes de liquidation aux associés pour approbation. En cas d’excédent, le boni de liquidation est réparti entre les associés proportionnellement à la quote-part du capital social qu’ils détiennent.
☝️ Bon à savoir : en cas de liquidation amiable, le compte courant d’associé est considéré comme une dette de la société dont l’associé est le créancier. Il n’est pas prioritaire dans l’ordre de paiement, mais il est dédommagé avant de procéder à la distribution du boni de liquidation.
Ensuite, le liquidateur dépose le dossier de liquidation amiable au greffe par le biais du guichet unique, ou d'une plateforme juridique en ligne comme Legalstart. Ce dossier contient les pièces justificatives suivantes :
La première conséquence de la liquidation amiable est la radiation de la société au RCS. Dès lors, la personnalité morale n’existe plus.
☝️ Bon à savoir : l'enregistrement aux impôts n'est plus obligatoire pour les actes de dissolution passés après le 1er janvier 2020, exonérant la société de frais d'enregistrement.
N’oubliez pas par ailleurs de télé-déclarer la dernière déclaration de résultats dans les 60 jours suivant la cessation d’activité. Pour les activités qui étaient soumises à la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), vous avez 30 jours à compter de la cessation d’activité pour la déclarer (il faut calculer la TVA pour toutes les opérations non déclarées à la date de cessation).
De même, si vous êtes soumis à la taxe sur les salaires (TS), vous devez, dans les 60 jours suivant la cessation d'activité, souscrire la déclaration annuelle de liquidation et de régularisation de la TS.
En ce qui concerne la cotisation foncière des entreprises (CFE), deux situations sont à distinguer :
Par ailleurs, en cas de versement de boni de liquidation, la flat tax, c’est-à-dire le prélèvement forfaitaire de 30 %, a vocation à s’appliquer. Il appartient à chaque associé de s’en acquitter. Il convient également de s’acquitter des frais d’enregistrement du boni de liquidation à hauteur de 2,5 % de la somme déclarée.
Sachez qu'en fonction de votre structure juridique et de vos projets, les étapes pour fermer une entreprise varient. À ce titre, si vous êtes entrepreneur individuel, rendez-vous sur notre fiche consacrée à la radiation d'une entreprise individuelle.
En moyenne, la liquidation amiable d’une société coûte en moyenne 1.000 €, si le liquidateur exerce ses fonctions gratuitement. À ces frais de procédure, viennent s’ajouter les frais de comptabilité et les frais d’enregistrement du boni liquidation.
Pour fermer une SARL avec des dettes, la durée de la procédure est variable. Si la liquidation est amiable, c’est-à-dire que la SARL n’est pas en état de cessation des paiements, il est possible de la fermer en 1 an. Au contraire, si une liquidation judiciaire est nécessaire, il faut compter 3 ans en moyenne.
La loi impose que la liquidation amiable intervienne au plus tard 3 ans après la décision de dissolution amiable prise par les associés.
Non, il n’est pas possible de fermer une société du jour au lendemain. Il est impératif de respecter la procédure de dissolution puis de liquidation.
Note du document :
4,5 - 22 vote(s)
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
Vous souhaitez fermer votre entreprise ?
Téléchargez notre guide gratuit sur la fermeture d'entreprise
Ces articles pourraient aussi vous intéresser :
La dissolution d’une EURL sans liquidation : comment ça se passe ?
Liquidation judiciaire : mode d’emploi 2025
Fermeture d'entreprise : le guide à suivre (2025)
Liquidation de SAS : les étapes à suivre en 2025
Dissolution-liquidation d'une société : comment faire ?
Cessation de paiement : définition, conséquences et déclaration
Recherches les plus fréquentes
On a besoin de vous !
Si vous appréciez notre contenu, un avis sur Google nous aiderait énormément !