
Immatriculation de son entreprise : le guide complet
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Pour achever la création d'une entreprise, lors de son immatriculation, vous devez fournir un dossier comprenant plusieurs documents. Parmi ces derniers se trouve la déclaration sur l’honneur de non-condamnation. Quel est le rôle de ce document ? Comment le rédiger ? Quelles sont les sanctions en cas de fausse déclaration ? Legalstart répond à vos questions au sujet de la déclaration sur l’honneur de non-condamnation.
Mini-Sommaire
Une attestation sur honneur est une déclaration destinée à garantir l'existence d'une situation ou d’un fait qui ne peut pas être prouvé par un autre document. Il s’agit d’un document écrit, rédigé à la main ou sur un ordinateur, qui s’accompagne d’une signature manuscrite.
Cette attestation n’a pas de valeur juridique. Néanmoins, elle engage la responsabilité morale de son rédacteur. De fait, toute fausse déclaration ou falsification de signature est passible de poursuites pénales.
Une attestation sur l’honneur peut être demandée dans des situations d’ordre privé ou professionnel. Par exemple, elle est couramment rédigée lors de la signature d’un PACS, pour attester qu’il n’existe a pas de lien de parenté entre les deux parties, ou l’ouverture d’un livret jeune, pour affirmer que son propriétaire n’en possède pas déjà un. Dans le domaine professionnel, une attestation sur l’honneur est demandée lors de la création et de l’immatriculation d’une société, ou lorsqu’il y a un changement de dirigeant.
Lors d’une création d’entreprise, une attestation sur l’honneur de non-condamnation fait partie des documents demandés par l’administration française pour procéder à l’immatriculation au RCS sur le site du Guichet Unique. Ce document atteste que le dirigeant est légalement autorisé à créer et diriger une entreprise.
Ce document est obligatoirement demandé pour toute création d’entreprise par une personne physique, quel que soit son statut juridique. Les auto-entrepreneurs sont donc également concernés par cette déclaration. Seuls en sont exemptés les commissaires aux comptes.
📝 À noter : bien qu’il s’agisse d’une déclaration sur l’honneur, le casier judiciaire du déclarant est toutefois vérifié par le juge commis à la surveillance du Registre du Commerce et des Sociétés (RCS), aujourd’hui registre secondaire du Registre National des Entreprises (RNE).
🛠️ En pratique : il est d’ailleurs courant de fournir une attestation sur l’honneur de non-condamnation et de filiation. Le document comprend alors les deux déclarations sur une même page. La déclaration de filiation permet d’éviter toute méprise au niveau du patronyme du déclarant. Pour ne pas le confondre avec un homonyme, la déclaration mentionne alors les noms et prénoms de ses deux parents.
☝️ Bon à savoir : il est toutefois possible de produire une attestation d’honneur de non-condamnation sans filiation.
En rédigeant ce document, le déclarant affirme qu’il ne fait pas l'objet d’une condamnation civile, pénale ou administrative qui l’empêcherait de diriger, gérer ou administrer une société. En effet, en France, les tribunaux correctionnels, civils et de commerce peuvent, dans certaines situations, prononcer une interdiction de gérer une entreprise. Cette sanction intervient dans le cadre d’infractions au droit des sociétés, ce qui recouvre des comportements variés tels que l’abus de biens sociaux, le délit de banqueroute, la présentation de comptes infidèles, le défaut d’établissement des comptes annuels ou encore l’omission volontaire de déclaration d’une cessation des paiements. De plus, l’interdiction de gérer s’applique de plein droit lorsque la faillite personnelle d’un ancien chef d’entreprise est prononcée.
📝 À noter : l’interdiction de gérer est une sanction nominative,qui peut être prononcée pour une durée maximale de 15 ans.
C’est le futur dirigeant de l’entreprise qui doit remplir la déclaration sur l’honneur de non-condamnation. En pratique, ce document est rédigé par :
Une déclaration de non-condamnation doit être fournie au moment :
Cette déclaration prend la forme d’un formulaire de non-condamnation, qu’il est possible de rédiger à la main ou de télécharger sur le site du Service public. Pour le compléter, il convient simplement de renseigner :
☝️ Bon à savoir : le document doit indiquer la référence à l’article du Code de commerce qui précise les sanctions en cas de fausse déclaration.
Toute fausse déclaration peut mener à des sanctions graves. Tel que le rappelle le Code du commerce, le fait de déclarer des renseignements faux ou incomplet est passible ;
Toute fausse déclaration est rapidement détectée. En effet, pour chaque inscription au RCS, et donc pour chaque immatriculation au RNE, le greffier vérifie systématiquement que le dirigeant n’est pas inscrit au fichier national des interdits de gérer (FNIG). Ce fichier rassemble l’ensemble des condamnations pénales portant interdiction de gérer qui ont été prononcées par les tribunaux.
Il est possible de rédiger le document à la main, ou de télécharger des modèles en lignes. Le site du Service public propose notamment un modèle d’attestation gratuite à télécharger et à compléter. Des professionnels, tels qu’un expert-comptable, sont également habilités à fournir des modèles.
Il s’agit d’un document qui précise les noms et prénoms des deux parents d’une personne, pour éviter de confondre l’identité de cette dernière avec celle d’un homonyme.
Il est possible de télécharger un modèle de déclaration sur l’honneur de non-condamnation depuis le site du Service Public.
Principales sources législatives et réglementaires :
Note du document :
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Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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