
Liquidation amiable : mode d’emploi
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Vous souhaitez fermer une SAS sans activité ou comment fermer une SAS sans bilan ? Vous vous demandez comment se passe une cessation d’activité ? Quelles sont les différences entre la dissolution-liquidation, la mise en sommeil et la liquidation judiciaire ?
Nous vous proposons de voir toutes les étapes pour savoir comment fermer une entreprise en SAS dans les meilleures conditions possibles.
Mini-Sommaire
Si vous vous demandez comment fermer une entreprise, vous avez dû entendre parler de cessation d’activité. Mais de quoi s’agit-il exactement ?
La cessation d’activité d’une SAS consiste à mettre fin à l’exploitation de l’activité exercée par l’entreprise. Plusieurs procédures peuvent être engagées pour la fermeture d’une société en SAS :
Clôturer une SAS peut être une décision volontaire des actionnaires. Il existe quatre raisons principales à la cessation d’activité d’une SAS de manière amiable :
Quelle que soit la raison qui motive la cessation d’activité amiable de la SAS, les démarches à accomplir sont les mêmes.
☝️ Bon à savoir : la cessation d’activité d’une SARL sans dette se fait généralement par une procédure de liquidation amiable.
Pour fermer sa société SAS, il convient de respecter trois grandes étapes :
La première étape pour cesser l’activité d’une SAS est de prononcer sa dissolution.
Pour cela, les actionnaires doivent être convoqués à une assemblée générale extraordinaire (AGE). Les actionnaires vont se prononcer sur la décision de procéder ou non à la cessation d’activité de la SAS. Les règles de quorum et de majorité fixées par les statuts doivent être respectées.
Si les actionnaires votent en faveur de fermeture de la SAS, ils doivent également fixer la date de cessation d’activité et nommer le liquidateur amiable de la société. Ce dernier peut être le président de la SAS, un associé ou un tiers.
À l’issue de l’AGE, un procès-verbal de dissolution doit être dressé.
Dans les 30 jours, le président de la SAS ou le liquidateur doit déposer une déclaration de cessation d’activité auprès du centre de formalités des entreprises (CFE) dont dépend la SAS.
Un avis de dissolution doit être publié dans un journal d’annonces légales, afin d’informer les tiers.
De plus, la SAS dispose d’un délai de 60 jours pour déclarer ses bénéfices à l’administration fiscale.
☝️ Bon à savoir : à ce stade de la procédure amiable de cessation d’activité, la SAS continue d’exister, mais uniquement pour les besoins de la liquidation.
Le liquidateur amiable est chargé de la réalisation des opérations de liquidation.
Cela consiste principalement en l’établissement d’un inventaire complet de l’actif et du passif de l’entreprise. C’est ce qui correspond aux dettes de l’entreprise, mais aussi aux créances de l’entreprise. Ensuite, le liquidateur vend tous les éléments de l’actif et réclame le paiement des créances aux débiteurs de la SAS, notamment ses clients, afin de régler les créanciers.
À la fin de ces différentes opérations, le liquidateur établit les comptes de liquidation qui sont soumis à l’approbation des actionnaires de la SAS.
☝️ Bon à savoir : la procédure de dissolution-liquidation ne peut pas durer plus de 3 ans.
Une fois que tous les créanciers de la SAS sont désintéressés, deux cas de figure peuvent se présenter :
Enfin, le liquidateur publie un avis de clôture de la liquidation dans un journal d’annonces légales.
La dernière étape de la cessation d’activité amiable d’une SAS correspond à la radiation de la SAS.
Pour cela, le liquidateur doit déposer un nouveau dossier auprès du greffe du tribunal comportant :
Une fois la demande enregistrée, il y a extinction de la personnalité morale de la SAS. Elle n’existe plus.
☝️ Bon à savoir : vous pouvez fermer une SASU en ligne, ou une SAS. Pour cela, il suffit de réaliser les démarches directement sur le site infogreffe.
Les conséquences d’une cessation d’activité en SAS via une dissolution-liquidation sont de différents ordres, notamment fiscaux et sociaux.
Tout d’abord, la SAS doit s’acquitter immédiatement des impôts sur les bénéfices réalisés pendant l’exercice en cours et interrompu de manière anticipée. Ainsi, suite à la déclaration réalisée dans les 60 jours de la décision de dissolution, les services des impôts vont vous adresser un nouvel avis fiscal précisant le montant restant dû.
De même, une déclaration de TVA doit être faite dans un délai de 30 jours à compter de la cessation d’activité, et les sommes sont à verser immédiatement.
Du point de vue social, la cessation d’activité de la SAS a des conséquences pour le régime social du président de la SAS. En tant qu’assimilé-salarié, il n’a pas de démarches spécifiques à réaliser. Il en va de même en cas de cessation d’activité d’une SASU.
La mise en sommeil correspond à la cessation temporaire d’activité de la SAS.
La mise en sommeil peut être décidée par le président de la SAS pour raisons professionnelles ou personnelles, mais en aucun cas pour dissimuler des difficultés financières pouvant conduire à la cessation des paiements.
Dans le mois qui suit la décision de cesser l’activité de la SAS de manière temporaire, le président de la SAS adresse le formulaire M2 dûment complété et signé au centre de formalités des entreprises compétent (CFE).
La mise en sommeil d’une SAS peut durer jusqu’à 2 ans maximum.
Plusieurs issues sont possibles :
Même si pendant la mise en sommeil, la SAS n’a plus d’activité, elle doit continuer à respecter certaines obligations comptables, fiscales et sociales.
En effet, durant la mise en sommeil, un bilan comptable et un compte de résultat doivent être établis. Les actionnaires doivent approuver les comptes annuels en assemblée générale.
D’autre part, si durant la mise en sommeil, la SAS est exemptée de déclaration de TVA, elle doit tout de même s’acquitter de la CFE. Toutefois, en pratique, si la mise en sommeil dure plus d’1 an, la CFE n’est pas due pour la deuxième année civile.
Par ailleurs, le président de la SAS relève du régime général de la sécurité sociale. Comme il est assimilé salarié, le montant des cotisations sociales dépendant du salaire éventuel qui lui est versé par la SAS pendant la cessation temporaire d’activité.
La liquidation judiciaire est une procédure collective qui permet de cesser l’activité de la SAS de manière définitive en cas de difficultés financières telles, que la situation de la SAS est irrémédiablement compromise.
La liquidation judiciaire se distingue également par le fait que la demande d’ouverture de la procédure peut émaner d’un tiers intéressé comme un créancier de la SAS ou le procureur de la République.
On distingue deux types de procédure de liquidation judiciaire :
Les grandes étapes de la liquidation judiciaire d’une SAS sont :
Maintenant que vous connaissez les différentes procédures de cessation d’activité d’une SAS, il convient de savoir combien coûte une cessation d’activité :
Procédure de cessation d’activité d’une SAS |
Coût |
Liquidation amiable |
|
Mise en sommeil |
|
Liquidation judiciaire |
|
📝 À noter : le coût de fermeture d’une SASU est similaire à celui d’une SAS.
Principales sources législatives et règlementaires :
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Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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