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Devenir maraîcher : comment se lancer dans ce métier ?
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.
Aspirez-vous à un nouveau souffle professionnel ? Devenir maraîcher, métier en plein essor, vous offre l'opportunité de cultiver des légumes, tout en contribuant à une alimentation durable.
Accessible en nom propre ou en créant votre entreprise agricole, ce métier vous permet de vivre au rythme de la nature et de travailler en lien direct avec la nature.
Qu’est-ce que le métier de maraîcher ? Quelle formation pour devenir maraîcher ? Quel statut juridique choisir pour exercer ce métier de maraîcher ? Quelles sont les étapes essentielles pour devenir maraîcher ? Legalstart répond à toutes vos questions.
Mini-Sommaire
Qu’est-ce que le métier de maraîcher ?
Le métier de maraîcher consiste à cultiver des légumes et parfois des fruits, généralement de manière intensive, pour les vendre. Cette intensité ne signifie pas nécessairement que les cultures ne sont pas biologiques, mais qu'elles sont produites en grandes quantités.
Les tâches du maraîcher varient selon les légumes cultivés, la région, le matériel utilisé et les saisons. Une partie essentielle de son travail est de surveiller quotidiennement la croissance des plantes pour s'assurer qu'elles sont en bon état. Puis de vendre sa production dans sa propre boutique, sur les marchés, ou directement à des professionnels comme les restaurateurs.
Le maraîcher peut travailler comme salarié dans une entreprise maraîchère privée, ou comme indépendant, souvent en milieu rural ou en périphérie urbaine. Il peut aussi faire partie d'une coopérative agricole, bénéficiant ainsi d'aides et de conseils.
Ainsi, travailler comme maraîcher demande :
- une bonne connaissance des techniques de culture et des plantes ;
- une capacité d'adaptation aux conditions climatiques ;
- et un bon sens des relations humaines.
Il travaille souvent en équipe, en extérieur ou sous serre, et doit faire face aux conditions climatiques de chaque saison ou aux conditions spécifiques des serres, comme la chaleur et l'humidité.
Quelle formation pour devenir maraîcher ?
Bien que l'obtention d'un diplôme ne soit pas obligatoire pour exercer le métier de maraîcher, elle est fortement recommandée. Suivre une formation maraîchage adulte peut aider à acquérir les compétences nécessaires à l’exercice de votre futur métier.
Plusieurs formations sont disponibles pour cela :
- CAP agricole métiers de l'agriculture ;
- Bac pro floral, légumier et horticole ;
- Bac pro conduite de productions horticoles ;
- BPA travaux des productions horticoles spécialité horticulture ornementale et légumière ;
- BP REA - responsable d'exploitation agricole ;
- BP responsable de productions légumières, fruitières, florales et pépinières ;
- CS (certificat de spécialisation) conduite de production maraîchère ;
- BTSA métiers du végétal : alimentation, ornement et environnement ;
- BTSA ACD - agronomie et cultures durables ;
- BTSA ACSE - analyse, conduite et stratégie de l’entreprise agricole ;
- Licence professionnelle productions végétales ;
- Licence professionnelle gestion des organisations agricoles et agroalimentaires ;
- Licence professionnelle agriculture biologique : production, conseil, certification et commercialisation ;
- Licence professionnelle agronomie.
☝️ Bon à savoir : si vous envisagez de devenir maraîcher à 40 ans en reconversion professionnelle, le BPREA (Brevet Professionnel Responsable d'Entreprise Agricole) est une formation clé. Ce programme comprend des cours et des stages pratiques, permettant aux futurs maraîchers d'acquérir les compétences nécessaires en environ un an. Cette formation est flexible et adaptée aux besoins spécifiques des différentes branches agricoles, y compris le maraîchage.
Il est également possible de devenir maraîcher sans diplôme, en se formant directement auprès d'un employeur dans le secteur. Cette approche permet d'acquérir des compétences pratiques tout en travaillant sur le terrain.
Quel statut juridique pour devenir maraîcher ?
Pour devenir maraîcher, plusieurs statuts juridiques s'offrent à vous, chacun avec ses avantages et ses inconvénients :
- devenir maraîcher auto-entrepreneur ;
- devenir maraîcher en société.
Devenir maraîcher auto-entrepreneur
Exercer en nom propre permet une solution simple et directe, particulièrement pour ceux qui débutent ou souhaitent tester le métier.
En tant que cotisant solidaire, le maraîcher bénéficie de charges sociales réduites, ce qui est avantageux pour alléger la pression financière initiale. Cependant, ce statut est réservé à ceux qui travaillent entre 150 et 1 200 heures par an, et sur une superficie correspondant à un quart de la superficie minimale d'installation (SMI). Cela limite la possibilité d'obtenir une couverture sociale complète et l'accès à certaines subventions européennes.
Pour ceux qui veulent s'investir pleinement, le statut d'agriculteur à titre principal est plus approprié. Il nécessite de consacrer plus de 50 % de son temps et de ses revenus à l'activité maraîchère. Bien que les charges sociales soient plus élevées, ce statut permet d'obtenir une couverture sociale complète et de bénéficier d'aides financières essentielles pour le développement de l'exploitation.
Devenir maraîcher en société
Créer une société agricole offre une alternative pour ceux qui cherchent à partager les risques et les bénéfices avec d'autres associés.
La Société civile d’exploitation agricole (SCEA) est une option flexible, avec au moins 2 associés et sans minimum de capital social requis. Cela permet de répartir les responsabilités et de limiter la responsabilité financière des associés à leurs apports.
Cependant, la gestion administrative est plus complexe comparée à l'exploitation en nom propre.
Les Groupements agricoles d'exploitation en commun (GAEC) et les Exploitations agricoles à responsabilité limitée (EARL) sont également des options viables.
Le GAEC, nécessitant entre 2 et 10 associés avec un capital social minimum de 1.500 €, et l'EARL, avec un minimum d'un associé et un capital social de 7.500 €.
Ils offrent de nombreux avantages en termes de répartition des charges et des responsabilités, bien que cela implique une gestion plus rigoureuse et des obligations légales plus strictes.
Quelles étapes pour devenir maraîcher ?
Devenir maraîcher implique plusieurs étapes clés :
- immatriculation de l’entreprise ;
- inscription à la Mutualité sociale agricole ;
- choix du statut juridique ;
- création de l’entreprise ;
- certification bio (optionnelle) ;
- obtention des connaissances pratiques ;
- et certification haute valeur environnementale (optionnelle).
Immatriculation de l'entreprise
La première étape pour devenir maraîcher consiste à immatriculer son entreprise. Cela implique de se faire délivrer les numéros Siret (ou Siren) nécessaires à l'identification de l'exploitation.
Cette démarche se fait auprès du Centre de formalité des entreprises (CFE).
Inscription à la Mutualité sociale agricole (MSA)
Une fois l'entreprise immatriculée, il est essentiel de s'inscrire à la Mutualité sociale agricole (MSA). Cette inscription permet de bénéficier de la couverture sociale des agriculteurs.
Lors de cette inscription, le maraîcher peut être classé en tant que cotisant solidaire ou agriculteur à titre principal, en fonction de la taille de l'exploitation et du temps consacré à l'activité agricole.
Choix du statut juridique
Le maraîcher doit ensuite choisir le statut juridique de son activité. Exercer en nom propre est souvent plus simple et moins coûteux, surtout en tant que cotisant solidaire pour ceux qui débutent et ont une petite exploitation.
Alternativement, il est possible de créer une société agricole, comme une SCEA, GAEC, EARL ou SEP, chacune ayant ses propres avantages et contraintes.
Création de l’entreprise
Si l'option choisie est de créer une société agricole, il est nécessaire de rédiger les statuts de la société et de déposer le dossier de création au greffe.
Certification Bio (optionnelle)
Pour ceux qui souhaitent devenir maraîcher bio, il est important de savoir que les légumes doivent être cultivés sans pesticides de synthèse. Si le terrain a déjà été exposé à ces produits, une période de conversion de trois ans est nécessaire avant de pouvoir obtenir la certification bio. Pendant ce temps, la terre se débarrasse des résidus de pesticides.
Obtention de connaissances pratiques
Même sans formation professionnelle, un maraîcher peut acquérir les compétences nécessaires en se rapprochant de professionnels expérimentés.
Cependant, suivre une formation professionnelle est avantageux pour accéder à certaines aides financières et subventions.
Certification Haute Valeur Environnementale (optionnelle)
Une autre certification disponible est la Haute Valeur Environnementale (HVE). Cette certification permet un usage limité et contrôlé des pesticides de synthèse, tout en garantissant des pratiques agricoles respectueuses de l'environnement.
Quel budget pour devenir maraîcher ?
Le budget nécessaire pour devenir maraîcher varie considérablement en fonction des projets et des ambitions de chacun. En général, il faut compter entre 80.000 et 300.000 € d'investissement initial.
Plusieurs facteurs influencent ce montant :
- la qualité de la terre investie ;
- la superficie de la ferme ;
- l’embauche ou non de main d’œuvre qualifiée ;
- le type de matériel acheté selon le choix de production (bio, plein champ, serres, etc.) et de l'échelle de votre activité ;
- l’intégration ou non d’animaux d’élevage ;
- l’intégration ou non de machines spécialisées ;
- les aides et les financements obtenus, etc.
Quelles aides pour devenir maraîcher ?
Il existe différentes aides à la création d’entreprise pour les maraîchers. Devenir maraîcher bio permet d’accéder au maximum d’aides proposées. Les maraîchers qui n’ont pas la certification bio bénéficient de moins d’aides. Celles-ci viennent de l’État, ou de la région et du département.
Les aides pour devenir maraîcher bio
Aide à la conversion
L’Etat propose une aide à la conversion. Celle-ci s’adresse aux maraîchers qui respectent les règles de l’agriculture bio et qui sont déjà engagés avec un organisme certificateur, donc sur le chemin du maraîchage biologique.
Il propose également une aide au maintien, mais celle-ci sera ciblée là où il y a un fort enjeu environnemental. Elle permet aux agriculteurs détenteurs de la certification bio de bénéficier d’une aide sur une durée de 1 an, contre 5 ans pour les aides à la conversion.
Crédit d’impôt
Les maraîchers bio peuvent aussi bénéficier du crédit d’impôt. Pour cela, ils doivent avoir 40 % de leur exploitation en production biologique.
📝 À noter : le crédit d’impôt est cumulable avec l’aide à la conversion ou au maintien, cependant, ce cumul ne pourra dépasser le montant de 4.000 €.
Autres aides possibles
Les régions et les départements peuvent également proposer :
- une aide à la certification ;
- une aide à l’installation ;
- et une aide aux investissements.
On parle ainsi de mesures agroenvironnementales.
Les aides pour tous les maraîchers
Il existe également d’autres mesures qui bénéficient à tous ceux qui souhaitent devenir maraîchers, en bio ou pas.
Aides FranceAgriMer
Les aides FranceAgriMer favorisent le développement d’équipements spéciaux au cœur du maraîchage. Ceux-ci doivent permettre d’aller vers une transition agro-écologique. Pour bénéficier de ces aides, il faut être reconnu maraîcher (ou agriculteur en général). Les groupes tels que les GAEC, les CUMA ou même les exploitations de lycées agricoles peuvent également en bénéficier.
Dotations jeune agriculteur
Ensuite, on retrouve des aides à l’installation et ainsi les fameuses Dotations jeune agriculteur.
Pour bénéficier de l’aide à l’installation, le maraîcher qui se lance doit :
- avoir entre 18 et 40 ans ;
- s’installer pour la première fois en tant qu’agriculteur ;
- détenir la capacité professionnelle agricole ;
- et disposer d’un plan d’entreprise.
Il s’engage également à rester chef d’exploitation durant 4 ans minimum, à tenir une comptabilité de gestion et à suivre son plan d’entreprise.
La dotation jeune agriculteur n’a pas un montant fixe, elle varie en fonction des difficultés d’installation.
Prêts bonifiés
Les prêts bonifiés, eux, permettent de faciliter la reprise d’une exploitation et les premières installations.
Pour bénéficier de ces aides, vous devez vous adresser à la direction départementale des territoires et de la mer (DDT), ou alors à la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt.
☝️ Bon à savoir : certaines régions proposent aussi des aides à destination des agriculteurs. Par exemple, si vous souhaitez entreprendre dans le Nord dans le domaine agricole, vous pouvez bénéficier d'une aide des Hauts-de-France.
FAQ
Quel est le salaire moyen d’un maraîcher ?
Le salaire moyen d'un maraîcher en France se situe entre 1.747 € et 1.908 € bruts par mois. Il varie en fonction de l'expérience, des compétences, du statut (salarié, indépendant) et de la localisation.
Peut-on devenir maraîcher sans diplôme ?
Oui, il est possible de devenir maraîcher sans diplôme. Cependant, une formation agricole ou une expérience en maraîchage est généralement recommandée pour acquérir les connaissances et les compétences nécessaires pour réussir dans ce métier.
Quelle surface pour être rentable dur du maraîchage ?
La surface minimale pour un maraîchage rentable dépend de plusieurs facteurs, tels que le type de cultures, les techniques de production, le mode de commercialisation et les débouchés locaux. En général, pour devenir maraîcher, on estime qu' une surface minimale de 1 à 2 hectares est nécessaire pour générer un revenu suffisant pour vivre de son activité de maraîchage. Cependant, il est important de réaliser une étude de marché approfondie et de bien établir son projet avant de se lancer, car la rentabilité d'un maraîchage dépend de nombreux paramètres.
Principales sources législatives et réglementaires :
- articles L324-1 à L324-10 - Code rural et de la pêche maritime ;
- articles L311-1 à L375-4 - Code rural et de la pêche maritime.
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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